Pour les profs

  • Créateur du sujet Créateur du sujet Lamar
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Le système est aussi ce que les profs en ont fait par leur manque de courage. Combien, qui ne cessent de râler en salle des profs, n'osent rien dire en public et courbent l'échine à toutes les injonctions de la hiérarchie ? On ne peut pas se plaindre d'être piétiné par l'institution alors qu'on fait tout le nécessaire pour être perçu comme une carpette.

Ce que tu dis pourrait se justifier dans une société privée, où effectivement la hiérarchie est censée être (un peu ..) à l'écoute des troupes, et s'intéresser (un peu ...) à la motivation.

Mais dans une administration, tu sais bien que le nombre de couches hiérarchiques est tel que tout mécontentement est très efficacement étouffé. Sauf à prendre directement le ministre à partie (c'est difficile, il se protège, il n'est pas fou ...) le problème des mécontents est qu'ils ne trouvent personne en face d'eux .... (j'allais dire pour "dialoguer", mais le mot me paraît trop fort ...).

Je ne suis pas prof, mais je ne pense pas qu'ils "courbent l'échine" (c'est une stratégie qui peut être payante pour conduire sa carrière dans le privé, mais qui ne s'applique pas pour un prof). Je pense surtout que, démotivés par une cascade de réformes qu'on leur a imposées sans leur demander leur avis, ainsi que par un certain discours de droite faisant de tout fonctionnaire un parasite, ils font le gros dos et se disent que puisque la hiérarchie les ignore, ils l'ignoreront en retour par mesure de réciprocité.
 
Ce que tu dis pourrait se justifier dans une société privée, où effectivement la hiérarchie est censée être (un peu ..) à l'écoute des troupes, et s'intéresser (un peu ...) à la motivation.

Mais dans une administration, tu sais bien que le nombre de couches hiérarchiques est tel que tout mécontentement est très efficacement étouffé. Sauf à prendre directement le ministre à partie (c'est difficile, il se protège, il n'est pas fou ...) le problème des mécontents est qu'ils ne trouvent personne en face d'eux .... (j'allais dire pour "dialoguer", mais le mot me paraît trop fort ...).

Je ne suis pas prof, mais je ne pense pas qu'ils "courbent l'échine" (c'est une stratégie qui peut être payante pour conduire sa carrière dans le privé, mais qui ne s'applique pas pour un prof). Je pense surtout que, démotivés par une cascade de réformes qu'on leur a imposées sans leur demander leur avis, ainsi que par un certain discours de droite faisant de tout fonctionnaire un parasite, ils font le gros dos et se disent que puisque la hiérarchie les ignore, ils l'ignoreront en retour par mesure de réciprocité.

J'adhère assez à ton analyse. Mais je crois que tu sous-estimes le poids réel de la lâcheté ou des petits calculs mesquins : la servilité ne permet pas de décrocher d'immenses avantages lorsqu'on est fonctionnaire, mais elle peut aider à obtenir un meilleur emploi du temps, des moyens supplémentaires, une meilleure note administrative, bref, quelques miettes. Peu de chose si l'on regarde cela de haut. Beaucoup si l'on se place du point de vue du prof de base, qui n'a rien d'un héros. La servilité permet surtout d'acheter la paix. Et la plupart des gens tendent à en surévaluer l'intérêt.

Lorsqu'on nous a fait le coup de la lettre de Guy Môquet dans mon établissement, nous n'avons été que deux à refuser de la lire, et à le faire savoir, considérant que l'intérêt historique et civique de la chose était nul, et que nous nous devions de résister à cette opération de caporalisation des enseignants au service d'une opération de communication politique. Les autres ont courbé l'échine en affectant de ne pas remarquer notre protestation. L'année suivante, face à l'ampleur des contestations, on avait fait savoir que les récalcitrants ne seraient pas sanctionnés : la salle des profs s'est mise à grouiller de matamores des deux sexes, proclamant à qui voulait l'entendre qu'ils ne la liraient pas, la lettre larmoyante de Guy Machin…
 
Je ne suis pas prof, mais je ne pense pas qu'ils "courbent l'échine" (c'est une stratégie qui peut être payante pour conduire sa carrière dans le privé, mais qui ne s'applique pas pour un prof). .
Si, c'est tout à fait payant. Et collaborer activement c'est encore plus payant (en progression de carrière, en possibilité de pistons divers et variés).
Je connais même de nombreux syndicalistes qui sont les premiers à "bien se placer" et montent plus vite que les autres en hors classe, etc.
Une nouvelle espèce de lèche-bottes dynamiques est même en train d'émerger chez les nouveaux arrivés.
 
Ce que tu dis pourrait se justifier dans une société privée, où effectivement la hiérarchie est censée être (un peu ..) à l'écoute des troupes, et s'intéresser (un peu ...) à la motivation.

Mais dans une administration, tu sais bien que le nombre de couches hiérarchiques est tel que tout mécontentement est très efficacement étouffé. Sauf à prendre directement le ministre à partie (c'est difficile, il se protège, il n'est pas fou ...) le problème des mécontents est qu'ils ne trouvent personne en face d'eux .... (j'allais dire pour "dialoguer", mais le mot me paraît trop fort ...).

Je ne suis pas prof, mais je ne pense pas qu'ils "courbent l'échine" (c'est une stratégie qui peut être payante pour conduire sa carrière dans le privé, mais qui ne s'applique pas pour un prof). Je pense surtout que, démotivés par une cascade de réformes qu'on leur a imposées sans leur demander leur avis, ainsi que par un certain discours de droite faisant de tout fonctionnaire un parasite, ils font le gros dos et se disent que puisque la hiérarchie les ignore, ils l'ignoreront en retour par mesure de réciprocité.

Ton analyse est très intéressante et même très pertinente.
Compléter par celle de Cratès sur les petits avantages du quotidien, elles définissent assez bien l'état d'esprit (j'allais écrire la mentalité, mais j'ai espoir que l'état d'esprit corresponde à un état temporaire, quand la mentalité serait permanente) des profs à l'heure actuelle.
Décrédibilisés par un pouvoir qui sait ce qu'il fait (autant par la droite que par la gauche, sans doute d'ailleurs plus par cette dernière), le prof n'ose plus revendiquer pour lu, le nanti, le parasite, incapable, qui coûte cher et qui ne sait pas faire réussir ses élèves, mais il essaie d'améliorer son quotidien : meilleur emploi du temps (et tant pis si la modification qu'on obtient va dégrader l'emploi du temps d'un jeune collègue), primes, heures supplémentaires (au détriment de la création de postes), petits honneurs ridicules (accueil de stagiaires), etc.
C'est triste, mais c'est une réalité.
Heureusement, ce n'est pas la seule.
 
Là, je pense qu'il conviendrait de faire une distinction entre les "agents de la fonction publique" et les "fonctionnaires". Les fonctionnaires, il y en a autant dans le privé que dans le public, mais on ne les trouve qu'en deux endroits : derrière un bureau ou derrière un guichet, donc, les profs, les infirmier(e)s, les militaires et une bonne partie des flics ne sont pas des fonctionnaires, mais des agents de la fonction publique. Par contre, l'administration, elle, en général, elle cumule les deux statuts (ce sont des agents de la fonction publique qui sont aussi fonctionnaires).

Un fonctionnaire ça a une fonction (et une seule) : expliquer au public (aux "administrés" pour lui) que ça n'est pas lui qui fait le règlement, et qu'il n'est pas responsable, et qu'on ne peut pas parler à un responsable, et que si vous n'êtes pas content, c'est le même prix.

Gardez bien ça en tête, et vous comprendrez mieux pourquoi la confusion entretenue par nos dirigeants entre "agents de la fonction publique" et "fonctionnaire" permet aux politiques de traiter les membres de la première catégorie comme du bétail taillable et corvéable à merci (souvent par l'intermédiaire et avec la complicité des membres de la seconde catégorie).

La devise du "fonctionnaire" est "Dites nous ce dont vous avez besoin, et nous vous expliquerons pourquoi vous devrez vous en passer" (Coluche n'était d'ailleurs pas tombé loin de leur devise, lui avait simplement mal compris et mis "comment" à la place de "pourquoi" … Mais "comment", le fonctionnaire, ça n'est pas son problème, démerdez vous ! :D)
 
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Réactions: michio
Le côté presque cocasse de ces discours anti fonctionnaires est qu il est souvent tenu par des politiciens de droite, qui, énarques, n'ont jamais travaillé (mais le mot est sans doute trop fort, en ce qui les concerne), que dans la fonction publique.

Les mêmes, d ailleurs, qui ont des accents Lyriques pour vanter les bienfaits de l entreprenariat ...
 
"Améliorer son emploi du temps" = avoir un emploi du temps normal, qui permette de faire son boulot dans des conditions correctes ?
Ne pas être perclus de trous dans tous les coins, c'est le minimum, qu'on prenne un peu tout de même en compte l'éloignement du fonctionnaire (qui ne choisit pas où il travaille), c'est un minimum aussi. Qu'on ne le fasse pas lever aux aurores et risquer sa peau sur la route aussi. Qu'on n'exige pas de lui qu'il se réunisse sans cesse pour des conneries aussi.

Maintenant, si "améliorer" son emploi du temps consiste à avoir des week-end de 4 jours, là , effectivement, c'est du luxe (sauf peut-être pour les malheureux qui bossent tellement loin de leur domicile qu'ils vivent en chambre la moitié de la semaine).

Maintenant c'est vrai que les bahuts, c'est souvent "dernier arrivé, dernier servi". Ajoutons à cela le fantasme de certains gestionnaires selon lequel tout "avantage" doit être payé par un "inconvénient" distribués comme des bons et des mauvais points alors que souvent les intérêts des uns et des autres sont conciliables à condition d'être un peu de bonne foi (le type qui habite à côté et qui veut son emploi du temps sur 3 jours, faut pas pousser non plus).
 
Oh ! Ca aussi, ils nous le font..
 
tututut.gif


"Dites nous ce dont vous avez besoin, et nous vous expliquerons comment vous en passer"
:cool:

Si tu avais lu la suite entre parenthèses … :siffle:

(Coluche n'était d'ailleurs pas tombé loin de leur devise, lui avait simplement mal compris et mis "comment" à la place de "pourquoi" … Mais "comment", le fonctionnaire, ça n'est pas son problème, démerdez vous ! )
 
J'adhère assez à ton analyse. Mais je crois que tu sous-estimes le poids réel de la lâcheté ou des petits calculs mesquins : la servilité ne permet pas de décrocher d'immenses avantages lorsqu'on est fonctionnaire, mais elle peut aider à obtenir un meilleur emploi du temps, des moyens supplémentaires, une meilleure note administrative, bref, quelques miettes. Peu de chose si l'on regarde cela de haut. Beaucoup si l'on se place du point de vue du prof de base, qui n'a rien d'un héros. La servilité permet surtout d'acheter la paix. Et la plupart des gens tendent à en surévaluer l'intérêt.
:up::up::up::up:

---------- Nouveau message ajouté à 17h03 ---------- Le message précédent a été envoyé à 16h57 ----------

Si, c'est tout à fait payant. Et collaborer activement c'est encore plus payant (en progression de carrière, en possibilité de pistons divers et variés).
Je connais même de nombreux syndicalistes qui sont les premiers à "bien se placer" et montent plus vite que les autres en hors classe, etc.
Une nouvelle espèce de lèche-bottes dynamiques est même en train d'émerger chez les nouveaux arrivés.
Là, franchement, y'a aussi du mythe là-dedans : pour la hors classe, il y a des barèmes, et un nombre d'heureux élus, et la liste des promouvables est éditée par l'administration...

---------- Nouveau message ajouté à 17h07 ---------- Le message précédent a été envoyé à 17h03 ----------

Pour ceux qui ne connaissent pas, le CHSCT, c'est le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail. STI2D, c'est sciences et technologies de l'industrie et du développement durable.

Pour ce qui est de l'art d'étouffer le scandale lorsqu'un prof se suicide après avoir mis en cause sa souffrance au travail, il y a de fâcheux précédents, celui de Marielle Croquefer par exemple : http://www.adnice.fr/spip.php?article270
J'évoquais le CHSCT concernant le drame de Marseille (il y en avait déjà eu beaucoup l'an dernier...) :
- http://www.aix.snes.edu/spip.php?article1741
- http://www.aix.snes.edu/spip.php?article1742
 
Là, franchement, y'a aussi du mythe là-dedans : pour la hors classe, il y a des barèmes, et un nombre d'heureux élus, et la liste des promouvables est éditée par l'administration...
Je les ai vu faire... pas à moi. Tu oublies les avis des patrons, tu oublies l'intérêt d'être au conseil. Tu oublies le fait que ces messieurs-dames se "placent" toujours au bon moment. J'ai vu aussi des "réunions syndicales" où on était visiblement entre gens de bonne compagnie et où on ne causait que de hors-classe.

---------- Nouveau message ajouté à 21h36 ---------- Le message précédent a été envoyé à 21h36 ----------

J'évoquais le CHSCT
Tu peux parler français ???
C'est marrant, ça les syndicalistes ont le même travers que les administratifs. Ils ne causent qu'en sigles et s'offusquent en général qu'on ne connaissent pas aussi bien qu'eux les arcanes de leurs fonctionnement et celui du lycée (je ne parles pas de toi, mais de ce que j'ai pu voir).
 
Dernière édition:
Je les ai vu faire... pas à moi. Tu oublies les avis des patrons, tu oublies l'intérêt d'être au conseil. Tu oublies le fait que ces messieurs-dames se "placent" toujours au bon moment. J'ai vu aussi des "réunions syndicales" où on était visiblement entre gens de bonne compagnie et où on ne causait que de hors-classe.

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Tu peux parler français ???
C'est marrant, ça les syndicalistes ont le même travers que les administratifs. Ils ne causent qu'en sigles et s'offusquent en général qu'on ne connaissent pas aussi bien qu'eux les arcanes de leurs fonctionnement et celui du lycée (je ne parles pas de toi, mais de ce que j'ai pu voir).
Sur ce point , comme CHSCT avait été explicité un peu plus haut, je n'ai pas pris la peine de la reprendre :siffle:
D'un autre côté, j'ai des appels de collègues qui découvrent, après 25 ans de boutique, qu'il y a des commissions paritaires...

Après avoir posté (mais hier, après ma journée à tourner dans les écoles et à la Direction des Services Départementaux de l'Education Nationale - ouais, les IA d'avant... DSDEN maintenant... attention, interro demain ;) - pour des questions de CHSCT, j'avais aussi ma classe à préparer), j'ai, par curiosité, cherché comment ça se passait dans le second degré.

Sachant le site du SNES13 très actif et fourni, j'ai effectivement trouvé ça : http://www.aix.snes.edu/spip.php?article1225
J'ai aussi trouvé sur le site du MEN : http://www.education.gouv.fr/cid58069/promotions-acces-a-la-hors-classe.html
Il y a bien un barème, mais dans le secondaire, vous avez en plus une très jolie note de gueule, attribuée par le chef d'établissement, avec les points du Recteur qui vont avec...
Donc si tu as moins de diplômes, et que tu as une grande gueule avec un patron rancunier, t'es mal barré...

Il y a effectivement possibilité de se faire pistonner par les principaux et proviseurs, la CAPA ne regardant que les barèmes, ...
Après, dans quelles proportions est-ce que ça fonctionne vu le nombre de promos ?

Pour éclairer tout ça, dans le primaire, on fait simple : note pédagogique (une inspection tous les 3 ans pour nous...), et échelon x2 (plus éventuellement 1pt pour la direction d'école et 1pt pour la ZEP). Truander ou faire copain-copain avec le chef n'avancera pas à grand-chose...
Surtout que là, les commissions paritaires départementales veillent au grain, et on a le détail des points... (et vu que pour un département comme la Vendée, c'est une vingtaine de gagnants tous les ans, ...).
 
Pour éclairer tout ça, dans le primaire, on fait simple : note pédagogique (une inspection tous les 3 ans pour nous...), et échelon x2 (plus éventuellement 1pt pour la direction d'école et 1pt pour la ZEP). Truander ou faire copain-copain avec le chef n'avancera pas à grand-chose...
Surtout que là, les commissions paritaires départementales veillent au grain, et on a le détail des points... (et vu que pour un département comme la Vendée, c'est une vingtaine de gagnants tous les ans, ...).

Bonsoir à tous. C'est toujours avec plaisir que je viens vous lire sur ce post de temps en temps.
Je rejoins michio sur le hors classe en primaire.
Ma compagne, directrice d'une primaire de 11 classes, donc demi décharge, maître formateur 1/4 de temps et en classe le quart qu'il reste, 19,5 en notation donc évolution finie à ce niveau, espère pouvoir éventuellement peut être idéalement dans un monde parfait un jour ou l'autre.....bref avoir la chance de passer hors classe dans 7 ou 8 ans, soit aux environs de 55 ans.
Tout cela pour dire que je l'admire vu le nombre d'heures qu'elle passe par semaine pour gérer cette école :up:
 
Chers collègues,

Je recherche un logiciel / une application sous OS X pour faire l'appel dans des classes (entrée des listes à la main) et tenir un cahier de textes au jour le jour. Et si possible, une validation de compétences, sur le même modèle que le LPC de l'Education nationale de France, même en plus simpliste.
Pas de PHP ou autre technologie en ligne svp, mon lieu de travail n'a ni électricité ni réseau :D
Il me faut une appli autonome en offline, juste pour mon usage perso sur ma bécane.

Des suggestions ?
Merci