Se souvenir des belles choses

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Réactions: rezba et Philippe
Les bons souvenirs ça me rend toujours tristes. C'est con parce qu'ils ne sont pas perdus, ils sont là on peut piocher dedans de temps en temps.
Au lieu de ressasser sans arrêt les mauvais.

J'ai vécu dans les vignes, une prairie, un verger, des cerisiers où grimper et un poulailler encombré des objets les plus divers récolté par mon grand père.
Toute la famille frères, soeurs, oncles, tantes, cousins avons vécu dans moins de 1 kilomètre carré à un moment donné, les uns sur les autres. Mais personne ne souhaitait reprendre le flambeau du patriarche, 3ème génération de viticulteurs-agriculteurs dans le beaujolais ...
Avec mon cous' de 6 mois l'aîné, nous avions un terrain de jeu privilégié et des trésors à rechercher notamment dans ce poulailler (pourquoi ce stock impressionnant de baleines de parapluie rouillés ?). Un poteau électrique nous permettait de glisser de vieux tonneaux d'huile à la base. Nous tenions à deux dedans. Les boules puantes qu'on faisait avec tous le souffre qui traînait ... Maintenant le cous' t'es dans la chimie, ça ne m'étonnes même pas. T'avais un laboratoire avec éprouvettes et bec bunsen et nous avons dû tester les résistances physiques et chimiques de bien d'insectes, toujours soulagés (pour moi) et déçus (pour toi) que le jeu prenne fin.
On s'est fait engueulé mais on nous laissait quand même explorer les alentours, le grand père nous suivant à la trace et nous récriminait de loin : "N'allez pas énerver les poules, elles pondent plus après !", "casser pas les branches des arbres, on aura pas de fruits!"
Nous connaissions par coeur ces arbres et où se trouvaient les deux pieds de vignes avec des raisins blancs. Ah ouais putain, la bataille de raisins juste avant les vendanges ! Mais on a été con de le faire devant la maison.
La carabine à plomb et la boîte aux lettres des voisins mais y'a jamais eut de retour, les voisins devaient s'en foutre. La vieille conne dans la cour et ses pallaissons qu'on a ruinés. Les jours de mariage où les voitures garées près de l'église reçurent leurs lots de tomates et de courgettes pourries ou simplement énormes.
La cabane qui donnait sur la route avec un toit terrasse.
Les premières cigarette de sureau et puis à n'importe quoi tant qu'on test.
On avait aussi ramassé des kilos de pépites de tournesol, mais bonjour la crise de foie.
Le cous' t'étais censé me surveiller et être responsable de moi mais c'était plutôt moi qui m'inquiétait quand, pris d'une soudaine idée tu partais en courant. Tu revenais avec deux bâtons et j'avais plus qu'à me défendre. :D
Faut dire qu'on regardait Conan le Barbare, Rocky, Terminator, La guerre des étoiles, Les Gremmlins, L'histoire sans fin ... les jours de pluie. Années 80 obligent.
Et on chantait tu te rappelles, enfin chanter, c'est parti de l'imitation du diable de Tazmanie et puis on s'est mis en rythme avec des onomatopées à grand renfort de postillons. On tenait même un moment avant de devenir tout rouge et de reprendre notre souffle.
On se disait que plus tard on vivrait dans une grande maison avec pleins de potes.
T'étais toujours en action, j'étais dans la lune avec Peter Pan, tu me présentais de temps en temps à tes potes et je pouvais rester une soirée et une nuit sans rien dire ...

Et puis le patriarche s’est éteint, ils se sont tous transformés en rapaces …
Chaque mètre carré de ce putain de patrimoine est maintenant répertorié.

Ouais faut que je passe te voir le cous' ... T'es juste en face.
Mais toi aussi tu peux passer.
 
Des nouvelles d'un copain, ça, ça fait se souvenir des belles choses...
Un mail venu d'Irlande, comme ça, à l'improviste, mon copain Pixie, l'anglais fou resté bloqué dans les années 70, barbe et van pourri à l'appui...

Vach'te, il se souvient encore de moi...
Vach'te, il va falloir que j'y retourne...
Sauf que notre auberge espagnole à nous est occupée par d'autres depuis bien longtemps.
Paul le cureton dingue est reparti en ermitage...
Tom le pollack à Cracovie.
Marloes l'obsédée doit draguer en Hollande maintenant...
Doit plus yavoir que Seamus qui continue à servir des Guinness à d'autres fêlés de passage...

Salaud de Pixie qui me rappelle tout ça...
Qui me rappelle que les vraies belles choses, on aura beau retourner là ou on les a trouvées, elles n'existent plus qu'en souvenir.
Qu'est-ce qu'il dit déjà?
"Westport is as ever, people come and go as you did yourself."

Un mail qui fout les poils, c'est pas souvent...

Enfoiré de poète, va...
 
Mon p'tit Bobby a la pustule nostalgique, là dis donc ! ;)

Ça me rappelle ce jeune dandy, toujours à la pointe de l'élégance, un jour, sous l'Arc de Triomphe, alors qu'il nous faisait "Aldo la classe" (l'aventure c'est l'aventure), la main tendue en avant, j'y secoue la cendre de ma cigarette (eh oui, j'étais jeune et inconscient encore) en disant "merci mon brave". La crise de fou-rire qui à suivi à bien duré une demi-heure, les gens autour se demandaient s'il ne valait pas mieux nous faire interner ... Nous étions la "bande des quatre", Patrice (le jeune dandy), Marcel (le dragueur au baratin), Marc (celui qui a mal tourné ... Il est devenu commissaire de police :D), et Pascal.

Deux ans après ce mémorable fou-rire, le lendemain de mon retour du service militaire, je manque Patrice de cinq minutes, il avait pris la voiture de son père pour aller chercher sa petite amie. Deux heures après, il nous quittait sur une table d'opération d'Henri Mondor. Dans la voiture qui venait en face, sur le quai d'Ivry, le conducteur à eu une crise cardiaque, les deux voitures se sont percutées de face. Les pompiers nous on dit que pendant tout le temps qu'ils ont passé à le désincarcérer, il avait plaisanté avec eux. Une put.ain d'hémoragie interne que le chirurgien n'a pas pu juguler ... :hein: :heu: :(

Mais pourquoi je ne suis pas arrivé dix minutes plus tôt, ce jour là ? Je l'aurais bien retardé assez pour qu'il n'y ait personne en face du cardiaque au moment crucial ... :(

Bobby, voilà que ta pustule nostalgique est contagieuse.
 
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Réactions: Philippe
Pour se souvenir de ton petit. Car il a déjà été petit, ce grand qui est maintenant sous terre. Mais surtout, pour laisser une trace, si infime soit-elle, de ce que tu vis. Car toi, tu restes là, et tu ne dis rien. Sauf "Rien de pire..."

Pourtant, il t’a déjà émue ce magnifique, puis fait rire. Il t’a bien sûr déçue. C’était ton premier, sur une liste de cinq. Un amour sans fin. Un fils, un homme. Un malade, sûrement. D’une grande beauté, pour gâcher le tableau.

Voilà exactement un an, il a décidé de sauter le grand pont. Il est parti, laissant derrière lui une tonne de culpabilité.

Tout laissait croire qu’il allait encore t’emmerder jusqu’à la fin de tes jours. Voilà, c’est fait. Il a réussi, le salaud.

Colère vaine. Espérance de liberté.
 
"sans bavardage évident"... en effet, désolée.

Voici, pour me faire un tout petit peu pardonner, la plus haute montagne des Adirondacks et de l’État de New York. Mont Marcy.

Bien-être. Retour aux sources.

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Réactions: Nexka et Human-Fly
J'aime ces lignes émouvantes, mais...
Ce sujet dérive, parce que sans doute il remplit un besoin de dire qui prenait corps dans d'autres sujets, dans les caves désormais.
Les villes de grande solitude, la mer qui roule, nice people, et d'autres encore...

Se souvenir des villes de grandes solitude...

Se souvenir de la mer qui roule...

C'est l'automne... il faut parfois attendre d'avoir de nouveau touché le fond... probablement d'ici quelques semaines... et ensuite... hop, une bonne poussée sur les jambes...

Et puisque je passe par ici...

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"A l'amour comme à la guerre"...
 
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Réactions: Philippe
Je me souviens toujours du premier jour où je vous est vu, pour mon entretien d'embauche.
J'étais jeune et sans expériences, on a parlé Macintosh et vous m'avez embauché.
Vous m'avez fait confiance pendant 6 ans, puis vous avez pris votre retraite, le joli Imac G4 que je vous avais choisis sous le bras.

Nos discussions nocturnes ont continuées devant votre Imac, pour prouvez à votre fils qu'il vous était possible de discuter avec votre petite fille en visioconférence sur un Macintosh.

Vous étiez heureux, vous et votre femme, de voir cette pitchounette à 2000 km de là. J'en étais aussi content que vous.

J'ai toujours apprécié votre présence et votre humanité.

Votre passion du Macintosh à marqué jusqu'à votre fils.

Depuis vendredi, je suis malheureux. Vous êtes partis trop tôt.
Vous laissez votre famille et vos amis très tristes ainsi.

Petit post à la mémoire Michel, Macévangéliste partit trop vite.... :( (P.....ain de coeur)
 
:zen:



Mais qui est donc ce Roger Corrèze qui clamait que Badinter n'appartenait pas à l'histoire de la France ???
 
rbadinter.jpg


La colère raisonnée de cet homme, un jour de septembre 1981.

Cet été, on se demandait avec mon frère comment on exécutait les gens en France juste avant l'abolition de la peine de mort.
Mon frère est de 81 et moi de 79, donc la peine de mort c'est un peu vague et loin pour nous. Et en même temps elle était toujours active quand je suis née.
Donc moi je pensais qu'on utilisait la pendaison mon frère ne savait pas trop, mais nous étions tout deux assez septique sur l'hypothèse que l'on est pu encore se servir de la guillotine en 77.
Et ben si. Ca nous a fait bizarre. Bien que dans le fond peu importe la méthode.
 
Je penche plutôt pour l'injection léthale.
En tout cas, la guillotine, pas de doute possible, c'est non. ;)

edit :
Ceci dit, il est possible qu'on s'éloigne du sujet en effet... :D
 
Je penche plutôt pour l'injection léthale.
En tout cas, la guillotine, pas de doute possible, c'est non. ;)

edit :
Ceci dit, il est possible qu'on s'éloigne du sujet en effet... :D

Tu réponds à ma question? Non parce que effectivement en 1977 le dernier condamné à mort Français a bien été guillotiné sur la place publique. Pas d'injection létale, ni de pal ;)



Et pour en revenir au sujet. C'est vrai que l'abolition de la peine de mort est une trés belle chose à se souvenir. Pas plus tard que la semaine dernière, un Canadien m'a demandé ce que le gouvernement Miterand avait apporté à la France (oui ils ont des drôles de questions des fois :hein: ) . Et ben la première chose que je lui ai répondu, sans réfléchir, c'est "l'abolition de la peine de mort" :zen:
 
effectivement en 1977 le dernier condamné à mort Français a bien été guillotiné sur la place publique.

Non pas tout à fait, je ne me souviens plus quand les exécutions publiques ont été supprimées, mais c'était avant ma naissance. Guillotine, oui, mais en "petit comité".
 
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