Hier, soir, au
Théâtre du Rond-Point, Paris
Le Cabaret des Hommes Perdus, de Christian Siméon.
Avec Denis D'Arcangelo (déjà vu et évoqué ici dans
Madame Raymonde),
Alexandre Bonstein (
Creatures, aussi évoqué ici), Sinan Bertrand, Jérôme Pradon.
Musique de et interprétée par Patrick Laviosa (
Creatures aussi)
Musical. Jusqu'au 28 octobre. 1h45
New York City: un jeune gars (Bonstein) voulant échapper à des abrutis homophobes qui lui cassent la figure se retrouve face au Destin (D'Arcangelo) dans un rade plutôt minable, le fameux Cabaret des Hommes Perdus. Sa vie change très vite suite à cette rencontre fortuite car étant très très bien doté par Mère Nature côté entrejambe, il passe de looser à star du X gay grâce aux relations du Destin.
Ascension, Gloire, Chute et Déchéance dans un milieu entre sordide et fausses illusions.
Suites de tableaux sans complaisance sur le monde gay et celui du porno, sur les mirages de la célébrité, l'absence d'amour et de repères, sur la maladie et la toxicomanie, on est vite pris par le burlesque et l'émotion, le rire aux éclats, teinté jaune ou par les frissons. Les 4 acteurs et le pianiste nous font vagabonder sans fausse pudeur dans une relation public/acteur qui met parfois mal à l'aise (peut-on rire de tout ? Peut-on tout accepter pour une part du gâteau ?) entre drôlerie et un certain militantisme drag et homo (mais est-ce du militantisme ou simplement, de l'amour ?).
On peut difficilement s'empêcher de penser, un poil culpabilisé, aux morts de cette industrie, passés, actuels et futurs (Al Parker...).
Bonstein m'a scotché (ce gars
émerveille dans son personnage de garçon perdu), D'Arcangelo et Bertrand m'ont fait hurler de rire (leurs divers personnages sont hilarants), Pradon m'a séduit en barman tout en profondeur et finesse. La partition musicale est vive et mène le spectacle quasiment sans pause
J'aurai juste racourci un ou deux tableaux pour en allonger un ou deux autres, mais sinon, rien à dire, excellente soirée :zen:
Très bel endroit en plus que ce théâtre, j'ai déjà envie d'y retourner (Salle Jean Tardieu, salle de moyenne taille, très bonne visibilité de partout): j'ai bien envie d'aller y voir Nathalie Baye dans
Zouc par Zouc: Entretien avec Hervé Guibert, pas vrai WebO ?