Développer une nouvelle variété de betterave à sucre révolutionnaire, meilleur marché, plus simple à cultiver, et propre à mieux nourrir sous ses diverses formes humains et animaux. Une betterave plus rentable à tous points de vue que les espèces actuellement connues, et qui ferait ainsi la fortune de son inventeur. Telle était l'idée de Paul, qui mit à profit sa formation de biologiste moléculaire et ses connaissances en botanique pour se lancer à corps perdu dans de nouvelles recherches expérimentales... Il semblait pareil à un alchimiste en quête de la pierre philosophale, et son ambition démesurée lui fit dévorer nombre de lectures scientifiques au plus haut point ardues avec un appétit de
cannibale...
Le temps considérable qu'il dépensa en travaux de toutes sortes et des échecs répétés finirent par lui enseigner malgré lui la patience, qui jusqu'ici n'avait pourtant pas été sa principale
vertu.
Mais il voulait investir sur le long terme, et il attendrait le temps qu'il faudrait pour atteindre ses objectifs. Il assumait sa quête personnelle de gloire et de fortune, mais revendiquait aussi des aspirations plus hautes, comme la volonté de révolutionner la recherche agronomique et l'agriculture. Ainsi prévoyait-il que sa découverte transformerait la vie de nombre de paysans, de cultivateurs et de consommateurs de par le Monde.
Sa vie toute entière n'était désormais plus qu'au service de son projet. Il avait emprunté autant qu'il avait pu, avait hypothéqué tous ses biens, et il n'avait plus d'occupations ou de centres d'intérêt qui ne fussent en rapport avec ses recherches. Seule exception à ce tableau austère : sa fiancée Charlotte, avec laquelle il passait jusqu'au moindre de ses trop rares instants de repos. La
douceur de sa chère et tendre attisait encore son envie de réussir. Plus tard, quand enfin son projet aurait abouti, leur avenir à tous deux serait assuré, de même que celui de leurs enfants...
Enfin, une nouvelle betterave à sucre était née, et avait passé les premiers tests de laboratoire!... Avec une énergie qu'il n'avait encore jamais ressentie de toute sa vie, Paul ensemença le champ couvert dont il avait fait l'acquisition, immédiatement en bordure du laboratoire dans lequel il avait passé le plus clair de son temps durant ces dernières années... Charlotte et lui fêtèrent dignement la grande nouvelle, d'autant que l'argent leur manquait désormais, et qu'il était urgent de rentabiliser au plus vite leurs investissements. De nombreux exploitants agricoles attendaient d'ailleurs le lancement à grande échelle de la betterave miraculeuse, et
justice allait enfin être rendue à la patience des uns et des autres...
Nul ne sait ce qui déclencha l'incendie. Peut-être un court-circuit...
Du laboratoire, il ne resta que des ruines. Mais les flammes avaient également atteint des produits inflammables qui avaient déclenché une réaction en chaîne, de sorte que le feu s'était propagé jusqu'au champ, et n'en avait rien épargné. Les résultats des recherches, les semences et les cultures ; tout était irrémédiablement détruit. La culture de la betterave extraordinaire n'aurait jamais lieu.
Paul était ruiné, et n'aurait désormais plus rien à offrir à Charlotte que de pauvres dîners faits de
ragougnasse, dans le meilleur des cas...
Quelques jours plus tard, Paul et Charlotte apprirent que quelques animaux avaient consommé la fameuse betterave la veille de l'incendie. Tous en étaient morts.
Merci Human-Fly, merci starmac, merci à la foule en délire...
Les "hourrah" font tourner la tête, il faut que je me repose.
Vous autres spectateurs, à vous de bosser maintenant.
:zen:
Thème : à quelque chose malheur est bon.
Mots : cannibale, vertu, douceur, justice, ragougnasse.
Dernier délai : lundi 5 mars toute la journée, fête des Olive et des olives.
:zen:
Psittt ! La ragougnasse est une sorte de ragoût bizarre qui ne se trouve pas dans tous les dicos.
RePsittt ! Ne nous cassez pas les pieds avec les élections !
:zen:
:zen:
... Ectoplasmes !
Naturellement, les vacances, la neige,
les sports d'hiver, l'éclipse de lune et
tout ce qui s'ensuit ne favorisent pas
le fonctionnement ciboulotesque.
S'il reste encore quelques rédacteurs
géniaux et décidés, le loulou Loustic
accorde un délai (pas un balai)
supplémentaire jusqu'à dimanche 11 mars
toute la journée.
Merci pour le délai supplémentaire. :zen: