Consumo ergo sum

?

  • PRO

    Votes: 15 48,4%
  • ANTI

    Votes: 16 51,6%

  • Total voters
    31
Statut
Ce sujet est fermé.
Moi j'avais plus compris ça comme la question de la place de tout un chacun dans la société. Société de consommation en l'occurrence pour nous. Et "système" de façon généralisante. Moins d'un point de vue "ma place dans l'humanité"... Mais ton avis se défend et est louable je trouve. Même si il me semble que l'on peut difficilement penser autrement. Un peu consensuel quoi ;)
 
[MGZ] BackCat a dit:
Même si il me semble que l'on peut difficilement penser autrement. Un peu consensuel quoi ;)

Oh non, je ne suis pas sûr de ça, il y en a qui croient en l'effet papillon, qui voudraient changer le monde, etc...
Il y a des militants, des gens qui sont prêts à se sacrifier pour le bien-être de "la masse".

Pas moi.
Faire un sacrifice pour un proche, pas de souci, les autres se démerdent, comme moi.
En cela, je ne pense pas que mon idée soit si consensuelle que ça.

Et pour ce qui est du sujet, on peut après tout appliquer la même logique qu'on parle de sa place au sein de l'humanité ou du système, je pense... Sachant que les deux sont assez inséparables.

Non?
 
Pas faux. Pas faux du tout. Je ne voyais pas ça sous cet angle. L'altruisme est effectivement distillé avec de plus en plus de parcimonie. Malgré tout il reste des gens qui se battent sur tous les fronts. On a tendance à les qualifier d'utopistes de nos jours, non ? C'est clair que si on élargit la réflexion à l'humanité, on rejoint les concepts de "grandes causes" sur lesquels on pourrait disserter longuement et sûrement de façon plus passionnée. Le "système" est parfois fort distinct des considérations humanitaires. Economiquement, socialement ou politiquement parlant d'ailleurs.
 
[MGZ] BackCat a dit:
Malgré tout il reste des gens qui se battent sur tous les fronts. On a tendance à les qualifier d'utopistes de nos jours, non ?

Ca, c'est quand on est poli.
Il y a pas mal d'autres appellations pour les militants de tout poil.
Pour ma part je respecte, j'admire même, ceux qui se démènent pour "les autres" au sens large.
Mais je m'en sens moi-même incapable, et je préfère le "service de proximité", si je puis dire, plus efficace à mon sens.
Peut être aussi parce que je préfère pouvoir voir le résultat de mes actes, parce que je suis trop terre à terre, ou trop impatient, ou parce que j'ai la vue basse, je ne sais pas...

Mais il est fort possible que l'on s'égare...
 
..si on considère la multitude (les milliards de gens différents) comme une entité unique, les évènements partout à chaque instant (météo, crimes, naissance..tous les faits) comme une seule donnée, tout cela inscrit dans un système global surdimensionné, si on fait une sorte de zoom arrière (genre google earth :D (effet de la conso sûrement), de son nombril vers l'infini, alors il ne se pose plus la question du quoi suis je, ou va je, etc etc .....
la distance entre le sain questionnement et la curiosité malsaine est aussi mince que l'égo !
 
Lila a dit:
..si on considère la multitude (les milliards de gens différents) comme une entité unique, les évènements partout à chaque instant (météo, crimes, naissance..tous les faits) comme une seule donnée, tout cela inscrit dans un système global surdimensionné, si on fait une sorte de zoom arrière (genre google earth :D (effet de la conso sûrement), de son nombril vers l'infini, alors il ne se pose plus la question du quoi suis je, ou va je, etc etc .....
la distance entre le sain questionnement et la curiosité malsaine est aussi mince que l'égo !

Ca, c'est un raisonnement marketing: le plus petit dénominateur commun.

Qu'est qui va faire qu'une masse achète un produit?

En se plaçant à cette distance, on dimensionne le marché et ses dérivés. le monde a besoin de pc mais cette frange veut des mac. Tu parles de segmentation et ce n'est pas faux non plus. Quand carouf envoie 5 millions de catalogue, ils ne prétendent pas que 5 millions de personnes vont en acheter l'ensemble, juste que chacun va trouver dans ce catalogue quelque chose qui le fera venir dans son magasin plutot que dans un autre. Ainsi, ce quelqu'un aura tendance à faire l'ensemble de ses courses sur place et non pas chez le concurrent.

C'est un peu ce que dénonçait Lepure.... tu te retrouves dans des rayons où apparemment tu n'avais rien à faire mais puisque tu y es, tu fais l'ensemble de tes achats... D'où cette envie de porter un masque (symbolisé par le casque iPod) pour s'isoler de cette masse dont tu n'as rien à faire. Le purefilsdelasagesse: ai je bien compris tes propos?
 
..>ZRX tu es sûr que je parlais Marketing.....

moi je me disais que c'était plus un propos ssur l'humilité ...mais bon....
:(
 
Lila a dit:
..>ZRX tu es sûr que je parlais Marketing.....

moi je me disais que c'était plus un propos ssur l'humilité ...mais bon....
:(

sur la fin je suis d'accord.

J'ai dit ça parceque le fait de prendre un recul maximum est une règle en marketing. Quand une société invente un concept, avant de le lancer industriellement, elle dimensionne le marché de la même façon que tu l'as évoqué.

Pour s'assurer que le produit pourra être rentable, elle étudie les attentes du plus grand nombre et segmente ensuite pour proposer aux individus.

Je n'ai absolument pas voulu te blesser n'y détourner tes propos.:rose:
 
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Réactions: katelijn
ZRXolivier a dit:
A un moment, je voulais ouvrir un fil pour discuter de pourquoi un mac et pas autre chose. Plus quel est l'environnement choisi des participants. (question nébuleuse, non ?)

En fait je vais en parler ici.

Sans faire d'individualisme, pourquoi avons nous tous ce besoin de nous différencier les uns par rapport aux autres? et ce sans rechercher une "perfection" juste une différence. Personnellement, j'assume pleinement mon gout à être "différent", quite à passer pour un imbécile auprès de certain(s)- (es).

Le choix du mac a été en partie un choix délibéré de ne pas suivre un groupe dans lequel je ne me reconnais pas. Ma voiture, c'est pareil, beaucoup rigole et d'autre trouvent le choix sympa. Ma moto: pareil, je l'ai choisi parcequ'elle n'est pas à la mode.

J'assume parfaitement mes névroses et autres TOC ou tic. Je n'oblige pas les autres à faire ou penser d'une manière, je suis même heureux pour quelqu'un, quelqu'il soit, quand il réalise ce qui lui fait plaisir. En 1 mot: Liberté.

Si j'ai choisi un Mac, c'est parce que c'est la seule machine que j'arrive a maîtriser un peu.:cool:
Ça ne me donne pas le sentiment d'appartenir à un groupe ou d'avoir envie d'en suivre un.Mon individualisme, une certaine misanthropie, je l'assume aussi. Il me reste suffisamment d'altruisme pour intervenir là ou je le considére necessaire. C'est le fruit de la solitude.;)
 
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Réactions: ZRXolivier
Ma place dans la société ?
La même que tout le monde : un consomateur lambda.
Quels que soient mes goûts, mes aspirations, mes envies, mon degré de rebellion, d'écoeurement face au règne du fric, je fais partie d'un segment de marché, d'une niche, d'un groupe, bref, d'une masse.
Comme 99.99% de mes concitoyens : pas une idée, une action, rien qui soit totalement original, totalement nouveau, qui me sorte de la masse.

A moins de tout produire moi même à partir de rien, j'aurais constament des besoins de consomation, donc de rapport marchand aux choses.
Et le rapport marchand, par la notion de valeur, surinvestit l'importance de l'objet, de la possession.

Le vieux rêve de l'élevage des chèvres en autarcie au fin fond du Larzac a vécu. Ceux qui s'y adonnent encore se coupent de toute possibilité de changer les choses par leur non-accès aux moyens de communication de masse puisqu'ils sont eux aussi des objets de consomation.

Quant à changer les choses de l'intérieur comme le dit BC : oui et non. Oui pour le détail. Non pour le fond (enfin, je crois). Par manque de recul, parce qu'il est d'autant plus difficile d'immaginer autre chose quand on est plongé jusqu"au cou dans ce qui est.

La quadrature du cercle.

Perso, bon couillon lambda, je n'ai pas de solution.
Faute de mieux, le "service de proximité" dont parle bobby... Des essais de petites choses de l'intérieur.
Et puis la rage et la frustration d'en faire si peu.
 
Lila a dit:
..>ZRX tu es sûr que je parlais Marketing.....

moi je me disais que c'était plus un propos ssur l'humilité ...mais bon....
:(

On est loin du film "Un monde meilleur"... Savoir si c'est ce qui perdra l'humanité... Excellente question. ;)
 
...rien ne perdra l'humanité ....ni l'argent, ni les guerres, ni les épidémies....

mais rien ne garantit que l'humanité sera ce qu'on veut qu'elle soit....
 
La société de consomation pousse à l'individualisme.
Pour simplifier un peu, autrefois, l'homme se définissait par rapport aux groupes auxquels il appartenait, aujourd'hui par ce qu'il possède (son statut social).

L'individualisme pousse à la singularité et la société, à travers ses médias, rabâche qu'il est facile et presque nécessaire d'être différent, singulier, sous entendu mieux, donc adulé, au moins connu, distingué de la masse.
Aujourd'hui, qui ne passe pas à la télé n'est pas.
Et qui passe à la télé est forcément un archétype (fédérateur) en même temps qu'un être singulier (puisqu'il passe à la télé).

Et si, finalement, la finalité de la société de consomation n'était pas de nous formater à vouloir appartenir à l'immense masse de ceux qui, justement, ne veulent pas y appartenir (à la masse) ?
 
PonkHead a dit:
Et si, finalement, la finalité de la société de consomation n'était pas de nous formater à vouloir appartenir à l'immense masse de ceux qui, justement, ne veulent pas y appartenir (à la masse) ?

Heu...je ne crois pas... plus la masse suit et adhère au "système", plus c'est facile de lui fourguer ce qu'on veut au prix qu'on veut. Mais le paradoxe un brin pénible dans lequel nous sommes enfermés, est que "ceux-qui-ne-se-sentent-pas-à-l'aise-dans-la-société-de-consommation" constituent un groupe qui est automatiquement devenu une niche de marché. Niche vers laquelle on propose donc des produits, des biens, des médias, des voyages, etc typés "alternatifs" ou "rebelles". :rateau: :mouais: :hein:
Si tu refuses d'acheter des sonneries pour ton téléphone ou un étui en peau de zébu pour ton ipod ou des surgelés Carrefour (saligaud d'ennemi de la société !) tu finiras bien par acheter, au hasard je dis, un lecteur mp3 noname, un journal qui dit du mal de la société de consommation (et qui appartient à une holding qui appartient à... etc), des légumes bio, etc. Si tu veux aller marcher dans le désert parce que tu refuses les vacances standard de monsieur-tout-le-monde-consommateur ben hop tu sors ta CB et tu achètes le produit "randonnée dans le désert".

C'est ça qu'est chouette... :)

Je cherche la sortie depuis un moment mais la plupart des choses que je puisse désirer, des moments que je désire vivre, trouvent comme réponse en face un produit tout prêt à consommer (c'est caricatural évidemment hein).

:heu:
 
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Réactions: katelijn
quetzalk a dit:
Je cherche la sortie depuis un moment mais la plupart des choses que je puisse désirer, des moments que je désire vivre, trouvent comme réponse en face un produit tout prêt à consommer (c'est caricatural évidemment hein).

:heu:

La sortie est parfois vite trouvée ;) Par exemple, certains peuvent acheter un ipod ou autre et considérer cela comme une broutille, un cadeau à faire ou à se faire. Par contre, pour un autre (RMiste, chômeur) acheter quelque chose à 5 euros, 10 euros, c'est énorme. Suivant les revenus, les désirs ne sont pas les mêmes. Du coup, l'image de la société de consommation non plus. J'enfonce des portes ouvertes, et pourtant... Dans ce cas, la question est moins de trouver le produit à consommer que de consommer tout court ! ;) Ça remet les choses à leur place même si celui qui considère 5 euros comme le montant d'un pourboire peut vite se rendre compte un jour que ça peut être bien plus que ça. ;) Ça remet les choses à leur place mais je ne t'apprends rien ;)
 
PonkHead a dit:
A moins de tout produire moi même à partir de rien, j'aurais constament des besoins de consomation, donc de rapport marchand aux choses.
Et le rapport marchand, par la notion de valeur, surinvestit l'importance de l'objet, de la possession.
Pas nécessairement. Bien entendu, tout le monde a besoin d'acheter ce qui lui est nécessaire pour "survivre" : pour s'alimenter, se loger, s'habiller, se protéger du danger disait BackCat. Mais ce n'est pas pour autant qu'il faille "surinvestir l'importance de l'objet". Ce qui me désole c'est précisément qu'aujourd'hui, chez beaucoup de nos contemporains, la personne soit devenue au service de son désir de possession ou de consommation, alors qu'en vérité, par le plus simple des raisonnements, on se rend compte que c'est le produit qui devrait être au service de la personne.
Si je ne me trompe pas, il s'agit dans ces conditions d'une véritable instrumentalisation de l'homme au service du profit ; je trouve ça dangereux et indigne. Ne pas tomber dès lors dans le piège évoqué par quetzalk...

:)
 
Et si, finalement, la finalité de la société de consomation n'était pas de nous formater à vouloir appartenir à l'immense masse de ceux qui, justement, ne veulent pas y appartenir (à la masse) ?

C'est exactement ce que dit un livre récent nommé REVOLTE CONSOMMÉE - Le mythe de la contre-culture écrit par deux universitaires canadiens Health et Potter (traduit chez Naïve). Le constat est sans détour : le capitalisme s'est transformé sous l'effet de la contre-culture (années 60 début 70), et l'a parfaitement utilisée pour assurer sa survie et sa regénération. Tout ce qu'a prôné cette contre-culture à savoir l'hédonisme, l'affirmation de soi, la volonté de singularité.... est devenu précisément le carburant de cette société de consommation post-industrielle qui est la nôtre. Ce ne sont pas les conformistes qui la font désormais avancer mais les non-conformistes. Fait révélateur, les slogans publicitaires ont littéralement repris les mots d'ordre de l'époque :
Deviens ce que tu es : provenant du situationniste belge Raoul Vaneigem est utilisé par une marque de fringues au petit crocodile vert, Soyez le créateur de votre vie proféré par Guy Debord a été utilisé par un soda mondialement connu ou encore le Just do it de la marque de sport américaine est à l'origine un mot d'ordre punk qui appelait à utiliser un instrument de musique même si on n'avait pas appris en jouer. A observer aussi dernièrement la récupération des graphismes affichistes de Mai 68 par une marque de la grande distribution. Et même - faisons-nous mal - l'image d'Apple n'est-elle justement pas basée sur la différence, la singularisation ?

Le "système" est donc drôlement bien verrouillé. Puissant même. Il faut le reconnaître honnêtement. Vouloir s'en distinguer, c'est en fait le cautionner, et, comme le dit Quetzalk, on finit toujours par être la cible d'un "marchand de singularité" qui vous vend son truc. La pensée a du pain sur la planche pour essayer de trouver une issue....
 
Maintenant, je sais que c'est de l'intérieur qu'on la combat le mieux.

Je ne voudrais pas faire de contresens sur les propos du Félin du Nord (vu qu'il y a déjà un Furet... ;) ) mais il me semble que çà ressemble à la stratégie prônée par les trotskystes au lendemain de 68: l'entrisme. Rentrer à l'intérieur des institutions et entreprises pour les faire imploser. Cette idée s'est traduite par un mouvement dit des "apprentis" - si j'ai bonne mémoire - où des diplômés de l'université ont abandonné des cursus tout tracés pour se faire embaucher comme ouvriers. Geste héroïque, mais le résultat, et ben... rien.
 
jul29 a dit:
Le "système" est donc drôlement bien verrouillé. Puissant même. Il faut le reconnaître honnêtement. Vouloir s'en distinguer, c'est en fait le cautionner
Cautionner implique l'idée d'approbation.
On peut vouloir s'en distinguer et même le combattre en dénonçant toutes ses turpitudes, sans pour autant l'approuver !!!
 
Philippe a dit:
Cautionner implique l'idée d'approbation.
On peut vouloir s'en distinguer et même le combattre en dénonçant toutes ses turpitudes, sans pour autant l'approuver !!!

Tu as sans doute raison Philippe et j'ai été trop court. Mais je veux dire que pour l'instant j'ai plutôt l'impression d'un cercle vicieux et même s'il ne s'agit pas d'approbation consciente, on peut dire qu'il peut aussi y avoir approbation "insconsciente". Et puis pour l'instant ce qui le combat ce système, ne le détruit pas et donc le rend encore plus fort, pour paraphraser Friedrich Nietzsche. Ainsi quand j'entends encore récemment un leader de la célèbre centrale syndicale française réclamer des hausses du pouvoir d'achat pour que les "francais consomment plus pour créer plus d'emplois", selon la "vieille recette" keynésienne, çà m'inspire ce genre de réflexion. :mouais:
 
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