Ben oui, aujourd'hui on en est là... pour deux raisons :
1- parceque beaucoup d'utilisateurs des logiciels de PAO ne connaissent pas les bases de photogravure et d'informatique nécessaires pour comprendre le mécanisme de la rastérisation des images et de la création des trames, et donc n'ont pas compris la différence de rendu entre un élément vectoriel, un élément "au trait" et un élément "ton continu"... : grosso-modo, beaucoup croient qu'une presse offset sort exactement ce qui est à l'écran, donc si c'est bien à l'écran, ça sera bien imprimé (sans savoir comment ça se passe, mais ce n'est pas leur problème, c'est le travail de l'imprimeur...)
2- parceque Adobe a inclut dans Photoshop une gestion du texte vectoriel, mais sans que ce texte soit conservé vectoriel à l'importation de l'image dans XPress ou InDesign... et beaucoup pensent que puisque ces fonctions existent dans un logiciel professionnel de PAO, c'est qu'elles sont utilisables pour un travail à imprimer...
Donc de plus en plus de bricoleurs (mais ça c'est normal me diras-tu) mais aussi de graphistes plus ou moins pros utilisent ces fonctions pour des mises en page simples de une ou deux pages (affiches, cartes de visite, dépliants 3 volets ou 4 pages) tout simplement parceque ça leur permet de visualiser d'un seul regard en travaillant sur un seul fichier l'ensemble de la page texte + image, sans avoir besoin de passer d'un logiciel à l'autre (tu comprends, c'est pénible de devoir ouvrir l'image dans Photoshop, faire les modifs, revenir dans XPress, mettre les images à jour, retourner dans Photoshop pour re-modifier un détail, revenir dans XPress, refaire la mise à jour des images, repartir dans Illustrator, modifier un truc, re-revenir dans XPress, re-refaire la mise à jour des images, etc.).
Après, pour flasher, au mieux on a les fichiers natifs PSD non-aplatis dans lesquels il est possible de récupérer le texte vectoriel, ce qui permet de faire quand-même un travail de qualité, moyennant une grosse perte de temps.
Et au pire on a des fichiers JPEG (donc aplatis)... avec en prime la sempiternelle affirmation : "Ah ben j'comprends pas, j'ai toujours fait comme ça et je n'ai jamais eu de problème".
J'ai comme ça "sur le feu" un catalogues de 24 pages en quadri composées toutes une par une dans Photoshop (avec bien-sûr tous les textes en noir quadri), aplaties, enregistrées en EPS codage JPEG qualité minimale (les artefacts du JPEG sont donc bien visibles...), et importées dans 24 pages d'un doc InDesign, une image par page... et pourtant j'avais (pas assez) bien expliqué à la """graphiste""" qu'il ne fallait pas utiliser Photoshop pour le texte, mais plutôt InDesign... Et je crois que la demoiselle est dans sa dernière année de formation dans une école de PAO...
Je ne peux pas demander le triplement de mes honoraires, alors j'abandonne (ça fait partie de mes "bonnes" résolutions du début de l'année 2006) : je vais lui imprimer sa merde telle-quelle... en y réfléchissant bien, l'avantage c'est que je n'aurai aucun problème de polices !!! (on se console comme on peut !!!)