J'ai donné mon sang pendant longtemps. Reproduction familiale, conviction, convivialité de ces bus des centres de transfusion installés sur les campus, où l'on économisait pour une fois le ticket de RU ou le sandwich.
Il y a quelques années, un toubib sourcilleux m'a expliqué qu'une partie de mon vieux passé, d'un passé vieux de 20 ans, faisait de moi un porteur potentiel d'une maladie, l'hépatite C, dont on connait mal les temps d'incubation.
On en a discuté longtemps. Je lui ai parlé de son questionnaire, d'une hypocrisie totale. De tous les étudiants et étudiantes qui assuraient sans charres avoir utilisé des préservatifs dans la totalité de leurs relations sexuelles ces six derniers mois. De l'inhibition naturelle des éventuels porteurs de risques devant le questionnaire. De la batterie de tests qu'ils pratiquaient sur les échantillons prélevés.
Il m'a parlé de son intérêt pour les hépatites, du programme de recherche auquel il collaborait, de toutes ces choses qui semblait le passionner sincèrement.
Il a refusé mon don.
Il ne m'a pas proposé de participer en tant que cobaye à son programme de recherche.
:rolleyes: