A la faveur de la remontée d'une évocation de Dick, il me prend l'envie de pousser ce fil à la surface.
Dick.
Phillip K.
Auteur schizophrène et prolifique.
Derrière
Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, étincelle scénarisée,
Les clans de la lune alphane,
Le maitre du Haut Chateau, La transmigration de Timothy Archer, Substance Mort, Le Dieu venu du Centaure, Le Bal des Schizos, Les joueurs de Titan, La vérité avant -dernière, L'½il dans le ciel, Loterie Solaire, Coulez mes larmes, dit le policier, Le Guérisseur de cathédrales, Ubik, Dr Bloodmoney, Radio Libre Albemuth, La brèche dans l'espace, Siva, Les Machines à illusion, Les marteaux de Vulcain, Simulacres, Les chaînes de l'avenir, Le temps désarticulé, L'homme dont les dents étaient toutes semblables,
Dies Irae, bien sûr, et toutes les nouvelles, recueillies chez Denoël, et aussi
La Bulle Cassée, et l'immense
Un auteur éminent. Et la légendaire conférence de Metz,
Je suis vivant et vous êtes morts. Tout ça, éclairée et enrichie de l'énorme biographie d'Emmanuel Carrère d'Encausse (
Je suis vivant et vous êtes morts), et de
Si ce monde vous déplait - et autres écrits, l'anthologie de Michel Valensi, tout ça forme une ½uvre incroyable.
Un dédale de profondeurs reptiliennes, de folie ordinaire, de questionnements aigus. Critique acerbe de l'humanité, analyste de sa propre folie, Dick, enfermé dans sa bulle maniaco-dépressive, interroge son univers. Pouvoir et amour. Temps et vérité. Drogues et nature. Espace et religion. Rythmée par ses expériences psychédéliques, ses névroses, ses obsessions, ses déprimes, ses amitiés, l'½uvre de Dick emmène le lecteur aux frontières de sa folie. Avec une langue dotée d'une puissance imaginative rare. C'est une ½uvre hallucinée, inquiète, compulsive, parfois décevante. Répétitive, inégale donc, mais aussi sertie de joyaux. Extrêmement érudite et jamais pédante. Politisée, plus que poétique. C'est ce que j'ai le plus lu dans ma vie. L'½uvre à qui je dois le plus de choses.
Après?
Après, l'encyclopédique et féerique Tolkien, les champions universels de Michael Moorcock, les mondes terrifiants de Dan Simmons, les philosophies acides de James Ballard, les visions post-punk de William Gibson, les dynasties de Zelazny, et tellement d'autres... Tellement de grands artistes de ce
genre mineur...
Ah! Pour niconemo, la mienne préférée