Lettres mortes

  • Créateur du sujet Créateur du sujet Anonyme
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I.,

Tu t'efforces du mieux que tu peux d'oublier.
Tu peux partir, tu peux fuire à des kilomètres, de l'autre côté de l'Atlantique, ça ne te lachera jamais. Va-t-en, mais même à l'autre bout du monde tes contraintes, tes problèmes, tes doutes, tes troubles te rattrapront. Tu n'auras jamais lu Sénèque, encore moins en latin, mais c'est ce qu'il dit en substance.

Ce qui est fait, est fait. On ne peut que constater. Je ne vais pas regretter, être malheureuse pendant des mois, ou te faire du chantage affectif. Je n'en ai ni l'énergie ni l'envie surtout. Je n'ai plus de temps à perdre avec toi.
Mais la pique que tu m'as lancée l'autre jour n'était pas nécessaire. Ce n'était pas une pique, c'était de la méchanceté. A l'inverse de toi, je ne m'y abaisse pas. Je pourrais, mais même si j'ai des faiblesses que je reconnais, je ne cède pas à la facilité. Blesser c'est si aisé. Et vraiment, vraiment, ça ne sert à rien.
Tout au plus, tu me dégoûtes. C'est ce que tu cherches peut-être, c'est vrai. Pour le coup tu as raison, ça marche.
Cela est bien dommage que tu ne souhaites même pas que je garde un bon souvenir de toi. C'est ton choix, qu'y puis-je?
C'est du gâchis oui, comme tu le dis, mais je n'en suis pas responsable.

Je t'écris cette lettre morte parce que tu ne la liras très certainement pas.
Je passerais à tes yeux pour une personne déloyale à te dire ce que je pense.
Même une fois? Après tout ce temps? Je ne me plains pas, je ne m'apittoye pas non plus.
Mais non, mais non ma tristesse du moment (car elle passera vite ne t'inquiète pas) ne te regarde pas, je le sais bien. Je reste dans mon coin, je n'ai pas l'audace de venir déranger ta vie qui allait si bien, avant moi. Moi le grain de sable qui ai fait dérailler la machine bien rôdée. Tu l'as bien cherché admets-le.

Je ne sais pas quelle formule de politesse je pourrais mettre.

...

L'autre.
 
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Réactions: teo
Cher mr. lundi


dans sa tete tout est confu , tout est embrouillé , elle est mal , elle a mal mais cette fois elle a vraiment decidé : il y aura plus de lundis confirmés

demain tu lui téléphoneras mais elle ne décrochera pas son téléphone ni ouvrira sa porte : tu partiras en voyage sans elle, sans l'avoir vue , sans profiter d'elle une fois de plus

il y a 3 jours tu lui a encore dit ce qu'elle aime entendre mais cette fois elle c'est moquée de toi , gentillement comme elle le sait faire , et elle a meme osée te dire plus que a son habitude , ses lacs bleu et son air de petite fille tu n'es pas le seul a les aimer , sa façon de se donner non plus......quand on aime on compte pas .......

une fois de plus tu lui a dit qu' entre vous ce n'est pas seulement une question de sexe, que il y a bien plus , que tu as besoin de la voir , de l'entendre , de l'avoir dans tes bras .....que tu l'aimes ......mais demain tu partiras seul , tu ne peux pas l'amener avec toi tu lui a dit tout a l'heure .......

et pourtant......


tampi pour toi, pour elle , pour vous......


dimanche dernier elle t'a dit "oui" mais elle savait au fond d'elle meme que la fin approchait , qu'elle allait mettre une fin a votre histoire ....ce n'etait pas prevu dans un delai aussi rapide , rien a eté calculé , tout est venu simplement comme les premiers froids de ce hiver , a l'improviste , sans prévenir ....



"t'es une marrrante et surprenante femme qui n'est pas du tout bourgeoise mais kitsch anglaise a souhait " ......elle n'est pas anglaise , elle aime beaucoup les couleurs et elle a decidé de tourner la page et recommencer sa vie ....sans toi



:zen:
 
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Réactions: TibomonG4
Mais qu'es-tu devenu ?

Toi, qui me rendait visite si souvent ?

Plus de nouvelles. Le vide total depuis plus de neuf mois.

A peine ai-je entendu parler de toi par d'autres personnes, mais jamais de toi...

C'est bizarre, tout cela, tu ne trouves pas ?

Et j'ai plein de choses à t'annoncer. En effet, il y a dire sur les neuf mois d'une vie...

Je ne sais pas quand je pourrais te les dire, maintenant.

Je pars... Je compte bien revenir. Mais ça ne sera plus comme avant.

A très bientôt.
 
Cher monsieur,

Un beau jour de printemps, peut-être, alarmé sans doute par l'obésité galopante de vos concitoyens (ce qui est assez contradictoire comme expression, je vous le concède, les obèses galopant assez peu, mais je m'égare)
Où en étais-je?
Ah oui.
Alarmé, donc, et amoureux des normes et classifications comme le sont souvent vos pairs, vous décidates de créer une échelle, une mesure, un truc pour pouvoir dire infailliblement qui périrait étouffé par sa graisse avant d'avoir pu jouir de la vie et qui, au contraire, en profiterais centenaire et plus sec qu'un vieux sarment.

Et, malheureusement peu poète, là encore comme beaucoup de vos pairs, vous bâptisates (je vais arrêter et revenir au présent de l'indicatif, je sens que je vais m'embourber, là) - vous baptisâtes, disais-je, votre machin IMC.

Sacrément moche comme nom, non?
Enfin, bref.

Emporté par votre élan, vous ajoutate même qu'on était normal entre 18.5 et 24.9 - voilà, c'est comme ça, ne me demandez pas pourquoi, les chiffres ne mentent pas, je trouve même que vous auriez pu ajouter quelques chiffres après la virgule, histoire d'en rajouter dans la caution par le sérieux scientifique.
En dessous, anorexique, au-dessus, gros plein d'soupe.
C'est comme ça.

J'en viens à mon dilemne, cher inventeur, celui qui me fait vous écrire aujourd'hui :
Je suis pile à la limite.

Et, du coup, ma vie est un enfer.
Suis-je obligé de prendre le vélo pour aller travailler, faute de train pour ce faire ? Paf, me voilà normal.
Mangeais-je une bonne tartiflette pour me remettre du vélo (parce que pédaler, quand même, ça donne faim, quoi!)? Re-paf, trop gros pour le coup.
Et, quand bien même passerais-je la journée au lit à ne manger que le strict nécessaire à ma non activité, serais-je normal le matin et trop gros le soir, ayant perdu un ou deux centimètres dans ma journée par tassement...

Comprennez-vous mon problème ?

Moi qui voudrait tant être normal, comme tout le monde, avec cette secrète et un peu cruelle satisfaction de n'être pas comme eux quand la télé nous abreuve de gros voulant maigrir ou changer de look pour se sentir mieux dans leur peau - pour peu qu'une chips traine et me voilà des leurs, c'est infernal !

Bon sang, mais avez-vous pensé à moi quand vous avez pondu votre norme à deux balles ?
Non. Bien sûr.
Je suis normal en pointillé, comme on cligne des yeux.
Et pour vivre vieux, il me suffira donc d'éviter de mourir pendant mes heures de surpoids, c'est ça?

Ah qu'il est compliqué d'être comme tout le monde quand pratiquement personne ne l'est!

Si vous pouviez faire quelque chose, merci.

Votre dévoué,
PonkHead.
 
En fait, je ne sais pas qui tu es. Mais je sais ce que tu parais. Mais entre l'être et le paraître, il n'y a parfois qu'une mince pellicule qui laisse transparaître. Si tu étais capable de le comprendre, je te dirais bien que la langue allemande entend par le terme schein à la fois l'apparence et la lumière. Mais il me semble que c'est vain. Car, pour revenir au schein, rien ne brille chez toi. Du moins comme une brillance qui émane de l'essence. Cela tu devrais le savoir : tout ce qui brille n'est pas or. Mais non, tu ne le sais pas. Car tu es brillance obscure. Clinquants tes atours, bruyantes tes paroles, assourdissante ta présence.

En définitive, je sais qui tu es. Tu es l'opacité, la densité infinie de l'être, la massivité de la chose.
 
J'aurais aimé être plus beau pour toi, comme un cadeau, comme une de ces babioles parfaitement inutiles dont tu t'entoures et qui t'amusent. Mais quand on veut bien parler d'amour, c'est pratique d'être moche : ça laisse du temps pour y penser.

J'aurais voulu te tenir dans mes bras, un jour, une fois, pour que tu sentes que j'existe, que j'existe vraiment, et que tu saches sur quelle chemise pleurer désormais. Il faut bien qu'il y ait au moins un avantage aux grandes tailles.

J'aurais aimé tout ça, tes vacheries, ton rire et tes lubies grotesques, mes grands airs et ma mélancolie. J'aurais voulu qu'il ne soit pas si tard, que tu ne sois pas si loin. Être là, caresser ta joue doucement en te répétant que tout va bien, que je suis là et que je t'aime. Et fermer tes paupières sur les lumières de la ville un soir froid sans nuages.

Tout va bien. Je suis là.
 
C'est beau.
Comme quoi, ne pas avoir le destinataire attendu, ça amplifie la beauté des mots, parfois.

Sinon, pour les ceusses qui veulent des lettres vivantes mais portées par d'autres, y'a possibilité. Par exemple, moi-même je me dirige vers une criée sans mot d'amoOour, et ça c'est triste... :siffle: :rateau:
 
Je te jette un petit mot vite fait .
On me dis trop doux, mes amis les plus anciens me reproche mon calme et l'éternel douceur qui accompagne toute mes paroles et actes. Même dans la colère. De fait oui je ne suis pas crédible.
Je m'épuise à supporter tes crises capricieuses, pour des faits dont le seul lien qui puisse m'en approcher est celui de connaitre ceux qui les propulsent.
Ne plus supporter ta jalousie excessive et ta surveillance alors que toi tu te caches pour beaucoup de choses. Mon pauvre, regarde toi, tu t'enerves pour un rien... enfin si puisque tu refuses d'admettre ce que tu caches. Mais tu n'est pas assez doué. Les choses cachées sortes toutes seules, à cause de ton imprudence. Mon pauvre, regarde moi, où veux tu que j'ailles ? Déscendre relever mon courrier est déjà une expédition. Toute action demande une préparation... que dis-je, réclame les plus fines startégies.
Rapelles toi, le jour où j'étais incapable de pouvoir me déplacer sans risque, tu m'as trainé dans le premier escalier venu dans le chemin du rosaire. Alors que là il y avait un chemin a faible pente et sinueux pour ce trajet.Tu m'y as tiré de force, et je me suis bien ramassé. Tout ça parceque tu voulais vite arriver en bas... ton impatience, eternelle. Et tu veux que je t'aprennes à peindre selon les techniques du 16è Siecle ? Mais mon pauvre, tu n'aurais même pas assez de reflexion et de calme pour copier un Pollock... Tu connais pas ? tant pis.
T'es bien comme les autres...
 
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Réactions: katelijn
Monsieur,


Je vous ai remarqué dans votre cuisine allumée, le soir lorsqu’il fait nuit dehors.
Vous n’avez pas suspendu de rideaux aux fenêtres qui donnent sur la rue. Seriez-vous Hollandais ?
Lorsque je vois, arrivée à hauteur du petit carrefour, une lueur s’échappant de votre cuisine, j’ai le secret espoir de vous y rencontrer. Et lorsque je ne vous vois pas, la plupart du temps, je suis un peu déçue. Je l’avoue.
Une fois ou deux vous m’avez surprise en levant le nez, lorsque je tournais la tête machinalement dans votre direction. Surtout ne pas sourire, ne pas s’arrêter, passer son chemin, faire comme si je ne vous voyais pas, comme si je ne vous avais pas vu... Mais il est trop tard.

Je vous ai rencontré la première fois dans le quartier, dehors, étonnamment. Avec vous il y avait deux bambins. Les vôtres, sans doute.
Une fois ou l’autre ces rencontres fortuites se sont reproduites, depuis. Elles sont étranges car malgré nos entrevues nous ne nous saluons pas. Ni bonjour, ni bonsoir mais un regard échangé, furtif. Nous ne sommes pas censés nous reconnaître. Et certainement que vous ne me reconnaissez pas d’ailleurs.
L’autre soir à votre table, face à vous, il y avait une femme. La vôtre, sans doute.
Ce soir-là vous étiez peu vêtu. La jambe repliée, le talon appuyé sur le rebord de la chaise, le genou encerclé par vos bras, une attitude de petit garçon. Mais que j’aimerais être votre genou, Monsieur, parfois.

Ce sont vos instants de quotidien que vous m’imposez un peu. Je suis peut-être voyeuse, certes. Mais vos images je les saisis à la volée. Jamais je ne souhaiterais que tombe ce mur de verre qui nous sépare. Je me contente de passer mon chemin. Néanmoins sachez bien, Monsieur, que je prendrai toujours ce qu’il y aura à prendre : les quelques bienheureuses secondes que dureront mes passages devant votre cuisine.





Une passante.
 
Maudit monsieur,

S'être attaqué comme ça à mon automobile est scandaleux.
Comprenez, elle est de 1995, c'est une vieille dame, en somme. Elle ne vaut guère plus de quelques centaines d'euros. Les rétroviseurs, intacts, valent à eux deux un bon dixième du prix total que je pourrais retirer de l'épave.
Sans scrupule, vous avez attendu la nuit tombée pour vous saisir d'un tournevis et prélever le rétroviseur droit. Ah, le travail est soigné, on ne peut vous le reprocher : vous êtes allé jusqu'à retirer l'ensemble du mécanisme qui permet d'orienter le miroir de l'intérieur du véhicule.
Désormais, je galère à faire mes créneaux sans râper le trottoir, je galère à changer de file sur l'autoroute, je galère à faire gaffe aux bicyclettes chaque fois que je quitte un rond-point. C'est super risqué de conduire sans rétroviseur droit, vous savez ? Sans compter que faire tous ces angles morts augmente mon arthrose cervicale développée très précocement à cause d'un chauffard. Comme lui, vous êtes donc un cunnard.

Alors, on fait comment maintenant, hein ? La prochaine fois, ce sera quoi ? Le pare-choc, l'antenne FM, une poignée ? Dois-je me résoudre à louer un garage fermé pour préserver ce qu'il reste de mon automobile ?
Non, je refuse de d'agir en conséquence de votre cruauté. Je vais acheter un nouveau rétro et vous prie de ne pas repasser vous servir.

'Culé, va !
 
alèm;4455379 a dit:


merci d'avance ma chérie ! (->:affraid::D)

Ca doit être ça, ouais, un maniaque. Ca me rappelle un matin d'hiver où dans ma rue, les 5 véhicules similaires au mien avaient tous leur rétro gauche arraché et posé sur le capot. Un mec (une nana ?) bourré, sans doute.
Cette fois, me reste plus qu'à me rendre dans la casse la plus proche pour remplacer le machin. A tous les coups, c'est le mien que je vais racheter. P'tain.:rateau:
 
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Réactions: bobbynountchak
Cher quadra (ou fin trenaire? ) aux yeux bruns,

C'est la deuxième fois que nous nous croisons et échangeons quelques mots, quelques regards, quelques sourires. Quelques minutes qui rendent la corvée des courses moins déprimante.

Je vous ai aperçu entre les rayons ce matin. Votre bouille me disait quelque chose, mais j'étais incapable de resituer le contexte de notre éventuelle rencontre. Arrivée à la caisse, je ne me rappelais toujours pas. Vous êtes arrivé et avez attendu votre tour, juste après moi. Vous avez commencé à jeter quelques regards à mon caddy... Et là, je vous ai reconnu! C'était exactement au même endroit et dans les mêmes circonstances.

Une nouvelle fois vous avez inspecté discrètement le contenu de mon chariot. Vous m'avez regardée, un petit sourire et quelques paroles. Et oui... La mousse à raser dans mes courses est synonyme d'un homme dans ma vie... Non... Ce ne sont pas les enfants qui adorent les Babybel© mais moi (ben vi, chacun ses faiblesses!)... Végétarienne ???? euh non, surtout pas! Ah oui, je n'ai pas acheté de viande effectivement. (Mais si vous aviez accès à mon congélateur, vous comprendriez que je ne suis vraiment pas végétarienne. La campagne a ses avantages : 40kilo de boeuf élevé à la campagne.... OOOhhh non je ne suis vraiment pas végétarienne...) ... Gourmande ? oui... la glace Mövenpick© pistache et la caramel sont mes autres faiblesses (après les babybels!)... Quelques fruits pour faire le plein de vitamines (et pour ne pas avoir trop mauvaise conscience de manger des cochonneries)...

Comme vous avez pu le constaté, ma vie n'a pas vraiment changé, en apparence du moins, depuis notre dernière rencontre.

Et voilà comment la vie des gens peut être décryptée dans un caddy rempli de courses. Vous n'en aviez pas, juste un sandwich dans les mains, qui a certainement été dévoré avant même que vous soyiez arrivé à votre voiture. La prochaine fois peut-être me livreriez-vous un bout de votre histoire ? Qu'est-ce que vos courses m'apprendront de vous ?

Bonne journée

:zen:
 
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Réactions: WebOliver et Fab'Fab
Quelques photos sorties d'un placard. Quelques photos oubliées qui font surgir les souvenirs. Les bons souvenirs. Une soirée, un voyage.
Images rapidement rangées pour éviter d'en souffrir.
Mais ces images restent gravées dans ma mémoire.
Nous heureux et enlacés, l'amour brillant dans nos yeux.
Il y a si longtemps et si peu de temps à la fois.
Solitude
Une vie finie qui remonte à la surface pour quelques heures dans mon esprit.
Passer la nuit dessus.
Demain sera un autre jour
Une autre pensée.
Tu me manques toujours autant.