Zebig, tu as l'art de tirer la larme à l'oeil dès le matin.
Ton histoire me fait penser à celle de ma petite voisine. Je dis petite parce qu'elle ne devait pas dépasser le mètre 45, tassée pas la vie et les souvenirs. Une toute petite dame toute mince et suriante pour qui je faisais quelques courses de temps en temps.
Un jour, alors qu'elle sortait sa poubelle, sa porte a claqué derrière elle. Elle est venue se réfugier une heure chez moi en attendant que sa soeur qui avait le double des clés arrive.
Assise sur mon canapé, un jus de fruit à la main, elle m'a raconté sa vie. Elle était née en Algérie et s'y était marié. Son mari, aujourd'hui décédé, creusait des puits dans les villages. Elle me répétait sans cesse "mais on n'était pas des colons, mon mari, tout le monde l'aiamit parce qu'il apportait du confort aux villageois". Elle pensait souvent à lui. Elle en parlait avec un mélange d'mour et d'admiration.
Un jour, sa porte est restée fermée. J'étais parti en week end et je suis revenu le dimanche soir. J'ai appris qu'elle était morte le samedi soir.
. Plus de dix ans après, je pense souvent à elle