Obsolescence consentie

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Judicieuse précision. :zen:

Cette idéologie qui s'ignore (ou qui se masque) me semble parée indûment de la caution de Charles D. (le type du Beagle).
Du genre : évoluer pour survivre [les autres étant voués à l'extinction, les c*ns].

Ça a un côté mantra qui me laisse un peu perplexe...

Exactement. C'est un mélange de darwinisme mal digéré (survie des plus adaptés -> survie des meilleurs) et d'idéologie du progrès ininterrogée telle qu'elle est apparue au XVIIIe avec les "Lumières" (en omettant Rousseau qui ne partageait pas l'obsession de ses petits camarades, la plupart bien moins brillants que lui).
On n'a pas de mal à deviner ce qu'il y a de logique "bourgeoise" (la fameuse "classe montante" de l'époque) dans cette vision du monde. Les liens d'affinités, (d'affidités?) sont tellement gros qu'on risque de s'écharper longtemps à trouver la poule et l'œuf (idéologie économique ou vision purement théorique des "Lumières")...
En général on mélange tout ça et on justifie tout par cette vision du monde qu'on pense cautionnée par "la science" dans le sens le plus vague du terme :l'ultraconsumérisme et le darwinisme managérial qui s'appuie sur elle, en particulier.

A propos de Rousseau : non seulement il est la mauvaise conscience des Lumières (l'autre grande gueule surestimée de Voltaire et ce touche-à-tout assez brillant par contre, qu'était Diderot ne se sont pas gênés pour le dégommer, même si pour Diderot on peut se demander à quel point ce n'est pas Rousseau qui s'est senti visé), mais n'est pas le réac qu'on veut voir. C'est sans doute le seul à déplacer la notion de progrès quasi exclusivement sur le terrain politique, là où la chose est un peu plus vague pour les copains.
 
Dernière édition:

Voilà comment grâce à une large diffusion, grâce à de multiples commentaires on transforme un fait réel (l'ampoule qui brille) en une histoire symbolique (obsolescence programmée) grâce à une "savante rhétorique". Rappelons que la rhétorique n'est pas une science mais un art. Parmi les définitions de ce mot on peut trouver : " Art du bien parler", synonyme d'éloquence. Dans le domaine de l'art, il n'y a pas de vérité absolue, mais un nombre innombrables d'affirmations qui sont nommées vérités par leurs auteurs.

L'obsolescence programmée est donc un discours et non pas un fait scientifique. ;)

Mais, on train où vont les choses, à voir comment cette idée est acceptée, l'obsolescence programmée va bientôt entrer dans le domaines des contes, légendes et mythes, en bref, devenir une croyance … parmi les autres …
 
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Réactions: bompi et TiteLine
Exactement. C'est un mélange de darwinisme mal digéré (survie des plus adaptés -> survie des meilleurs) et d'idéologie du progrès ininterrogée telle qu'elle est apparue au XVIIIe avec les "Lumières" (en omettant Rousseau qui ne partageait pas l'obsession de ses petits camarades, la plupart bien moins brillants que lui).
On n'a pas de mal à deviner ce qu'il y a de logique "bourgeoise" (la fameuse "classe montante" de l'époque) dans cette vision du monde. Les liens d'affinités, (d'affidités?) sont tellement gros qu'on risque de s'écharper longtemps à trouver la poule et l'œuf (idéologie économique ou vision purement théorique des "Lumières")...
En général on mélange tout ça et on justifie tout par cette vision du monde qu'on pense cautionnée par "la science" dans le sens le plus vague du terme :l'ultraconsumérisme et le darwinisme managérial qui s'appuie sur elle, en particulier.

A propos de Rousseau : non seulement il est la mauvaise conscience des Lumières (l'autre grande gueule surestimée de Voltaire et ce touche-à-tout assez brillant par contre, qu'était Diderot ne se sont pas gênés pour le dégommer, même si pour Diderot on peut se demander à quel point ce n'est pas Rousseau qui s'est senti visé), mais n'est pas le réac qu'on veut voir. C'est sans doute le seul à déplacer la notion de progrès quasi exclusivement sur le terrain politique, là où la chose est un peu plus vague pour les copains.
Rousseau, je lui trouve un côté un peu inquiétant et je suis davantage séduit par Diderot : pas nécessairement pour les écrits philosophiques, que j'ai peu pratiqués, mais pour les autres écrits [dont Jacques le fataliste qui est d'assez loin mon texte préféré de tout le dix-huitième (même en incluant les Anglais : Fielding et Sterne par exemple)].
Quant à Voltaire, qui plaçait paraît-il son théâtre, aujourd'hui complètement oublié, au plus haut, je ne peux m'empêcher de lui trouver un cousinage par anticipation avec Bernard-Henri Lévy. J'aime toujours Candide (sympathique) ou d'autres contes, mais sa mauvaise foi et son arrivisme m'agacent passablement. Pauvre Leibnitz ! :)

Pour revenir au sujet, je crains qu'il ne faille être nuancé. Il ne me paraît pas douteux que les entreprises produisant des produits manufacturés doivent trouver un équilibre entre la qualité de fabrication, qui permet une utilisation sur la durée, et la nécessité du renouvellement qui facilite la vente. Mais aller jusqu'au complot consumériste (plus ou moins généralisé) relève plutôt de la paranoïa, AMHA.
 
Pour revenir au sujet, je crains qu'il ne faille être nuancé. Il ne me paraît pas douteux que les entreprises produisant des produits manufacturés doivent trouver un équilibre entre la qualité de fabrication, qui permet une utilisation sur la durée, et la nécessité du renouvellement qui facilite la vente. Mais aller jusqu'au complot consumériste (plus ou moins généralisé) relève plutôt de la paranoïa, AMHA.

Que dire alors des dernières cartouches d'encres d'imprimante munis de puces, empêchant leur remplissage une fois leur réservoir vide, afin de prolonger leur utilisation, mais aussi pour obliger le consommateur à acheter des cartouches de la marques, les autres étant non reconnues par l'imprimante.
Juste une invention des fabricants pour tenir l'utilisateur captif de la marque mais aussi pour le pousser à la consommation de la marque.... dans les années 90s début 2000, les systèmes de ré-encrage ont eu leurs beaux jours, maintenant, que sont-ils devenus ?

Que dire par exemple de la tendance de plus en plus grande à l'utilisation de batteries soudées, dans la plupart de nos produits électroniques, par nos fabricants, rendant obsolète l'appareil lorsque la batterie devient faiblarde ou lâche.... sachant que l'intervention pour la remplacer sera peut rentable et que le consommateur n'aura pas forcément le matériel et les compétences pour faire lui-même le remplacement.

Il n'y a peut être pas de complot consumériste mondiale, mais des pratiques douteuses de certains industriels et fabricants, oui !
 
A propos de Rousseau : ...il est la mauvaise conscience des Lumières ...C'est sans doute le seul à déplacer la notion de progrès quasi exclusivement sur le terrain politique

Rousseau, je lui trouve un côté un peu inquiétant

Jean-Jacques, le plus grand écrivain Français du XVIIIè siècle («La Nouvelle Héloïse», «Les Confessions», «Les Rêveries du Promeneur Solitaire»), est en tant que philosophe un penseur d'une déconcertante étrangeté dans sa façon d'articuler les instances de l'État de Nature et de l'État Civilisé qui sont au cœur de la problématique anthropologique du Siècle des Lumières. Un penseur comme Hobbes passe pour véridique aujourd'hui, parce qu'il part du 'constat' tenu pour réaliste que la nature humaine est mauvaise (cf. «L'homme est un loup pour l'homme», ce qui fait de l'État de Nature la «Guerre de chacun contre tous»), pour en déduire le rôle 'civilisateur' de l'État : tenir en respect l'agressivité native des hommes en les soumettant à un Ordre Politique qui n'a aucun compte à leur rendre, vu qu'ils consentent unilatéralement à lui obéir afin d'échapper à un État de Nature qui leur fait craindre la mort réciproque. Quant au journaliste Voltaire, auteur d'une mitraille d'œuvres de second ordre, de même qu'il crut qu'opposer à la théologie du «Meilleur des Mondes Possibles» de Leibniz le constat de l'existence du Mal dans le Monde qui accable le pauvre Candide faisait de lui un 'Penseur' ; de même se figura-t-il qu'adresser à Jean-Jacques la déclaration que la lecture du «Contrat Social» lui donnait envie de se «mettre à quatre pattes dans un pré pour en brouter l'herbe» fournissait une preuve suffisante du caractère irrecevable de sa théorie.

Jean-Jacques est un philosophe généalogiste, pour qui penser, c'est penser à partir de l'Origine, ce qui revient, dans une vision providentialiste, à l'idée que le monde créé par un Dieu auquel appartient nécessairement l'Attribut de 'Bonté' ne peut qu'être en lui-même 'bon', ce qui s'applique à la 'nature humaine' aussi bien. Tout le problème d'une philosophie généalogiste revenant alors à montrer comment le 'mal' qu'on constate dans le monde, et spécifiquement dans les rapports humains, a bien pu dériver d'une 'nature humaine' bonne à l'Origine.

Se donnant par hypothèse à l'Origine une espèce humaine purement animale, vivant à l'état de dispersion individuelle dans la grande Forêt Originelle, et n'entretenant que des rapports accidentels régis par l'appétit sexuel et la pitié ; Jean-Jacques est conduit à voir dans l'état social permanent un simple accident circonstantiel (les 'attroupements forcés' liés à la restriction des espaces habitables par des glaciations). 'Associations naturelles' de type accidentel, dans l'histoire desquelles l'Amour Mutuel précèderait l'éveil d'une intelligence conduisant, par l'esprit de comparaison, à la genèse des 'sentiments factices', au rang desquels l'«Amour Propre» («la première des passions sociales») dont s'ensuit fatalement la dégérescence des 'Assocaitions Naturelles' vers un «Horrible État de Guerre». Jean-Jacques déduit de cette complexe généalogie à l'État de Nature la fondation de «Sociétés Politiques» dans lesquelles un Calcul de la Raison tendant à échapper aux déchirements de l'Amour-Propre par retour aux vertus de l'Amour Mutuel des premières associations naturelles créerait le «Principe de l'État» comme Souveraineté du «Communautaire» sur l'«Individuel». Principe bien évidemment détourné de sa légitimité par l'accident exécutif du Pouvoir Politique approprié par les individus les plus agressifs.

La déconcertante étrangeté de la pensée de Jean-Jacques (comparée à la niaise trivialité d'un Voltaire et au pragmatisme à courte-vue d'un Hobbes) réside dans la tâche paradoxale impartie à la Généalogie dans sa pensée : générer un mal consécutif à partir d'un bien originel en terme d'accident, de manière à ce que le mal, si avéré qu'il paraisse, puisse a priori être réductible à un principe de bien qui le domine en l'Origine. De sorte que tout 'Progrès' historique ne peut consister que dans le 'retour du refoulé de l'Origine' dans les 'configurations artificielles' qui en ont dérivé par accident.

Il y a quelque chose de vertigineux dans la pensée de Jean-Jacques, capable des déclarations apparement paradoxales : «L'homme est né bon, la société le déprave» & «L'homme devrait bénir cet instant heureux qui, d'un animal stupide et borné, fit un être civilisé et un homme ».
 
@Romuald.

Fragment dominical taillé par l'artisan macomaniac dans le cristal du souvenir (j'ai toujours aimé Jean-Jacques qui me demeure bien présent, comme j'ai toujours subi Voltaire à l'école). Incapable néanmoins de restituer la vivante transparence et l'élégance de la pensée rousseauiste, ne produisant donc au final qu'un pavé : à l'instar de son homologue de grès parisien - tel bloc de mots inerte, opaque et pesant - juste bon à balancer contre des tronches voltairiennes...
 
Dernière édition par un modérateur:
C'est super tout ça ... mais quel rapport avec le sujet ?

Mon mac de 5 ans je l'enterre, c'est la faute à Voltaire, plus de support du nouveau c'est la faute à Rousseau.
 
Le rapport, le voilà :
Sartre (rapidement comparé un jour à Voltaire par De Gaulle) en a raconté une jolie à propos de Rousseau sur sa "paranoïa" :
1. Il n'y a pas de complot subjectivement vécu par plusieurs personnes qui se seraient consciemment liguées contre lui
2. Il y a par contre, objectivement, toutes les caractéristiques du complot, dans la mesure où les entreprises de plusieurs convergent vers son élimination (son éviction de toute possibilité d'influence possible, pas son élimination physique, hein ?)

Il y a donc objectivement une quasi-intentionnalité collective qui aboutit à la mise au circuit au maximum de Rousseau.

Pareil pour les pauvres nentrepreneurs qui ne cherchent pas à pourrir leur matériel mais font au final tout pour y arriver et participe dans la mauvaise foi ou non à une finalité objective commune. Et encore, je pense que certains savent ce qu'ils font et vont jusqu'à le faire exprès.

Ce sont des décisions prises à de multiples niveaux et qui cherchent seulement à rentabiliser tel ou tel point dans la machine à faire des bénéfices qu'est devenu toute entreprise. Certains grands décideurs sans tirer peut-être toutes les ficelles, savent sans doute ce qu'ils font. Mais ils n'ont même pas besoin d'organiser cette logique : les sous-fifre s'en chargent à la petite semaine. Les poupées tirent leurs propres ficelles ou celles du type en dessous d'eux tout seuls.
 
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:D

Oui !

Elle est bien bonne celle-là...
 
Déjà, comme beaucoup de gens, tu confonds "évolution" avec progrès. Ensuite comme beaucoup de gens aussi, tu confonds courses à la nouveauté effrénée avec progrès.
Ces deux confusions sont en fait des choix idéologiques qui s'ignorent.

La course à la nouveauté effrénée ? Essaye un iPhone Edge d'il y a 6 ans et un iPhone 5S et dis moi ensuite si la différence entre les deux tient de la nouveauté effrénée ou du progrès... :sleep:

Sur les Macs, les évolutions se font de moins en moins par une augmentation flagrante de puissance. On a eu le 64 bits, les SSD, les procs multi-coeurs, mais je pense que ca va se calmer, l'obsolescence sera sans doute moins rapide elle aussi...

Mais sur les appareils mobiles qui évoluent encore beaucoup d'année en année, ceux qui voudront profiter des dernière innovations changeront de matos régulièrement jusqu'à ce qu'on atteigne ce palier qu'on est (selon moi) en train d'atteindre dans l'informatique "classique"...
 
Je n'ai pas besoin d'essayer un iPhone Edge. J'ai un iPad 1.
Il était obsolète à sa naissance, celui-là. Comment ? Technique Apple de base : sous-doté en mémoire, et là c'est en dur, donc hop ! Dégagé !
Il faut le savoir : ne jamais acheter de première version de quoi que ce soit chez Apple (je ne parle pas des "révisions A" mais des premiers modèles d'une nouvelle machine). Tu es catalogué "membre bienfaiteur" et ton achat calculé en conséquence.
 
Pour en posséder un, je t'assure par contre que l'iMac Tournesol 20" supporte bel et bien Mac OS X 10.5 (Leopard) sans aucun artifice; il a donc droit lui aussi à Time Machine !

:up: Merci pour l'info ; j'ignorais. Mais elle n'est apparemment pas vraiment conseillée.
Je suis malgré tout tenté. As-tu rencontré des problèmes ?

---------- Nouveau message ajouté à 18h51 ---------- Le message précédent a été envoyé à 18h31 ----------

Le rapport, le voilà :
Sartre (rapidement comparé un jour à Voltaire par De Gaulle) en a raconté une jolie à propos de Rousseau sur sa "paranoïa" :
1. Il n'y a pas de complot subjectivement vécu par plusieurs personnes qui se seraient consciemment liguées contre lui
2. Il y a par contre, objectivement, toutes les caractéristiques du complot, dans la mesure où les entreprises de plusieurs convergent vers son élimination (son éviction de toute possibilité d'influence possible, pas son élimination physique, hein ?)

Il y a donc objectivement une quasi-intentionnalité collective qui aboutit à la mise au circuit au maximum de Rousseau.

Pareil pour les pauvres nentrepreneurs qui ne cherchent pas à pourrir leur matériel mais font au final tout pour y arriver et participe dans la mauvaise foi ou non à une finalité objective commune. Et encore, je pense que certains savent ce qu'ils font et vont jusqu'à le faire exprès.

Ce sont des décisions prises à de multiples niveaux et qui cherchent seulement à rentabiliser tel ou tel point dans la machine à faire des bénéfices qu'est devenu toute entreprise. Certains grands décideurs sans tirer peut-être toutes les ficelles, savent sans doute ce qu'ils font. Mais ils n'ont même pas besoin d'organiser cette logique : les sous-fifre s'en chargent à la petite semaine. Les poupées tirent leurs propres ficelles ou celles du type en dessous d'eux tout seuls.

BRAVO :zen:

Petite anecdote pour illustrer...
Dans une classe de primaire, un souffre-douleur se fait charrier et déprime. Tout le monde s'amuse sur son dos mais personne ne se sent ni coupable, ni responsable. Il n'y a chez aucun la volonté de faire le mal mais le mal est fait. L'action est consentie et non programmée.

Nous sommes dans un "système" et chacune de nos individualités est responsable (coupable ?) de la tendance qu'elle insuffle au mouvement d'ensemble.
Vu que l'ensemble c'est les autres, donc pas moi, alors il n'est pas question que je change quoi que ce soit à mon comportement puisque les autres ne le font pas.

Voyez-vous messieurs, les gens sont comme-çà ! Ah les gens ! Ils ne respectent rien, ne pensent qu'à eux, à leur petit confort. Ils se croient détenteurs de la vérité tous ces gens : les Jean-Pierre, Jean-Paul, Jean-Marc et j'en passe ! ;)
 
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