Les aveux de J.
Cette histoire vraie remonte à plus de 15 ans, j'étais alors embauché dans la mini-section dessin vectoriel du département PAO d'une imprimerie.
Le midi, nous étions une petite équipe à aller déjeuner dans un local du bourg (également utilisé pour les visites médicales) et l'un d'entre-nous allait récupérer une cantine de fer blanc - le plat du jour - chez M. Nombidon.
M. Nombidon, le traiteur du bourg (dont la fille travaillait aussi à la photocompo) avait pour tâche de fournir à nos gosiers la soupe quotidienne qui nous apporterai vigueur et santé pour l'après-midi (protéines et sucres lents étaient de la partie).
Cependant, il n'était pas rare de voir certains éléments volages de l'équipe déserter le troupeau pour aller pique-niquer les beaux jours venus. Ce que nous fîmes allégrement !
Nous étions quatre ou cinq à nous prêter nos voitures pour aller déjeuner sur l'herbe.
On voyait bien que nos petites récréations n'étaient pas du goût de tous.
Mais on s'en moquait bien !
Puis un matin, J. (avec qui je travaillais en binôme dans une de ces cages à poule d'entreprise) se mit soudain à pleurer à grosses larmes. Je ne comprenais pas pourquoi !
Et visiblement certains spectateurs de cette scène pénible avaient plus d'informations que moi (yeux-au-ciel, haussements d'épaules accompagnés de mimiques diverses).
Pfff ! À croire au regard de certains que j'étais impliqué dans une affaire ignoble... et que j'avais mauvaise grâce à essayer de consoler cette pauvre J.
Elle ne voulait rien me dire, sinon qu'elle m'avait menti - mais que celà ne me concernait pas !
J'ai passé une nuit horrible, à m'imaginer toutes sortes de trucs...
Le lendemain, je coincais J. entre la développeuse de la flasheuse et le bac à ozalides pour lui demander quelqu'explication au comportement hostile de tous ces abrutis de la fab (je l'avais mauvaise).
Et elle fondit en larmes (une habitude, je me disais).
Après quelques reniflements, j'appris qu'elle s'était faite observer (par un gars de la fab) dans une situation compromettante avec un stagiaire du montage sur le bas-côté d'un chemin qui semblait pourtant désert...
Comme ces deux oiseaux étaient pratiquement toujours avec moi, j'ai été mis dans le sac.
Trois mois après, je quittais la boite.
Cinq à sept ans après, j'ai reçu une lettre de candidature du stagiaire.
Aujoud'hui, J. doit toujours être à son poste.
Bon, c'est mal écrit (comme d'hab, composé en dix minutes max dans la fenêtre du navigateur), mais c'est une histoire vraie. Et le seul truc que je regrette vraiment aujourd'hui, c'est de ne pas avoir été à la place du stagiaire