Pour les profs

  • Créateur du sujet Créateur du sujet Lamar
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Après lecture de quelques pages, je me permets de m'immiscer dans votre discussion (c'est aussi fait pour ça un forum après tout;) ). Un point a particulièrement retenu mon attention, celui du salaire évoqué par "Le Docteur".

1.
Imagine que nous on vit avec ça avec des bac + 4 + 5 ou au-delà (parce que le concours avec une licence, dans certaines matières, ça fait déjà pas mal de temps que c'est une bonne blague, et rien de plus)


---------- Nouveau message ajouté à 22h46 ---------- Le message précédent a été envoyé à 22h45 ----------

Argh ! Fautes !!!!

Dans ma famille proche, 50% des personnes sont fonctionnaires, dont deux profs. La tension est assez vive lorsqu'on évoque le salaire relativement aux années d'études...D'un côté certains se trouvent sous-payés (notamment les profs), ça se défend. Mais d'un autre côté...

Ma compagne est contractuelle avec une Licence, un contrat d'une année en poche.
En parallèle, j'ai une maîtrise et je me retrouve à bosser pour le SMIC, avec des CDD de 10 ou 15 jours, un mois avec un peu de chance, à La Poste (par chance, je ne fais pas de distribution !). Il n'est pas forcément utile de préciser que ce n'est même pas un choix, mais une nécessité pour moi. Je côtoie des facteurs tous les jours, 3 d'entre eux sont titulaires d'un Master.
Au début d'un contrat, les journées commencent vers 6h30 et se terminent parfois vers 16h (record : 17h30 !:eek: ), même si avec le temps, la durée diminue forcément. Tout ça sans pause. Dans des quartiers qui craignent parfois (idem pour les enseignants, je sais...). A vélo en plein hiver pour certains...Et pour le SMIC !
Et pourtant, ni eux ni moi ne nous plaignons franchement du traitement que l'on perçoit, malgré notre niveau d'études. "Il faut bien vivre", donc on est déjà content d'avoir du travail. Dans le cas des profs, se plaindre d'un salaire supérieur de 300 euros ou plus avec le même niveau d'études, ça me paraît injustifié (mais je le répète, tout se défend et chacun voit midi à sa porte). Et, évidemment, compte tenu de cet état de fait, il est difficile de ne pas grincer des dents au regard des revendications salariales (ou tout du moins des plaintes sur ce point) du personnel enseignant. Logique.

FIN de la première partie :D

Maintenant, j'ai une question pour les professeurs titulaires. Si les conditions de travail vous déplaisent, que votre vie professionnelle "empiète" sur votre vie privée, que les deux sont difficilement dissociables, pourquoi ne pas tenter de demander un détachement dans une autre administration ? Voire même une mise à disposition pour aller voir ce qu'il se passe du côté du privé ?
Arrêtez moi si je me trompe, mais il me semble que les enseignants disposent de ces droits comme les autres fonctionnaires, quelque soit la fonction publique concernée.

Je tiens à préciser que ces dernières questions sont sérieuses, sans provocation. J'aimerais juste comprendre, une fois pour toute, pourquoi ne pas se servir de ces droits pour chercher ailleurs des meilleures conditions de travail.

:zen:
 
Interrogations légitimes... Je ne peux donner que mon avis, forcément limité.

La dernière question posée revient à nous demander pourquoi nous aspirons à améliorer nos conditions de travail ou notre rémunération, plutôt que de fuir ailleurs... On pourrait demander la même chose à n'importe quel personne mécontente de sa situation. Pourquoi ne pas changer de métier ? Ou de pays ? Et la réponse serait toujours la même : parce qu'il est humain et légitime de vouloir vivre dans le pays que l'on aime, pour y faire dans des conditions décentes ce à quoi nous appelle notre vocation.

À lire certains commentaires, on pourrait croire que les enseignants sont les seuls à se plaindre de leur situation, à trouver leur rémunération médiocre, à aspirer à travailler et à vivre mieux. Je ne suis pas issu d'un milieu bourgeois aisé. J'ai été maître-auxiliaire de longues années. Je n'ignore rien de la précarité de ceux qui font le même travail que les titulaires, sur un siège éjectable et pour un salaire de misère. Est-ce une raison pour accepter notre situation sous prétexte qu'il y a pire ailleurs ? Les ouvriers français pourraient aussi être invités à se taire, au nom de la misère du Tiers-Monde ; les femmes européennes à mettre un bémol à leurs revendications d'égalité, au vu du statut des femmes afghanes... Je suis bien conscient, Spock1985 (est-ce que tu as aussi les oreilles pointues de ton homonyme ?), que cette vision caricaturale n'est pas la tienne. Mais reconnais que d'autres tiendront le même discours que toi sans y mettre forcément autant de modération ou de subtilité.

Mais surtout, il faudrait éviter de décontextualiser les problèmes. Les enseignants estiment légitime de comparer leur statut au sein de la fonction publique à celui d'autres fonctionnaires. À niveau de recrutement et ancienneté équivalents, qu'est-ce qui justifie qu'un fonctionnaire des Impôts (je n'ai rien contre eux, ce n'est qu'un exemple) puisse gagner jusqu'à 50% de plus que moi, du seul fait de l'importance des primes et indemnités qu'il perçoit (un quart du revenu des fonctionnaires hors Éducation nationale, contre 10% seulement en moyenne pour les enseignants). Quant on connaît la médiocrité du rendement de l'impôt en France, la question est parfaitement légitime. Noter cela, ce n'est pas nier les problèmes des autres catégories sociales. Mais entre sous-payer des individus qui n'ont pas pu trouver un travail à la hauteur de leur niveau d'études, et dévaloriser socialement une profession entière, il y a une différence fondamentale. CERTAINS facteurs sont titulaires de diplômes universitaires de niveau Bac+3 ou plus. Mais presque TOUS les professeurs de nos jours le sont. Le problème n'est pas de ne pas reconnaître la valeur de tel ou tel travailleur, mais de nier la valeur sociale du travail d'une profession entière.

Enfin, la focalisation sur la question des revenus est terriblement trompeuse. Le coeur du malaise enseignant n'est pas là. Ce que nous ne pouvons accepter, c'est de passer pour des fainéants surpayés au regard de notre temps de travail effectif ; ce que nous ne pouvons pas accepter, c'est l'accumulation de réformes planifiées sur la base d'une logique comptable, que l'on s'efforce toujours de justifier au nom de l'intérêt des élèves ; ce que nous ne pouvons pas accepter, c'est la négation même du sens de ce notre métier au nom d'un autoritarisme courtelinesque qui refuse de voir en nous autre chose que des pions au service de l'administration ; ce qui nous révolte, c'est la culture du mensonge administratif qui gangrène l'Éducation nationale. Nous ne sommes pas des fonctionnaires comme les autres, parce que notre travail est porteur d'enjeux culturels. C'est notre présence dans les établissements qui donne (quand nous sommes bons) ou enlève (quand nous sommes mauvais) du sens à celle des élèves. Pas celle des gens des bureaux.
 
Dernière édition par un modérateur:
En parallèle, j'ai une maîtrise et je me retrouve à bosser pour le SMIC, avec des CDD de 10 ou 15 jours, un mois avec un peu de chance

…

Et pourtant, ni eux ni moi ne nous plaignons franchement du traitement que l'on perçoit, malgré notre niveau d'études. "Il faut bien vivre", donc on est déjà content d'avoir du travail. Dans le cas des profs, se plaindre d'un salaire supérieur de 300 euros ou plus avec le même niveau d'études, ça me paraît injustifié (mais je le répète, tout se défend et chacun voit midi à sa porte). Et, évidemment, compte tenu de cet état de fait, il est difficile de ne pas grincer des dents au regard des revendications salariales (ou tout du moins des plaintes sur ce point) du personnel enseignant. Logique.

Donc, si je te suis bien, le fait que des gens mal traités soient un peu moins mal traités que toi leur ôterait toute légitimité à se plaindre des mauvais traitements qu'on leur inflige ?

Mais si les dirigeants de notre belle présipauté et les grands capitaines d'industrie mettaient tes théories en pratique, ils n'auraient plus qu'à réduire 90% de la population en esclavage, nous n'aurions pas à nous plaindre, puisqu'au sud Soudan, en Afghanistan, en Sierra Leone, en Birmanie, en Chine, et j'en passe, il y a des tas de gens qui vivent bien pire que nous !

Non, franchement, là, il semble y avoir un gros défaut dans ton raisonnement, le fait qu'il existe des abus pires que ceux que tu subis ne constitue en aucun cas un motif de ne pas te plaindre de ceux que toi, tu subis, et c'est pareil pour les enseignants.

Quant à tes qualifications, vu qu'elles ne sont pas "exploitées" dans l'emploi que tu occupe, qui est un emploi "non qualifié" si j'ai bien compris, il parait logique qu'elles ne soient pas prises en compte dans ta rémunération, par contre, les enseignants, eux, leurs qualifications, elles sont exploitées à plein dans leur emploi (qui ne leur serait pas accessible sans), donc il est logique qu'ils réclament à être payés en conséquence !
 
Après lecture de quelques pages, je me permets de m'immiscer dans votre discussion (c'est aussi fait pour ça un forum après tout;) ). Un point a particulièrement retenu mon attention, celui du salaire évoqué par "Le Docteur".



Dans ma famille proche, 50% des personnes sont fonctionnaires, dont deux profs. La tension est assez vive lorsqu'on évoque le salaire relativement aux années d'études...D'un côté certains se trouvent sous-payés (notamment les profs), ça se défend. Mais d'un autre côté...

Ma compagne est contractuelle avec une Licence, un contrat d'une année en poche.
En parallèle, j'ai une maîtrise et je me retrouve à bosser pour le SMIC, avec des CDD de 10 ou 15 jours, un mois avec un peu de chance, à La Poste (par chance, je ne fais pas de distribution !). Il n'est pas forcément utile de préciser que ce n'est même pas un choix, mais une nécessité pour moi. Je côtoie des facteurs tous les jours, 3 d'entre eux sont titulaires d'un Master.
Au début d'un contrat, les journées commencent vers 6h30 et se terminent parfois vers 16h (record : 17h30 !:eek: ), même si avec le temps, la durée diminue forcément. Tout ça sans pause. Dans des quartiers qui craignent parfois (idem pour les enseignants, je sais...). A vélo en plein hiver pour certains...Et pour le SMIC !
Et pourtant, ni eux ni moi ne nous plaignons franchement du traitement que l'on perçoit, malgré notre niveau d'études. "Il faut bien vivre", donc on est déjà content d'avoir du travail. Dans le cas des profs, se plaindre d'un salaire supérieur de 300 euros ou plus avec le même niveau d'études, ça me paraît injustifié (mais je le répète, tout se défend et chacun voit midi à sa porte). Et, évidemment, compte tenu de cet état de fait, il est difficile de ne pas grincer des dents au regard des revendications salariales (ou tout du moins des plaintes sur ce point) du personnel enseignant. Logique.

FIN de la première partie :D

Maintenant, j'ai une question pour les professeurs titulaires. Si les conditions de travail vous déplaisent, que votre vie professionnelle "empiète" sur votre vie privée, que les deux sont difficilement dissociables, pourquoi ne pas tenter de demander un détachement dans une autre administration ? Voire même une mise à disposition pour aller voir ce qu'il se passe du côté du privé ?
Arrêtez moi si je me trompe, mais il me semble que les enseignants disposent de ces droits comme les autres fonctionnaires, quelque soit la fonction publique concernée.

Je tiens à préciser que ces dernières questions sont sérieuses, sans provocation. J'aimerais juste comprendre, une fois pour toute, pourquoi ne pas se servir de ces droits pour chercher ailleurs des meilleures conditions de travail.

:zen:

Qu'il y ait des diplômés de bac +5 jusque chez les caissières ne fait pas que ce soit normal de sous-payer des gens très diplômés et ayant eu des concours très sélectifs.
J'ai été moi-même contractuel pour l'éducation nationale. Si tu veux jouer à qui en bave le plus, je peux t'annoncer des années à demi-salaire, demi-paie (donc bien moins que le SMIC), 400 bornes aller-retour en train. Ma compagne sort de plus de dix ans à bosser dans des conditions à peine meilleures. Je veux bien que ce ne soit pas de la provocation, mais je ne vois pas en quoi le fait qu'il "y a pire" comme on dit dans ces cas-là, fasse avancer le schmilblick.
Avoir un diplôme c'est une chose (et j'ai vu des nuls y arriver), avoir des concours, en est une autre, et j'ai vu des filles et des types très bien échouer lamentablement plusieurs années de suite.
Histoire de te donner un peu le ton, le CAPES de philo doit tourner à 2% de réussite. Essaie d'imaginer, ce que c'est de passer un concours avec 2% de réussite !!!! On n'est pas à la fac ni dans le privé : il faut être dans les meilleurs et tenter de ramasser les miettes de ce qu'il reste une fois que les machines à concours de Normale Sup' sont passées...

Je crois que tu ne réalises pas trop ce que tu dis là... et que tu ne comprends pas trop de quoi tu parles...

La réponse à ta deuxième question coule de source : quand on en a bavé pour être prof avec une telle sélection, on ne va pas retourner jouer les gratte-papiers (on ne se vit pas du tout comme des "administratifs"), on ne va pas lâcher l'affaire. Et oui, l'exploitation règne partout, et quand on n'a pas envie d'exploiter les autres on sait qu'on ne sera pas les "gagnants" du privé.

En te relisant, je pense que tout ce que tu dis est, mine de rien, assez méprisant, et tu dois le savoir. Alors je vais te lâcher la raison finale et débile qui en plaque une partie d'entre nous dans ce boulot, malgré le peu de considération qu'on a pour nous : c'est notre truc, d'essayer de sortir les gamins de la bouillie qu'on leur fourgue à longueur de temps dans les médias, d'essayer de leur faire comprendre que la culture, c'est cool, que l'intelligence, c'est classe et que tout ne se résume pas au fric dans la vie, et on en est (malheureusement) une preuve vivante.
Reste qu'on se fait tout de même bien arnaquer, parce qu'on a "la vocation"... Et que ça soit facile de jouer là-dessus ne fait pas que ce soit juste.

---------- Nouveau message ajouté à 18h49 ---------- Le message précédent a été envoyé à 18h37 ----------

Cratès, il paraît que les "primes" un jour on les a refusées (par idéalisme, sans doute)...
Il faut ajouter aussi les fameuses 10 mois sur 12 pour expliquer le niveau de traitement bien inférieur des profs par rapport aux autres fonctionnaires (en même temps, bientôt il n'en restera plus beaucoup, de fonctionnaires — les gouvernements à venir vont finir réussir à privatiser les impôts parti comme c'est parti)...

Personnellement, au début je voulais bien être payé un peu moins et avoir "une qualité de vie" comme on tente de nous la vendre dans les dernières pubs façon "engagez-vous"... Mais la qualité de vie je ne l'ai pas vue, la culture, j'ai dû quasi la mettre de côté pour préparer des cours et au final je réalise que je ne suis pas un peu, mais beaucoup moins bien payé...
Mais je ne changerais pas de boulot pour autant ... Autant dire que je suis mal barré pour défendre mes droits si j'aime la roue sur laquelle je tourne... :D
 
@Le Docteur : tu prends les choses comme tu veux, si tu juges que c'est méprisant, c'est ton droit, l'interprétation est de toute façon subjective. M'enfin, si j'avais pour but de faire passer quelque chose de méprisant vis-à-vis des enseignants, ça fait longtemps que la vaisselle aurait volé dans l'appartement :râteau:
Je ne nie rien des difficultés du métier, je m'aperçois de l'ardeur de la tâche quand ma copine rentre le soir et que ça continue encore, encore et encore. A choisir, je préfère encore avoir 300 euros de moins et la paix en rentrant chez moi.

@Pascal 77 : Ce que je pointe du doigt, ce n'est pas la contestation. C'est sa récurrence. J'étais à table en famille y'a 15 ans que les plaintes étaient déjà les mêmes. Et à force, quand ça fait 15 ans qu'on entend ce refrain, on fatigue, ce qui est le cas pour beaucoup de gens, mine de rien. On est très loin de la palme SNCF, je vous l'accorde :D

@Cratès : Réponse et explications constructives :up: Par contre, une chose m'a interpellé dans ton discours =>

"Nous ne sommes pas des fonctionnaires comme les autres, parce que notre travail est porteur d'enjeux culturels. C'est notre présence dans les établissements qui donne (quand nous sommes bons) ou enlève (quand nous sommes mauvais) du sens à celle des élèves. Pas celle des gens des bureaux."

Vous êtes des fonctionnaires comme les autres. D'ailleurs, en ce sens, je suis totalement d'accord avec toi sur l'anormalité des inégalités de traitement comparés aux salaires des autres fonctionnaires.
La présence des gens des bureaux dans les administrations est essentielle pour les citoyens, puisque le personnel administratif constitue le socle du service public. De même que tout employé productif est essentielle à une entreprise, tout fonctionnaire qui apporte quelque chose est indispensable à l'Etat. Enseignant ou non.

Quoiqu'il en soit, si vous prenez du plaisir à enseigner, continuez, je vous souhaite que ça dure :up:
 
Donc, si je te suis bien, le fait que des gens mal traités soient un peu moins mal traités que toi leur ôterait toute légitimité à se plaindre des mauvais traitements qu'on leur inflige ?

Mais si les dirigeants de notre belle présipauté et les grands capitaines d'industrie mettaient tes théories en pratique, ils n'auraient plus qu'à réduire 90% de la population en esclavage, nous n'aurions pas à nous plaindre, puisqu'au sud Soudan, en Afghanistan, en Sierra Leone, en Birmanie, en Chine, et j'en passe, il y a des tas de gens qui vivent bien pire que nous !

Non, franchement, là, il semble y avoir un gros défaut dans ton raisonnement, le fait qu'il existe des abus pires que ceux que tu subis ne constitue en aucun cas un motif de ne pas te plaindre de ceux que toi, tu subis, et c'est pareil pour les enseignants.

Quant à tes qualifications, vu qu'elles ne sont pas "exploitées" dans l'emploi que tu occupe, qui est un emploi "non qualifié" si j'ai bien compris, il parait logique qu'elles ne soient pas prises en compte dans ta rémunération, par contre, les enseignants, eux, leurs qualifications, elles sont exploitées à plein dans leur emploi (qui ne leur serait pas accessible sans), donc il est logique qu'ils réclament à être payés en conséquence !
Pascal, je t'aime :hosto::hosto:

Et en plus, c'est beau :up:

Sinon, pour parler chiffre et que ce soit clair : 16 ans d'ancienneté, en RRS (=ex ZEP), 2100€ / mois, 95€ de prime RRS comprise.
Temps de travail = 40 heures à l'école par semaine avec des journées normales. Reste les préparations, les corrections (j'arrive à en faire un bon paquet le midi pour partir plus tôt ou avoir moins à faire à la maison), et les réunions, les équipes de suivi, les équipes éducatives, les rencontres avec les parents, ...
Certaines bonnes semaines, ça va jusqu'à doubler (si si, 80h) avec le travail à la maison et les réunions.
:siffle:

'tain, mais que je l'aime mon boulot :up:
 
Vous êtes des fonctionnaires comme les autres.

NON. Et je te le prouve à l'instant.


Imaginons que la civilisation soit anéantie par un cataclysme. Naturel ou d'origine humaine, peu importe. Il ne reste que quelques survivants hagards sur les ruines, ramenés à l'âge de pierre. Il n'y a plus d'Éducation nationale, parce qu'il n'y a plus d'administration. Et il n'y a plus d'administration, parce qu'il n'y a plus d'État.

Mon chef d'établissement, son CPE, son intendant, sa secrétaire, le recteur, le ministre et ses sbires, tout le personnel administratif, tous ces gens-là doivent se reconvertir, à supposer qu'ils aient survécu. Rien de ce qu'ils servaient, et qui se prenait pour l'"Institution", n'a survécu.

Moi, historien, il me reste mon savoir. Je peux dire aux jeunes : "Suivez-moi sous cet abri, ou à l'ombre de ces arbres. Si ça vous intéresse, je vous raconterai comment c'était, avant la Grande Catastrophe". Il y en aura toujours assez pour me suivre, parce que la curiosité, le désir de s'enrichir du savoir d'autrui, pour pouvoir le transmettre peut-être à son tour, sinon même pour l'enrichir, seront toujours plus forts que le confort de l'ignorance. Et je n'ai besoin d'aucune institution pour répondre à cette attente, parce que c'est une exigence fondatrice de toute société humaine.

Si tu ne peux pas saisir que cela fait de nous des fonctionnaires pas du tout comme les autres, alors évite de parler d'un métier qu'à l'évidence tu ne comprends pas.
 
Je peux dire aux jeunes : "Suivez-moi sous cet abri, ou à l'ombre de ces arbres. Si ça vous intéresse, je vous raconterai comment c'était, avant la Grande Catastrophe". Il y en aura toujours assez pour me suivre, parce que la curiosité, le désir de s'enrichir du savoir d'autrui, pour pouvoir le transmettre peut-être à son tour, sinon même pour l'enrichir, seront toujours plus forts que le confort de l'ignorance.
Et pas que aux blondes à forte poitrine, hein... je te connais... le discours sur la survie de l'espèce, l'extinction de la race, Darwin, tout ça, quoi... :love:

Je sors...
 
le discours sur la survie de l'espèce, l'extinction de la race, Darwin, tout ça, quoi... :love:

Là, on ne peut pas dire que tu as oeuvré pour la clarté du débat...


Et mon projet de pédagogie sauvage ne s'adresse pas en priorité aux blondes à fortes poitrine. Les brunes piquantes sont aussi les bienvenues.
 
:eek:

Grande théorie, quand tu nous tiens...Bref.

Quand je lis ce que michio écrit (pas sur la blonde à forte poitrine hein :D), j'apprécie. C'est simple et ça permet de comprendre mille fois mieux une chose, sans grande théorie vagabonde : ce métier, tu t'y accroches parce que tu l'aimes et tu le fais sentir, en toute simplicité.

Bon courage à vous pour la suite :zen:
 
Dernière édition:
:eek:

Grande théorie, quand tu nous tiens...Bref.


Je peux aussi dire les choses plus simplement, pour ceux qui s'imaginent que leur difficulté à conceptualiser est une manifestation de bon sens : demain, je peux aller faire cours au café d'à côté ; pas besoin d'administratifs pour ça. Et l'enseignement a fonctionné pour l'essentiel de cette manière durant de milliers d'années. C'est juste une invitation à réviser les priorités du système éducatif en réfléchissant d'abord sur son sens.


Rien à voir avec de la théorie. Même chez les Papous de nouvelle-Guinée, il y a des gens qui sont dépositaires d'un savoir et s'efforcent de le retransmettre. C'est une fonction sociale, avant d'être un métier ou un statut administratif. Mais bien évidemment, les bureaucrates on besoin de faire croire qu'ils sont indispensables : avant eux, la Terre était plate.
 
@Pascal 77 : Ce que je pointe du doigt, ce n'est pas la contestation. C'est sa récurrence. J'étais à table en famille y'a 15 ans que les plaintes étaient déjà les mêmes. Et à force, quand ça fait 15 ans qu'on entend ce refrain, on fatigue, ce qui est le cas pour beaucoup de gens, mine de rien. On est très loin de la palme SNCF, je vous l'accorde :D

C'est vrai, après 15 ans à entendre les mêmes plaintes, on fatigue, mais moi, ceux qui me fatiguent, ce ne sont pas ceux qui se plaignent pendant 15 ans des mêmes problèmes, ce sont ceux qui pendant 15 ans font la sourde oreille à ces plaintes !

Mais ne t'inquiète pas, ces sourds, ils sont sélectifs, quand un Sarkozy se plaint que la sécurité sociale empêche son groupe d'assurances privées de rafler le pactole des cotisations, là, il n'y a pas besoin de 15 ans pour qu'un autre Sarkozy commence à entreprendre le démantèlement de la sécurité sociale, tout le monde n'est pas obligé de te fatiguer pendant 15 ans, c'est vrai !
 
On peut râler contre le manque de civisme et ne même plus savoir pour qui voter (c'est mon cas)... Entre les gauchos-je-revendique-même-ce-qui-ne-tient-pas (la titularisation de tous les contractuels), les droitiers qui sont les seuls à s'opposer au pédagogisme, les accompagnateurs du système et les collabos purs et simples... J'avoue que mon haut le cœur balance... :sleep:
 
Très important de voter effectivement.
J'avoue avoir trouvé un syndicat qui donne l'impression de défendre ses adhérents (dont je ne suis pas encore) et pas le système avec l'élève au centre. Il aura ma voix.
Il semblerait que la modifications des commissions permette d'évincer les "petits" syndicats plus revendicatifs au profit des "gros" plus consensuels. Cela ne m'étonnerait guère.
 
Très important de voter effectivement.
J'avoue avoir trouvé un syndicat qui donne l'impression de défendre ses adhérents (dont je ne suis pas encore) et pas le système avec l'élève au centre. Il aura ma voix.
Il semblerait que la modifications des commissions permette d'évincer les "petits" syndicats plus revendicatifs au profit des "gros" plus consensuels. Cela ne m'étonnerait guère.
En fait c'est l'inverse.
Il n'y a pas eu modification des commissions dans ce sens (en fait, plus une modification dans le scrutin) :
- quorum beaucoup plus bas (30% au lieu de 50%), ce qui mécaniquement favorise les plus petits syndicats (qui soit dit en passant n'ont pas les moyens de faire le boulot -structure- en plus de l'expérience).
- diminution de la taille des listes : il y a 6 ans, c'était titulaire + 2 suppléants pour constituer une liste (exemple : 7 sièges à pourvoir -> 21 personnes sur la liste). Il y a 3 ans, c'était titulaire + 1 suppléant (donc 14 personnes pour 7 sièges à pourvoir), avec une petite montée en puissance de syndicats "extrémistes" comme Sud ou le Snalc, au détriment des syndicats d'accompagnement ou de collaboration Unsa et Sgen. Aujourd'hui, toujours pareil (14 pour 7 sièges) mais même les listes incomplètes sont admises... :siffle: Là aussi, cela favorise les "petits".
- organisation des commissions : les élections pour certaines commissions départementales disparaissent (seulement au niveau académique), du coup, certaines listes n'existent qu'au niveau académique, sans personne dans certains département... et si elles obtiennent un siège, ces listes siègeront dans des départements où elles n'existent pas :mouais:
Cela favorise aussi les "petits" : une liste académique suffit, pas de liste pour tous les départements de l'académie.
- ce sont les résultats à ces scrutins pour commissions académiques qui vont conditionner les sièges au niveau départemental... Conséquence probable (c'est déjà le cas par endroits, même pour des syndicats implantés) : certaines orgas n'auront pas de représentants présents dans certaines commissions. Ils auront des élus, mais qui ne se déplaceront pas :eek:, puisque pas du département et donc ne le connaissant pas... ni les collègues qui y bossent...

Remarque quand même : inutile d'être dans un syndicat pour voter pour lui...
C'est comme aux autres élections : si les seuls encartés votaient, y'aurait des taux de participation encore plus faibles !!!
J'ai souvent voté blanc, parfois pour le moins pire :heu:
 
Dernière édition:
Très important de voter effectivement.
J'avoue avoir trouvé un syndicat qui donne l'impression de défendre ses adhérents (dont je ne suis pas encore) et pas le système avec l'élève au centre. Il aura ma voix.
Il semblerait que la modifications des commissions permette d'évincer les "petits" syndicats plus revendicatifs au profit des "gros" plus consensuels. Cela ne m'étonnerait guère.

J'avoue que tu m'intéresse...

---------- Nouveau message ajouté à 21h36 ---------- Le message précédent a été envoyé à 21h35 ----------

Sinon, on devrait s'indigner...
 
Intéressante ta réponse, mais elle ne correspond pas du tout à ce qu'un collègue (syndiqué) m'a dit.
Je vais me renseigner plus avant.
J'y vois deux explications possibles :
- second degré (approche radicalement différente, sauf que les SEGPA votent dans le premier degré), mais la problématique de fond reste valable pour les CTA (je ne sais pas quels sont les autres votes pour le 2d degré)
- il est dans un "petit" syndicat... c'est une façon de récupérer quelques voix, et avec une participation moindre (ce que le système mis en place vise aussi, et vu les difficultés rencontrées par les collègues pour voter, ça risque de fonctionner), ça aura d'autant d'impact.