Yavait que du rien.
Que dchi, que dalle, une plaine vide, désertée.
Deux ou trois arbres maigrichons, quelques touffes dherbe brûlée... Ah oui, et un panneau sens interdit un peu rouillé dans un coin, au fond à droite.
Il faisait nuit en plus...
Un coup à semmerder quoi, une histoire qui commence over mal en somme...
Attends, attends, cest pas fini.
Il se passe un truc, là.
Dun coup dun seul, vla pas quun écrieur - à moustaches de surcroit - sort de nulle part.
Il gueule comme un veau des nouvelles saugrenues ( alors quil ny a personne pour lentendre, rendez vous compte) il gesticule, se dandine comme une machine en pleine surcharge, et sarrête brusquement pour faire une révérence ridicule à son public imaginaire.
Puis, se redressant, droit comme un I, il sort un carnet noir de sa poche intérieure, en extirpe un crayon de papier mâché (le crayon, pas le papier) et y griffonne quelques mots.
Et PAF il brandit son carnet à la face de la lune avant de le jeter au sol, se retourne, et baisse son pantalon tâché de boue, exposant longuement son fondement dénudé.
Alors quil ny a que la lune pour le regarder...
Nimporte quoi, rendez vous compte.
Après coup, il sest rhabillé vite fait et est reparti en courant, titubant par à coups, trébuchant parfois sur une touffe de mauvaise herbe.
Jai ramassé son carnet le lendemain matin.
Il y avait écrit cest du poulet? en grandes lettres fébriles.
Nimporte quoi, rendez vous compte.
Je réutilise le carnet pour écrire de petits mots à ce cher xavier, depuis.
Rien ne se perd, hein.
Un beau carnet comme ça.
Rendez vous compte...