Il fait bien beau, les corps se parent, se donnent au regard.
Enfilez votre costume de lumière !
Alors, grimpez vous aussi dans la
Roulotte du Grand Mac'Geek Circus !
Choisissez votre personnage, incarnez le !
Le temps d'une tournée triomphale,
jusqu'au 23 juin 2007 à minuit
Faites qu'il y ait des rappels,
et que le costume vous colle à la peau !
Et un thème, des mots puisqu'il en faut,
un thème des mots, des grands !
Pour nous raconter :
Les Grands Sentiments
La troupe a obtenu une petite rallonge : une dernière représentation est prévue demain dimanche. Donc :
le démontage du chapiteau est fixé pour :
dimanche 24 juin à 22h
Un étrange personnage aux grosses moustaches noires, venu d'on ne sait où, et que l'on dirait versé dans toutes sortes de sorcelleries, de magies, et de tout ce que le monde semble pouvoir receler de pittoresques bizarreries...
Ce soir, Aldo le sorcier s'est paré la tête d'une coiffe improbable, aux volumes extravagants, et il s'est vêtu d'une peau de bête qui lui tient lieu de cape. L'un de ses costumes de scènes préférés.
D'ailleurs, Aldo s'est souvent demandé s'il avait déjà envisagé la vie autrement qu'en tant qu'une grande représentation, où chacun est à la fois acteur, spectateur, metteur en scène de sa vie, et pantin souvent grotesque de la mise en scène des autres...
Ce soir, donc, le cirque propose de donner en spectacle Les Grands Sentiments, dans le cadre d'une dernière représentation avant le démontage du chapiteau.
Au sein de la troupe, chacun joue sa partition, au propre comme au figuré. Certains sont de vrais musiciens, d'autres se contentent de pousser de temps à autres la chansonnette, ou d'utiliser à l'occasion les instruments à percussion les plus simples.
Aldo se contente le plus souvent d'un triangle ou d'une cymbale, pour accompagner ses compagnons pendant les intermèdes musicaux du spectacle.
Manfred déclame des textes de Goethe dans son bel habit blanc...
Maximilien, le violoncelliste hirsute, nous narre des légendes tziganes...
La belle et mystérieuse Sylvia, de noir vêtue, évoque quelques ensorcellements redoutables pour jouer avec les hommes...
La douce Hylda, saxophoniste de blanc et de court vêtue, nous suggère comment ses jolies jambes et son doux visage peuvent inspirer aux hommes les sentiments les plus fous...
Titan, l'haltérophile accordéoniste au haut de forme, nous parle du sentiment de puissance qui fascine les hommes depuis que le monde est monde, joignant le geste à la parole...
Arthur, le percussionniste à lunettes, nous parle du chaos des sentiments sur les champs de bataille, et des musiciens des armées, dont les tambours et trompettes tentent de tromper la peur des soldats...
Carla, la naine guitariste, nous dit les sentiments qu'elle sait aussi inspirer aux hommes, et nous livre malgré elle son attachement profond à la troupe...
Anita, la chanteuse au haut de forme, nous raconte les sentiments qui s'entrecroisent à l'occasion d'une soirée de cabaret...
Karl, le boxeur, nous dit que tous les grands sentiments peuvent aussi nous mettre KO, comme sur un ring...
Et c'est au tour d'Aldo de nous faire découvrir son propre numéro...
C'est par la prestidigitation et par une mise en scène baroque qu'il évoque la sorcellerie propre à endormir ou à magnifier les grands sentiments... C'est à grand renfort de fumée, de draps et de foulards agités, de multiples apparitions et disparitions d'objets et d'animaux de toutes sortes qu'il nous dit qu'il n'est sans doute pas de plus grand sentiment que la peur de la mort, pas de plus grand sentiment que le mal qu'on se donne à la déjouer, rien de plus enivrant que l'amour et le désir pour nous donner l'illusion de l'immortalité...
Et si tout, finalement, pouvait n'être qu'illusion?...
Si la vie elle-même n'était qu'un vaste tour de prestidigitation?...