Et avec la tête [V.3]

Statut
Ce sujet est fermé.
Je vais faire le prêtre alors :D

Si quelqu'un s'oppose à cette décision, qu'il le dise maintenant ou se taise à jamais.

:p
 
Moi !

Non, rien - juste par esprit de contradiction - j'ai toujours rêvé de le faire en vrai.
 
Moi aussi. Mais personne ne se marie autour de moi.
 
:coucou:

N'oubliez pas de faire signer les témoins ;) :rolleyes:
 
Tu crois que ça se fait ?
Ceci dit…

Je vais réfléchir à un thème, quelques mots, envoyer quelques dizaines de MP, prier dieux et saints, auréoles, aréoles et seins réunis…

Réveiller les morts, caresser les loups, etc.

THE SHOW MUST GO ON !

Tu as réveillé les morts :p
 
sans commentaires.
-
en guise de vacances,j"ai fait un stage chez le mecano humanoîde
quelques pieces a reviser
et je m'aperçois avec amertume que personne n'a voulut jouer avec moi
[EDIT]
je serais bien heureux,par message perso d'en comprendre la raison
a votre bon coeur :D
 
Salut les gens...

Ben mince j'aurais bien voulu faire une petite création ce soir... Je me sentais d'humeur...

Je ne sais pas si c'est moi mais il me semble que c'est un peu mort ici... Starmac a-t-il gagné finalement? Qui propose les 5 mots? Enfin y a-t-il une date butoir pour la rédition de nos copies?
 
Bon et bien, je reviendrai peut-être au mois de juillet lorsque le soleil sera revenu, pour arroser d'idées ce terrain fertile.

Pour autant que je trouve le tuyau.
 
Tout droit, tu prends les escaliers par la droite, tu arrives en haut d'un immeuble tu prends la porte du dock 2 tu descends les escaliers (lumière sur la droite) tu t'arrête au 5ème étage tu prend le troisième couloir à gauche au perron, y'a une porte c'est la chaudière.

Sinon à 2 on peut trouver 5 mots.
 
Il fait bien beau, les corps se parent, se donnent au regard.
Enfilez votre costume de lumière !



Alors, grimpez vous aussi dans la
Roulotte du Grand Mac'Geek Circus !


magic_circus.jpg



Choisissez votre personnage, incarnez le !
Le temps d'une tournée triomphale,
jusqu'au 23 juin 2007 à minuit


Faites qu'il y ait des rappels,
et que le costume vous colle à la peau !



Et un thème, des mots puisqu'il en faut,
un thème des mots, des grands !
Pour nous raconter :


Les Grands Sentiments
 
J'ai choisi le personnage de droite, assis près des cymbales de batterie et et du tuba, dans son uniforme blanc.

Ach ! Manfred ! Am Ecke Gedacht !

Elle s'amusait à le répéter, la tendre Karola, ce reproche incessant de mon père. Manfred : celui qui a "la pensée dans le coin". Mais d'elle qui était ma gouvernante, qui avait veillé sur mes fièvres enfantines, chassé mes premiers cauchemars et calmé mes angoisses naissantes, je savais fort bien que cela n'était qu'affectueuse taquinerie. Ô matins d'enfance dans la chambre trop grande, avec les vitres encore toutes noires de la nuit, et son plafond comme un vertige à l'envers, et les pieds nus sortis à peine de la torpeur utérine du lit qui se contractaient sur le carrelage glacé sertissant la baignoire en cuivre ! Et Karola, vestale discrète, qui rallumait le grand poêle en faïence pour me réchuaffer l'âme ! Ô ses mains blanches qui le soir bordaient le lit ; et elle chantait la vieille berceuse yiddish : Schloft Mein Kind..., doucement, si doucement pour ne pas que les Maîtres, et surtout la soldatesque ancillaire aussi servile que perfide ne la persécutent.

Ils s'étaient tous pris à m'appeler Manfred depuis longtemps, et au Magic Circus l'on continue à m'appeler ainsi. Ma vie - mon destin même - a changé, entièrement, mais pas mon prénom. Chien fidèle qui me suivra jusqu'à l'improbable tombe où finissent par reposer un méchant jour les enfants de la balle.
Mon état-civil complet est ainsi : Karl-Wilhem Manfred Von Sbelitsky, dernier rejeton de la grande famille comtale des Sbelitsky, cadors austro-hongrois disparus dans la démence qui suivit l'attentat de Sarajevo. C'était un lointain cousin celui que l'anarchiste Princip révolvérisa dans sa torpédo, ouvrant ainsi le bal de sang et de boue, d'obus et de rats, de chair et de gaz...
Mais moi je n'ai pas été à la Guerre. J'ai refusé : j'ai fui ! Mon père me voyait en Général, en Chef, en Commandeur. Ein FeldHerr ! Ein Sbelitsky ! Sicher ! Moi je m'en foutais de tout çà, de ses manœuvres grotesques dans le parc du château, sanglé dans un uniforme blanc, fourragère sur l'épaule, galons brillants sur la poitrine et autres décorations de pacotille. Ein ! Zwei ! et les domestiques moitié-terrorisés moitié-amusés jouaient à la petite armée. Moi j'aimais contempler la Nature, lire de la Poésie et écouter ma mère jouer Franz Lizst au piano.

Ce n'est pas avec çà que les Sbelitsky feront perdurer leur nom dans l'Histoire ! hurla un jour mon père en m'arrachant des mains le livre d'un jeune poète du nom de Rainer Maria Rilke.
Père ! lui répliquais-je, ma seule armée est celle des arts ! Elle n'envahit que les cœurs ! Ne cherche à conquérir que les âmes ! Et en lieu et place de la soumission que la vôtre veut imposer, elle se contente humblement d'aller apporter juste un peu d'Espérance aux nombreux hommes qui l'ont perdue par la seule bêtise de quelques uns érigés en chefs !
Je reçu un trempe monumentale et à chaque coup mon Père vociférait : Les sentiments c'est pour les cloportes ! La poésie c'est bon pour faire passer le temps aux vaincus faits prisonniers ! Tu es la honte des Sbelitsky ! Ma mère n'intervint pas. Je lui en ai voulu longtemps. Et puis au hasard d'une tournée à Vienne, un ancien majordome de la famille me raconta toute la violence qu'elle avait subie auprès de mon père : elle crevait de peur face à cet homme brutal qu'on lui avait forcé d'épouser. Les Sbelitsky n'était plus qu'un nom depuis longtemps. Mais à cette époque-là de l'Empire, les noms se monnayaient encore chèrement. Ma mère, ancienne élève de Lizst, avait été comme enterrée vivante par ce mariage imposé : ses parents, négociants en bois, atteignaient ainsi le sommet social en s'accouplant le nom des Sbelitsky. Mon père était un homme en tout point médiocre. L'Ecole Militaire de Scheinenberg l'avait renvoyé au bout de deux ans. Pourquoi ? Jamais il ne l'avoua et il utilisa l'argent de ses beaux-parents pour faire disparaître son dossier de l'Ecole.
Le soir de cette raclée mémorable, ce fut l'immuable Karola qui me pansa. Elle pleurait en silence en baignant mes contusions. Soudain, venant du grand salon, nous entendîmes un rugissement : Es ist der KRIEG ! C'est la Guerre ! Manfred va aller se battre !. Mon père venait d'apprendre l'attentat de Sarajevo et le déclenchement de la Grande Guerre. Quant à lui, en lâche intégral, il la passa à l'arrière comme contrôleur des vivres fournis à l'Armée, terrorisant les pauvres paysans pour des yeux sur un navet ou un ver dans une pomme, les menaçant à tout bout-de-champ de les passer au peloton d'exécution pour haute-trahison. Il mourut d'un sac de blé tombé d'un grenier, peu de temps avant la capitulation austro-hongroise.

Ce soir là, Karola me regarda alors droit dans les yeux : Manfred ! Cette folie n'est pas pour toi ! Je vais t'aider à t'enfuir ! Son frère était trapéziste au Magic Circus. Nous mîmes au point ma fuite. D'un air très décidé, je descendis au salon. Me campant devant mon démon de géniteur je lui déclara à haute-voix : Père ! Il est temps pour moi d'honorer le nom des Sbelitsky ! Je pars dès cette nuit m'engager dans nos troupes ! Le stratagème fonctionna à merveille. Aussi ne résistais-je pas à en rajouter : avec les imbéciles çà marche toujours. Face à cette brute médusée j'ajoutais : Je voudrais porter nos couleurs haut et fort ! Père : faites-moi la faveur de me revêtir de votre uniforme ! Et il me le donna immédiatement, tremblant, balbultiant : Du bist ein Warher Sbelitsky ! Tu es un vrai Sbelistky ! Ma mère suffocait dans son fauteuil, ravalant ses sanglots. Je ne pus avoir aucun mot pour elle. Pauvre femme qui mourut de langueur au milieu de la Guerre...
Le soir-même je rejoignais le cirque. Mon uniforme de parade fut mon meilleur argument d'embauche. Le cirque avait prévu de longue date une tournée en Amérique et dans l'agitation de la Guerre naissante, personne n'entrava notre départ dans un pays pour le moment encore neutre.

Oui c'est moi Manfred que vous voyez dans son uniforme blanc menant l'orchestre du Magic Circus chaque soir de représentation ! L'hiver dans le froid de nos roulottes, sur la poussière blanche des routes surchauffées de l'été, notre existence n'est pas facile tous les jours ! Nos vieilles carcasses tremblent parfois avant l'entrée en piste. Les trapézistes s'envolent vers les étoiles mais parfois la gravitation leur rappelle amèrement son existence. La faim n'est pas une compagne inconnue, et si nous faisons rire les enfants de la bonne société, nous restons lucides sur ce qu'elle pense de nous. Et nous savons aussi que la fin sera plus douloureuse que pour vous autres sédentaires.
Mais dans les ornières de ce chemin difficile, nous avons la Grande Vie tout autour, celle qui dit vrai : celle qui vous fait rêver chaque soir et ravive en vous les Grands Sentiments !
 
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Réactions: Human-Fly
Ah Manfred ! Manfred...
Quand cesseras-tu de te torturer... quand comprendras-tu enfin que c'est moi, et moi seule, qui te consolerai de tes souffrances et de tes angoisses, qui te délivrerai de ce passé qui te hante... Je suis ici, à tes pieds, et tu ne me vois pas si ce n'est par le masque de cire et de douleur que la vie t'a semble-t-il imposé de porter jusqu'à tes derniers jours.
Alanguie, langoureuse, en proie aux regards obscènes de la foule perdue dans ses pensées, ses actes et ses frustrations, je serai toujours pour toi, près de toi, même si tu n'en sais rien. Je veillerai. Je te protègerai ; un jour, peut-être, nous parlerons de cela...
 
Dites là, je vous vois tous les deux !
C'est pas le moment de tirer au flanc, nous avons une représentation en matinée.

Pas de dimanche pour le Grand Mac'Geek Circus !


Trouvez-moi un peu les autres, il y a du boulot, et vous deux, vous reviendrez m'aider : il nous reste les éléphants à panser.

2006.04.23.barnum193x.09.jpg

Au passage, dites à Mademoiselle Elektra que son bain de torpilles du pacifique est prêt et que je me ferai un plaisir… non, ne lui dites pas ça.

Faites sonner la cloche, je lui dirai moi-même !


hop ! hop !

the show must go on !
 
Le Magic Circus a fait halte au bord du Lac de Côme. Subjugués par la beauté du paysage, les artistes ont fait d'eux-mêmes relâche...

lac_come.jpg

Oui mais le spectacle doit continuer. Et Manfred sait que les Italiens ont élevé la Fête au rang d'un Art et le Spectacle à celui d'une Religion ! Tout doit être parfait pour la première ce soir. Le droit à l'erreur n'est pas permis.
Deux éléphants ont été un peu secoués lors du voyage. Il faut s'occuper d'eux. Vite ! Mettons tout le monde au travail : plus le temps de rêvasser !
Manfred en vrai général-musicien rassemble ses troupes. Et dans le petit matin des berges du lac résonne sa chanson :

Réveillez-vous cœurs endormis !
Secouez-vous corps allanguis !
Chaque aube est une nouvelle vie
Et de la nuit nos cauchemars se sont enfuis !

Le temps des rêves s'est achevé,
Le Magic Circus est notre réalité
Et son châpiteau doit s'élever
Toujours plus haut dans l'azuré !

Plus de langueur
Plus de paresse
Foin des caresses
Et des humeurs !

A l'ouvrage chenapans,
Palefreniers, écuyères,
Dompteurs et jongleurs,
Allons du nerf les enfants !
Et toi la bayadère
Secoue-toi le derrière !

Ce soir c'est nous les Rois
Le Magic Circus est notre Empire
Célébré par tous les Rires
Et c'est nous qui ferons la loi !
 
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Réactions: Philippe
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Un plus un, plus un, plus un, plus un... Trois petits tours et je reviens. Danse l'homme aux longues mains ! Fouette l'air avec tes doigts qui se tordent et s'enroulent.
Danse ! Attention ! Regarde derrière toi ! Danse ! Un plus un, plus un, plus un... Les autres te toisent.
Tu n'es pas la danseuse ridicule, tu es l'homme aux longues mains. Attention ! Je suis là ! Derrière toi ! Tu m'évites mais mes crocs ne sont pas passés loin. Danse l'homme aux longs doigts ! Claque l'air et enroule tes doigts de cuir autour de ton rêve ! Ils se tordent dans l'air comme se tordent les sentiments et la douleur.
Serpents volant jusqu'aux étoiles du chapiteau. Tu nous regardes dans les yeux parce que tu nous crains, peut-être. Par-delà ta fierté d'homme de cirque, tu sais bien que nous n'avons rien à faire là. Ni toi(t), ni moi, ni eux. Enfances africaines volées, exportées puis rêvées toutes ces années. Tu te plaîs à faire croire que tu nous aimes à la hauteur de la peur que nous t'inspirons.
Et pourtant, dieu que l'Afrique était belle lorsque nous y vivions en paix ! La famine est venue. Guerre sourde des ventres criant à la nourriture perdue. Chaleur et sécheresse pesante. Le désert avançait et nos âmes se sont croisées. Partir avec le cirque et avec les animaux qui avaient toujours été là. Ne pas les laisser mourir là. Mais tu sais bien que ta vie, comme la leur, n'est pas là dans ce cercle de poussière rouge entouré de barreaux. Un plus un, plus un, plus un, plus un...
Regarde-les ces yeux lisants dans la pénombre ! Ces yeux inconnus, interchangeables soir après soir. Regarde-les ! Ils s'effacent dans le noir. Savent-ils que tu danses parce que tu ne sais ce que mourir de faim veut dire ? Savent-ils que tu ne danses de la sorte que pour nous protéger ? Comment en serait-il autrement ?
Danse, l'homme aux longues mains ! Claque le cuir qui ne touche jamais ! Dans cette danse de cirque, la mascarade de la connivence se lit sur ton visage tantôt inquiet, tantôt fier. Elle te lie à nous. Intimité voilée par des paillettes de saltimbanque.
Entre deux villages, les enfants courent toujours devant les roulottes mais nous, les êtres aux longues griffes, nous les suivont. Aucun villageois n'osera s'en prendre à eux lorsqu'ils cueillent les fruits de la nature. Ces fruits que les sédentaires appellent leurs fruits, évidemment. Nous nous savons à qui ils sont.
Nous sommes les gardiens de leurs âmes, les gardiens de leurs sourires. Jamais ils n'auront faim. Le vieux lion est toujours le premier à rugir pour éloigner l'homme au bâton. Moi, j'ai l'avantage de ma robe noire. Elle a la couleur de ta peau. Celle de ceux de l'Afrique. En elle raisonne les tambours et les mystères des sorciers de notre village. Ils nous ont toujours parlé et jamais nous ne les avons attaqués.
Danse l'homme aux longues mains, fils de l'Afrique qui t'as vu naître ! Sois fier de ton destin !
Savent-ils tous ces yeux perdus dans la nuit du chapiteau que tes plus grands sentiments sont pour Mademoiselle Elektra qui vole au-dessus de nous ? Elle est celle qui se balance. Celle qui va et qui vient entre les barres du trapèze. Ses jambes coupent l'air comme tes doigts de cuir fendent l'espace.
Au final, elle descendra au milieu de nous, dans sa baignoire de confettis, souriante, comme une comète traversant le ciel des balladins. Puis, nous sortirons du cercle de sable rouge du Magic circus et tu la prendras dans tes bras. Danse, homme aux longues mains ! Fais voler tes doigts jusqu'à elle !​
 
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Réactions: da capo
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