Ça aura mis deux ans. Mais aujourd'hui, tu es sorti de ma vie.
Pour les deux autres, c'est allé plus vite. Il n'avait pas avec toi la proximité affective que l'on a pu avoir.
Mais cette proximité affective, tu t'en es servi pour me faire travailler pour toi. Tout en pensant que je m'occuperais de toute l'intendance, pendant que toi tu brillerais dans un firmament égotiste et, finalement, improductif.
Tu nous a laissé tomber. Tu étais notre patron, nous étions ton équipe. Et pourtant, tu nous a laissé tomber. Pire, tu ne nous a pas laissé nous démerder, non. Tu as fais tout ce que tu pouvais pour qu'on y arrive pas.
C'était quoi, pour toi, avoir une équipe ? Juste un titre de gloire de plus ? Tu ne t'es donc jamais senti responsable de la façon dont ça nous faisait vivre ?
On en a chié. Mais tu sais ce qui nous différencie le plus ? Je suis d'une patience incroyable, et la vengeance ne m'obnubile pas. Elle ne me voile pas la raison.
J'ai repris les fils, un par un, je les ai remonté.
Aujourd'hui, alors que l'entreprise vit une vraie épreuve de vérité, je sais que l'on a gagné ce premier pari : exister sans toi, sans même contre toi, d'ailleurs. Tu as tellement raconté de saloperies sur moi, ces derniers temps. Maintenant que le vent tourne, les oreilles dans lesquelles c'est tombé se font bouches. J'en ris.
Mais putain, que tu peux être médiocre.
Ce qui t'arrive, comment tu vis, ce que tu fais, je m'en fous, désormais.