Non loin de Biarritz, un mardi vers 15 h, c'est l'hiver.
Voilà, j'étais enfin arrivée, je garais ma voiture ... il n'y avait personne sur le parking : la plage en plein hiver, ce que j'aimais ça !
Une fois garée, je descendis, et sentis enfin la vent froid contre mon visage, Je fermais un peu plus mon long manteau noir, mis mes mains dans les poches ; et pensais qu'il faudrait enfin, que j'en refasse la couture.
Une petite butte de sable à monter, et je le verrais enfin : l'océan.
J'en avais grand besoin, toutes ces histoires judiciaires de la semaine passée m'avaient anéantie.
Je me sentais trahie.
Humiliée.
Blessée.
Il avait ...
Plus que quelques pas ... l'odeur enivrante de l'océan me fît tout oublier ... le vent assourdissait ma douleur, je me sentais bien, apaisée.
Je m'asseyais sur le sable froid, et regardais le va et vient de l'océan ... je restais comme cela un long moment, immobile dans le froid.
Un peu plus loin un couple marchait, main dans la main, ils avaient l'air jeunes, mais peut-être étaient-ils vieux, je ne le voyais pas, et je m'en fichais, ils étaient beaux.
C'est alors, que d'amères et douces images envahirent mon esprit.
J'essayais de les chasser, en attrapant la pomme que j'avais glissée dans mon sac, une Granny Smith ... j'y croquais à pleine dent ... l'acidité de cette chair ferme me fît frissonner, je la mangeais tout de même, tout en rêvant de cette belle pomme, passée au four, avec un morceau de fromage de chèvre dessus, un filet d'huile d'olive, de la ciboulette... j'en salivais.
J'avais froid.
Ma solitude était là, face à moi.
Il n'était plus là, parti "sans laisser d'adresse".
Et me voilà, fille sans histoire, mise en examen pour des choses que je n'avaient pas faites, mais IL avait tout arrangé, chaque jour, il accumulait des preuves contre moi, chaque jour il refermait l'étau.
Il disait m'aimer, je l'ai crû, quelle sotte.
Je regardais les vagues qui se rapprochaient de moi... le temps passe vite loin de tout ... la longue courbe sinueuse de la vague venait lécher le sable, je me sentais sable : inondée, un peu plus happée par le flou... impuissante ...
Le soleil se couchait, j'avais froid ... il était temps de rentrer.
Demain je verrais Tony, j'aimais bien passer du temps avec lui ... mais bientôt mon tatouage sera terminé.
Il faut que je pense à acheter du fromage, j'ai faim.
Euh...on avait jusqu'à Lundi prochain ??
...ben euh ...