A
je me souviens de la fumée âcre
et du papier aluminium,
de la ligne qui s'effaçait devant moi
des dragons et des chimères
je me souviens du vide que je dominais
cheveux et visage frappés par le vent
et de celui dans lequel je plongeais
des arbres qui me parlaient
des ombres qui m'étouffaient.
et de ces concerts de corps perdus
de bras aux veines tendues
de l'écho des rires et des silences
qui accompagnaient ma fuite
combien de temps j'aurai couru sur place
à me cogner la tête, à me briser les membres
contre les fins barreaux de cette cage molletonnée
je me souviens de ceux qui ne sont pas revenus
Se souvenir des belles choses pour ne pas les revivre.
Berlin ou ailleurs