Il n'y a rien de pire qu'un mec qui ne tient pas la bouteille. Visiblement, nous avons ici affaire à l'exemple type. Inutile de proposer des mots: il suffit de se rendre dans le premier rade venu, de lire les etiquettes qui se trouvent à portée de tir et nous obtenons une vingtaine de posts estampillés "VR" qui suffisent à le plonger dans des transes de joie.
Regardez bien: à l'autre bout du bar il y a une nana, toute de rose vétue. la starlette des bistrots, qui d'un oeil torve mate le poste de télévision bavant des programmes populaires, justifiant son attirance malsaine par un commentaire acide sur les tranches de vies qui défilent en muet sur l'écran couleurs.
ne cherchez pas ces personnages au fond de la salle, là où les discussions sont en réel rapport avec l'enseigne du bar ("Au Mac Generation"). Ceux là se foutent des bars à thème: ils ne sont là que pour picoler et parader au zinc. Ceux qui fréquentent ces lieux n'ont que peu d'importance: seule compte la cave et le fait qu'on leur foute une paix qu'ils qualifient de "royale".
Ils parlent, bavassent, s'observant dans le reflet de la pupille de l'autre. Et cela est déjà un tout. Qui a dit que "le couple est un jeu de mir(r)oirs"?
Dans cinq minutes, l'air digne, ils vont ramasser leurs affaires. Lui titubant dans son costard bon marché et elle ramassant son baise-en-bourg. Puis, ils vont remonter la rue à petits pas vers un lendemain qui, a peu de choses près, ressemble à aujourd'hui.
On ne les jette pas du bar parce qu'ils representent un garde-fou. Au verre de trop, il suffit de les regarder et de jetter un billet sur le comptoir. Dehors, c'est déjà demain. Et demain il y a des tas de choses bien plus passionnantes que d'aller au bar regarder son reflet dans une pupille.