Et avec la tête [V.3]

Statut
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Il a contemplé le gouffre à ses pieds. Epuisé. A bout de soufle. A bout d'espoir. Les muscles tétanisés.
Vainqueur pourtant.
D'une si amère victoire...

Plus jamais les rires sous les amélanchiers, plus jamais le rêves au long des vertes vallées, plus jamais les chants et les longues soirées.
Plus jamais.
Ils ont choisis.
La force et la gloire - l'ordre et la justice en sa plus blanche acuité.
Il ont choisi, ils ont figé - ils ont voulu épurer et les autres se sont révoltés.
Il a fallu les chasser...

Il a baissé la tête.
"Qu'ai-je fais, mon frère?
Sur sa joue a roulé une larme,
Autour de lui se sont enfin tues les armes et pacifiées les âmes - dans le se sang.
"Où iras-tu maintenant, ô mon frère?
Dans le sang et les larmes.
La purification.
Il a pleuré doucement.
Et ses larmes ont chues, perles blanches vers les limbes des déchus.
"Adieu, mon frère. Adieu.

Et, dans les méandres d'en-bas, la Bête juste née s'est mise à hurler.

Il s'est retourné.
"Alors? Lui a-t-on demandé.
Il a hoché la tête, ses larmes séchées par le vent clair de l'azur immuable et immaculé.
"Il ne pourrons pas revenir.
"Hosana, Gabriel ! Père sera content de nous.

La pureté.
Figée.
Pour les siècles des siècles.
 
Oui, je sais, il m'en manque...

Mais ça ne collait pas avec le reste, désolé.
Disons que je suis déchu, moi aussi.






Runnin' with the deviiiiiiiiiiiiiil
 
Edit : Mais bon je vais quand même essayer de commettre encore quelques crimes grammaticaux... :rateau:

J'ai bien un truc en tête aussi : il va sortir, il va sortir à temps :D
Promis.
 
"Après la bataille"
Les mots imposés :
Acuité
Amélanchier
En tout bien tout honneur
Méandre(s)
Bas de casse.


Après la bataille ...

la fin me tenaille ...
est- ce bien achevé ? est -ce vraiment terminé?
peut-on tout ranger ? tout oublier ?

je vois bien avec acuité
que rien de tout cela ne pourra s'effacer
mais que pourtant, les bons moments ne pourront être vécus à nouveau .

cette porte légère et vitrée un peu usée
de cette ancienne demeure qui était mon lycée
je ne pourrai plus y retourner
je ne pourrai plus en un espoir fou
poser un simple baiser au creux du cou
de celle que j'avais aimée
simplement parce qu'un jour je l'avais vue pleurer

pourtant , j'ai toujours cette douceur au coeur
une fois la bataille achevée

en tout bien , tout honneur,
je voudrais tirer ma révérence
retrouver cette lueur d'adolescence
croire que plus jamais , rien ne viendra dévaster cette paix

Le Méandre ne m'emportera plus
sur les rives de la mer Égée et des légendes de nos aïeux
que j'apprenais tout en passant mes doigts dans ses cheveux ...

la vie désormais
quitte le monde de l'Histoire majuscule
et écrit en bas de casse des histoires ridicules

à l'abri de l'ombre parfumée des amélanchiers
pourtant, mon âme s'enflamme encore en une valse éblouie
si un jour, elle retrouve la douceur d'une joue , d'un regard qui sourit

après la bataille, malheureux d'avoir grandi ,il me reste des signes de vie .
 
Paul n'avait pas vingt ans, et goûtait chaque jour les plaisirs de sa nouvelle vie d'adulte. Une vie professionnelle aux débuts incertains, mais dont il espérait qu'ils se révéleraient bientôt prometteurs, un nouvel appartement, des collègues, de nouveaux amis... Une aventure de temps en temps, aussi... Il savourait chaque jour sa jeunesse, et l'appétit avec lequel il parvenait à jouir du temps présent, tout en ébauchant d'ambitieux projets d'avenir...
Il faut croire, pourtant, qu'on peut être gagné par la nostalgie à tout âge... Non que Paul ne manquât d'acuité ni de discernement, mais il ne résista pas à la tentation en découvrant dans son courrier une invitation des anciens de son collège, dont certains organisaient une soirée de retrouvailles...

Revoir ses camarades de classe de collège, pour certains connus dès le début de l'école primaire... La seule vue des noms et prénoms des organisateurs de la soirée fit rejaillir tout un florilège de souvenirs, d'émotions, de bruits, de saveurs... De même que le parfum des quelques amélanchiers qui bordaient les abords de la cour du collège, là où l'on fumait en cachette, où les plus chanceux s'embrassaient parfois, là où l'on discutait, où l'on se battait aussi, certains jours... Tout lui revint en mémoire, les meilleurs souvenirs plus clairement que les pires, et l'époque de son adolescence lui sembla dans le même temps riche de savoureux instants vécus, et aussi de toutes les promesses possibles... Bien que la plupart, justement, n'avaient pas dépassé le stade du rêve... Ainsi la délicieuse Amélie, qu'il n'avait jamais perçue autrement qu'en tant qu'une jeune déesse égarée sur Terre...

En quelques jours, Paul se renseigna, passa quelques coups de téléphone pendant lesquels il s'amusa à écouter les voix de ses anciens camarades, et le fait qu'il y reconnaissait plus ou moins des intonations familières à l'époque des ses jeunes années... Il ne parvint pas à joindre directement Amélie, mais obtint la confirmation de sa venue annoncée. D'ailleurs, la plupart des compères de l'époque étaient restés dans la même région, et presque tout le monde avait répondu "présent" à l'invitation des instigateurs d'une soirée qui s'annonçait alléchante, puisque la presque trentaine de convives semblait envisager cette rencontre avec au moins de la curiosité, voire de l'enthousiasme pour les plus optimistes... Peut-être Amélie viendrait-elle seule...? C'était l'hypothèse que Paul retint comme la plus probable, et il se promit de lui proposer une soirée en tête à tête, quand bien même devrait-il pour cela l'assurer de la plus hypocrite façon que ce serait évidemment en tout bien tout honneur...

Les organisateurs avaient choisi de réunir la petite troupe dans la maison des parents de l'un d'eux. Les parents en question ayant justement été mis dehors pour l'occasion, comme aux plus grands moments des fêtes de leur adolescence. Contrairement à la plupart, Paul avait déménagé pour s'établir à plusieurs milliers de kilomètres de leur lycée, mais il n'hésita pas à réserver pour l'occasion un billet de train, prévoyant d'arriver sur place deux bonnes heures avant l'heure du rendez-vous. Il imaginait déjà mille ruses pour aborder Amélie dès le rendez-vous de la salle des fêtes dans n'importe quelle situation, selon qu'elle arriverait avant ou après lui, seule ou pas, et pour passer toute la soirée avec elle dans n'importe quel cas. Mais elle serait seule, il en était persuadé. Il ne manquerait pas, en cas de besoin, d'user de multiples stratagèmes s'il le fallait pour être assis au restaurant à côté d'elle, ou mieux encore en face d'elle, quand bien même il lui faudrait la séparer d'une éventuelle et improbable escorte de copines. Il prévoyait d'innombrables scénarios tortueux pour tirer le meilleur parti de cette soirée, laquelle se réorganisait sans cesse jusque dans les moindres méandres de son esprit tortueux.

Il avait tout prévu, et connaissait par coeur jusqu'à la moindre indication mentionnée sur son billet de train. Il avait lu et relu jusqu'à la moindre inscription en caractères de bas de casse relative à son wagon, son siège, le fait qu'il y pouvait fumer, etc...
Il avait tout prévu sauf la grève improvisée ce jour-là dans les chemins de fer, et le fait qu'il arriverait au lieu du rendez-vous hagard et essoufflé, avec plus de sept heures de retard...
Peut-être les convives s'étaient-ils follement amusés... Peut-être avaient-ils au contraire redoublé d'efforts pour compenser une soirée qui avait peut-être commencé de façon trop tiède au goût de certains... Toujours est-il que Paul dût sonner pendant un bon quart d'heure à la porte avant de voir une improbable silhouette fantomatique lui ouvrir, sans doute entre deux vomissements... Paul découvrit sur les tables et jusqu'au sol des bouteilles d'alcools forts, toutes vides, en quantité si pléthorique qu'elles auraient sans doute suffi à abreuver une armée de cosaques pendant une campagne d'un an. Partout des verres, des assiettes sales, des disques et des cassettes audio en pagailles, et d'innombrables cendriers remplis à ras-bord...
Il s'adressa à la créature qui lui avait ouvert la porte, parce qu'elle semblait plus vivante que les autres, et parce qu'il lui restait peut-être un ou deux neurones en état de fonctionner... Il demanda simplement si Amélie était bien venue. Il s'entendit répondre que oui, mais qu'elle n'était pas restée longtemps. Elle n'avait pas tardé à repartir dès la fin du repas, avec son mari. Paul eut l'impression que le sol se dérobait sous lui.
Il lui fallut se faire violence pour se ressaisir, mais il y parvint tant bien que mal... Il avait raté cette bataille, mais bien d'autres s'annonceraient à lui...


Le thème que je vous propose :
"Après la bataille"

Les mots imposés :
> Acuité
> Amélanchier (renseignez-vous avant d'imaginer de ce que ça peut être ! :rolleyes: :D :D )
> En tout bien tout honneur
> Méandre(s)
> Bas de casse.

Délai : jusqu'à mardi 27 14h30.
;)

J'attends tous vos textes vos essais, et vos trukalires, avec grand plaisir.
:love: :love: :love:
:zen:
 
Oserai-je avouer aux blancs-becs de MacGé
Que petit à petit s'en va l'acuité
D'un regard vieillissant ne pouvant distinguer
Le moindre amélanchier par terre dans un rocher ?

En tout bien tout honneur un jour il faut torcher
Le post néo-débile, le derrière soulagé.

Contre les mots obscurs nous ne pouvons lutter.
Les méandres tordus de l'esprit angoissé
Font perdre le combat et tout abandonner.

Les mots doux ont vaincu allons les célébrer
Merde pour les gros mots laissons les donc crever

Les gros mots ont vaincu allons les célébrer
Merde pour les mots doux laissons les donc crever

Cadavres de mots morts et vaincus culbutés
Enconcombrent la vue et nous font doudouter
Caca carburation tout tout va ratéter

Enfer putréfaction sus aux grammatiqués
L'issue de la bataille reste indéterminée

A vous ce nul poème pour ne rien raconter
Et en bas de casse toujours il peut rester.
 
le-texte-que-tu-te-demande-pourquoi-on-nous-a-appris-à-écrire !??

C'est vrai qu'après le texte de Nephou :love: :love: , on a envie d'aller enterrer ces stylos ! :D Mais bon, l'important étant de participer et puisque "ce que Roberto veut, Dieu veut", voici ma nouvelle contribution à l'assassinat de l'orthographe française ! :rateau:
(D'ailleurs si une bonne âme passait par là ! ;) Elis ? :rose: )


L'air autour de moi était encore saturé de cendres nauséabondes et l'acuité de mes sens ne semblait pas vouloir s'estomper. Toutes les odeurs m'étourdissaient et celle du sang mêlée de métal qui s'échappait de l'amoncellement des corps sans vie semblaient mordre ma propre chair.
Aussi loin que mon regard se portait je ne voyais que désolation et agonie. Même les crêtes plus à l'est qui aurait du être couvertes de fleurs d'amélanchiers disparaissaient sous d'épaisses fumerolles nauséeuses. Des volutes de fumées noirâtres et hypnotiques qui tournaient lentement dans l'air comme d'antiques danseuses.
Tout mon corps était brisé des coups reçus pendant la bataille, mais c'est mon esprit qui paraissait le plus engourdis des deux. Je ne parvenais plus à fermer mes portes à ce spectacle de mort qui m'assaillait de toutes parts. J'avais l'impression d'appartenir à cette marée de guerriers disparus, d'être irrémédiablement lié à cette tourbe gorgée de sang, comme si ce méandre mouvant et macabre m'appelait à mon tour.
J'étais la seule survivante. Mais peut être que la mort elle même n'était pas rassasiée de cette orgie funèbre, elle en réclamait encore. Peut être que ma raison ne pourrait survivre à cette avalanche morbide et que mon salut ne passait que par l'oubli. La mort devenant alors l'unique sortie possible ?

Non, je ne pouvais pas sombrer ! Il fallait que le monde se souvienne ! Que mon nom demeure et que cette folie reste gravé à jamais. Pas en vulgaires bas de casse, mais en véritables majuscules ! Pour que le souvenir de cette WOTCA sanglante qui devait se jouer en tout bien tout honneur (quelle ironie !), puisse perdurer.



Dame Mado (duchesse des plaisirs et reine de la MerGueZ) - 24 mars deux mille sept


:D
 
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Réactions: unizu carn
J'attends.
Assis.

Mon regard court sur le sable et les cailloux, se promène d'une serviette à un parasol et s'arrête. Sur un corps de femme alanguie. Pour en détailler les courbes.
A ses côtés un homme lui passe une crème en gestes lents et longs. Le soleil sublime le blanc mat sur la peau protégée, révèle les particules aqueuses élémentaires.

Sont-ils amants ? Aucun mouvement ne le trahit.
La pommade laiteuse s'étale sur la peau, en tout bien tout honneur, frôlant le maillot sombre sans le tacher, sans le toucher. Sans couvrir les lettres en bas de casse qui se détachent sur sa ceinture.

Il fait chaud et je vois presque les perles de sueur qui se forment sur le front de cette femme, qui glissent vers ses lèvres, y apportent un écho salé aux eaux du lac.
Aux commissures, un doigt vient les chasser, sur le front, le dos de la main.

La lumière de midi m'oblige à plisser les yeux, diminue l'acuité de mon regard. Tout devient tableau impressionniste, baigné de lumière, brulé de lumière.

Il est l'heure pourtant.
Et je me lève, et j'entre dans les sous-bois. Je dois y suivre les méandres de ce ruisseau qui me mèneront jusqu'à elle.
Le soleil trace des lignes éblouissantes entre les branches, m'éblouit puis se cache. Le fin filet d'eau miroite puis s'enfonce lui aussi dans la pénombre.
Seul le rouge éclatant des baies d'amélanchier se détache du vert profond.
Seul.

Je cueillerai quelques baies.
Beau cadeau pour sceller un armistice.
 
Si odré et quelques autres sollicités voulaient passer par là, je décide unilatéralement de prendre le début d'après-midi pour délibérer.
:zen:

Extension de délai jusqu'à 16h15.
:love: :love: :love:
Roberto tu peux t'attendre au pire !!!
:eek: :mouais: :eek:

Gros comme un camion !!!
:mouais: :eek: :mouais:

La gueule enfarinée...
certains (suivez mon regard)
arriveront
après la bataille !

:confused: :mouais: :confused:
 
Nous y mettrons 10 mots et une double thématique, alors ?

Merci, en tout cas. Je suis très honorée.
:zen:
 
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Réactions: Nephou
Félicitations aux deux gagnants.

J'attends la nouvelle proposition ;)
 
A résultat spécial, voici donc un exercice spécial, qui est le croisement de nos deux envies... spéciales.
Voici donc deux groupes de mots en anagrammes. Vous pouvez, au choix, les utiliser tous ou, ce qui a notre préférence, construire deux histoires avec.

Voici les couples :

éclair / calier
amphore / amorphe
viognier / ignivore
voilier / olivier
pirate / parité

Vous pouvez les mixer, vous n'êtes pas obligé de constituer les groupes selon l'ordre dans lequel ils sont écrits.

Quant au thème, il n'est pas indiqué en toutes lettres, mais en toute image :

cielgris.jpg


Je n'ai pas d'idée pour la conclusion des ébats. Mon cher nephou ?

Nephou : — je propose la date suivante : dans la nuit du dimanche premier avril au lundi deux avril pour une délibération le lundi ;)
 
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Réactions: Human-Fly
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