Lettres mortes

  • Créateur du sujet Créateur du sujet Anonyme
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X.X.

Je ne trouvais pas la force, et je m'en excuse.

Si tes quêtes passées ne m'atteignent pas finalement, être un coup parmi d'autres a de quoi me faire m'éclipser. Surtout pas parce que je trouve cela mal ou sale ou irrespectueux, mais parce que cela me "chosifie", et toi aussi par le même fait.
Ce que nous faisons là, je le vis avec plaisir et simplicité, et de manière entière. Mon remerciement de ce que tu m'apportes, je te le rends par quelque chose que je ne joue pas.

Mais par rapport à ces rencontres, ces amants et ces aventures à venir: juste je ne peux que m'effacer …
Parce que je deviens "coup". Parce que tu deviens "coup". Parce qu’être l'amant parmi tant me déplait .. Peut-être parce que cela me renvoie à une impudeur des sentiments ?
J'imagine/sais très bien possible une tendresse malgré cela. Mais ça enlève trop pour moi, ou en tout cas pour maintenant.
Je n'aime pas l'idée d'être le coup du boulevard Duchesse Anne dont tu te souviendras de passage le soir en voiture.

Je ne souhaite pas t'empêcher de faire ce qu'il te plaît vraiment, ni que cela change la façon de rencontrer d'autres à ta manière à toi..
Juste, quand cela arrivera, quand tel ou tel amant ou rencontre reviendra à ta porte (puisque cela va arriver..., n'est-ce pas ?) ne pas masquer, même si cela implique que je disparaisse .. Je te fais complètement confiance pour cela.
Cela me touchera (cela me touche en y songeant) pour des raisons évidentes. Mais c'est la partie amère de l’un petit peu "autre chose qu'un coup" .. tu ne crois pas ?
C'est peut-être très égoïste de ma part .. je cherche aussi à éviter des vagues à l'âme, qui pèsent et dont je souhaite me passer. Mais je crois t'épargner avec moi.

Aussi, pour tout cela je souhaite te revoir vite. Avant.
Je t'embrasse fort, tes bras vont me manquer.
 
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Réactions: bebert
Monsieur,

Vous n'êtes qu'un malotru.
Je déjeunais en excellente compagnie dans un affreux centre commercial.
Voyez, la compagnie était si bonne que l'environnement nous importait guère.
Moi, occupant deux chaises dont l'une pour mes jambes nonchalamment étendues.
Lui, en face, ayant posé ses p'tites affaires sur la table d'à côté qu'on avait pris soin de rapprocher, vu que justement y'en avait plein de libres, des tables.

A l'aise, quoi. Tranquilles avec nos shandwichs, nos jeux de mots à la con, se racontant nos vies trépidentes et audacieuses dans de grands éclats de rire.
Un de ces déjeuners qui font passer une journée de banale à sympathique, voire excellente.

Tout autour, des gens dont on se fichait royalement. Bon, j'avoue qu'une fois ou deux, j'ai eu la vague impression que l'exhubérance de nos échanges enjoués semblait peu appropriée au lieu et au moment de la journée. Que les gens allaient sans doute penser qu'on était pompette.
Mais qu'importe !
Sachez monsieur, que quand deux personnages passionnés, formidables et extrêmement drôles se filent rencart pour déjeuner, c'est ainsi que ça se passe. Indiscutablement.

Vous êtes arrivé. En retard, d'ailleurs : on arrive pas à 13h20 pour déjeuner, désolée c'est comme ça. Y'a des règles dans la vie.
Je ne vous ai pas vu puisque vous étiez dans mon dos et que jusqu'à présent, aussi géniale puis-je être, je n'ai que deux yeux et ils sont devant. La caisse enregistreuse, elle aussi était derrière moi. Caisse à laquelle vous avez patienté pour vous enquérir de votre sandwich, cherchant des yeux où vous pourriez bien aller vous assoir.

Et là, vous avez décidé de venir à notre table, gros mal élevé !
Des tables, y'en a tout autour et vous c'est celle-ci que vous vous mettez en tête d'occuper.
Je ne comprends pas.

Je vous vois encore arriver, posant autoritairement votre main sur le dossier de la chaise que mes jambes occupaient en lançant un "je m'assois là, hein." Au passage, vous nous coupez la parole et ne saluez personne, notez.
J'écarquille les yeux, outrée. Vous dévisage et réponds : "très bien, de toute façon on a terminé et puis, ce qu'on raconte est trop subversif pour vous".
C'est qu'en vous dévisageant, j'avais noté en un habile coup d'oeil votre impeccable coiffure avec parfaite raie sur le côté et aucun ch'veu qui dépasse. J'avais aussi noté votre affreux pullover lacoste, de ceux qu'on ne voit plus depuis deux bonnes décennies. Ah, j'oubliais votre col de chemise rayée bleue strictement boutonné jusqu'en haut.
En gros, j'avais vu que vous étiez laid.

J'avoue, je suis encore stupéfaite de votre réponse. Je vous entends encore lâcher : "je peux tout écouter, sauf si vous critiquez Sarkozy".

C'en était trop. On a filé.

C'était peut-être du second degré mais j'vais vous dire une bonne chose, Monsieur. Ca ne se fait pas de venir déranger des amis confortablement installés. Ca se fait encore moins de leur demander, même avec subtilité, de modérer leurs sujets de discussion.
Ca m'étonne que votre raie parfaite ait été à gauche, tiens.

Monsieur, je pense que vous étiez un peu de droite quand même.
Peut-être avez-vous été dérangé par la nonchalance et l'originalité de notre table qui contrastait en ce lieu.

Je ne saurai jamais ce qui vous est passé par la tête, mais j'insiste : vous êtes mal élevé.
Si d'aventure je vous recroise dans ce centre commercial, je vous le dirai en face. J'ai pas peur, pov'nain va !


Pas très cordialement,

Stéphanie.
 
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Réactions: Romuald
Ma Denise.

Ma toute petite Denise.
Ton corps est tout recroquevillé au fond de ton lit, tes os pointent de partout.
Tu veux partir, dis-tu.
Alors tu as arrêté la seule activité pour laquelle tu semblais continuer de vivre. Tu as arrêté de t'alimenter. Le jour de mon anniversaire. Va savoir pourquoi. Je ne le saurais jamais. Quelle importance.
Il y a avait au fond de toi une dernière étincelle, une pulsion instinctive de protection. Tu as décidé de te laisser mourir.
C'est tant mieux. Je te comprends. Tu en as marre, tu nous le dis. Ce quatre-vingt-dix-septième hiver, tu n'as pas envie de le passer. Au fond de ton alzheimer, il y avait donc une dernière petite flamme, et tu as su l'allumer.
Tu ne veux plus que des bisous, dis-tu.
J'arrive, ma Denise, j'arrive. Attends-moi encore quelques jours, si tu le veux bien.
Si tu ne le veux pas, ce n'est pas grave. Je t'ai déjà dit au revoir, je t'ai déjà dit adieu, chaque fois que je suis venu te voir ces dernières années.
Et je suis prêt, si prêt. Depuis si longtemps.
C'est la dernière lettre morte que je t'écris de ton vivant, je crois.
La prochaine - c'est la dernière chose qui me serre l'estomac - la prochaine, c'est la longue lettre que je vais devoir écrire aux autres, à ceux qui restent, pour qu'ils emportent de toi le meilleur de ta vie, leurs meilleurs souvenirs de toi, et qu'ils te gardent au chaud au fond de leur tête.
C'est la promesse que tu m'as fait faire, il y a 18 ans, maintenant. Tu ne t'en souviens pas, mais moi, oui. Comme si c'était hier.
Je vais t'accompagner. Te faire passer de vivante à pensée.
Je t'ai toujours aimé, ma grand-mère adorée. Pas un instant je n'ai flétri l'amour filial que je te portais. Je t'aimerai encore, par delà ta mort. Et je prendrai soin de ton souvenir, comme je te l'ai promis. Comme je te l'avais promis pour Pierre.

Adieu, ma Denise. Je te laisse. Il faut que je pleure un peu. Sinon, je n'arriverais plus à articuler tes mots lorsque le temps sera venu. Et je sais que le temps va aller vite, maintenant.
 
Salut.

Douce nuit ? Tu dois être en train de te réveiller.
Le soleil, tendrement, qui pose sur ta peau du sweaty-je t'attrape.
Et les ombres du matin, les veloutés du rideau.

J'ai pas tout de suite compris.
Je sais toujours pas comment.
Tu dodelines. Tranquillement.
Mais plusieurs fois aujourd'hui, j'ai pensé à toi.
A ta bouche et ton nez. J'avais que ça. Fallait bien.
Moucher l'autre, la virer.

D'ailleurs, tu tombes bien !
T'es pas encore au courant.
Ca déboule. Dans le genre caustique, animal.
Et là, ça devient n'imp, vieille canaille.


ahahééééé.

---------- Nouveau message ajouté à 00h47 ---------- Le message précédent a été envoyé à 00h46 ----------

Et toi, sale conne.
Si je t'attrape, je te nique ta race.

Salut.
 
Kikoo.

T'en as pas marre ? La suffisance tout ça ?
Je t'ai connu, tu tricotais keud' en photo.
Y'en a qui sont dans le milieu depuis des dizaines d'années et qui sont moins bruyant que toi.

Fous toi ton filtre AA bien profond dans le cul.

lol

---------- Nouveau message ajouté à 01h34 ---------- Le message précédent a été envoyé à 01h22 ----------

You...

If I say yes, you say no.
Why ?
Girly. I hate that. Try to understand this fuckin' problem.
I try with you... please. Stop that.
And come here. June, july, anyway. Just the time, on a stone.

Slingshot in our hands...

Come here littl' flower.
 
Cette fois, c'est clair. Tu as décidé apparemment. Je n'aurai plus de tes nouvelles.
Cependant, je ne comprends pas. Il y a peu, tu disais que je te manque, que tu espérais
pouvoir me revoir. Et là, même pas un signe, une réponse. Je ne crois pas avoir demandé
quelque chose d'impossible. Si ?
Je commence à me dire que N. avait raison. Combien de fois ai-je entendu "Tu n'es qu'une
histoire de fesses, laisse tomber. Il n'y a jamais eu aucun sentiment. Une histoire de plus"... Dommage, je pensais que non. Y avoir cru, voilà ce qui fait le plus mal. Ca et ta lacheté.
 
c'est d'un banal commun...
 
A tous les gens de l’éducation national qui ne m’ont jamais aidé, jamais su voir ma dyslexie, ceux qui pensait que je n’arriverai à rien dans la vie, que je finirai chômeur, sans métier dans les mains, sans avenir, un moins que rien. Vous aviez et aurez toujours tord. J’ai réussis, je vis bien mieux que vous ne vivrez jamais, je ferai plus de chose que vous ne en ferez jamais, et j’en ai déjà fait beaucoup. Il n’aura fallut presque 13 ans après vous avoir quitté pour réussir, je suis en passe d’atteindre une étape encore plus importante.

Vous avez perdu.

A tout ceux par contre qui m’ont aider dans le même monde, qui ont su voir mes difficultés, qui m’ont passionner pour les techniques, l’histoire, le monde qui m’entoure, a voir plus loin que ma petite personne, permis d’avoir deux métiers dans les mains :

Un merci sincère du fond du cœur a eux. :zen:

Vous avez gagné.
 
A tous les gens de l’éducation national qui ne m’ont jamais aidé, jamais su voir ma dyslexie, ceux qui pensait que je n’arriverai à rien dans la vie, que je finirai chômeur, sans métier dans les mains, sans avenir, un moins que rien. Vous aviez et aurez toujours tord. J’ai réussis, je vis bien mieux que vous ne vivrez jamais, je ferai plus de chose que vous ne en ferez jamais, et j’en ai déjà fait beaucoup. Il n’aura fallut presque 13 ans après vous avoir quitté pour réussir, je suis en passe d’atteindre une étape encore plus importante.

Vous avez perdu.

A tout ceux par contre qui m’ont aider dans le même monde, qui ont su voir mes difficultés, qui m’ont passionner pour les techniques, l’histoire, le monde qui m’entoure, a voir plus loin que ma petite personne, permis d’avoir deux métiers dans les mains :

Un merci sincère du fond du cœur a eux. :zen:

Vous avez gagné.
:zen: ne doutes jamais de toi Mackie... la preuve par tes victoires :zen:
 
X.X.

De notre dernier change écrit, je dois conclure que quand ce n'est pas moi qui viens vers toi, il ne faut pas que je m'attende à un signe de ta part.
Aussi après plus de 10 jours de silence et un mois sans se voir, cela ajouté à mes interrogations insistantes : mieux vaut s'en tenir là.
"Faute de trouver ce que tu recherches", peut-être était-ce déjà clair pour toi depuis un moment. Peu importe.

J'aurais aimé que l'on puisse se voir pour échanger, comme je te le répétais dans mes derniers écrits. Pour te dire. Et pour t'entendre.
Ce sera donc autrement.

J'ai la sensation d'avoir été pour toi une personne exotique, "un profil attachant" comme tu disais, qui t'a plu un temps avant de t'en lasser un peu (par fatigue de la personne, ou parce que sans avenir à long terme).
Mais j'ai appris suffisamment de moi les temps passés ensemble pour ne pas complètement regretter la relation. Je suis juste un peu navré de la tournure qu'ont rapidement pris les choses, du fait que tu te sois toi-même conforté dans ton manque d'ouverture et de curiosité, m'amenant à m'abstenir de ce qui m'habite -et qui fait ce que je suis- sans que cela ne te préoccupe, ne jurant que par la normalisation et l'imperturbabilité de ton quotidien et du pragmatisme en tout.
Cela n'a pas empêché quelques moments plus ou moins complices, mais il me semble perçus de manière tellement opposée que cela en est embarrassant.

Je me souviens d'un des premiers soirs. Tu me disais être étonné que je te sente une part de fragilité, m'affirmant que ce n'était pas un terme qui t'était vraiment approprié. Aujourd'hui effectivement je dirais que le terme juste est "abîmé" : je te sens manifestement abîmé {mais tout ceci n'est-il pas intrinsèquement lié … ?}.

C'est avec simplicité et détachement que je t'écris cela, sans animosité. Parce que dans le même temps je te souhaite avec sincérité de trouver ce que tu recherches.
Parce que ce qui arrive n'est que la conséquence d'une fondamentale différence de vies.
Nous n'ignorions pas cela, mais il semble que tu aies très vite préféré voir notre diversité comme un "empêchement de" plutôt qu'une "ouverture vers".

Pour terminer avec tout cela, je souhaite te remercier de ton attention, de ce vendredi 13 là, où les choses ont un peu basculé pour moi.
S'il fallait retenir une image, ce serait celle de toi conduisant, le regard ouvert et éclairé, pour nous rendre à la mer. Moi à tes côtés, caché derrière l'objectif, suspendu à un léger sourire.
Mais une dernière fois encore, je suis désolé que tu ne saches pas lire tout cela sur cette photographie offerte où, m'avais-tu dit impassiblement, "il n'y a rien à dire"… Alors, ne disons rien.

Prends soin de toi.
 
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Réactions: mado
Ma très chère petite,
merci à toi encore une fois.
Tes doutes sont le tombeau de mes certitudes.
comme si on pouvait ignorer que le vent brise les montagnes de son seul souffle.
Tu m'apprends encore une fois que les êtres ne sont pas les miroirs de nos désirs, de nos frustrations, de nos peurs et que chaque vie est plus la promesse d'un renouveau qu'une simple répétition ou une banale imitation.
Je prie, au sens le plus noble, pour que l'amour que tu me permets d'offrir, de t'offrir, ne soit pas une prison.
C'est un nouveau chemin que tu proposes de découvrir ensemble.
Prends ma main, n'aies pas peur, mon pas est sûr.
Allons voir là-bas ce qu'il y a.
 
Trésor Public, mon ami,

En préambule, admettons que tu sois complice d'une répression assidue des délinquances routières mais note tout de même qu'il est déjà discutable de traquer les automobilistes qui dépassent de quelques kilomètres/heure la vistesse limite. Merci de transmettre à qui de droit en Préfecture.

Admettons par ailleurs que cette même Préfecture, toujours en étroit partenariat avec tes services, contraigne ces p'tits merdeux de délinquants routiers à régler toutes leurs dettes en cours, et en liquide s'il vous plait, quand il leur prend l'idée de changer de véhicule et donc de carte grise.

C'est que je me souviens précisément être passée à l'un de tes guichets y'a de ça une année et des brouettes, afin de me soumettre à tes urgentes exigences. J'en étais resortie délestée de 95 euros, ce qui était contrariant, mais d'un autre côté, j'étais bien soulagée d'avoir appris grâce à cette démarche qu'enfin plus rien ne trainait ! Je n'avais plus de dette au Trésor Public croyais-je. Je changeais d'immatriculation, de véhicule et j'allais pouvoir recommencer à gagner des points de permis au rythme d'un par an. Trop grisant !

Aussi, cher Trésor Public, oui toi là-bas qui me paye chaque mois, voilà que tu m'envoyes une de tes lettres avec des trucs en rouge écrits très gros du genre "malgré les avertissements qui vous ont été adressés (ah oui ? quand ça ?), vous n'avez pas payé les amendes et condamnations pécunières émises à votre encontre. On va donc se servir nous-même sur votre compte en triplant le montant initial. Date de l'infraction : 18 juillet 2007."

Je n'ai rien reçu, jamais. Aucun recours possible, sympa. Pas moyen d'obtenir la photo du délit "c'est trop tard, madame" (super... en revanche il est pas trop tard pour demander les sous...).

Alors oui, j'avoue, j'ai pêché : j'ai roulé au moins à 113 au lieu de 110. En plus je suis pas rigoureuse alors j'ai pas gardé les références des comdamnations que j'ai payé à votre guichet l'an passé. Ma main à couper que c'est un doublon votre truc, là.
Ou alors au Trésor, vous êtes encore moins rigoureux que moi, et vous êtes capables de rassurer un usager en lui disant "c'est bon, tout est en règle" alors que c'est pas le cas.

Sympa quoi.

Ah, une dernière chose : si par je ne sais quel passe-droit, tu es capable de trouver les références de tous mes comptes, je pense que ça doit pas être trop dur pour toi de choper mon numéro de téléphone. Un coup de fil parmi tous ces "avertissements" fantômes que tu prétends m'avoir envoyés, ce serait tellement plus cordial.

Mais la cordialité, c'pas ton truc hein, cher Trésor Public.

Une p'tite dame bien gentille dans un de tes bureaux m'a assuré que c'était la dernière.
Je sais pas mais j'hésite à la croire.

Merci pour tout.

Gros bisous, je t'aime et tout.