
De fait, dans la recherche comme ailleurs, c'est souvent la foire d'empoigne et donner des crédits à Paul, c'est généralement les enlever à Pierre. Dans ce contexte, c'est souvent celui qui crie le plus fort (et de préférence, en criant à la catastrophe) qui récupèrera plus facilement des fonds. Ça ne veut pas dire que c'est forcément à tort, simplement que les crédits de recherche, c'est un peu comme les jugements : mieux vaut avoir un bon avocat, quitte éventuellement, à ce qu'il en rajoute un peu dans le pathos

. Ce n'est pas général, non plus : certains domaines sensibles auront de toutes façons de l'argent mais d'autres en pâtissent.
(Il y a aussi la fraude scientifique avérée dans le même objectif mais, même si elle existe évidemment, il y a eu quelques cas qui ont fait du bruit ces dernières années, elle reste, enfin il me semble, très marginale. C'est plutôt ce glissement un peu pervers du genre "tous les moyens sont bons puisque la fin est saine et les justifie" qui me gêne même si je la comprends. Entre autres, elle me fait un peu peur à cause des retours éventuels de bâton. Si on crie au loup trop souvent sans qu'on voit jamais le loup, les gens risquent de ne même plus écouter les cris quand le loup sera vraiment là.
Je le répètre, il ne s'agit pas là d'un complot organisé (voir d'autres fils

) mais d'une tendance "c'est pas grave d'en rajouter puisque c'est avec de bonnes intentions" qui existe depuis longtemps dans bien des domaines (au hasard, la politique

) mais qui a quand même pris pas mal de place en sciences. Conclusion, si vous ne voulez pas être confronté à ce type de problèmes, faites des maths théoriques (pas trop de l'arithmétique, il risque de vous falloir des ordinateurs

), ça limitera vos besoins et par là-même vos besoins de baratiner les financeurs