Et avec la tête [V.3]

Statut
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attente _ bruit _ image _ perte _ souffle
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une image me brouille les yeux
un souffle sur ma nuque me terrorise
l'attente du couperet est horrible
qu'est je donc fait pour perdre la vie
dans un panier au pied du mat
le bruit d'une tete qui crie son effroi
et cette image c'est moi ! !! :affraid: :affraid: :affraid:
 
L'attente fut longue. Mais, les heures passant, elle ne déconnectait petit à petit de la réalité.
L'attente de quoi, d'ailleurs ? Elle ne savait même plus.
Au début, le moindre bruit la faisait sursauter et maintenant elle n'entendait plus rien. Tout était calme, serein, apaisant.
Il y avait bien encore, de temps en temps, l'image brutale d'un homme gisant sur une route perdue qui repassait devant ses yeux. Mais elle ne savait pas pourquoi. Et ne cherchait plus à savoir.
Dans ses rares moments de lucidité, elle sentait instinctivement que c'était important mais le moindre effort de concentration, en pure perte d'ailleurs, lui causait des maux de tête épouvantables.
Elle restait couchée, le regard vide et triste, sans parler, sans voir le monde qui s'agitait autour d'elle.
Avant qu'elle rende son dernier souffle, le troisième jour après son accident de voiture, l'infirmier qui était présent fut certain de l'entendre dire "je t'aime".

étrangement, j'ai des images du film Crash de David Cronenberg. un film sur les prothèses, les "machines désirantes" et l'organique, un des thèmes récurrents dans tout le travail de Cronenberg.
 
attente _ bruit _ image _ perte _ souffle
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une image me brouille les yeux
un souffle sur ma nuque me terrorise
l'attente du couperet est horrible
qu'est je donc fait pour perdre la vie
dans un panier au pied du mat
le bruit d'une tete qui crie son effroi
et cette image c'est moi ! !! :affraid: :affraid: :affraid:

voilà l'initiateur de ce fil.
je constate, avec stupeur, qu'il a toujours sa tête.
des souvenirs d'un livre de Joseph Conrad pendant la révolution française sur la presqu'île de Gïen.
 
thème: l'enfermement
mots imposés: attente _ bruit _ image _ perte _ souffle

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un peu plus bas, en diagonale, il y avait une excroissance qui se détachait de la structure plane du grillage.
un appendice aux contours flous qui semblait faire défaut dans la trame.
un trou. une béance ouverte.
quand Anna parvint au bout de l'allée, la forme se précisa, s'agrandissait à mesure qu'elle avançait,
tressautant dans le paysage à chacun de ses pas.

au loin, le violent ressac des vagues. la présence noire et massive des rochers.

la déchirure traversait l'espace strié de la clôture avec çà et là des boursouflures de métal.
la matière dissociée s'érigeait en dentures acérées et menaçantes.
un bruit mat se confondit avec l'air humide avant de disparaître.
Anna s'immobilisa.
devant elle se dessinait une ligne verticale parcourue de tremblements.
la césure était nette et définitive. la brèche assez large.
à cet endroit, le grillage s'entrouvrait, laissant passer librement l'air chargé de sel.
Anna avança la main.
l'air autour était opaque et dense.
il n’y avait pas de résistance.
Anna se maintenait immobile. juste au bord, proche du basculement.

le vent avait contourné l'île.
dans le silence froid et gréseux du soir, on entendait le cri des désespérés.
dans la nuit, ces cris bouleversaient le paysage noir de l'île, déchiraient l'espace d'éclairs convulsifs.

Anna se glissa dans l'étroit passage.
en frôlant les épines de fer, elle retint son souffle.
elle était de l'autre côté.
elle ferma les yeux s'attendant à ce qu'une main vienne l'attraper.

Anna était sur l'île depuis neuf ans. elle souffrait de catatonie.
la force et la récurrence de ses images mentales l'anéantissaient, la laissant épuisée.
ce phénomène se reproduisait dans la journée aboutissant à une sorte de délire brusque.
la nuit, elle entendait la respiration des gardiens invisibles.

devant Anna se dressait une forêt obscure. les pins sombres et immobiles noyaient le soir de leur masse fantôme.
cette présence indéfinissable semblait avoir absorbé tous les bruits de l'île.
Anna marchait parmi les arbres. elle respirait l'humus chargé de résine.
il n’y avait plus de ciel. plus de nuages.
elle demeura silencieuse et debout au milieu des arbres, dans une attente immobile, elle regardait ce ciel sans fond qui n'était plus le ciel.
les arbres l'enserraient jusqu'à presque la toucher. l'odeur de térébenthine se fit plus forte. le vent multipliait les bruits d'épines qui s'entrechoquaient.

tard dans la nuit, des hommes la retrouvèrent étendue sur le sol.
à perte de vue, le ciel noir s'étendait au-dessus de l'île.



LHO. 070408.
 
thème: l'enfermement
mots imposés: attente _ bruit _ image _ perte _ souffle.

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… il est des jours où l'obscure solitude
réduit mon âme à une attente
prostrée de désespoir
que me reste-t-il de lucidité
quand la souffrance de mon corps ravagé
dissipe le souffle de mes pensées
dans l'abîme aucune image
aucun son ne parvient plus
à dissiper l'épaisseur de la maladie
le soleil de ma vie s'éteint
je crie sans bruit
je hurle de vide
le vague écho de mon avenir
n'est plus que souvenir
mourir n'est pas une perte
mourir est un retour
où l'obscure solitude
réduit mon âme à une attente
prostrée de désespoir
où je crie sans bruit
où je hurle de vide
le vague écho de mon devenir
où aucun son, aucune image
ne parviennent à dissiper la souffrance
de mon corps ravagé
le soleil de ma vie s'éteint
je crie le vide de ma mémoire sans avenir
il est des jours…

GH 2008
 
thème: l'enfermement
mots imposés: attente _ bruit _ image _ perte _ souffle.

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… il est des jours où l'obscure solitude
réduit mon âme à une attente
prostrée de désespoir
que me reste-t-il de lucidité
quand la souffrance de mon corps ravagé
dissipe le souffle de mes pensées
dans l'abîme aucune image
aucun son ne parvient plus
à dissiper l'épaisseur de la maladie
le soleil de ma vie s'éteint
je crie sans bruit
je hurle de vide
le vague écho de mon avenir
n'est plus que souvenir
mourir n'est pas une perte
mourir est un retour
où l'obscure solitude
réduit mon âme à une attente
prostrée de désespoir
où je crie sans bruit
où je hurle de vide
le vague écho de mon devenir
où aucun son, aucune image
ne parviennent à dissiper la souffrance
de mon corps ravagé
le soleil de ma vie s'éteint
je crie le vide de ma mémoire sans avenir
il est des jours…

GH 2008

bonsoir grego_

je pense à l'écriture de Joë Bousquet.
à ces deux livres: "Traduit du silence" et "Le cahier noir".
 
j'espère que tout le monde a profité des deux ponts pour peaufiner son texte...

fin de la session: samedi 31 mai 2008 à 00:01.

:).
 
Bien au chaud nourri sans manger
Pas de désirs rien ne me tente
Personne pour me déranger
Paisible je vis dans l'attente

Flotter dans un milieu visqueux
Rester ici le roi des gueux
Obligé de sortir du nid
Mon premier discours n'est qu'un bruit

Lycée diffuseur de mensonges
Pour les slogans je suis éponge
Qui veut écouter mon message
Qui voudrait aimer mon image

Comme tout le monde travailler
Courrir chanter se gaspiller
Dans la vie à peine entrouverte
Pas de liberté quelle perte

Envie d'avaler sa pantoufle
Se contenter de la guimauve
Accéder à rien qui me sauve
Se libérer au dernier souffle
 
Mur, en face,
passer la porte, fermée, rien ne peut passer,
la porte, la perte
jamais ouverte.

Mur de gauche,.............................................................Mur de droite,
le lit à éviter et vite élie-le......................................l'attente est latente
obstacle principal, obstacle..............................bruit de mes pas, le seul bruit,
passé...................................................dedans et comme des coups dehors.


Mur du fond,
grille à la fenêtre ou feu, vint naître la grille
du temps, du souffle de vent, tendu
interminable.

Je tourne en rond, mon seul jeu.

Des murs,
autour,
au tour des mûrs
pour juger - jugé bon pour
il y a longtemps.

Je tourne en rond.
Au centre des murs,
au centre des mots.

Retour.
 
ah... bien ... cela bouge quand même entre les pointillés et les murs... :p
 
Il suffit parfois qu'ils se ferment pour que s'éclaircissent les contours de ces images floues.
Il suffit parfois que je souffle sur cette braise pour que tout se réchauffe.
Il suffit parfois de transformer l'attente en désir.
Il suffit parfois de préférer le bruit au silence.
Il suffit parfois de ne pas redouter la perte.
Il suffit parfois..
 
l'enfermement
mots imposés: attente _ bruit _ image _ perte _ souffle.

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Elle : Tu sais, je crois qu’on devrait arrêter tout ça

Lui : Tout ça ?

Elle : Oui. Enfin, tu vois. Maman…

Lui : Tu dis n’importe quoi. Tu sais bien qu’on ne peut rien arrêter. Ce n’est pas nous qui décidons. C’est Elle

Elle : Je n’en peux plus de cette attente. Et puis, à quoi ça sert, Elle est morte. Dix ans qu’elle est à la morgue en attendant son bain d’azote liquide

Lui : Non. Elle ne mourra jamais. Du moins tant que je serai là, jusqu’à mon dernier souffle

Elle : Tu sais, je crois que nous l’avons perdue. Je n’ai plus d’image d’Elle

Lui : C’est une perte impossible. Ou bien alors, nous nous perdons aussi, toi et moi

Elle : Tu n’as jamais eu envie de sortir ? Entendre les bruits du dehors ? Voir les lumières de la ville ? Vivre, quoi

Lui : Tu sais bien qu’Elle ne le voulait pas

Elle : Mais alors, nous ne sommes pas comme les autres ?

Lui : Non. Elle avait de grands projets pour nous. Et Elle les a toujours d’ailleurs. Elle n’est morte qu’en apparence. Elle est là. Oui, là. Et nous sommes en Elle

Elle : Tu veux dire que nous ne sortirons jamais d’Elle ?

Lui : C’est ça. Elle ne l’a pas voulu. Elle n’a pas voulu que nous naissions, toi et moi. Et c’est bien mieux comme cela
 
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Réactions: mado
cours ! accélères encore
à fond sans hésitation
allez !
la vitesse te rendra invisible
tu le crois allez !
allez !
déjà ton image ne se forme plus
il n'y a plus un oeil pour te voir,
rien, non rien, personne
allez !
il ne reste rien allez !
loin loin tu es presque loin

le temps s'est arrêté et on se prend à rêver d'un souffle léger qui s'immisce entre notre chemise et la peau, notre chemise et le plastique des fauteuils défoncés, d'un bruit qui nous réveille, qui rompe l'attente. En pure perte.

allez...
plus rien ?
rien ?
allez, encore un effort
allez !

tu n'en finis pas de mourir
allez, va...
dépêche toi
libère les
allez
 
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Réactions: macelene



L'attente... Interminable. Oppressante.
La folle envie de s'évader... Passer une porte, laissée entrouverte par inadvertance... Courir... Aller au-delà de la zone circonscrite... Et savourer chaque bouffée d'air aspirée dehors, en n'importe quel endroit de la vaste zone interdite... S'enivrer de liberté... Sans même se demander quoi en faire. Ni comment, ou avec qui.

Guetter le moindre bruit, le moindre signal. Le moindre son qui viendrait d'ailleurs. Du dehors. Le moindre élément étranger à l'enceinte de ces murs, et qui à lui seul serait l'ambassadeur de l'univers entier, de tout l'espace au-delà de ces barrières, là où les entraves n'existent pas. Du moins pas celles d'ici.

L'image du monde extérieur. Tel que nous nous le rappelons. Tel que nous ne cessons de l'imaginer. Tel que nous le rêvons.
Là où nous irons, où nous retournerons. Où tout sera possible. Où nous n'aurons plus de limites que celles de notre imagination.
En principe.

La perte. De tout. Du monde entier.
Des repères les plus élémentaires. Ceux qui distinguent le possible de l'impossible. La vie de la mort. Le bonheur du malheur. Si le bonheur existe, s'il a jamais existé...
Comment c'était, là-bas?... Comment ce sera, après, quand nous y serons retournés?... Y sommes-nous en fait jamais vraiment allés?...

Le souffle du vent...
Le monde extérieur. Enfin!
Dehors.
Sans plus guère de limites... Que les nôtres.





thème:l'enfermement
mots imposés: attente _ bruit _ image _ perte _ souffle.







fin de la session: samedi 31 mai 2008 à 00:01.
toutes les demandes de prolongation se négocieront par PayPal.
LHO.

 
puisque nous approchons du week-end, la deadline est repoussée jusqu'à lundi matin 08:00 h.
ce qui laisse aux retardataires la bagatelle de 63 heures et 44 minutes...
 
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