Salut à tous,
je reviens sur la discussion sur l'Administration et ses personnels.
Je me permets de m'exprimer à ce sujet, puisque prof (encore en titre), je suis en train de basculer de l'autre côté, puisque je prépare l'examen pour devenir (entre autres choses) directeur de Segpa.
A ce titre, pour la deuxième année, je fais partie (dans la réalité, mais pas dans les textes) de l'équipe de direction du collège.
Ma philosophie en tant que directeur est que je suis là pour permettre aux élèves de profiter au mieux de l'enseignement dispensé par les professeurs (en assurant notamment leur sécurité, physique bien sûr et surtout psychologique, afin qu'ils soient disponibles à l'apprentissage) et de permettre aux professeurs d'assurer leur enseignement le mieux possible en les soulageant des contraintes matérielles (je mets les difficultés de discipline avec certains élèves dans cette catégorie). De là à dire que j'y arrive tout le temps, ce serait audacieux et péremptoire, mais j'essaie.
Après avoir placé ce cadre, je dois dire que j'ai trouvé dans les deux équipes de direction dans lesquelles j'ai exercé, une attitude particulière vis à vis des profs, souvent considérés, par des principaux pourtant anciens profs eux mêmes, comme des "emmerdeurs". Le syndrome d'une administration qui tourne pour alimenter son propre fonctionnement est souvent vrai, malheureusement. Le bon fonctionnement de l'établissement est une heureuse conséquence, mais ne semble plus être l'objectif principal.
L'application des textes officiels est à géométrie variable selon les établissements et les chefs qui les dirigent, alors qu'ils devraient permettre (les textes), d'assurer un fonctionnement clair et basé sur des règles que tout le monde connait (ou peut connaitre, les profs ignorent souvent les textes officiels qui les régissent et c'est bien dommage).
Pour ne pas être trop long et par souci d'équité, il est juste de dire aussi que le prof est un être particulier : convaincu de l'importance de sa fonction (et il a raison, prof moi même, je ne peux pas nier cette importance), il en oublie un peu ce qui ne concerne pas directement la relation qu'il crée avec ses élèves. Il n' a pas une vision d'ensemble de l'établissement, il prend peu en considération les autres, ceux qui ne font pas partie de cette relation avec sa classe. Je ne veux pas être désagréable, mais les profs (et je fonctionnait sans doute comme ça lorsque j'enseignais), considèrent que tout doit être fait pour favoriser cette relation avec la classe et leur permettre de dispenser leur enseignement. Comme je l'ai dit, c'est effectivement la base de notre rôle (je me place en tant que directeur), mais il y a parfois des contraintes, des paramètres à prendre en compte dont le prof n'a pas conscience et qui font qu'il a l'impression que l'administration ne fait pas son boulot.
Un exemple, la cantine : la loi dit effectivement que la place des profs n'y est pas acquise et que c'est une faveur qui leur est faite en leur permettant d'y manger. C'est pourquoi il faut demander au chef d'établissement l'autorisation de s'installer à la table des commensaux. C'est embêtant, c'est considéré comme une "brimade", mais c'est une obligation législative. Cela permet des choses intéressantes au niveau des impôts si on est aux frais réels, mais c'est un autre débat.
Bonne nuit à tous (désolé si des fautes ont échappé à ma vigilance, mais je suis fatigué et je n'ai pas le courage de me relire).