Et avec la tête [V.3]

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Il y eu les mains, puis...
Le soleil nous éblouissait. Un pin se dessinait au dessus de nous, en ombres chinoises, sans vraiment nous protéger de cette chaleur. L'après-midi s'allongeait, bercé par le roulis de la mer au loin, et ses embruns tentaient de nous atteindre.


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Il y eu les mains, puis...
La nuit s'est annoncée. Le soleil nous quittait au travers des gouttes sur la vitre. L'air froid ne nous atteignait pas encore et nous ne voulions pas laisser la moiteur de nos corps serrés nous échapper, pour quelques heures encore.


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Il y eu les mains, puis...
L'hiver est arrivé. Nous nous sommes serrés pour nous protéger du vent cinglant. Nos itinéraires se sont raccourcis. Les pavés du vieux cimetière devinrent notre chemin et les aïeux, que nous saluions en passant, veillaient sur nous de leur granit froid.


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Il y eu les mains, puis...
Le soleil recommença à briller sur les toits d'ardoises. Le tuffeau révélait à nouveau son éclat et bientôt les saules couveraient le fleuve de leur vert tendre. Les gants furent rangés et nos mains purent ne plus craindre le froid. Nous n'avions plus besoin de nous serrer pour préserver nos rares chaleurs.



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Il y eu les mains, puis...
L'orage d'été avait laissé les pavés luisants. Nous avions couru pour nous abriter de ses fureurs. Nous avions couru, vers des lieux différents. J'eus beau chercher à tâtons, regarder autour de moi. Mes mains restèrent vides. Une empreinte y restait gravée. Frotter ne la fit pas partir. Et le creux de mes mains la porte encore.


 
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Réactions: Picouto et da capo
C'est du fin fond de mon lit avec ma nouvelle copine Angine que je découvre vos oeuvres... :love: bravo pour vos idées originales et vos textes magnifiques :zen:

Allez Roberto, fais nous profiter de ce que tu as préparé ;)
 
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Réactions: lumai
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Tout commença dans un cimetière. Là où l'on pense souvent que les histoires ne peuvent que se terminer...
Robert aimait se promener dans les cimetières. On le voyait arpenter les allées de différents cimetières à toute heure du jour ou de la nuit. Il aimait l'atmosphère qu'on trouvait là. Pour y flâner, pour s'y évader vers on ne sait trop quoi... Pour y jouer, aussi. Cela pouvait même lui arriver pendant un enterrement. Il se demandait pourquoi les gens pleuraient dans les cimetières. Alors que la vie était éternelle, il en était persuadé. Or, même ceux qui prétendaient en être persuadés aussi pleuraient... Lui, il rêvait en ces lieux. On l'y voyait sourire, ou même rire. Les gens le regardaient avec un air de pitié, dans le meilleur des cas. Avec de la haine, aussi, parfois...


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Lucie s'était retrouvée là pour assister à l'enterrement de son grand-père. Elle détestait les conventions. Particulièrement les fêtes à dates fixes, qu'elle ressentait comme étrangement obligatoires... Particulièrement les enterrements, aussi. Elle n'y voyait que des visages figés, parfois davantage par les convenances que par le véritable chagrin. Elle fut ravie d'y apercevoir Robert déambuler comme à son habitude, l'air léger... Comme s'il s'était agi d'un lieu de promenade comme un autre... Elle avait quitté la procession un instant, pour échanger quelques mots avec Robert, de sorte qu'ils se donnèrent rendez-vous le lendemain, en haut d'un donjon...

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Elle n'avait pas vingt ans. Robert non plus. Elle, la jeune fille bien sage, avec "un vrai potentiel", "promise à un brillant avenir", et lui... Lui, que les gens évitaient... Tout aurait pu les séparer. Il n'en fut rien.
Souvent, elle ressentait le besoin d'échapper à son monde... Robert l'emmenait en promenade... Il lui parlait de son monde... Il aimait la faire rêver, la faire sourire... Elle aimait se laisser faire...
Lucie reprenait goût à la vie. Quoi qu'elle eût à faire de sa journée, elle trouvait le temps de rencontrer Robert. Chaque journée lui semblait belle, parce qu'elle allait le voir... Elle aimait se lever dès l'aube, et regarder au-travers d'un vitre embuée le soleil se lever sur sa ville...


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Un autre lieu que Robert aimait, pour s'y rendre à toute heure, particulièrement en dehors des heures des visites guidées pour les touristes, qui semblaient débarquer là par wagons entiers... Robert compris la peine de Lucie, et lui assura que son grand-père n'était pas vraiment mort... Il lui dit qu'avec un peu d'imagination elle pourrait se surprendre à l'apercevoir quelquefois, de loin, à la faveur d'une ombre facétieuse... Dans le cimetière, évidemment, mais aussi dans ce donjon, où il s'était peut-être déjà lié d'amitié avec les fantômes qui y séjournaient à titre permanent.
Lucie et Robert se virent tous les jours. Ils aimaient se retrouver seuls au pied d'un arbre où les gens ne venaient presque jamais les déranger. Elle avait parfois l'impression de se poser trop de questions, et Robert semblait avoir en tête davantage de réponses que de questions... Pas des réponses ordinaires. Ses réponses à lui.


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Partout, on voyait Lucie et Robert se promener ensemble... Les gens ne réservaient désormais plus leurs regards de dédain à Robert ; Lucie y avait désormais droit, elle aussi. Mais elle s'en fichait. Robert la rendait heureuse. Chaque jour davantage.
Lorsqu'il la voyait ainsi rayonner, et qui plus est du fait des moments qu'ils partageaient ainsi, il lui arrivait de croire qu'il était au Paradis. Parce qu'il lui semblait qu'il n'avait plus rien à désirer. Parce que rien ne pouvait être plus beau que ça.
Un jour, ils disparurent tous les deux. On les dit morts. D'autres rumeurs disaient qu'ils vivaient désormais ensemble, très loin... Dans un autre pays.

Lucie, cette étrange jeune fille...
Et Robert, avec son air éthéré, voire simplet... Lui, aussi, un étrange garçon...
Comme disent les gens bien comme il faut, c'était un garçon... Différent...












(...)

Le mot sera :Différent

(...)

Je vous laisse donc jouer avec ces éléments et nous proposer ici ou ailleurs (merci de mettre les liens dans ce cas... je reprends le boulot et suis donc nettement moins disponible, désolé :() vos textes.
Je vous laisse (pour l'instant) jusqu'à lundi prochain 20h.

Enjoy :zen:

Désolé pour le retard. :zen:
 
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Réactions: lumai et mamyblue
Pour la peine, je ralonge la sauce ce qui laissera le temps à Roberto de nous poster ce qu'il a préparé... vous avez jusqu'à demain soir.
 
Rhalalaaa ! Tout ça pour se faire désirer... :siffle:

Personnellement je pense que tu aurais du écrire :

Je posterai ce que j'aurai fini ce soir.

:D :D :D
 
Ses semelles crissaient légèrement dans les allées marbrée du MoMA. Ce petit chuintement caoutchouteux pour insolite qu'il soit, n'arrivait pourtant pas à entamer la majesté du lieu.
Kristina entra dans une grande salle blanche qui lui sembla déserte. Elle fut saisit à la gorge par ce qu'elle voyait. Enfin elle pouvait contempler ce qu'elle n'avait pour l'instant que feuilleté dans les nombreuses revues d'arts. Comme tout le monde elle s'était elle aussi, passionnée pour le travail de Picouto sur la mémoire et notamment la série de photos des bunkers abandonnés. Mais ce qu'elle était venue voir içi n'était justement pas ce que tout le monde connaîssait de lui.
Ce que Kristina voulait voir, c'était cette petite salle consacrée aux oeuvres plus intimistes de l'artiste.

Frémissante elle avança vers les tirages. Ils étaient immenses. Ce format imposant leur insufflait une vie propre qu'elle n'avait encore jamais perçue dans les nombreuses reproductions qu'elle avait pu entrevoir. Au point qu'il lui semblait voir dans le grain magnifique de ces épreuves, comme la promesse d'une peau vivante.
Elle avança d'un pas timide vers l'un de ces monochromes impassibles.
Elle était maintenant face à la première photo : "La fenêtre".
Dans cet assemblage "hasardeux" de photos, une chronologie trop évidente pour ne pas avoir été voulue par l'artiste, lui était apparue. Pour elle cette série de photos évoquait tout simplement la vie humaine. Elle sourit doucement à cette idée.

Elle était donc au début, devant ce qu'elle aimait appeler "l'éveil"...



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Réactions: lumai
:o Mais il va nous faire languir combien de temps c'ui là ! :o

Robertoooooooo !!!!
 
Je lirai pas !

Exprès.
 
D'ici à ce qu'il attende 3h du matin pour être sûr qu'on ne viendra pas troubler le bel ordre prévu…
 
Ah… ces artistes : il leur faut toujours une foule…
 
Et puis ils savent se faire attendre ! :p
 
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