Le thread post-mortem [v.2]

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je suis triste car je l'aimais beaucoup.
de vraies chansons populaires au sens noble qui passaient dans les 70s sur le transistor comme on disait à l'époque quand j'étais encore tout minot.
et puis son parcours : le succès fulgurant, la folie des grandeurs puis la dépression, la prise de recul, la spiritualité.
il avait acquis une forme de sagesse au final.

pour lui rendre hommage je m'en vais réécouter quelques tubes de lui que je préfère : le chasseur, le divorcé (que ce con de zemour a déclaré responsable d'une soi disante décadence des valeurs de la famille :bored: ), chez laurette, marianne, pour un flirt, quand j'étais chanteur etc.

salut michel, paix à ton ame et condoléances à tes proches, et grace à tes chansons tu es toujours avec nous :merci:
 
Si, en tant que compositeur, il a été un bon sujet de polémiques et d'agitation :D , comme chef d'orchestre, il reste (à mes oreilles) le plus grand que j'aie eu la chance de voir/écouter diriger, que ce soit pour ses compositions ou pour celles des autres (Mahler, Webern, Bartók, Berg notamment).
J'ai notamment le souvenir d'un Adagio de la Xe de Mahler avec un orchestre de jeunes musiciens à la Cité de la Musique : j'en ai encore des frissons (réellement).
J'espère que l'on (Arte ?) rediffusera les émissions dans lesquelles il présentait des oeuvres du XXe (le concerto pour violon d'Alban Berg, par exemple) : pédagogiques et captivantes.
 
Comme Mahler, Bernstein, Sinopoli, Boulez était un chef et un compositeur. Il avait une vision des œuvres qu'il interprétait (qu'on soit d'accord ou pas avec elle). Beaucoup de chefs sont aujourd'hui trop collés à la partition, la lisent beaucoup mais l'écoutent peu. Résultat, ils récitent au lieu de raconter.

Boulez se trimbale une réputation de sectaire — les anecdotes commencent à sortir dès les premiers "hommages" — mais il suffit d'écouter ses différents enregistrements du Sacre pour voir qu'il n'a jamais hésité à se remettre en cause. Et il faut aussi balayer cette légende d'un Boulez anti-romantique : il dirigeait fréquemment la musique du XIXe siècle, du fait même de ses fonctions de directeur musical à Cleveland ou New-York. Mon regret : qu'il n'ait pas abordé Sibelius. Il le reconnaissait lui-même. Trop tard.

Un truc que j'adorais : son côté papi-flingueur. Il comparait la musique techno à de la musique de nazis (une-deux une-deux) et puis sa détestation de Chostakovitch "troisième pression à froid de Gustav Mahler". :smuggrin:

J'ai plus de mal avec le compositeur. Il faut dire que je n'y suis pas retourné depuis de très longues années et qu'il a beaucoup évolué, moi aussi. Il est possible qu'on se rencontre un jour. Peut-être faudra-t-il quelqu'un d'autre que Boulez pour diriger du Boulez ?

En tout cas, un soir d'été 1984, avec son complice Chéreau, il a fait plus pour mon éducation musicale que tous les profs de musique que je m'étais tapé au collège (de sinistres cons soi-dit en passant). Incidemment, je suis devenu wagnérien, une sorte de dommage collatéral.
 
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Un truc que j'adorais : son côté papi-flingueur. Il comparait la musique techno à de la musique de nazis (une-deux une-deux) et puis sa détestation de Chostakovitch "troisième pression à froid de Gustav Mahler". :smuggrin:
:) Il demeure un de mes compositeurs préférés, pour sa musique de chambre en général et ses quatuors à cordes en particulier [question symphonie, ça dépend beaucoup : j'ai un faible pour la Xe malgré tout].
Moonwalker a dit:
J'ai plus de mal avec le compositeur. Il faut dire que je n'y suis pas retourné depuis de très longues années et qu'il a beaucoup évolué, moi aussi. Il est possible qu'on se rencontre un jour. Peut-être faudra-t-il quelqu'un d'autre que Boulez pour diriger du Boulez ?
Je ne suis pas un très grand amateur de Barenboïm pour la musique romantique mais les deux fois où je l'ai vu diriger des pièces de Boulez, il m'a ébloui : il réussit à rendre cette musique intelligible (enfin, pas loin :D)
Moonwalker a dit:
En tout cas, un soir d'été 1984, avec son complice Chéreau, il a fait plus pour mon éducation musicale que tous les profs de musique que je m'étais tapé au collège (de sinistres cons soi-dit en passant). Incidemment, je suis devenu wagnérien, une sorte de dommage collatéral.
Là, il semble que je sois immunisé contre cette terrible affection. :merci:
 
:) Il demeure un de mes compositeurs préférés, pour sa musique de chambre en général et ses quatuors à cordes en particulier [question symphonie, ça dépend beaucoup : j'ai un faible pour la Xe malgré tout].
Je préfère Prokofiev mais j'aime bien quelques trucs de Chosta, dont la 10e et la 6e. À un moment j'ai l'impression qu'il tourne en rond.

Je ne suis pas un très grand amateur de Barenboïm pour la musique romantique mais les deux fois où je l'ai vu diriger des pièces de Boulez, il m'a ébloui : il réussit à rendre cette musique intelligible (enfin, pas loin :D)

Je trouve son Wagner trop lent et surtout trop lourd. N'est pas Knappertsbusch qui veut. Mais j'aime bien le monsieur. Je note.

Là, il semble que je sois immunisé contre cette terrible affection. :merci:

C'est une maladie incurable. Une addiction. Comme l'alcoolisme, on le reste à vie.

Je me suis soigné en lisant Nietzsche (Le Cas Wagner est une lecture salutaire) mais je déconseille sa propre thérapie : Carmen à haute dose. :dead:

Mieux vaut insister sur le répertoire romantique symphonique et étendre à la musique de chambre. Très bonne thérapie anti-wagnerienne la musique de chambre. Avec Bruckner comme méthadone on peut sevrer un wagnérien en deux ou trois ans.
 
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