Ecoute, c'est la mer qui roule

camisol

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27 Novembre 2002
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l'ombilic des limbes
Ecouter King of Woolworths.
Rallumer une cigarette. Se séparer de celle qu'on aime, que l'on fait souffrir. Qui nous fait souffrir. Se dire que c'est la dernière fois. Qu'on ne reviendra pas. Qu'on est devenus si différents.
Regarder en arrière, cette moitié de vie passée. Mêler bonheurs et douleurs. Tout ce fatras, oublié, revécu, transformé tant de fois par la machine à créer des souvenirs.
Se demander si on retomberait amoureux d'elle, si on la rencontrait sans la connaître. L'entendre poser la même question. Ne pas avoir de réponse.
Se poser cette première question : par où commencer? Savoir que l'on a déja commencé, que le deuil est là depuis longtemps. Qu'il s'est construit dans l'incapacité de reconstruire, justement. De décalages, en petits détours, voir que l'on a pris d'autres chemins, avant.
Etre conscient d'être seul, et d'aimer cette solitude. Sa douceur, sa légereté, sa liberté.
Avoir repris l'enthousiasme de séduire. Assumer une liberté sexuelle consciente, permanente, s'en créer une nouvelle vie, un autre soi. Jouir de parteniares de jeu lucides, pour le plaisir du plaisir.
S'épuiser en s'épanouissant. Repousser d'autres limites, entreprendre d'autres quêtes, y puiser l'energie d'effondrer d'auteres barrières. Vivre plusieurs vies en même temps. Pleinement. Jusqu'à se dissocier.
Jusqu'à cette schizophénie consciente et maitrisée, ce calcul incessant.
Repousser encore la vraie question. De savoir si je sais encore qui je suis, au milieu de cette galaxie de moi éparpillés. De savoir qui détient encore l'unité de mon être. De réaliser pourquoi ces digues d'inhumanité sont déjà si hautes. Se poser la question de savoir de quoi je veux me protéger, de qui je veut me cacher.
Chercher cet album du Wall of Voodoo. Ne pas le trouver. Mettre P.J. Harvey, gaie. Chercher un smiley pas trop ridicule.
Regarder au loin. Ecouter la mer qui roule.
 
Que d'emotions,
Hier la finale de Roland Garros,
Aujourd'hui vos posts,
Complètement submergé
:cool: :up: :)
 
Oh, et juste pour le fun (et parce que ça me laisse rêveur aussi), il y avait « ça » en bas de la page :

discuss.jpg
 
DocEvil a dit:
Oh, et juste pour le fun (et parce que ça me laisse rêveur aussi), il y avait « ça » en bas de la page :

discuss.jpg

"A quoi ressemble votre bureau MacOSX", je ne vois que des rapports que je ne souhaite pas expliciter.

"Electro, electro, il y a quelqu'un au bout du jack", il y avait king of woolworths, je suppose.

"BurgerQuizz sur MacG", c'est certainement dû à la répétition du mot question.

"PopUp" est lié à smiley.

"Lancement de windows xp...", ça doit venir de "tout ce fatras"...

A quoi tient donc un algorythme de corrélation syntaxique en composantes principales....
Merci, Doc, de m'avoir donné une accroche pour répondre.
Et remercier ainsi ces petits coups de pouces de la journée.

Je n'ai pas le début de la queue de l'ombre du talent du grand Luigi, ne comptes pas sur mon Septentrion, mon lusitano-picard adoré.
Et puis, il faudrait me livrer tant.
Si j'arrive un jour à faire un Héliogabale correct, je serais déja au firmament.
Ou même une simple biographie de Carlo Zinelli.

zinelli7.jpg


arrivederci !

:love:
 
En lisant le texte de Camisol, hier, j'avais pensé à un texte de Jean-Michel Maulpoix. Pourquoi, je ne sais pas trop mais le lien, pour moi, y était. Alors je vous en mets le début :

Il voudrait écrire une sorte de lettre, avec de belles phrases aux mots choisis.

Il ne l'enverrait à personne, mais la relirait parfois à voix haute, comme si quelqu'un d'autre la lui avait adressée, quelqu'un qui prendrait soin de lui et dont il pourrait espérer la venu, un soir d'octobre, par exemple, tandis que les bruits s'assourdissent et que s'obscurcit le carreau ou la pluie colle des confetti de lumière.

On frapperait à la porte. On n'attendrait pas qu'il aille ouvrir, on entrerait sans se faire prier. On enlèverait son imperméable et l'on secouerait ses cheveux mouillés en disant que le temps est triste mais que la pluie est douce. On aurait des gouttes transparentes sur le front, curieusement accrochées sur les joues et les paupières. Il irait chercher une serviette dans le placard de la salle de bains. On le remercierai d'un sourire. Bientôt on se raconterait des choses sans importance, des souvenirs surtout, et l'on n'aurait pas le courage de se quitter


Pour la suite, voir dans le recueil "portraits d'un éphémère", le texte "parmi les mots du dictionnaire". :zen:
 
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Réactions: FANREM et molgow
Tu as raison, Luc. C'était un solliloque. J'ai écris cette lettre pour moi. Pour la lire. Donner une réalité à ces mots. Lire à haute voix. Laisser la porte ouverte, pour que ceux que je pourrais attendre entrent. Ecoutent. Et me parlent d'autre chose. Tu ne t'es pas trompé, non. Le temps est triste, mais la pluie est douce.
:zen:
 
Il est des jours, rares malheureusement, où je ressens une sorte "d'état de grâce" ... une plénitude assortie de la sensation que rien ne peut m'arriver, ni à moi, ni aux miens ... le sentiment d'être en parfaite adéquation avec moi-même, d'avoir atteint le subtil équilibre entre la réalité et mes désirs...
Cette sensation me surprend au réveil sans que rien ne l'annonce ... que le ciel soit bleu ou gris, qu'il fasse soleil ou qu'il pleuve ... aucune importance ! elle est là ... pour la journée ou pour quelques instants seulement...
Elle est rare et précieuse ... autant qu'il m'en souvienne, je dois l'avoir ressentie une petite dizaine de fois dans ma vie, sans que je puisse établir de liens entre les moments de sa survenance...
Rien à voir avec "la bonne humeur" qui vous surprend au saut du lit ... non ... c'est un sentiment beaucoup plus subtil et plus profond dont l'aura vous transcende et vous procure la sensation d'être indestructible et éternel...
Impossible de lui donner un nom à "cette chose" qui vous ouvre l'esprit et accélère les battements de votre coeur ... durant ces quelques instants, j'ai l'impression de pouvoir toucher mon âme, de caresser la quintessence de la vie, de flirter avec le sublime...
Quand elle s'estompe, me laissant le regard divaguant vers le lointain ... pas de tristesse, aucun regret de la voir s'éloigner, mais une sensation de paix, de calme et d'amour ... un "post-coïtum" spirituel en quelque sorte, mais à la puissance 10...
Je n'en ai jamais parlé à personne, comme si cette douce et impalpable sensation ne pouvait se partager ni se raconter, comme si je craignais qu'en l'habillant de mots, elle ne prenne peur et ne revienne jamais...
Souvent je pense au moment où je prendrai congé de la vie, laissant derrière moi d'éphémères grains de sable et quelques souvenirs en pagaille qui s'envoleront comme feuilles en automne ... je voudrais tant qu'à ce moment précis, "elle" soit là et m'accompagne vers la lumière...
:zen:
...encore merci pour ce joli texte, Camisol !
 
Nos bureaux vont déménager ... dans quelques temps, nous allons rejoindre le siège stratégique d'une des plus grosses sociétés américaine sur un campus high-tec hautement sécurisé...
J'y étais lundi après-midi pour une visite des lieux...
Tout y est : postes de garde, barrières électroniques, portiques de sécurité, badges hautement sophistiqués, caméras en pagaille, bureaux bunkerisés et j'en passe....
J'ai flâné dans ce monde qui m'est inconnu, limite hostile ...
J'ai rôdé parmi les "men in black", jeunes cadres lissés et imberbes, badges vissés sur la poitrine, l'oeil vif et alerte ... et regards interrogatifs quant à la présence parmi eux d'un chevelu barbu tout droit sorti d'une BD des années '60...
Oh ! rien de bien méchant ... que du sympathique de bon aloi ... du tapage d'épaules à tout va ...
J'en suis sorti vers 16 H ...
Pourquoi je vous raconte ceci ?
Simplement parce que je suis resté un bon quart d'heure sur le parking, un peu hagard, à regarder l'horizon ou quelques nuages jouaient à saute-moutons...
Et soudain, une rumeur a surgi du tréfond de mon âme ... présente et lancinante ... et j'ai souri en pensant : "Ecoute bien ... c'est la mer qui roule au loin ... laisse les vagues t'emporter..." .................. et c'était bon !!!
:zen:
 
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Réactions: FANREM et camisol
thebiglebowsky a dit:
Nos bureaux vont déménager ... dans quelques temps, nous allons rejoindre le siège stratégique d'une des plus grosses sociétés américaine sur un campus high-tec hautement sécurisé...
J'y étais lundi après-midi pour une visite des lieux...
Tout y est : postes de garde, barrières électroniques, portiques de sécurité, badges hautement sophistiqués, caméras en pagaille, bureaux bunkerisés et j'en passe....
J'ai flâné dans ce monde qui m'est inconnu, limite hostile ...
J'ai rôdé parmi les "men in black", jeunes cadres lissés et imberbes, badges vissés sur la poitrine, l'oeil vif et alerte ... et regards interrogatifs quant à la présence parmi eux d'un chevelu barbu tout droit sorti d'une BD des années '60...
Oh ! rien de bien méchant ... que du sympathique de bon aloi ... du tapage d'épaules à tout va ...
J'en suis sorti vers 16 H ...
Pourquoi je vous raconte ceci ?
Simplement parce que je suis resté un bon quart d'heure sur le parking, un peu hagard, à regarder l'horizon ou quelques nuages jouaient à saute-moutons...
Et soudain, une rumeur a surgi du tréfond de mon âme ... présente et lancinante ... et j'ai souri en pensant : "Ecoute bien ... c'est la mer qui roule au loin ... laisse les vagues t'emporter..." .................. et c'était bon !!!
:zen:
C'est eux (les men in black) qui rapportent les sous.

Heureusement pour nous il reste encore des gens ambitieux dans notre pauvre pays.
 
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Réactions: thebiglebowsky