Nice People

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Ce sujet est fermé.
Roberto, l'émotion m'étreint... (à défaut d'étreindre Sofia ou Rachel
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Roberto, tu es un salaud !!!


Tu as deux dons (au moins
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) !! :

Tu dessines comme un Dieu/DocEvil et tu écris comme un Dieu/DocEvil !!! (mis à part quelques fautes d'orthographe
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)

Et tu t'étonnes que les filles te trouvent "pas comme les autres"
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Sérieusement bravo ! ça c'est de la prose, sensible, respectueuse des protagonistes et pleine d'auto-dérision (le summum de l'humour selon moi), bref, je t'envie... (et sans te connaître, je t'aime, mais fraternellement hein !, faut pas se méprendre non plus
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).

Y a bien une suite non ? nooon ??????
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Un jour à la sortie des cours, il m’a proposé, d’aller chez lui, ce que j’acceptais sans hésiter, je savais que Lucienne m’approuverait.
Ce fut la première fois que je ne rentrais pas à la maison.
Le matin, je me dépêchais de me préparer, mon père devait être aux cent coups, lui qui se faisait toujours du souci pour rien. J’ouvris la porte un peu inquiète de l’accueil qui allait m’être réservé. Mon père m’attendait, il me dévisagea, comme pour être sûr que c’était bien moi. « As-tu pris ton petit-déjeuner ? » me demanda-il, puis il me prit dans ses bras, m’embrassa, me lâcha en soupirant. Mon père venait de vieillir de vingt ans.
Ce jour-là, je n’allai pas aux cours, mon père prit sa journée, le midi il m’emmena au restaurant, puis nous sommes allés nous promener, à quatre heures, je l’ai quitté, je voulais voir Lucienne, Lucienne qui elle aussi devait se demander ce que je devenais.

Dès qu’elle m’ouvrit la porte, je me précipitais dans ses bras, je me mit à pleurer, elle me berçait, je sentais les battements de son cœur contre le mien, elle prit ma tête entre ses mains, me regarda longuement, et me dit « Ne mets pas n’importe quoi dans ta boîte à souvenirs. » Nous étions là toutes les deux dans l’entrée, à rire et à pleurer.
« Sais-tu au moins, comment il s’appelle ? » Je lui fis signe que oui, elle sourit, sûrement en pensant à son grand amour dont elle ne connaissait même pas le prénom.
Nous bûmes du porto, Lucienne s’assit sur son fauteuil décoloré, fatiguée, lasse, elle s’endormit, je sortis, et fermai la porte sans faire de bruit.
En rentrant à la maison, je sortis ma boîte à souvenir, le bout de papier était toujours chiffonné, les bonbons au coquelicot de Lucienne étaient toujours là. Je refermais la boîte, la glissais sous mon lit, tout était en ordre, la vie continuait.

L’année s’écoula, tranquillement, entre cours et café, entre chez lui et chez moi, les vacances approchaient, j’allais travailler deux mois dans une librairie. Puis j’irais passer quinze jours chez une copine, dont les parents avaient une maison en Bretagne.
 
Je suis soufflé par les qualités littéraires (et les souvenirs) des membres de ces forums.

Je n'aurai qu'un seul mot : encore !!!


(P.S. Barbarella, Roberto, Doc et d'autres, vous n'avez jamais songé au Goncourt ? pas au prix littéraire forcément, mais avez-vous déjà écrit et publié vos oeuvres ?)


En tous cas merci, merci, merci, merci, merci
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Quinze jours sans voir Lucienne, je me refusais à y penser, je traçais une immense croix sur mes pensées.
Les parents de ma copine étaient des gens charmants, sa mère surtout, elle cuisinait divinement, en particulier le gratin de fruits de mer dont je conserve, encore aujourd’hui, un souvenir ému.
Nous partagions la même chambre, celle qu’elle partageait auparavant avec son frère.
Tous les soirs, une fois couchées nous discutions, nous nous racontions nos rêves qui jamais ne se réaliseraient mais auxquels nous croyions fermement.
Un après-midi, alors que nous revenions de la plage, je vis une voiture que je ne connaissais pas, garée devant la maison. Ceci me contraria. Qui osait ainsi venir perturber l’harmonie de cette famille dans laquelle j’étais entrée sans permission ?
Joëlle, ma copine, partit en courant, « Sébastien est là, Maman, Sébastien est là » J’en conçus immédiatement de la haine, pour ce Sébastien, qui semblait si important aux yeux de mon amie.
Le soir, au dîner, je me terrais dans un silence, empli de haine, de jalousie et d’envie. Quelle chance il avait ce Sébastien d’être ainsi accueilli, d’être ainsi la vedette d’un repas que pour une fois je trouvais fade. Mais la partie n’était pas perdue, c’est avec moi, que ce soir Joëlle discuterait.
Allongées toutes les deux au soleil, nous laissions nos esprits divaguer. Au travers de mes lunettes de soleil, j’observais l’objet de ma haine, qui arrosait méthodiquement les plantes du jardin, il portait un short que je jugeais ridicule, un large tee-shirt qui bougeait à chacun de ses mouvements, l’image était pitoyable. De temps en temps il sifflotait, il devait avoir vingt-cinq ans.
Soudain j’eus une envie irrépressible qu’il me prenne dans ses bras, qu’il me serre, qu’il m’emporte. Ah, Lucienne si tu avais été là, toi, tu aurais compris.
Je passais le restant de mes vacances à contempler ce type qui éveillait en moi, tant de trouble, tant de haine et tant de désir à la fois.

 
J'ai relu tranquillement ce soir la Belle Histoire de Lucienne.
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Je l'ai imprimé pour pouvoir la relire au coin de ma lampe, sans bruit, avec les étoiles et la chouette qui chante, dans mon lit tout frais.
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Ces histoires, Barbarella et Roberto (je n'oublie Docevil) sont les derniers bouquins de ma table de chevet.
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Et ça tombe à pic, je n'avais plus rien à lire
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Muchissimas gracias, por estos momentos sensillos.
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Le téléphone se trouvait dans l’entrée, je le décrochais, mon cœur tremblait.

« Lucienne ? »
« Oui ? »
« C’est moi, Lucienne . »
« Je t’écoute. »
« Lucienne, je ne sais pas. »
« Dis- moi, je t’écoute. »
« Lucienne, je t’aime. »
« Tu es amoureuse ? »
« Oui. »
« Lucienne, est-ce que tu m’aimes ? »
« Bien sûr mon ange, je t’aime. »
« Lucienne, moi aussi je t’aime. »
« Tu l’aimes ? »
« Non, je le déteste. »
« Ne pleure pas mon cœur. »
« Lucienne, si tu savais, si tu savais, »
« Je sais, mon cœur, tu le hais. »
« Non, Lucienne, tu exagères, je le déteste, je voudrais qu’il disparaisse. »
« Lucienne ? »
« Tais-toi, mon coeur, je comprends. »
Lucienne savait tout, elle savait dévoiler mon cœur

Le vendredi, nous avions décidé avec Joëlle d’aller danser en boîte, sa mère nous accompagnerait et reviendrait nous chercher vers trois heures. La soirée était sans intérêt, tout le monde gesticulait, la musique battait les tympans. Avec mon amie, nous nous déhanchions comme atteintes de spasmes nerveux. Un type vint s’installer en face de nous, il essaya de parler, mais la musique couvrait ses paroles que je devinais insipides. Joëlle alla s’asseoir, je restais un peu. Le type se pencha vers moi, et hurla à mon oreille « Ma voiture est dehors, viens, allons parler tranquillement. » Je le suivis sans grande conviction. Arrivée sur le parking, j’aperçu, dans une voiture un couple qui avait entrepris de mettre en pratique leur cours d’anatomie, je fis la grimace. « C’est celle-là me dit-il en sortant ses clés de sa poche. » Je lui dis, « Il n’en est pas question. » Je parti en courant rejoindre Joëlle qui m’attendait assise devant sa Vodka orange. Sa mère arriva à trois heures comme promis, dans la voiture, j’avais envie de vomir.
 
Avant d’aller dormir je voulus prendre une douche, je voulais me débarrasser de l’odeur collante de la fumée de cigarettes et surtout me laver des traces des mains que ce sale type avait indélicatement posées sur moi. Je restais un bon quart d’heure sous la douche, puis je pris un peignoir. En me dirigeant vers la chambre, je passais devant la porte de Sébastien, que faisait-il ? J’ouvris doucement la porte et la refermais sans bruit. Je m’allongeais sur le lit près de lui, il me tournait le dos. « Que fais-tu là, vas te coucher », me dit-il. Il était tard je ne voulais pas polémiquer, je ne répondis pas. Il se retourna vers moi, me pris dans ses bras, m’embrassa et m’emporta. Il m’emporta plus haut que mes rêves ne m’y avaient jamais autorisée. J’avais découvert l’amour avec Lucienne, je découvrais le plaisir dans les bras d’un garçon que je détestais.

Le voyage du retour fut long et monotone, je somnolais, je pensais à Lucienne, j’avais hâte de la revoir, de l’embrasser, de me faire bercer dans ses bras. Je savais que je n’aurais pas besoin de parler, elle allait me regarder, me sourirait, elle avait déjà tout deviné, cette chipie.

Avant de monter dans la voiture, j’avais ramassé un caillou, tout rond, tout lisse, un caillou qui ressemblait à mon cœur. Je le tins serré dans ma main tout au long du voyage, à la maison, je le déposerais dans ma chère boîte à souvenirs.
 
Pour mon arrivée, mon père avait préparé des beignets à la confiture de groseilles, ils étaient carrément brûlés, mais je les mangeais sans sourciller, ils avaient le goût de l’amour de mon père.
J’allais dans ma chambre, sortis ma précieuse boîte, l’ouvris, y plaçais mon caillou tout rond. Je la refermais, la glissais sous mon lit, tout était en ordre, la vie pouvait continuer.

Dans les salles de cours, les tables étaient toujours aussi petites, et il devenait de plus en plus difficile d’y déverser le contenu de mon sac, je pris la décision de ne plus faire mon petit ménage à la fac.

J’étais assise depuis cinq minutes quand il vint s’asseoir à côté de moi. « Comment vas-tu ? Et ces vacances ? » me demanda-il, sans même me dire bonjour. Je lui répondis « Banales, comme des vacances, rien de bien palpitant, et toi ? » Il commença à me raconter ses randonnées pédestres, son copain, qui avait perdu son sac de couchage à la gare, une soirée pendant laquelle il avait bu plus que de raison et dont il ne se souvenait pas d’être parti, j’étais médusée. « Qu’est-ce que tu fais ce soir ? Tu viens à la maison ? » me demanda-il. Je lui dis que j’avais un recommandé à aller chercher, et que c’était hyper important. Lucienne m’attendait, c’est vrai que c’était hyper important.
Lucienne me prit dans ses bras, comme je l’avais prévu, elle me berça doucement, jusqu’à ce que je lui demande : « Lucienne aimes-tu le gratin de fruits de mer ? » « Est-ce que tu l’aimes ? » me répondit-elle, ah ! Lucienne vieille chipie, tu me feras toujours rire. En fait je ne savais que lui répondre, je lui racontais la plage, les plantes, le tuyau d’arrosage, le short, le parking, la douche et ma nuit dans les bras de Sébastien. Elle m’écoutait, je me demandais si elle me comprenait, mon récit était si décousu. Mais bien sûr qu’elle comprenait, Lucienne comprenait tout, elle devinait tout, elle savait tout. Elle servit à chacune un verre de porto, nous le sirotions, elle en pensant à son tendre inconnu, moi en me disant qu’un de ces jours, il faudrait que je passe mon permis de conduire.
 
Nous avions décidé de sécher les cours de l’après-midi, il voulait fêter dignement notre retour de vacances. Une fois chez lui, je me déshabillais complètement, en fis autant pour lui, il ne résistait pas, j’entrepris ensuite de rattraper les deux mois qui nous avaient séparé, comme il ne ripostait pas je lui fis plusieurs fois l’amour, c’était délicieux de dominer la situation, il s’endormit fatigué et serein. Je sortis de chez lui, je ne le reverrais plus, il m’avait énervée avec son sourire béat et son air satisfait, je le méprisais.

Je réussis enfin, à obtenir cette satanée licence, qui devait m’ouvrir, aux dires de mon père, les voies du succès et de la liberté. Tu n’étais plus dans le coup Papa, de nos jours une licence ne sert plus à rien.

Je trouvais quand même rapidement du travail, j’aimais bien cette nouvelle vie, j’étais responsable de moi et je me faisais peu de cadeaux. La boîte pour laquelle je travaillais offrait la possibilité de suivre des cours afin de grimper plus vite dans la hiérarchie. Je signais donc pour cinq années de cours du soir, mon ambition me dévorait. Je passais mon temps à travailler, étudier, mais réservais tous mes samedis après-midi à Lucienne. Je n’avais pas grand-chose à lui raconter, alors elle me parlait d’elle, de son inconnu, de temps en temps je lui parlais de Sébastien dont le souvenir s’effaçait doucement de ma mémoire.
 
Joëlle que je voyais de moins en moins me téléphona un soir pour m’inviter à son anniversaire, cela me ferait du bien de sortir un peu me dit-elle.
La soirée battait déjà son plein quand j’arrivais, le champagne coulait à flots, les bougies fondaient sur le gâteau, un disque hurlait une musique que je me mit à détester immédiatement. Joëlle prit ma main et m’entraîna sur le balcon. « Alors comment vas-tu, que deviens-tu ? ». Je lui racontais brièvement mon travail, mes cours, Lucienne. Je n’osais pas lui parler de Sébastien, était-elle au courant de ce qui s’était passé entre nous ? Elle me parla un peu d’elle, m’apprit que son frère s’était marié avec une de ses copines, mon cœur se vida d’un seul coup, je voulais partir très vite, la vie venait de faire une pause.

Je prétextais, un rendez-vous important le lendemain pour prendre congé de mon amie, elle m’embrassa et me fit promettre de l’appeler très vite.
En me dirigeant vers la porte, je butais sur un verre posé à même le sol, en se renversant le contenu se répandit sur une paire de chaussures dont le propriétaire se leva d’un bon. Je fus prise d’un fou rire, lui semblait fâché. « On ne se connaît même pas ! » me dit-il la voix pleine de reproches, je le trouvais très drôle, je décidais de rester encore un moment. Après avoir retiré ses chaussures, ses chaussettes, il s’assit dignement, on aurait dit un pacha, il me fit signe de m’asseoir, et commença à me raconter sa vie. Alors que j’étouffais un bâillement, il me proposa de me raccompagner. Arrivés devant mon immeuble, il sortit un papier et un stylo de sa poche, me demanda mes numéro de téléphone, domicile, bureau, mon adresse exacte, ma date de naissance, on aurait dit un interrogatoire. Il griffonnait rapidement, je me disais que ce serait sûrement illisible. Il me souhaita une bonne nuit et parti pieds nus, les chaussures à la main en sifflotant un air que je ne connaissais pas.
Je commençais à m’endormir dans l’ascenseur l’arrêt brutal me signala que j’étais arrivée à bon port. Je m’endormis sans demander mon reste.
Le lendemain après-midi chez Lucienne, je lui racontais ma soirée, le mariage de Sébastien, le verre, les chaussures, mon interrogatoire, elle m’écoutait attentivement. Quand j’eus terminé, elle me dit « Il te plaît ? » J’étais toujours époustouflée par les questions de Lucienne qui n’avaient jamais de rapport avec ce que je lui disais. Je ne lui répondis pas, « Il te plaît » affirma t-elle.
 
Deux mois s’était écoulés depuis cette soirée, j’étais encore au bureau, il était presque vingt heures, je n’allais pas tarder à partir. La sonnerie du téléphone me fit sursauter, je décrochais, surprise d’un appel à cette heure. « Encore au travail Mademoiselle l’arroseuse ? » je ne compris pas tout de suite, j’avais oublié cet incident du verre. « Dépêchez vous, je passe vous chercher, je vous emmène dîner pour me faire pardonner. » Je raccrochais perplexe, qu’avait-il à se faire pardonner, je ne me souvenais ni de sa voix, ni de son visage. Je rangeais mon bureau à la hâte, pris mon manteau, mon sac, et descendit au rez-de-chaussée. Il m’attendait devant le porche, un bouquet de fleurs à la main. Quand je le vis, j’eus, je ne sais pas pourquoi, envie de rire. Il avait l’air penaud, les fleurs qu’il tenait à la main étaient fatiguées, je m’en fichais, il était si attendrissant. Je lui dis un bref bonjour, je ne savais pas quoi dire. Il entama tout de suite la conversation « Tu as vu ? » me demanda t-il en exhibant fièrement son pied. « J’ai mis des chaussures, exprès pour toi, il est interdit de renverser son verre dedans. » Je souris en le revoyant s’éloigner les chaussures à la main en sifflotant son petit air joyeux.
« Alors, tu me pardonnes ? »
« Quoi ? » répondis-je,
« Eh bien pour la dernière fois. »
« La dernière fois ? »
« Ben oui le dernière fois, quand je t’ai raccompagné chez toi. »
« Euh » Je ne voyais pas où il voulait en venir.
« Je n’ai pas été très galant, j’aurais pu te demander de m’offrir un dernier verre, je n’ai pas osé, tu semblais si confuse, de m’avoir mis dans une telle situation, je ne voulais pas que tu te sentes obligée. » J’éclatais de rire, il prit mon bras.
« Tu as faim, allons dîner ! »
Il m’emmena dans un petit restaurant. A peine assis, il sortit un bout de papier et un stylo de sa poche, il griffonna quelques mots, et se cala sur sa chaise.
« Tu voudrais savoir ce que j’ai écrit, avoue »
« Non, je t’assure »
« Si, si tu veux le savoir, demande moi et je te le dirais »
Je fis oui de la tête, il prit le morceau de papier, s’éclaircit la voix en toussotant, prit une profonde respiration, et se mit à lire à voix haute.
« Ne pas oublier de lui demander de m’offrir un dernier verre quand je vais la raccompagner. Tu as vu, je suis malin, comme ça je n’oublierai pas, tu ne veux pas écrire quelque chose toi aussi ? »
Pendant que je riais, il sortit un second morceau de papier de sa poche et me le tendit avec son stylo. J’écrivis, en me cachant de ma main, je ne voulais pas qu’il triche. Je reposais le stylo.
« Alors qu’a tu écris ? » me demanda t-il
« Rien »
« Tu as mis une demi-heure pour ne rien écrire, je ne te crois pas »
Je pris le papier, et le lu à voix haute.
« Ne pas oublier de lui offrir un dernier verre quand il va me raccompagner »
« Voilà, comme ça nous n’oublierons pas. Nous pouvons manger l’âme en paix. »
Arrivés devant la porte de mon immeuble, nous nous dîmes bonsoir.
« Vou… »
« Veux… »
« Oui ? »
« Non rien »
« Si tu allais dire quelque chose »
« Non, je t’assure »
« Écoute, ça commençait par veu… »
« Toi aussi, tu allais dire quelque chose, vas-y, commence »
« Ha, ça, non, je suis galant, les dames d’abord »
Je pris sa main et l’entraînais vers l’ascenseur.
Sur le palier, je cherchais fébrilement mes clés, je n’ai jamais compris pourquoi les sacs à mains sont si mal faits, on ne trouve jamais ce que l’on cherche. Enfin, je les avais, j’ouvris la porte, je savais déjà ce qui allait se passer et mon cœur tambourinait dans ma poitrine.
À part de l’eau, un coca ou un jus d’orange je n’avais rien d’autre à lui offrir à boire, il me dit que ce n’était pas grave qu’il boirait en rentrant chez lui. Il n’arrêtait pas de parler, il commentait tout, la déco, mes livres, les tableaux accrochés au mur, il était intarissable. Tout en parlant il se déplaçait dans la pièce, je le regardais amusée et étonnée. À un moment il s’arrêta de bouger. « Tiens, une porte » dit-il d’un ton surpris, « Où mène t-elle ? » , il l’ouvrit « Ah, mais c’est une chambre, c’est ta chambre ? » Je lui fis signe que oui. « On peut visiter ? » demanda t-il en entrant dans la pièce. Je le suivis. « Mademoiselle, savez-vous qu’il n’est pas correct de se trouver dans une chambre avec un homme que l’on connaît à peine ? »
Je m’en fichais royalement, il me plaisait, c’était ma seule excuse.
 
DocEvil a dit:
Alors, voici ce que je vous propose. Il y a probablement de vieux amours qui pèsent sur vos existences (comme il en pèse sur la mienne) ; de vieux parents bien chiants et ennuyeux auxquels on s’est juré pourtant, un jour, de dire je t’aime ; une bague qu’on s’est promis d’offrir ; une lettre qui attend depuis des années ; une chanson dont on a toujours prétendu qu’elle était impossible à écrire… Peut-être, peut-être bien que ce pourrait être enfin pour vous — comme pour eux — le jour, l’endroit et l’heure. Je voudrais que vous fassiez partager vos hésitations et le bruit démentiel de vos pudeurs froissées. Je voudrais que tous, le dimanche 20 juillet, nous n’ayons rien d’autre à dire que des mots d’amours, et rien d’autre à chanter. Et je demande à tous ceux qui en auront le courage de nous faire partager leur moment de bonheur. D’avance, merci.

chaque jour peut-être un 20 juillet

… Voilà, quelle fût ma plus belle histoire d’amour, Lucienne. Lucienne qui m’avait fait ce fabuleux cadeau de m’apprendre à n’accepter de la vie que le parfait, l’absolu. Qui m’avait enseigné la fantaisie, et la liberté. Lucienne et ses silences, Lucienne et ses larmes, ses rires, ses mots, toujours justes.

Quand j’ouvris ma boîte à souvenirs J’y plaçais les silences de Lucienne, refermais la boîte, la glissais sous mon lit, tout était en ordre, le spectacle pouvait continuer.
 
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Roberto Vendez a dit:
Je pense que je vais m'arrêter là : ça n'intéresserait personne que je vous parle d'une hôtesse de l'air américaine, d'une secrétaire à grosse bouche, d'une brune aimant être brusquée ou d'une bretonne nymphomane...
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ben si !! Et puis, si c'est toi qui tape, c'est ça de moins à faire pour tes secrétaires !!
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Allez !! La suite !! LA SUITE !! LA SUITE !!
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MackZeKnife a dit:
Pet', dans les prefs de ton navigateur, faut vraiment que tu mettes "mode jurons" sur off ...
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J'comprends pas.

Quand je fais "edit" ya pas de problème.
Mais dès que je squize une partie du texte, il m'affiche ça.

J'comprends pas.
 
PetIrix a dit:
J'comprends pas.

Quand je fais "edit" ya pas de problème.
Mais dès que je squize une partie du texte, il m'affiche ça.

J'comprends pas.

T'as essayé le Tippex ?
 
En bon dessinateur, tu ne devrais rien utiliser.
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