L'Eden m'ouvrait grand ses portes
lorsque s'ouvrirent celles de mon hypermarché préféré où j'ai l'usage d'aller dépenser quelques Kopecs n'arrivant pas, malgré mon obstination à me suffire d'amour et d'eau fraîche.
Avançant vaillamment les mains agrippées à mon chariot dans les allées abondantes et abondant de gens que je n'avais aucune envie de croiser, j'étais malgré la cohue et la promiscuité ambiante de foutrement bonne humeur.
J'avais ce jour là décidé de me couper du monde.
Pour faire face à mes montées d'angoisse, pour cesser de jeter des regards assassins au couple de retraités s'éternisant au rayon poissonnerie, pour stopper net mes velléités d'homicide vis à vis des enfants courant et chahutant dans les allées j'ai enfin trouvé la solution :
La ballade numérique.
De petits écouteurs blancs rehaussés d'un cercle gris à leur extrémité supérieure insérés dans mes oreilles (aurais-je cédé à un effet de mode ?), j'allais à mes dépenses hebdomadaires le sourire aux lèvres.
Les gens, rendus au silence forcé, cessaient de geindre, de se plaindre, de se chamailler sur la marque Lambda à prendre plutôt qu'une autre puisqu'il parait que consommer des marques c'est important.
Je ne les entendais plus.
Je ne les détestais plus, avec leurs petites habitudes alimentaires dont je me fiche éperdument puisque je suis un défenseur ardu des marchés où l'on peut encore prendre le temps de discuter au détour d'une courgette, d'une andouillette ou d'un maquereau plutôt que de céder à l'appel de la conserve et du précuisiné.
Tout allait donc bien dans l'univers fantasmagorique et improbable dans lequel j'évoluais. Les éléments qui fourmillaient tout autour de moi et comme moi dans cette énorme ruche ne me paraissaient ni désagréables, ni hostiles, ni pénibles.
J'avais établi un tampon entre ma réalité et la leur, j'étais en autarcie au milieu du peuple. J'étais comme eux, à pousser ma charrue en tant que pauvre bœuf, sans vouloir en rien leur ressembler. Et pourtant...
Je suis partie intégrante d'un monde que je déteste ?
Me suis-je affranchi de ma citoyenneté en la refusant. Je n'ai ni carte d'électeur, ni envie de me sentir exister en abondant en biens de consommation.
Je rejette la grande kermesse cupide du toujours plus d'argent, des petits actionnaires que l'on s'efforce de combler en étrangler les petits ouvriers...
Je rejette un monde où l'on oublie que nous somme des êtres humains et non des matricules, des facteurs divers et variés.
Je n'ai envie de ressembler à personne et je ne suis qu'un simple individu perdu dans une populaton donnée.
Je ne regarde pas le Star Academy, je trouve même cela monstrueux. La bête nous ronge la moelle peu à peu, nus aseptisant toujours un peu plus.
Que restera t-il de tout cela ?
Le futur que nous réserve t'il ?
Continuons, sciemment, de scier la branche sur laquelle nous nous asseyons.
J'ai soudain froid.
lorsque s'ouvrirent celles de mon hypermarché préféré où j'ai l'usage d'aller dépenser quelques Kopecs n'arrivant pas, malgré mon obstination à me suffire d'amour et d'eau fraîche.
Avançant vaillamment les mains agrippées à mon chariot dans les allées abondantes et abondant de gens que je n'avais aucune envie de croiser, j'étais malgré la cohue et la promiscuité ambiante de foutrement bonne humeur.
J'avais ce jour là décidé de me couper du monde.
Pour faire face à mes montées d'angoisse, pour cesser de jeter des regards assassins au couple de retraités s'éternisant au rayon poissonnerie, pour stopper net mes velléités d'homicide vis à vis des enfants courant et chahutant dans les allées j'ai enfin trouvé la solution :
La ballade numérique.
De petits écouteurs blancs rehaussés d'un cercle gris à leur extrémité supérieure insérés dans mes oreilles (aurais-je cédé à un effet de mode ?), j'allais à mes dépenses hebdomadaires le sourire aux lèvres.
Les gens, rendus au silence forcé, cessaient de geindre, de se plaindre, de se chamailler sur la marque Lambda à prendre plutôt qu'une autre puisqu'il parait que consommer des marques c'est important.
Je ne les entendais plus.
Je ne les détestais plus, avec leurs petites habitudes alimentaires dont je me fiche éperdument puisque je suis un défenseur ardu des marchés où l'on peut encore prendre le temps de discuter au détour d'une courgette, d'une andouillette ou d'un maquereau plutôt que de céder à l'appel de la conserve et du précuisiné.
Tout allait donc bien dans l'univers fantasmagorique et improbable dans lequel j'évoluais. Les éléments qui fourmillaient tout autour de moi et comme moi dans cette énorme ruche ne me paraissaient ni désagréables, ni hostiles, ni pénibles.
J'avais établi un tampon entre ma réalité et la leur, j'étais en autarcie au milieu du peuple. J'étais comme eux, à pousser ma charrue en tant que pauvre bœuf, sans vouloir en rien leur ressembler. Et pourtant...
Je suis partie intégrante d'un monde que je déteste ?
Me suis-je affranchi de ma citoyenneté en la refusant. Je n'ai ni carte d'électeur, ni envie de me sentir exister en abondant en biens de consommation.
Je rejette la grande kermesse cupide du toujours plus d'argent, des petits actionnaires que l'on s'efforce de combler en étrangler les petits ouvriers...
Je rejette un monde où l'on oublie que nous somme des êtres humains et non des matricules, des facteurs divers et variés.
Je n'ai envie de ressembler à personne et je ne suis qu'un simple individu perdu dans une populaton donnée.
Je ne regarde pas le Star Academy, je trouve même cela monstrueux. La bête nous ronge la moelle peu à peu, nus aseptisant toujours un peu plus.
Que restera t-il de tout cela ?
Le futur que nous réserve t'il ?
Continuons, sciemment, de scier la branche sur laquelle nous nous asseyons.
J'ai soudain froid.