et avec la tête ?

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J'approche de la fin
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[COLOR=OO78ab]marée montante[/COLOR]

Le matin, très tôt, le froid me réveille, me privant des délices langoureuses d'un rêve impromptu. Ce n'est que partie remise au lendemain. Ma paresse me retourne dans un dernier effort, vain, d'endormissement. Un pied, je ne sais pas encore lequel, se glisse hors de draps et vient électriser mes nerfs au contact du carrelage. Je songe au nuage de crème s'abandonnant dans le mug de café et je souris.
Mes idées s’éclaircissent à la vitesse du ciel pâlissant. Enfin levé je fais jouer quelque automatisme propre à l'homme, en ce qui me concerne, et courbe ma trajectoire pour ne pas piétiner les vêtements épars sur le sol. Je cueille au passage une pomme dans un panier bleu. Une granny smith si j'en crois le petit autocollant rieur ornant le fruit. En m'approchant de la porte fenêtre je crains un instant qu'il pleuve. Les vitres sont perlées d'eau et déforment la réalité de mon matin. Plus près, je constate mon erreur : le gouttes sont à l'intérieur, formées par condensation. Je détourne mon regard pour parcourir la pièce, unique, le temps de me dire qu'elle est le parfait écrin pour nous deux... moi et ma solitude... pincement au corps.
Dans la cour je perçois la fumée bleue, étouffée par la nuit passée, de mes anciens draps. Je les ai brûlés avant de me coucher, sans mise en examen ni procès. Leur odeur et leur contact, souvenirs de nuits sans fin ni fonds, me torturait. Amère, la brise souffle vers moi les volutes agonisantes de ces nuits. Mes yeux s'en irritent. Ma faim, providentielle, me détourne un instant de ces préoccupations lacrymales mais je sens le flot salé remonter les canaux. Je pense être en colère... mais contre qui ?


Mon café est froid et les croissants brûlés. Un paquet ruineux de cigarettes vient de finir dans mes poumons. Mon regard s’est laissé aller sur le verre brisé et la photo déchirée. Le flot en devenait trop puissant, trop rapide : comme un cheval au galop ou une marée montante. Je suis en retard ; mes yeux sont maintenant rouges et secs ; mon cœur est mouillé.

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Ben tout comme vous...
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ça a du bon les délais !
 
J'espère que ce n'est pas trop tard, mais comme je te l'avais dis Roberto, je ne pensais pas pouvoir sortir quelques chose...

Bon ben voilà...y'a ....un peu du vrai
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Moi je n’aime pas la Granny Smith. Arrivée de je ne sais où avec quelques-unes de ses congénères, avatars génétiques pour un monde parfait à la Disney, elles affichent outrageusement leur perfection apparente, mais avec un goût standardisé, médiocre, sans saveur, hormis l’overdose de sucre qu’elles contiennent. Et le pire c’est quand un de ces bijoux de la manipulation agronomique t’est servi meurtri. Elles font pitié comme ces bimbos sur gonflées sur le retour d’âge, quand le silicone commence à fuir par toutes les coutures.

Non ce que je préfère c’est la Reinette, Grise ou Canada. Ça c’est de la pomme. C’est vrai que son aspect ne rassure pas le consommateur abruti et grégaire, et à cet instant de mes pensées, j’aurais donné beaucoup pour mordre dans un de ces fruits merveilleux.

Déjà plus de deux jours à manger du riz moisi, accompagné bien souvent d’un de ces légumes exotiques, qui font le bonheur des épiceries fines occidentales à Noël, mais là dans un état de pourrissement tel, qu’un cynocéphale à la diète n’en n’aurait pas voulu.

L’entrée brutale de l’ersatz de nervi de service me tira brusquement de mes fantasmes gastronomiques. L’ouverture de la porte de la cellule créa un faible courant d’air qui brassa suffisamment le remugle de ménagerie qui stagnait dans ce cul de basse-fosse, où nous nous entassions à plus d’une vingtaine, pour te faire réaliser dans quelle puanteur, mélange de sueur, d’excréments, d’urine, nous marinions tous. J’avais vraiment dans ces instants le sentiment d’être mis, alors, sous oxygène.

Vautré sur des bas flancs miteux, ramassé ou allongé à même le sol sur des nattes crasseuses, chacun fit plus ou moins l’effort de lever la tête discrètement pour respirer une bouffée d’air pure, tout en veillant à ne porter aucune attention au garde-chiourme, à la carrure d’adolescent mais à la mine de pervers, qui se tenait dans l’embrasure de la porte. Intuitivement, dans les yeux des autres co-détenus, je devinais, qu’un jour ou l’autre, quelque part dans la ville, quand il ne serait plus abrité par l’immunité du lieu, on le retrouverait, au mieux, avec deux baguettes de bambou enfoncées dans les narines jusqu’à la cervelle.

Une fois que ses yeux se furent habitués à l’obscurité, son regard se porta d’abord sur un groupe de quatre ou cinq prisonniers, accroupis dans un coin. Sous le faible rayon de lumière diffusé par l’unique et étroite ouverture du lieu, inaccessible mais néanmoins soigneusement nantie de barreaux, ils faisaient une partie, il me semble, de Mah-jong, avec un jeu artisanal et rudimentaire, dont le dharma était sans aucun doute d’accompagner pour toujours les locataires du lieu, pendant des générations.

Avec une espèce de félinité les têtes rentrèrent dans les épaules, les dos s’arrondirent donnant véritablement l’impression qu’à cette minute, les joueurs engageaient une phase stratégique de la partie et que la concentration était de mise. Maîtrise asiatique, et le maton le savait, du groupe émanait un concentré de haine contenue qui aurait été capable de lui arracher le foie à distance.

Puis il porta un regard dédaigneux et carnassier sur un travesti-transexuel, je ne savais pas trop, isolé dans un coin de la cellule, non loin de la porte et du demi fût d’essence qui nous servait de gogues. Un malaisien, dans un anglais quasi impeccable, quelques heures après mon arrivée m’avait expliqué que le malheureux « …était très malade, il ne fallait mieux pas le toucher, même pour jouer… ». Je compris, alors mieux, sa mise à l’écart, malgré la racaille qui devait être sur sa faim, mais peut-être suffisamment pas suicidaire pour en abuser.

Enfin, je le pressentais, il me fit signe. Je sortis sans un regard sur mes compagnons d’infortune. Je sentis un frémissement dans mon dos. Je devinai que tous m’enviaient.

Malgré le manque de sommeil de ces trois nuits, j’avais des ailes, seule la lumière m’aveugla et me ralentit en me déséquilibrant quelques instants. Je devançais quasiment le matuche, mais il ne pouvait plus rien me dire.

C’est en entrant dans le bureau du chef, de je ne sais pas quoi d’ailleurs et je m’en fichais, où m’attendaient un fondé de pouvoir du consulat de France et surtout le Second du grumier, que je m’effondrai en larmes. Je puais et j’étais sale, mais j’étais libre. Je ne comprenais rien de ce qui se racontait. J’avais eu la trouille de ma vie. Dans ce qui était pour moi une espèce de sabir, mélange d’anglais et de français, le galonné à la mode bananière s’excusait pour cette grossière erreur, cette mise en examen intempestive qui n’était qu’un involontaire concours de circonstance. Le représentant du consulat, en le toisant, rectifia et lui dit que chez nous, en occident, on appelait cela un abus de pouvoir.

Le second m’expliqua que nous partirions le lendemain soir avec la marée montante, mais qu’en attendant je devais subir un examen à l’hôpital, et que je pourrais ainsi récupérer.

Il me faudrait attendre encore un peu pour voir la courbe de l’horizon.



Message modifié par foguenne à la demande de son auteur.
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Je suis emmerdé avec le titre de ce thread !!!!

A chaque fois j'ai l'impression que c'est un truc pour moi, et puis non.....................
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Roberto Vendez a dit:
Pour moi ça part en vrille, là.
Planning en vrac, urgences dont je me passerais bien : bousculé ce matin, pas là à midi, absent cet après-m' : aussi je dois donner du rab, rendez-vous demain midi pour les résultats.
Je veux pouvoir lire tout tranquillement.
Désolé.

Si y a des bonnes volontés qui veulent en profiter :
• Le cinquième mot collectif : "Apanage"
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Prends ton temps… au nom, j’en suis sûr, de tous les participants je t’accorde volontier ce délai.
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et ceux-ce qui n’ont rien fait… ben dépéchez-vous
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Roberto Vendez a dit:
Pour moi ça part en vrille, là.
Planning en vrac, urgences dont je me passerais bien : bousculé ce matin, pas là à midi, absent cet après-m' : aussi je dois donner du rab, rendez-vous demain midi pour les résultats.
Je veux pouvoir lire tout tranquillement.
Désolé.

Bebert, arrête de squatter l'avatar de Roberto
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PS. T'affole pas Roberto, on n'est pas à 1 jour près, on fait pas dans le fastflood
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