Et avec la tête [V.3]

Statut
Ce sujet est fermé.
  • J’aime
Réactions: Human-Fly
Heure H

Bien des centaines de contributeurs se sont pressés aux portes du fil, il en reste encore quelques dizaines en train d'en découdre avec les forces vertes…

Mais, non, je n'ai pas pu permettre à tout le monde de participer.

Laissez moi le temps de lire et relire.

Vers 18h30 ?

Ca vous va pour l'apéro ?

Et puis, on pourra boire un verre ensemble avec des petits fours dans les salons privés ;)

sinon en pj : les textes regroupés.
 
Quand j'ai choisi ce sujet, j'avais une belle envie de lire, une vraie faim.
J'inventais mon menu, les saveurs qui l'accompagneraient, les parfums…

Pourtant, un éloge funèbre.

Je n'ai pas su l'écrire mais vous lui avez donné vie, vous, 5 femmes, 5 hommes à avoir mis en ligne(s) votre lecture du thème, à composer un texte libre ou à peine entravé.

5 filles, 5 garçons. Tiens, vous gagnez en fraicheur d'une phrase à l'autre, mais je dois faire un choix.

Alors, comme au soir de l'élection de la miss, j'ai retenu 3 propositions.
Je les ai retenues mais je ne les ai plus lues.
Pour ne pouvoir apprécier que mieux les émotions qu'ils ont suscitées chez moi.



3 textes - 3 personnes - 3 femmes.

Odré, Mado et Elisnice avancez-vous

Rendez-vous dans 30 minutes.
 
Il est l'heure.

Des trois femmes en présence, il faut donc que j'élise ma miss.

Odré ?
Mado ?
Elisnice ?

Pas facile, tant les propositions sont différentes.
Il y a donc trois élues, mais une plus élue que les autres :)

Bon, je me lance :



Odré, cette manche est à toi

Oui, oui :D

A toi de nous proposer, thème et règles à ton goût !

Et bravo encore à toutes et tous !
 
Merci ! C'est la première fois que je gagne !

Soif15.gif


Mais bon là tout de suite, je n'ai pas d'idée ...

Hein36.gif
 
Oyé Oyé braves macgéens, c'est avec émotion que je viens vous faire part de mes reflexions sous la douche dominicale.

Les règles ne changent pas, enfin, reviennent comme avant : 5 mots à placer coûte que coûte.

Alors le thème sera : "La poudre d'escampette"

Les mots à utiliser :

- mineur (à tous les sens du terme)
- coquillard
(sauf l'expression : "se tamponer le coquillard" hé hé hé sinon trop facile)
- huître(s)
(au pluriel au singulier like you want)
- seigneur
(à tous les sens du terme)
- antépénultième
(et oui ça m'amuse :D)

----------------------------

Règles facultatives (de toute façon je sais très bien que vous ferez comme vous vous voudrez :D)

Catégorie : Contes et Légendes, récits d'aventures.

"Improvisation mixte" : si possible au moins un échange de dialogue autre que "bonjour, bonjour" ou alors faîtes monter le suspens jusqu'au "bonjour".
N'hésitez pas à mettre plus de un personnage et à décrire ce qu'il font, leurs gestes, leurs attitudes, leur tocs ... plutôt que ce qu'ils pensent.

Durée : 10 minutes (non c'est pas le temps que vous devez mettre pour écrire mais c'est le temps que peut durée une scènette d'action, ça donne un rythme, penser au temps ...)

---------------------------------

Bien à vous.

Je dirais jusqu'à mercredi 22h, et puis on verra bien.
 
Il s'était planté face à moi sous la porte cochère et me fixait en souriant, l'air crâneur. Sa petite gueule de coquillard à l'œil voyou était pâlotte à la lueur du réverbère. Il cracha une huître sur le trottoir et s'essuya la bouche sur le revers de sa manche. C'est alors que je remarquai ses mains, deux belles paluches salopées, noires comme celles des mineurs, mais fines et allongées. Ce gamin, c'était Germinal sur le pavé de Nana. Seigneur… Je pensai que j'aurais mieux fait de me carapater. Mais à l'antépénultième seconde du baiser, est-il encore temps pour s'enfuir ? Il posa sa main sur ma braguette et je fermai les yeux. En sentant sa langue dans ma bouche, j'eus l'envie de le mordre, mais je ne le mordis pas. Il me colla sans ménagement contre le mur et arrêta son étreinte pour me regarder. Il ne souriait plus et, dans ses yeux noirs qui me bouffaient, je lus ma terreur et mon désir. Il me fit peur autant qu'il me faisait envie.
 
Oyé Oyé braves macgéens, c'est avec émotion que je viens vous faire part de mes reflexions sous la douche dominicale.

Les règles ne changent pas, enfin, reviennent comme avant : 5 mots à placer coûte que coûte.

Alors le thème sera : "La poudre d'escampette"

Les mots à utiliser :

- mineur (à tous les sens du terme)
- coquillard
(sauf l'expression : "se tamponer le coquillard" hé hé hé sinon trop facile)
- huître(s)
(au pluriel au singulier like you want)
- seigneur
(à tous les sens du terme)
- antépénultième
(et oui ça m'amuse :D)

----------------------------

Règles facultatives (de toute façon je sais très bien que vous ferez comme vous vous voudrez :D)

Catégorie : Contes et Légendes, récits d'aventures.

"Improvisation mixte" : si possible au moins un échange de dialogue autre que "bonjour, bonjour" ou alors faîtes monter le suspens jusqu'au "bonjour".
N'hésitez pas à mettre plus de un personnage et à décrire ce qu'il font, leurs gestes, leurs attitudes, leur tocs ... plutôt que ce qu'ils pensent.

Durée : 10 minutes (non c'est pas le temps que vous devez mettre pour écrire mais c'est le temps que peut durée une scènette d'action, ça donne un rythme, penser au temps ...)

---------------------------------

Bien à vous.

Je dirais jusqu'à mercredi 22h, et puis on verra bien.




Une vieille légende raconte l'histoire d'une quête extraordinaire, et de son aboutissement pour celui qui s'y était investi corps et âme.
Humble paysan de son état, Aldeguin tenait d'une vieille femme qu'il existait dans la région une pierre fabuleuse, dissimulée on ne savait trop où, et que des puissances occultes avaient dotée des plus extraordinaires pouvoirs magiques... Bien que n'ayant tout d'abord prêté à cette histoire qu'un intérêt mineur, de nouvelles conversations au coin du feu avec la vieille du village avaient attisé sa curiosité, de sorte qu'il finit par croire qu'il devait bien y avoir quelque fondement aux récits transmis par les anciens, et que cette fameuse "Pierre de Feu" existait peut-être bel et bien... Et quand bien même ne posséderait-elle qu'une infime partie des vertus qu'on lui prêtait, cela justifiait amplement que lui, pauvre paysan, se jetât dans la quête éperdue de ce merveilleux joyau...

Le village en lui-même et ses environs immédiats avaient été en d'innombrables circonstances fouillés, retournés ou labourés, et Aldeguin douta que la Pierre de Feu pût encore s'y trouver. Les montagnes alentours pouvaient à l'évidence fournir d'innombrables cachettes, mais le village étant bordé par la mer, Aldeguin pensa que le fond de l'océan lui-même, ou les îles les plus proches méritaient qu'il y dirigeât ses premières recherches... S'il existait une justice sur cette Terre, on ne pouvait pas lui avoir adressé tant de moqueries au sujet de son imposant coquillard sans que l'appendice en question ne fût l'instrument possible d'un flair particulier... Aussi embarqua-t-il à bord du plus grand bateau de pêche qu'il put se faire prêter, et bientôt son périple commençait...

Il vogua plusieurs jours durant entre quelques-unes des principales îles situées près de son village, scrutant du mieux qu'il le put le fond de l'océan, y plongeant même parfois, jusqu'à ce qu'il décida de faire escale sur l'une des principales îles de la région, tant pour se restaurer et renouveler ses stocks de vivres que pour chercher quelque renseignement susceptible d'orienter ses recherches...
Ainsi décida-t-il d'engager la conversation avec une pêcheuse d'huîtres, ce qui lui coûta d'autant moins qu'elle lui sembla justement engageante...
"- Belle journée, commença-t-il..." Le ciel du jour était au contraire maussade, voire incertain, et la demoiselle reçut ce point de vue avec un certain scepticisme, mais décida tout de même de donner sa chance au nouveau venu fraîchement débarqué, et lui répondit gentiment :
"- Nous avons souvent meilleur temps, mais il m'arrive toutefois de pêcher quand le ciel est plus couvert encore...
- Votre pêche se concentre justement sur les huîtres, je crois...
- Oui, en effet...
- Je m'intéresse à la pêche, justement... Surtout les huîtres... Particulièrement si l'on peut y trouver des perles... J'avoue prêter un intérêt particulier aux petites choses auxquelles on donne beaucoup de valeur... Les perles, ou certaines pierres..."
La jeune fille partit d'un petit rire dans lequel Aldeguin craint de discerner de l'ironie...
"- Pour avoir fait profession de la pêche des huîtres, je peux vous dire que cette île est modeste, et si vous venez y faire fortune, je ne peux pas vous garantir le succès...
- En effet, je m'intéresse à une chose rare qu'on appelle la Pierre de Feu, et qui pourrait se trouver non loin d'ici... Je m'appelle Aldeguin, à propos...
- Esterelle, enchantée. J'ai justement entendu parler de cette pierre... Une pierre magique, dotée de grands pouvoirs, et d'une valeur inestimable, dit-on...
- Oui, c'est exactement ça!..."
Le regard d'Aldeguin pétillait de joie... Esterelle avait entendu parler de la pierre, et allait peut-être lui donner des renseignements intéressants à son sujet...
"- Apprenez qu'une île voisine abrite le château d'un grand seigneur qui règne sans partage sur la région. Je veux parler du redoutable Comte Estourbard, dont la générosité n'est pas la principale qualité... Ne doutez pas que si la Pierre de Feu existait, il se la serait sans doute procurée d'une façon ou d'une autre, ou aurait mis un terme définitif aux recherches de ceux se seraient mis en quête de cette fameuse pierre pour eux-mêmes...
- J'ai entendu parler de ce triste sire, et je ne crains rien de son éventuel courroux!..." affirma Aldeguin avec détermination.
"- En ce cas, peut-être tenterez-vous votre chance aux pieds de ce volcan..." En un déhanchement qui parut à Aldeguin le plus gracieux qu'il eût jamais vu, Esterelle leva son bras gauche pour indiquer le chemin vers un volcan qu'on devinait aux légers nuages de fumée qui semblaient s'en échapper...
"- Il me semble voir de la fumée... Votre volcan serait sur le point d'entrer en éruption?...
- Je ne saurais vous répondre, l'animal est capricieux... Mais les récits épiques ne manquent pas au sujet des pierres qu'on trouve justement à ses pieds, et que l'on dit précieuses pour certaines... Certains parlent justement d'une Pierre de Feu, mais on parle aussi parfois d'une sombre histoire de pierre branlante... Je ne sais pas si c'est en rapport avec votre fameuse Pierre de Feu...
- Merci infiniment..."
Aldeguin avait à peine entendu les dernière paroles de la belle, et hâtait déjà le pas en direction du volcan...

Arrivé aux pieds du volcan, Aldeguin se mit frénétiquement à fouiller jusqu'à la moindre parcelle du sol qu'il découvrait fébrilement... Il chercha dans la terre, puis creusa à même la roche du volcan... Il mit à profit la pioche et les quelques outils qu'il avait emportés, et utilisa jusqu'au moindre d'entre eux avec une énergie qu'il se découvrait pour la première fois...
Enfin, dans un coin, entre les plis de la roche volcanique, il vit scintiller ce qui ressemblait à un diamant d'une taille extravagante... Il semblait serti à même la roche du volcan, de sorte qu'il résista aux mains d'Aldeguin aussi bien que s'il avait essayer de soulever le volcan tout entier...
Des heures durant, il donna dans la roche autant de coups de pioche qu'il put, redoublant de force à chaque fois qu'il répétait son geste... Il ne pouvait s'agir que de la Pierre de Feu, et quelque force qu'il lui faudrait déployer, il ne repartirait pas sans elle...
Alors qu'il n'y croyait plus, le diamant commença à vibrer doucement... Puis les vibrations s'amplifièrent, jusqu'à se répercuter dans toute la roche... Aldeguin manqua de tomber en constatant que le sol n'était plus stable... C'était désormais le volcan tout entier qui s'animait... Aldeguin tenta une dernière fois de dégager la pierre avant de constater que le volcan dégageait de plus en plus de fumée, et que son cratère crachait désormais d'énormes jets de lave... Il dut renoncer à la pierre, et courut le plus vite qu'il put vers l'océan...
Lorsqu'il y parvint, il entra précipitamment dans l'eau, en courant, bientôt poursuivi par les retombées de lave qui embrasaient toute la côte, et par des coulées qui recouvriraient bientôt jusqu'au moindre recoin du sol... Sans doute avait-il quitté les lieux à l'antépénultième seconde avant l'instant où le volcan l'aurait transformé en torche humaine...
Il nagea tant et tant, si vite et en y mettant une telle énergie qu'il finit par arriver jusqu'à son village, et même à le dépasser...
Il lui semblait désormais comprendre pourquoi on appelait cette pierre "la Pierre de Feu"... Et il devinait aussi pourquoi Esterelle avait parlé de cette fameuse histoire de "pierre branlante"...
 
J'attends mon homme, 50€ serrés dans ma main.

On m'a dit va là, et attends, et ça me convient bien. Plutôt que faire le tour des bars, à inspecter les clients, et à chercher derrière leurs faces d'huitres lequel me tendrait la perle recherchée.

Adossé au mur, les écouteurs bien enfoncés, Lou Reed raconte et moi j'attends mon homme, 50 € serrés dans ma main.

Pas de coquillard ici, pas de vendeur de rêve, qu'on m'a dit.
Mon homme se fait attendre. Mais à tout seigneur tout honneur, je lui pardonnerai ce retard quand il m'aura donné ce que j'attends.

L'antépénultième tram s'arrête pour livrer sa cargaison d'usagers. J'attends mon homme, 50 € serrés dans ma main.

Un gamin s'avance vers moi, d'un pas décidé.
12 ans ? pas plus.
"-Bonjour,
-Bonjour.
- Suis moi
-Oui"

Je suis l'enfant dans la ruelle. Il me tends une main ouverte.
"- L'argent"

Je reste un instant sans voix. J'ai 50 € serrés dans ma main. Le donner à un mineur ?

"- Tu sais ce que je veux ?
- T'inquiète.
- Tu es sûr ? Tu l'as ?
- T'inquiète, j'te dis. Aboule la monnaie."

Je tends ma main avec hésitation et puis je pose le billet froissé dans sa main aux plis crasseux.
Je le regarde un instant : il est un peu sale, mal fagoté.
Il déplie soigneusement le billet et l'inspecte.

Il relève la tête en souriant. Pourquoi sourit-il ?
Le billet glisse dans la poche de son pantalon.

Je suis impatient et je lui demande :
" Et maintenant ?
- Tu vas être servi très vite.
- Cool…"

Je n'ai pas le temps de terminer mon mot que ce fils de chien me décoche un coup de pied violent dans l'entre-jambe.
Je me tors, j'ai le souffle coupé, je manque de tomber.

Lui, va partir… et je tends vaguement la main pour l'accrocher.
Ma vue est troublée par la surprise et la douleur.

Lui file calmement en riant.
Moi, j'ai mal.

…

Avec un peu de chance, je pourrai prendre le dernier tram
 
  • J’aime
Réactions: unizu carn
Il était une fois...
Non.
Quoi non ? Pourquoi ?
Parce que ce n'est pas arrivé qu'une fois. Que ça arrive. Que ça se produira encore.
C'est vrai. Il était souvent ? Nan. Il arrive parfois.
Oui, ça me va ça.
Ok. Mais, mon histoire, tu la connait ?
Je la devine un peu. Racontes quand même.
Il arrive donc parfois que des gens plutôt aisés fassent des voyages dans des pays qu'on dit pauvres mais où il fait si beau et où les particularités locales sont si exotiques, si particulières justement...
Des touristes, quoi.
Oui. De ceux qui s'interresse aux coutumes locales, parlent aux gens.
Quels gens ?
Ceux là, tu vois? Port de seigneur et vie de miséreux, avec leur fille qui est si douce et discrète.
Elle ? Elle est jeune.
Mineure. On ne sait pas quel âge elle a exactement. Tu sais, dans ces pays là...
Et ils la ramènent avec eux ?
Oui. Ils ont négocié ça un soir, à table, en mangeant des huîtres. Un avenir pour elle, un peu d'argent pour eux, ça a été vite fait.
Elle était heureuse ?
Bien sûr. Elle n'avait jamais pris l'avion, n'était même jamais sortie de son village. Et puis, ces gens-là, tu sais, ils savent encore obéir à leurs parents, se sacrifier pour eux. C'est un autre monde.
La France ?
Ca lui a paru merveilleux.
Que s'est-il passé ?
Oh, toujours la même histoire, malheureusement. Une petite ingrate. Elle ne voulait pas aider dans la maison, elle se plaignait de la nouriture. Elle a eu un conflit avec monsieur aussi, on ne sait pas trop pourquoi, mais quoi ? On n'est pas fait de bois !
Ca a duré longtemps ?
Huit mois. Quinze kilos de moins.Quelques côtes cassées. Elle avait perdu la moitié de ses dents, de ses cheveux. Diverses foulures, entailles et marques sur tout le corps. Un doigt coupé. S'obstiner à ne pas obéir à ce point... Heureusement que le médecinde la famille était là - un brave homme, il faisait ça en bénévolat.
Et après ?
Elle est morte, quoi d'autre ? Elle a pris la poudre d'escampette. Alors, ils ont voulu l'enterrer dans le jardin. Mais un voisin les a vu. Un qui gagne moins. Un jaloux. Il les a dénoncés.
Dénoncer, ce n'est pas bien.
Non.
Elle a été entérrée, alors ?
Je suppose. Ils ont renvoyé le corps dans son pays - ce qu'on suppose être son pays. Ils n'ont pas été très précis là dessus au tribunal.
Ils l'ont mise dans un coquillard ?
Un cordillard. Oui. Fin de l'histoire.
Elle est triste ton histoire.
Oui. C'est un gros souci ?
Non. A peine l'antépénultième. Après tout, on suppose qu'ils auront une remise de peine.
On peut le supposer, oui. Ils ont des enfants...
.........
Allez, dors maintenant.
 
En l'état des participations je ne rallongerais pas cette session à l'antépénultienne seconde.

RDV Ce soir 22h. Verdict dans la foulée.
 
Ce matin les lueurs irrisées du ciel qui se reflétaient dans la grande baie vitrée, donnaient à la salle d'attente un air vaguement surréel. Mais ce qui dominait par dessus tout c'était cette odeur de vieux sky épicée par un relent de sueur à vous flinguer votre petit déjeuner. Comment était il possible qu'a l'ère du missile téléguidé et du Cheeseburger, autant de gens puissent se retrouver confinés ici, mus par le même désir de décrocher un improbable poste de cercleur d'huîtres !! J'avais devant moi des types couturés de rides, aux faciès burinés par la mer, aussi bien que des jeunes au teint de lait, dont on était en droit de se demander s'ils n'étaient pas mineurs. Et moi dans cette masse informe je n'étais que l'antépénultième de la liste... La secrétaire, que je soupçonnait d'être en grande partie responsable du fumet qui venait chahuter mon café matinal, énumérait nos noms d'une voix aigrelette. A la lecture du mien, j'ai senti qu'elle réprimait avec effort, un fou rire naissant :
-Mr Coquillard ?
Dans l'assistance il y eu des rires nerveux et un faisceau de regards inquisiteurs.
Seigneur, que faisais-je ici ?! j'aurais tant voulu être ailleurs, prendre mes jambes à mon cou et courir sur la grève toute proche... Sentir l'air humide des embruns... Mais il y avait ma femme, ma fille et ces putains de créanciers !
Je plissai les yeux, ravalai ma salive au goût de café récalcitrant et répondis avec détachement :
-Oui c'est moi...


D'avance, pardon pour mon orthographe incertaine ! :rose:

Edit : plus que très incertaine, en fait ! :rateau:
 
  • J’aime
Réactions: Human-Fly
On n'était pas longtemps mineur
A cette époque très lointaine
Je buvais l'eau à la fontaine
C'était une joie un bonheur
J'obéissais au capitaine
J'étais alors un malfaiteur

Moi tout jeune gueux coquillard
Là sur la route de Saint Jacques
Je détrousse le rondouillard
Pélerin couché au bivouac
Qui me regarde l'air hagard
Sans qu'il fasse le moindre couac

Sur sa bure une sorte d'huître
Indique à tous sa foi son but
Sa guenille l'habille comme un pitre
Et s'il me colle un uppercut
Je lui lirai tout un chapitre
Ah l'enfoiré le fils de pute

Qui le prendrait pour un seigneur
Sur lui rien de plus qu'un billon
Aussi une petite fleur
Symbole de sa dévotion
Me voici en profanateur
Pour moi le coup de goupillon

A l'étape antépénultième
Je dois terminer le poème
Et mon sort va se décider
Je m'arréterai de piller
Très vite loin de tout ce fiel
Je regarderai vers le ciel
 
  • J’aime
Réactions: Human-Fly
Nous avons vu l'arrivée de lufograph et d'un texte concis et complet basé sur un comique de situation dont le personnage semble sorti d'un récit fantastique.
Une beau départ suivit d'une belle accélération de l'histoire d'un malfrat moyen âgeux par Loustic, qui s'essouflit dans le virage de l'antépénultième paragraphe.
Ponkhead poursuit dans le rôle d'un detective ou juge qui raconte une histoire pour endormir son fils et fictionne pour cela son quotidien maladroitement.
Starmac nous emporte dans une tranche la vie d'une jeune fille des rues. Anecdote d'une vie qui pourrait compléter le polar où joue le flic de Ponkhead et le personnage de DocEvil.
Ce dernier ouvrant la voie dans un tempo rapido et donnant une dynamique à la session.
Roberto anîme les pensées d'une femme qui fuit et rêve. Plutôt d'âge mûre, sans enfants ou la mère de la jeune fille de Starmac. Ces mots disent beaucoup et se suffisent tel un petit poème.
Quant au récit de Humain-fly, il annonce une histoire avec de nombreux rebondissements et demanderait à exploiter les instants dans une nouvelle plus que dans un post.

Donc et parce que je n'ai pas de raison valable et juste pour le jeu,
je voudrais voir Roberto nous proposer les 5 mots suivants.
 
bravo roberto :)
 
Oh... ?
:rose:
Merci !
:rose:

J'aime ton post récapitulatif, son rythme baladeur, et ton choix sans raison valable, j'aime beaucoup !
;)

Je vais donc réfléchir, chère odré, le seul truc c'est que je ne pourrai pas écrire cette fois-ci, mais je me rattraperai la fois d'après : j'ai repris goût à cela, je vais pas vous lâcher !!
:D :D :D

Bonne soirée qui s'étire... !
:love: :love:
...Ce n'est pas une raison suffisante ! Debout ! C'est l'heure d'assumer !

:up:
 
Le thème que je vous propose :
"Après la bataille"

Les mots imposés :
> Acuité
> Amélanchier (renseignez-vous avant d'imaginer de ce que ça peut être ! :rolleyes: :D :D )
> En tout bien tout honneur
> Méandre(s)
> Bas de casse.

Délai : jusqu'à mardi 27 14h30.
;)

J'attends tous vos textes vos essais, et vos trukalires, avec grand plaisir.
:love: :love: :love:
:zen:

Oserai-je avouer aux blancs-becs de MacGé
Que petit à petit s'en va l'acuité
D'un regard vieillissant ne pouvant distinguer
Le moindre mélanchier par terre dans un rocher ?
En tout bien tout honneur il faudra bien torcher
Le post néo-débile, le derrière soulagé.
Contre les mots obscurs nous ne pouvons lutter.
Les méandres tordus de l'esprit angoissé
Le combat nous font perdre et tout abandonner.
A vous ce nul poème pour ne rien raconter
Et en bas de casse toujours il peut rester.
 
La bataille fut si rude.
Le son résonne encore dans ma tête, et c’est normal, le sound-system joue encore.
Il n’y a plus qu’un seul DJ aux platines, je ne le connais pas. Il est mignon.
On est venu pour un calage, et on s’est retrouvé au milieu d’un battle sound à trois Djs et 7 platines.
Sur la petite plage de rocher qui nous a servi de dance-floor depuis hier soir, seuls trois épileptiques continuent de suivre le rythme. Les autres sont en chill-out, ou dorment dans les tentes posées à l’ombre des arbres. L’endroit est à nous, et à nous seuls. Un petit paradis de nature et de liberté perdu dans les méandres d’une rivière de montagne.
J’ai faim et c’est le signe que mon corps se réveille, que mon cerveau retrouve un peu d’acuité.
Les provisions sont dans le sac du cousin de M. Dans sa tente. Et il dort. Mais on peut déranger un homme qui dort, en tout bien tout honneur, lorsqu’on est une jeune fille affamée, non ?
J’ouvre la fermeture éclair de la tente. Il dort nu, le bougre. Et il est beau.
Quand mon bras s’allonge jusqu’au sac à provisions, j’effleure son épaule. Il bouge et m’attrape la main, avec douceur. Les yeux fermés.
J’essaye de me dégager sans geste brusque. Mais il ouvre les yeux, me sourit, sa main glisse sur mon sein droit, caresse le globe sous le body, réveille instantanément l’effet des psychotropes.
Plus tard, bien plus tard, quand le soleil cuira les rochers, nous referons l’amour, nus au milieu de la rivière, cachés par les saules et les amalanchiers.
Et tandis qu’il me soulève de l’eau, et m’entraîne vers une autre lumière, mon regard fixe le rocher. A la hauteur de mes yeux, est gravée, en bas de casse, une inscription de circonstance : vivre ne fatigue pas.
 
Statut
Ce sujet est fermé.