Ah ben t'as mis du temps à venir ici mais ça valait la peine de t'attendre.
Mon interprétation à moi que j'ai personnellement
c'est que le tatouage exprime un nouveau rapport au corps. Nos sociétés ont quasiment achevé leur rupture avec la religion chrétienne qui a un rapport ambigüe au corps, enfin je trouve. Le corps est rejeté comme objet de tentation, de pêché (bref le cul quoi) mais aussi c'est la seule des 3 religions du Livre qui reconnaît l'incarnation de Dieu dans le corps de son fiston, le gars Jésus (qui, contrairement à une légende, n'était pas un maçon portugais).
Ned rappelle que la Bible (l'ancien testament) interdit de son côté toute marque corporelle.
Le tatouage serait la réaffirmation du corps comme rupture avec tous ces principes judéo-chrétiens.
Les tatouages de nos contemporain(e)s sont souvent critiqués pour leur manque de sens. Celui d'un simple effet de mode ou "pour faire genre". Certains ici leur opposent la richesse culturelle des tatouages des Peuples Premiers. Le guguss qui se fait tatouer un motif maori comme ça, parce que ça lui plaît, serait dans le contresens, l'erreur, si ce n'est la bêtise. Le consumérisme et la mode comme dénaturation de toute culture authentique. Critique ô combien justifiée de nos sociétés actuelles.
Mais on peut aussi essayer de voir les choses autrement : et si, à tâtons et dans les ratages, le tatoo n'était pas en train de faire apparaître en occident une nouvelle forme symbolique et culturelle, ce nouveau rapport au corps dont je parle au-dessus ?
Après tout, le premier maori de la nuit des âges qui s'est inscrit quelque chose sur la peau a peut-être bien pu passer pour un dingue auprès des siens ?
Quant à toutes les erreurs d'interprétation sur les tatoos des Peuples Premiers, on a vu parfois les grands malentendus, les grandes incompréhensions être à la source de grandes nouveautés.... non ?