Et avec la tête [V.3]

Statut
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Au début, rien.
Un vent de mort soufflait sa peine.
Des corbeaux ricanants semblaient compatir.
La brume les rattrapait.
Le sol, froid, laissait résonner les fers des chevaux.

Un bruit sec retentit.
L'atmosphère, chargée d'hémoglobine, se convulse.
La créature renâcle.


Autrefois, il était humain...
Des images sans sens lui reviennent.



Les arbres, rassasiés, laissent passer le cortège.
Une fière compagnie aux couleurs criantes,
touches de couleurs dans une grisaille infinie.

Des hommes comme lui...
Non, pas comme lui.
Pas depuis qu'ils l'ont chassé, pas depuis que la puissance l'a aidé.

Quelques chevaliers ferment la marche,
leurs fanions pourpres animés d'une vie propre,
resplendissants dans leurs armures complètes.

Un frisson parcourt son échine.
Déjà, un monstre de sa horde s'est retourné.
Deux puits rougeoyants, assez profonds pour y perdre une raison qui n'est déjà plus, le fixent.
Puis la créature s'élance, toutes griffes dehors.

Un cri terrifiant déchire le temps.
Une terreur sans nom s'en échappait.
Les sabres se dévoilent, hésitants.

Pauvres humains...
Il s'enivre de leur odeur, de leur peur.
Du sang goutte de sa lame dans un fracas étourdissant.
Dans la mare qui s'étend, son reflet.


Le reflet le regardait, et lui parlait en des mots immondes.
Une mélopée venant de lointaines plaines au bord du monde.
Des mots vivants colportant la mort.

Il sourit.
La puissance est avec lui, en lui.
Quelque part en lui, il hurle son désespoir.
Mais ne sort que le cri précédant le carnage.


Des formes inimaginables jaillissent d'entre les arbres, et culbutent la formation.
Sous les branches enchevêtrées, la confusion règne.
Entre les racines séculaires, les corps s'entremêlent.

Teint en rouge, il avance, tourbillon de destruction.
Personne ne peut lui résister.
Ils sont tous condamnés.
Autour, des damnés comme lui, démembrant, tranchant, arrosant la terre stérile.
Un éclair, derrière.

Les centaures de métal se sont dégagés, et chargent.
Une masse compacte, ordonnée, puissante enfonce la vague désordonnée des mutants.

Bouillant d'une rage atroce, il se jette à la rencontre des chevaliers.
Mais, ne rencontre que le vide.
Il sent ses alliés qui tombent sous les coups des soldats noir et or.
Seul compte la haine.
Son corps frémit.
Une voix gémit:
"Il est temps, peut-être."

Là-bas, terrible, s'élance sa némésis.
La créature se redresse de toute sa taille, la défie.

Il charge.
Captivé par le mouvement fluide des chevaux,
Hypnotisé par ces prunelles froides qui l'observent, dans l'obscurité du ventail.
Une explosion glacée dans le poitrail.

Teint en rouge, il tangue, dans le tourbillon de sa damnation.
Dans la mare à ses pieds, son reflet.
Quelque part en lui, il sourit.

La chose hurlait sa rage, aggripée à la hampe qui lui perforait le coeur.
Un vent de mort soufflait sa haine.
La brume les engloutit.
Puis, le silence.

******






Petite contribution fantasy style.
Critiques constructives et commentaires sont les bienvenus (MP, TdB, CdB, toussa toussa).
 
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Réactions: CouleurSud
Thème : "L'adieu aux armes"
Mots:
* sabre
* plaine
* vent
* lointain
* pourpre
Limite : le 31 octobre à minuit.

Sur une colline aux reflets pourpres
Plantée au coeur de la terre ,
La lame du sabre brisé ..
Comme une ultime prière ..

Plus une vie
Plus personne pour la retirer
De l'oubli.
Plus de guerre

Au lointain..
Des espaces de solitudes sans fin ..
Seul le vent guidant les anciens rêves
Hors de ce monde à jamais privé
D'êtres humains .

Fin de guerre
Enfin , la paix ..
Fin de guerre
L'humain s'est achevé..

Le bonheur peut enfin être espéré
par les absents vivant
à travers les lumières
du soleil rougeoyant ..

>( Fin des armes ?

sur le visage de la dernière femme, s'évapore la dernière... larme ...? )
 
thème :
l'adieu aux armes


mots : sabre - plaine - vent - lointain - pourpre



*******
quand il ouvrit les yeux, il vit l'agitation et le vide autour en même temps.
des formes éparses et confuses jonchaient le sol.
des rigoles sombres emplies de sang avaient imprégné et creusé la terre.
des ravines chargées de scories et de débris humains se frayaient un chemin entre les corps.
partout, des membres déchiquetés ou piétinés, des lambeaux de chair dénudée ou calcinée.
toute une géologie gémissante d'organes en décomposition.
par endroits, des feux éteints fumaient exsangues et assoupis dans la poussière.

au loin, des nuages séparés clouaient le ciel.
des nappes de granules soudées les unes aux autres avançaient rapidement.

sur la plaine, on voyait les arabesques précises des chevaux et les mouvements des cavaliers dans la poussière.
ils apparaissaient et disparaissaient comme une lente respiration et suivaient des lignes mobiles ou des diagonales complexes.
les chevaux se déployaient à des vitesses variables, allaient et venaient dans des directions contraires avec des inversions de sens et des mouvements traversés.

il se glissa parmi les gisants décharnés et parmi les chevaux étalés sur leurs membres défaits.
la terre toute imprégnée de matières sanglantes avait cette couleur pourpre du désastre.
partout, des têtes lacérées, des corps découpés ou transpercés.
des fluides répandus, des rejets organiques.
ici, les tensions accumulées se relâchaient et se dissipaient.
les feux alentour rendaient l'atmosphère irréelle.

les chevaux s'étaient agités en tous sens.

ils avaient commencé à reculer sur leurs montures, quand surgit une horde de cavaliers en armes dont les fanions de couleur claquaient au vent.
une légion d'épouvantes dont les visages étaient grimées comme une compagnie de clowns à cheval et hurlant et chargeant au galop comme une bande d'extatiques surgis des enfers et enveloppés de poussières.

il revit ces hommes à demi nus ou vêtus d'oripeaux grossiers et maculés de sang qui s'engouffraient sauvages et éructant dans les brèches ouvertes par les lanciers, il vit un homme assis dans la boue qui restait immobile avec tout le sang qui jaillissait de ses orifices, il vit les chevaux de guerre piétiner les hommes tombés à terre, il vit des hommes comme des spectres égarés qui tailladaient et tranchaient des corps dénudés, déchiraient des membres et des têtes, il vit un homme écartelé par deux cavaliers lancés à vive allure, tandis qu'un autre s'acharnait sur lui avec sa lance et qu'un autre lui arrachait les chairs avec son sabre, il vit des guerriers avec des masques grotesques de carnaval sur le visage qui vidaient des corps et brandissaient des organes en hurlant.
il vit ces mannequins de foire comme des chiens furieux se jeter sur les mourants pour les déchiqueter en poussant de grands cris.
certains se relevaient la bouche pleine de sang.

la poussière avait tout recouvert d'un linceul de cendre.
les corps semblaient statufiés et gisaient dans la poussière saturée de sang.

tout était redevenu minéral et comme fossilisé.




il traversa de basses collines dénudées où rien ne poussait.
le jour suivant, il resta à la lisière d'un lac desséché.
son corps semblait se fondre et se désagréger dans les couches ondulantes du paysage.


venant du lointain, si des cavaliers avaient surgi, ils auraient vu un homme nu qui marchait seul contre le vent.




LHO. 301008.


.
 
Merci Joel.

Mais voilà une épine dans mon pied - parce que j'aime bien ce fil mais que je l'avais un peu oublié et que je vais devoir (un temps) le laisser.

PonkHead, c'est fini.
(et ce n'était même pas le pseudo de mes premiers amours)

Je ne pourrais donc pas suivre.

Mais je vous propose une variante :

Thème : "L'adieu aux armes"
Mots:
* sabre
* plaine
* vent
* lointain
* pourpre
Limite : le 31 octobre à minuit.

Et que le vainqueur soit choisi parmi les participants par les participants eux-mêmes.


Amusez-vous bien.


Bon, bah, on fait quoi?

***

En passant, alors comme ça on n'avait pas le temps?

... :D
 
je sentais bien que la democratie participative .. c'etait pas simple ..
ponk avait une bonne idée mais ça fait compliquée à appliquer .. qui vote ? pour qui? mmm !! bon j'avais la main avant ... je peux vous redonner un theme ...?:p:D:cool::rose::siffle::rolleyes:


purée!! ponk pourrait repasser avec un autre pseudo au besoin sinon ... ;)
 
Bon, bah, on fait quoi?

***

En passant, alors comme ça on n'avait pas le temps?

... :D

:rose:

(trouver des excuses est un art qui peut s'avérer difficile)

Moi, je dis, tous premiers :D

C'est vrai que tous les textes proposés sont d'une grande qualité. Ton premier essai est d'ailleurs vraiment concluant :zen:

je sentais bien que la democratie participative .. c'etait pas simple ..
ponk avait une bonne idée mais ça fait compliquée à appliquer .. qui vote ? pour qui? mmm !! bon j'avais la main avant ... je peux vous redonner un theme ...?:p:D:cool::rose::siffle::rolleyes:


purée!! ponk pourrait repasser avec un autre pseudo au besoin sinon ... ;)

Ben oui. Je ne peux pas voter, puisque je n'ai rien écrit. Mais Ponk est toujours là...
 
Ouais, vive la tyrannie.

Vainqueur, donc : kasarus.
Parce que c'est comme ça.

Bravo à lui.
Salut.
 
Ouais, vive la tyrannie.

Vainqueur, donc : kasarus.
Parce que c'est comme ça.

Bravo à lui.
Salut.

Ben, ça alors...


Disons que merci à Ponkhead pour ce choix...
(Les trois points veulent dire plein de trucs, of course)

Je suis donc chargé du choix d'un nouveau thème...

Promis, je reviens avec avant la fin des vacances (Mercredi Soir...).

Voilà, et encore merci à ceux qui font vivre ce fil, ou ceux qui faisaient... Mais qui continuent toujours un peu quand même...
 
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Réactions: Philippe
ça sera bientôt du pink ponk...

Et non, je n'ai pas encore trouvé, et oui, je floode...
 
ça sera bientôt du pink ponk...

Et non, je n'ai pas encore trouvé, et oui, je floode...


tu peux flooder , tu es le maitre de la session et puis ici le compteur de messages est désactivé ( rappel aux novices de passage ;);):love: ) ...
mais ton message induirait-il un début de sujet ...? ( oops je crains de ne t'avoir soufflé une idée démente dont nous aurions du mal à nous sortir:D
patientons donc
 
mais, un sujet sur le rien serait la bienvenue...

enfin, je dis cela et je ne dis rien... :p ;)



*******
sinon, sincères félicitations pour ta Fantasy... :zen:




au passage, un little coucou à CouleurSud qui a zappé "l'adieu aux armes" et caetera...

.
 
Ben, ça alors...


Disons que merci à Ponkhead pour ce choix...
(Les trois points veulent dire plein de trucs, of course)

Je suis donc chargé du choix d'un nouveau thème...

Promis, je reviens avec avant la fin des vacances (Mercredi Soir...).

.
:siffle:
mmm ... :D ...
mmmmmmm?
heu ... non rien! :D
;)


( je ne fais pas mieux dans le genre pas précis sur la date ... :rateau:
 
:siffle:
mmm ... :D ...
mmmmmmm?
heu ... non rien! :D
;)


( je ne fais pas mieux dans le genre pas précis sur la date ... :rateau:

Ouais, bon ben, quand on dit jeudi... c'est sûr que le 31 septembre 2019 c'est pas mal...

Sinon, là j'ai du boulot par dessus la tête, et j'aimerai bien donner un thème pas trop naze...
 
Ouais, bon ben, quand on dit jeudi... c'est sûr que le 31 septembre 2019 c'est pas mal...

Sinon, là j'ai du boulot par dessus la tête, et j'aimerai bien donner un thème pas trop naze...


t'inquiete pas .. c'est un fil où on a le temps .. ;) et tu as raison d'attendre d'avoir la tete plus disponible ;)
 
Le Désert des Tartares... :siffle:




:p

:D


.

"Toute philosophie a pour origine quelque déception. Si nous philosophons, c’est parce qu’il y a en nous quelque chose d’inapaisé dont nous sentons que toute notre existence restera hypothéquée tant que nous ne l’aurons pas élucidé.


…nous sommes la promesse qui n’est jamais tenue…"

Le Désir et le temps
(1992), Nicolas Grimaldi

;)
 
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Ce sujet est fermé.