Je vais reprendre la discussion avec
papman. Je me sens en verve.
Je ne vais pas te dire pourquoi il faudrait que tu switches.
Je vais te dire pourquoi je n'ai jamais eu de pécé.
J'ai des circonstances atténuantes. Je suis né à l'informatique avec l'Apple II. Un
vétéran, comme on dit dans la typologie des macusers.
Tout de suite après, quasi en même temps, j'ai eu un pécé. Je ne l'ai jamais vraiment fait marcher. Je ne comprenais pas pourquoi ce qui était si simple sous une machine devenait un jeu de piste infernal dans une autre. Je continuais à bosser sur les Apple IIe des potes.
J'ai vu les Macs arriver. J'ai patienté. Sur la table de mon premier boulot, y'avait un SE30. Ce fut mon premier mac.... <font color="green">
mode Cri du Puceau Off</font>
Pourquoi j'aimais ça ? Je ne sais pas. C'était l'adolescence de la relation, l'attirance était ignorance...
Ensuite, il y eut une période difficile. Les LC, les quadras... C'était long, de patienter sur ses 68k...
J'ai songé à me barrer de cet univers si douillet. Mais je n'avais pas le choix, pas question de m'offrir une nouvelle machine.
Puis est arrivé le couple PPC-Système 8. Des machines robustes, et puissantes. Pas très souples question OS, mais des composants à toute épreuve.
Et des possibilités de personnalisation de l'interface assez bluffantes. La machine pouvait vraiment de venir une extension de ce que tu voulais montrer de toi, et de ce pourquoi tu avais une machine.
Est arrivé le net. Et j'ai passé beaucoup de temps, en plus du boulot, à l'explorer, et à fouiller dans les couches en dessous, les bas-fonds, les égouts. Rapidement, il m'est apparu que mon couple OS/machine était mieux placé pour voyager en toute discrétion qu'un pécé sous windoze. Et comme le système propriétaire exploitait des technologies moins répandues, il était plus facile de se glisser dans les trous, et plus difficile pour les pirates avec qui je jouais de se retourner contre moi. Ah, les carrefours du monde des hackers sous mac...
Pendant qu'Intel menait sa course aux Ghz, faisant chauffer ses chipsets à blanc, et que Microsoft se lançait dans la course aux premiers
suckers de warez, IBM cultivait des puces à bas voltage, avec des signatures électriques et numériques très faibles. Le couple PPC-OS9 était un favori des hackers... Depuis, Linux a pris le dessus, mais ces machines furent des instruments de
liberté.
Puis vint le saut du design. C'était déjà bien avant, mais à partir de l'iMac, on rentrait dans une autre dimension. Surtout, c'est la cohérence esthétique du couple hardware/OS qui frappe. Ce sont des machines
de toute beauté, mais ce n'est qu'une cerise sur le gâteau.
En 2000-2001, débarqua le couple G4-OSX. Une révolution d'ouverture, de nouvelles aventures de codes, et des possibilités d'exploitation infinies, quel que soit le niveau d'utilisation. Et une puissance de travail phénoménale.
J'en avais besoin. Fallait rattraper le temps perdu dans les bas-fonds de la toile. Et là, je n'ai pas été déçu. Faut dire que c'est le seul système "grand public" qui sache exploiter des bi-processeurs. J'exploite les miens. Ils adorent.
Aujourd'hui, je sais que je peux aborder une session de travail de 15 heures d'affilée, avec pour 1Go de ram chargée en applis, des documents sur des volumes distants, ouverts à satiété, des taches de fond illimitées, sans qu'elles ne me lâchent dans le
grand rien au mitan de l'orage.
Et je peux continuer à écouter de la zique, télécharger des jenesaisquoà, sauvegarder automatiquement, lire un fil d'infos, scanner un document, importer des photos, faire du glisser-déposer d'une appli à l'autre, retrouver une fenêtre ouverte en un clin d'il ou de clavier, sans que jamais ça ne couine. Et mes bipros commencent à dater. Ce sont des machines de
productivité.
Et c'est d'abord pour ça que je travaille dessus.
Mes bipros sont des chevaux de trait couplés à des étalons.
Quant à mon powerbook, ce n'est qu'une
machine de rêve.
C'est la plus belle boite à pouvoirs que je n'ai jamais eu. Elle ne ressemble à aucune autre. Elle gère tout. Et tout ensemble. Elle s'occupe de tout, toute seule. C'est mon serveur smtp, ma console bureautique, ma mémoire numérique, le classeur de mes données, mon auxiliaire de production sur les gros coups, elle sauvegarde, compile, s'auto-nettoie. Elle n'a pas redémarré, sauf pour rebooter après mise à jour, depuis qu'elle est en ma possession, et quand je vois le nombre de process qui tournent dessus en permanence, et la quantité d'infos qu'elle affiche en simultané sur 15" de diagonale, j'en suis toujours enchanté. Positivement.
Le seul hic, c'est quand tu as un problème avec un tiers. Genre un FAI ou un fabricant de périphériques rares. Là, pas de correspondant pour toi! Le mac, connais pas, ou alors dans les livres.
Mais pour ça, y'a des communautés...
Le couple OS/machine est beaucoup plus facile à comprendre. Les configurations sont plus homogènes. Le savoir est plus partageable. L'utilisateur peut rapidement en être un expert. Il y a peu de problèmes que tu ne puisse arriver à résoudre en discutant. Parfois, il faut causer anglais, nonobstant le respect que j'ai pour ma commmunauté francophone...
Et des fois, c'est presque convivial...
En tout cas, pour rien au monde je n'échangerais mon baril d'ariel.