Bonjour Cor
Je crois que l'on a jamais eu l'occassion de se croiser sur un fil, mais le fil que tu lances aujourd'hui va remédier à cette situation.
Effectivement, comme tous les autres membres qui se sont manifestés, c'est déjà un pas important de parler de ton mal-être. Et il est bien souvent plus facile de se livrer à des gens qui ne sont pas des proches.
Je ne crois pas avoir connu ce qu'on appelle la dépression (ou alors je suis dépressive depuis des années :heu: ). En tout cas, la manière dont je vis les choses, c'est plutôt d'avoir connu plusieurs phases de très grosse déprime, notamment vers 18-19 ans (j'en ai bientôt 29). Le passage à la fac s'est révélé assez compliqué et j'ai dû faire face à cette époque à des troubles alimentaires, on va dire relativement inquiétants (début d'anorexie), qui m'ont conduit à consulter un psychiatre.
Pour ne rien te cacher, ça été assez long de sortir du processus mental dans lequel je m'étais engagée sans m'en rendre compte depuis plusieurs années, et qui m'ont conduit à cette situation. A l'origine de tout ça, un très grand manque de confiance en moi et limite une haine de ma personne. Mais je dois dire que ce qui m'a sauvée ce ne sont pas les traitements, c'est le fait de parler avec le psy (il est d'ailleurs important qu'il y ait de "bonnes vibrations" entre le patient et le psy).
Bref, après plusieurs années passées chez le psy, ce qui m'a vraiment énormément aidée de pouvoir pleurer, crier (hein ben oui, quand on est en colère, et on s'est d'ailleurs pas vraiment pourquoi, ben ça soulage), etc., j'ai dû de nouveau faire face à un évènement qui m'a totalement laminée.
En fait durant toutes ces années, sans doute pour pallier mon manque de confiance en moi, le fait que je n'avias pas vraiment de but dans la vie, j'avais totalement construit ma vie autour de mon copain. Quand il est parti au bout presque 9 ans :eek: , tout ce que j'avais mis en place pendant des années s'est effondré. Bref, Dieu seul sait comment, parce que vraiment, ce mec était devenu le centre de ma vie (pas génial, hein ?), j'ai très vite trouvé les ressources intérieures pour réagir. Et ça je dois dire que ça reste un mystère : comment j'ai fais pour réagir aussi vite alors que limite je ne voulais même être de ce monde. Finalement mes parents, sur qui j'avais tant craché pendant toutes ces années chez la psy, se sont révélés être, d'une certaine manière et indirectement, ceux qui m'ont mis le pied à l'étrier pour me sortir de ma m***. J'avais assez peu d'amis, puisque ma vie pendant 9 ans avait tourné autour du fameux copain et ceux qui étaient dans mon entourage durant toutes ces années, ben c'étaient SES copains à lui. Du coup, quand il est parti, les autres aussi !! :rateau: Mes parents donc, faisaient du tango argentin :mouais: depuis 4/5 ans déjà et en toute honnêté, je trouvais ça pitoyable et ringard à souhaits. Bref, un jour de septembre 2003, me sentant très isolée, et ne voyant pas bien comment j'allais retrouver le goût de faire des choses (il va s'en dire que mon boulot de fac, pfuit aux orties...), je sais pas pourquoi (en fait si, c'est parce que j'avais les boules de faire des démarches toute seule pour aller faire une activité
)je me suis dis: ben tiens, je vais essayer. C'est vrai que de les voir vivre leur truc depuis 4/5 ans, eux qui ne sortaient JAMAIS, et là tout le temps dehors à droit, à gauche... Ce qui me rassurait c'était que même si je sortais seule, je savais que je n'étais pas totalement seule puisqu'ils étaient dans le même endroit (mais bon je les avais bien briefé: on fait comme si on ne se connait pas :hein: :hein
Bon ben, au départ j'y suis allée par instinct de survie: je prenais un cours dans la semaine (ben ça faisait une sortie pour s'aérer, au départ c'est vraiment comme ça que je voyais le truc, parce que les 2/3 copines qui me restaient, bah elles avaient leur vie et elle pouvaient pas passer leur temps à être tout le temps là pour moi) et le samedi (une fois par mois, puis tous les samedis) je me FORCAIS (parce que je ne faisais que pleurer... donc difficile d'imaginer être à l'extérieur quand tu sais que ça peut te prendre n'importe quand :rateau: ) à sortir même si j'en avais pas envie.
Quelques mois se sont passés ainsi et un jour de février 2004, j'ai fait un pas vers une jeune nana de mon cours de danse (bah on était les plus jeunes alors ça rassemble) et de fil en aiguille on a sympathisé, pour finalement se retrouver à sortir tous les soirs (bon ça à déconseiller aussi) et les w-e. Et puis bon les choses se sont progressivement stabilisées dans ma tête, dans ma vie, j'ai tout doucement récupéré l'envie de faire des choses POUR MOI, et de me fixer des objectifs et des buts.
La danse m'a aussi beaucoup aidée (c'est comme le théâtre) : je ne m'aimais pas du tout, et grâce à elle, j'apprends à m'apprécier un peu plus et à être plus indulgente avec moi.
Je ne vois plus de psychiatre depuis plus de 2 ans maintenant. Mais je garde encore des choses à l'intérieur que je ne parviens pas évacuer (quid ? je sais pas vraiment et est-ce qu'un jour je le saurais ??) et qui me font souffrir: j'ai l'impression que ma détresse morale, je l'ai transformé en souffrance physique et je somatise. Donc pour moi maintenant ça va être psychologie comportementale, sophrologie (il paraît que c'est très bien pour les maladies psychosomatiques, je ne sais pas pour les tocs..), acuponcture (c'est pas mal, j'ai déjà essayé) et peut-être hypnose.
Et oui, et plus les troubles psychosomatiques s'amplifient, moins je m'apprécier et c'est un cercle infernal que je veux briser parce que ça me pourrit trop la vie.
Bref, je vais quand mieux même si j'ai encore du chemin à parcourir pour apprendre à m'aimer, mais en tout cas ce qui est certain à mon sens, c'est d'essayer de ne pas se laisser aller, c'est à dire que même quand on a pas envie de sortir, il faut sortir, il faut se forcer, même si pendant la soirée on s'emmerde, qu'on se demande ce qu'on fais là (non d'ailleurs il ne faut pas se poser cette question là : on y est parce qu'on s'est obligé à le faire), et ben il faut quand même recommencer la fois d'après. Et ainsi de suite.
Bon voilà une petite tranche de ma vie
, avec quand même l'idée que ce que j'ai vécu (et ce que je vis encore) et ce que tu vis n'est sans doute pas la même chose, parce que je n'ai pas été déclarée malade de longue durée et pas dépressive (mais peut-être que la psy s'est gardée de me le dire, je sais pas, moi en tout cas, je sais que même si j'ai connu des moments de grande souffrance intérieure, je n'ai jamais eu le sentiment d'être dépressive (ah non, la psy disait que j'avais plus le profil d'une maniaco-dépressive: un jour, j'ai envie de refaire le monde, le lendemain, plus rien et les pleurs :heu: )).
En tout cas courage à toi, dans un premier temps, trouve si tu le peu des professionnels de santé avec qui tu te sens bien, et puis ben le reste, c'est assez difficile de dire.
En tout cas, moi je veux bien suivre des épisodes de ta vie si le coeur t'en dis.
Ne reste pas isolé en tout cas, c'est le plus important.
PS: J'espère que tu t'es pas endormi pendant la lecture de ce pavé :siffle: :casse: :rateau:
Je crois que l'on a jamais eu l'occassion de se croiser sur un fil, mais le fil que tu lances aujourd'hui va remédier à cette situation.
Effectivement, comme tous les autres membres qui se sont manifestés, c'est déjà un pas important de parler de ton mal-être. Et il est bien souvent plus facile de se livrer à des gens qui ne sont pas des proches.
Je ne crois pas avoir connu ce qu'on appelle la dépression (ou alors je suis dépressive depuis des années :heu: ). En tout cas, la manière dont je vis les choses, c'est plutôt d'avoir connu plusieurs phases de très grosse déprime, notamment vers 18-19 ans (j'en ai bientôt 29). Le passage à la fac s'est révélé assez compliqué et j'ai dû faire face à cette époque à des troubles alimentaires, on va dire relativement inquiétants (début d'anorexie), qui m'ont conduit à consulter un psychiatre.
Pour ne rien te cacher, ça été assez long de sortir du processus mental dans lequel je m'étais engagée sans m'en rendre compte depuis plusieurs années, et qui m'ont conduit à cette situation. A l'origine de tout ça, un très grand manque de confiance en moi et limite une haine de ma personne. Mais je dois dire que ce qui m'a sauvée ce ne sont pas les traitements, c'est le fait de parler avec le psy (il est d'ailleurs important qu'il y ait de "bonnes vibrations" entre le patient et le psy).
Bref, après plusieurs années passées chez le psy, ce qui m'a vraiment énormément aidée de pouvoir pleurer, crier (hein ben oui, quand on est en colère, et on s'est d'ailleurs pas vraiment pourquoi, ben ça soulage), etc., j'ai dû de nouveau faire face à un évènement qui m'a totalement laminée.
En fait durant toutes ces années, sans doute pour pallier mon manque de confiance en moi, le fait que je n'avias pas vraiment de but dans la vie, j'avais totalement construit ma vie autour de mon copain. Quand il est parti au bout presque 9 ans :eek: , tout ce que j'avais mis en place pendant des années s'est effondré. Bref, Dieu seul sait comment, parce que vraiment, ce mec était devenu le centre de ma vie (pas génial, hein ?), j'ai très vite trouvé les ressources intérieures pour réagir. Et ça je dois dire que ça reste un mystère : comment j'ai fais pour réagir aussi vite alors que limite je ne voulais même être de ce monde. Finalement mes parents, sur qui j'avais tant craché pendant toutes ces années chez la psy, se sont révélés être, d'une certaine manière et indirectement, ceux qui m'ont mis le pied à l'étrier pour me sortir de ma m***. J'avais assez peu d'amis, puisque ma vie pendant 9 ans avait tourné autour du fameux copain et ceux qui étaient dans mon entourage durant toutes ces années, ben c'étaient SES copains à lui. Du coup, quand il est parti, les autres aussi !! :rateau: Mes parents donc, faisaient du tango argentin :mouais: depuis 4/5 ans déjà et en toute honnêté, je trouvais ça pitoyable et ringard à souhaits. Bref, un jour de septembre 2003, me sentant très isolée, et ne voyant pas bien comment j'allais retrouver le goût de faire des choses (il va s'en dire que mon boulot de fac, pfuit aux orties...), je sais pas pourquoi (en fait si, c'est parce que j'avais les boules de faire des démarches toute seule pour aller faire une activité
Bon ben, au départ j'y suis allée par instinct de survie: je prenais un cours dans la semaine (ben ça faisait une sortie pour s'aérer, au départ c'est vraiment comme ça que je voyais le truc, parce que les 2/3 copines qui me restaient, bah elles avaient leur vie et elle pouvaient pas passer leur temps à être tout le temps là pour moi) et le samedi (une fois par mois, puis tous les samedis) je me FORCAIS (parce que je ne faisais que pleurer... donc difficile d'imaginer être à l'extérieur quand tu sais que ça peut te prendre n'importe quand :rateau: ) à sortir même si j'en avais pas envie.
Quelques mois se sont passés ainsi et un jour de février 2004, j'ai fait un pas vers une jeune nana de mon cours de danse (bah on était les plus jeunes alors ça rassemble) et de fil en aiguille on a sympathisé, pour finalement se retrouver à sortir tous les soirs (bon ça à déconseiller aussi) et les w-e. Et puis bon les choses se sont progressivement stabilisées dans ma tête, dans ma vie, j'ai tout doucement récupéré l'envie de faire des choses POUR MOI, et de me fixer des objectifs et des buts.
La danse m'a aussi beaucoup aidée (c'est comme le théâtre) : je ne m'aimais pas du tout, et grâce à elle, j'apprends à m'apprécier un peu plus et à être plus indulgente avec moi.
Je ne vois plus de psychiatre depuis plus de 2 ans maintenant. Mais je garde encore des choses à l'intérieur que je ne parviens pas évacuer (quid ? je sais pas vraiment et est-ce qu'un jour je le saurais ??) et qui me font souffrir: j'ai l'impression que ma détresse morale, je l'ai transformé en souffrance physique et je somatise. Donc pour moi maintenant ça va être psychologie comportementale, sophrologie (il paraît que c'est très bien pour les maladies psychosomatiques, je ne sais pas pour les tocs..), acuponcture (c'est pas mal, j'ai déjà essayé) et peut-être hypnose.
Et oui, et plus les troubles psychosomatiques s'amplifient, moins je m'apprécier et c'est un cercle infernal que je veux briser parce que ça me pourrit trop la vie.
Bref, je vais quand mieux même si j'ai encore du chemin à parcourir pour apprendre à m'aimer, mais en tout cas ce qui est certain à mon sens, c'est d'essayer de ne pas se laisser aller, c'est à dire que même quand on a pas envie de sortir, il faut sortir, il faut se forcer, même si pendant la soirée on s'emmerde, qu'on se demande ce qu'on fais là (non d'ailleurs il ne faut pas se poser cette question là : on y est parce qu'on s'est obligé à le faire), et ben il faut quand même recommencer la fois d'après. Et ainsi de suite.
Bon voilà une petite tranche de ma vie
En tout cas courage à toi, dans un premier temps, trouve si tu le peu des professionnels de santé avec qui tu te sens bien, et puis ben le reste, c'est assez difficile de dire.
En tout cas, moi je veux bien suivre des épisodes de ta vie si le coeur t'en dis.
Ne reste pas isolé en tout cas, c'est le plus important.
PS: J'espère que tu t'es pas endormi pendant la lecture de ce pavé :siffle: :casse: :rateau: