Cette tendance à la "gadgetification", voire la "ludification" de l'automobile est inquiétante. Cela dit beaucoup de notre vision de l'automobile, mais aussi de nous-mêmes.
On nous prend pour des gamins, qui vont s'exciter sur telle ou telle fonction poudre-aux-yeux, des trucs qui brillent, qui s'allument, qui font bip-bip, qui marquent la différence face au voisin. Il faut reconnaître que beaucoup d'adultes et acquéreurs d'auto se comportent ainsi.
Les marques européennes me semblent bien engagées dans ce paradigme, que je déteste.
Ailleurs, certaines marques, de façon plus ou moins prononcée, essayent de se positionner sur un autre créneau.
Quand on voit le niveau de maîtrise technologique qu'on peut atteindre aujourd'hui, on imagine ce que cela pourrait faire dans le secteur automobile si c'était mis au service d'autres principes et priorités.
En fait, j'ai une vision très pragmatique et réactionnaire de l'auto comme outil (ce qui n'exclut pas le plaisir), influencé par le monde des outils professionnels. J'aime l'épure, la puissance, la simplicité, la fiabilité, ce qui n'est pas toujours compatible avec la vision commerciale, je l'éprouve régulièrement dans mon travail.
Pourtant, j'aime le beau, et même parfois le luxe. Je ne suis pas le conducteur qui prétend qu'une auto n'est qu'un "déplaçoir pour aller d'un point A à un point B", d'ailleurs ce genre de discours m'agace, car cela suppose que tout se vaut.