Pour en revenir aux histoires de curé, de goupillons, de messes, de Jésuites, et autres joyeusetés de cette époque bénie mais révolue....
Je devais avoir 16 ou 17 ans, et chaque dimanche j'allais à la messe avec quelques potes (Hé oui !
) ... c'était à chaque fois pareil, on rigolait toujours bien de voir l'enfant de choeur "en chef" (qui était minuscule), devoir monter sur un petit banc pour ouvrir le tabernacle, et tendre les bras avec peine et désespoir pour y retirer les objets du culte...
(je le savais d'autant plus, que j'avais été enfant de choeur durant quelques années et que je n'étais pas bien grand non plus !
)
Tidju, quelle misère, il y allait à tâton et ça durait quelques bonne minutes...
...ça nous avait donné l'idée d'une bonne blague : ma grand-mère avait encore "un renard", une fourrure qu'elle portait autour du cou dans sa jeunesse et qui, à présent était tellement mitée qu'elle pensait vraiment la liquider... si vous vous souvenez, sur ce genre de fourrure, y'avait encore la tête de l'animal avec des yeux en verre fixé sur la doublure...
... ça m'avait toujours un peu effrayé quand j'étais petit...
Le dimanche suivant, on est arrivé avant la messe avec "la pauvre bête" qu'on a bourré tête en avant dans le tabernacle, en équilibre instable !!!
La messe commence et arrive le moment fatidique ... on n'en pouvait déjà plus ... le petit gars prend son tabouret, monte dessus, tatonne ... met la main dans le tabernacle et la retire aussitôt en gueulant et en criant comme un damné !
Le premier surpris fut le curé qui regardait l'enfant de choeur s'agiter et piétiner sur place devant l'autel ...
Nous on avait simplement prévu que le renard tomberait à terre devant tout le monde et basta !
Le curé parle à l'enfant de choeur tout rougeaud ... il regarde prudemment le tabernacle ... et part dans la sacristie pour revenir avec une brosse dont il se sert du manche pour goupillonner gaillardement dans le tabernacle (courageux, mais pas téméraire, le curé !)... ce qui devait arriver arriva, le renard tomba par terre devant les yeux médusés des quelques vieilles du premier rang qui s'empressèrent de faire leur signe de croix ... nous, on était pliés en douze, y'en a même un qui a pissé dans son froc au moment ou le curé a ramassé la bestiole du bout de sa brosse et l'a amené religieusement à la sacristie...
C'était le centuple de ce que l'on avait imaginé ...
Malgré les pressions, on a jamais avoué qu'on y était pour quelque chose ... la chance qu'on a eue, c'est que ma grand-mère n'allait pas à la messe... "ça pue le bigot" comme elle se plaisait à dire !!!