Le principe général assurant la validité d'une molécule au moyen d'une comparaison avec un groupe de patients sous placebo fonctionne très bien pour l'aspirine ou toute autre molécule sans réel danger. Mais sur des cas comme le Covid-19, cela revient à jouer « à la roulette russe » avec la vie de patients qui espèrent s'en sortir.
Nous sommes tous des cobayes pour les praticiens, ok, mais tester l'efficacité de la méthode Raoult par le biais d'un test en double aveugle cela me hérisse le poil. Les années sida, loin d'être résorbées, ont fait reculer le pouvoir du praticien et augmenter celui du patient. Là, on retombe dans un travers idéologique redonnant tout pouvoir aux chaires. Les séropos ont obtenus gain de cause un temps. Ils voient dans ces comportements autoritaires un retour en arrière. (la notice papier listant des effets indésirables liés à une molécule contrecarrant la propagation du vih, dans le corps du patient, pèse pour beaucoup dans le poids d'une boîte de 28 comprimés)
L'époque et le contexte ont changé certes mais si nous ne donnons pas de chance aux méthodes non-dominantes ou non-collégiales, nous n'avancerons pas. Pour trouver encore faut-il chercher – paraphrase d'un célèbre dramaturge grec.
Je me contre-fiche de Godwin. Une connerie pissée sur internet que tout le monde reprend. C'est de l'Histoire et je ne vois pas pourquoi je m'interdirai de l'évoquer. L'humanité y a démontré ce qu'elle pouvait faire de plus abjecte. Pour moi, c'est un marqueur, une référence.
Ce que faisait le docteur major Eduar Wirths était la négation même de son titre de docteur et de sa qualité de médecin. Il en est arrivé là par carriérisme social. T'as la même chose avec Garetta. Sauf que Wirths était un excellent médecin (même les détenus en ont témoigné) et qu'il s'est pendu en 1945. Garetta a attaqué son ancien employeur pour licenciement abusif et a continué à hanter les conseils d'administration.
L'un des deux intervenants sur le plateau de LCI qui ont déblatéré sur l'Afrique et les Africains cobayes est rien de moins que le chef de service de médecine intensive et réanimation à l’hôpital Cochin !!!!! Mais bordel ! Quand un médecin sort un truc pareil, il a quoi dans la tête ?
Et non, chacun ne s'attache pas à... on le voit tous les jours justement. Certains s'attachent surtout à leur petite carrière. D'autres à leurs profits en bourse. Et dans les administrations c'est le concours de la lâcheté ordinaire. Les préfets sont hors-catégorie tellement ils ont pris le pli de lécher les bottes.
Je ne dis pas que ces gens constituent la majorité, loin de là, mais ils sont de loin les plus nuisibles parce que pendant que le médecin, celui qui soigne, essaye de soigner, l'autre, l'émule de Wirths qui s'ignore, pousse ses pions et gagne du pouvoir. Un pouvoir de nuisance si la situation remet en cause sa position.
Je viens de lire l'article du Monde vers lequel pointait ton lien.
Jean-Paul Mira a certes tenu des propos scandaleux, mais lui-même à présenté ses excuses.
Alors certes, ses propos ont très légitimement choqué, et j'en aurais évidemment été choqué si j'avais vu l'émission en question.
Mais même dans un cas de ce genre-là, je ne pense pas qu'il y avait une intention raciste délibérée ni même un mépris de la vie humaine.
Je ne peux en fait même pas imaginer qu'il puisse s'agir d'autre chose que d'une épouvantable maladresse.
Et même Raoult, qui me semble assez ouvertement obsédé par sa propre notoriété et son propre prestige ne me donne pas l'impression d'être indifférent au sort des personnes qui souffrent ou qui meurent.
Je ne suis pourtant pas fan du personnage...
Cette pandémie suscite évidemment des peurs, des passions, des débats contradictoires.
Mais tes références à la Seconde Guerre Mondiale me semblent dénuées de toute pertinence.
En revanche, je comprends beaucoup mieux la référence d'aCLR au Sida.
Le Sida et le Covid-19 sont deux cas clairement différents. Mais il s'agit de maladies, de mortalité, de catastrophes sanitaires à l'échelle mondiale.
Du coup, là, oui, on peut comparer.
Ceci dit, tout en comprenant parfaitement votre point de vue commun sur l'urgence qui amènerait à se passer des protocoles d'expérimentation et de validation des médicaments, je persiste à ne pas adhérer à cette manière de voir les choses. Tout en la respectant.
Pour moi, même l'urgence d'une catastrophe sanitaire mondiale ne doit pas autoriser les médecins ou qui que ce soit à faire n'importe quoi.
En thérapie simple ou en bithérapie, l'hydroxychloroquine n'a pas fait la démonstration de son efficacité, ni de son innocuité.
Impossible, donc, de conclure à un rapport bénéfices / risques en la faveur de l'hydroxychloroquine.