Et pendant que j'y suis, même si ça n'a intéressé personne
je vais vous dire les noms des personnes cachées dans mon texte.
mado, aricosec, macmarco, sofiping, loustic, Pierrou, Gilbertus, Guytantakul et WebO.
La bande de joyeux drilles, tous plus bringuezingues les uns que les autres, avait décidé de faire un casse. Ça s'était décidé chez
Mado, le bistrot où ils se réunissaient tous les soirs. Gilbert avait lancé négligemment :
- "Et si on s'faisait la banque de la rue Jean Moulin ?".
Herman, dit le Hibou à cause de ses grandes lunettes, avait tout de suite répliqué de son accent teuton :
- "Et bourguoi bas, mais on n'endre gomment ?".
- "Par les caves, elles communiquent. Mon pote Fernand m'a r'filé tous les plans de l'immeuble. Il faudra juste percer un mur ou deux. On entre dans une petite salle et là : Bingo ! Au moins 200 petits coffiots rien que pour nous !".
Marcel, qui se faisait appeler Harry par snobisme, en lâcha sa tasse de caoua.
- "200 coffres à ouvrir ? Mais vous êtes félés !".
- "Tais-toi
Harrycosec, tu vas nous filer la scoumoune", répliqua Gilbert.
- "J'm'appelle Harry, par Harrycosec ! C'est pas de ma faute si je suis maigre".
Sophie éclata de rire :
- "T'énerves pas Marcel, c'est pas bon pour ton teint".
Guy, la main posée négligement sur le genou de Sophie, tapota sur la table :
- "Ho, cool, les mecs. C'est du sérieux, là. Moi j'vous propose de ramener un chalumeau et un marteau-piqueur. Y'a tout ce qu'il faut dans ma boîte, pas de problème".
Marco, ancien flic viré pour divers trafics et qui l'avait blouclé jusque-là, demanda d'un air doucereux :
- "Et on va trouver quoi dans tes coffres, Gilbert, si la maison Royco ne se radine pas avant ?".
Gilbert, évervé par la remarque, répliqua :
- "Nous fait pas tout un mic-
mac Marco avec tes anciens copains. T'es plus à Paname. L'immeuble va bientôt être démoli, donc on sera peinards. Y'a aucune raison qu'ils débarquent si on y va en douceur, et surtout, s'ils ne sont pas prévenus. Y'en a qui se sont retrouvés avec une
pierre ou un bloc de ciment aux pieds dans la Loire pour moins que ça".
La fin de la phrase, dite sur un ton rageur, calma aussitôt Marco qui la mit tout de suite en sourdine.
Gilbert reprit la parole :
- "On peut trouver d'tout : du fric, de l'or, des bons du Trésor, des cailloux. De tout j'vous dis !".
Herman précisa :
- "Brenez uniguement les bierres brécieuses et l'or, za ze revourgue blus vazilement".
Sophie, surnommée La nunuche par toute l'équipe, répliqua :
- "Et si c'est du plaqué, comment vous voyez la différence ?"
Gilbert éclata de rire :
- "Pour toi
Sophie, pingouins et manchots c'est pareil ! T'es vraiment trop nunuche. Tu crois qu'les gus qui planquent leur fric à la banque mettent des bijoux en plaqué dans leurs coffres ?".
- "Oh ça va
Gilbert, tu sais qu't'es soûlant quand tu m'prends pour une gourde ?".
Plié de rire,
Guy tenta, culotté comme il était, une dernière question :
- "Et si Harry a raison, malgré tout. On est des p'tits pour ce genre de truc".
Gilbert le regarda, un sourire goguenard aux lèvres. C'était un drôle de
loustic le Guy, toujours à changer d'avis comme de chemise : un coup oui un coup non, un coup blanc un coup noir.
- "On improvisera ma poule, et j'vais m'prendre un petit joujou avant de partir".
Il avait dit ça d'un air assuré, mais en fait, il n'était vraiment pas sûr de se servir de son "joujou" comme il disait. Il avait trouvé un vieux Makarov sur le
web au hasard de ses pérégrinations et l'avait acheté sur un coup de tête. Mais quant à s'en servir, c'était une autre paire de manches.
La banque étant fermée le week-end, ils se réunirent tous le samedi matin dans la cave de l'immeuble, soit Gilbert, Marco, Sophie, Guy et Marcel. Herman, qui s'était fait serrer la veille pour une histoire de proxénétisme, était absent.
Gilbert prit les choses en main tout de suite.
- "Guy, tu connais l'matos alors tu commences avec le marteau-piqueur. J'te file un coup de paluche dès qu'tu fatigues. Guy et Harry - hé, me r'garde pas avec tes yeux de merlants frits Marcel, aujourd'hui j'suis d'bonne humeur - donc, Guy et Harry vous déblayez tout c'qu'on va creuser. Toi Sophie, tu fais l'pet et tu t'occupes de la bouffe et d'la boisson. Tu viendras nous essuyer la tronche de temps en temps. Avec tout c'qui va voler comme poussière là-'dans on va vite être déguisés".
Guy, en attrapant le marteau-piqueur, demanda :
- "J'attaque par où, Gilbert ?".
- "Te prends pas l'chou. Ce mur-là est aussi grand que celui d'la salle des coffres. Tape dans l'tas".
Guy attaqua le mur pendant que Gilbert s'allumait une cigarette. Il eut en même temps une sensation bizarre. Quelque chose n'allait pas.
- "Où est passé Marcel ?".
Le son de sa voix fut couvert par le bruit du marteau-piqueur.
Personne n'entendit non plus le bruit lancinant des voitures de police qui approchaient.
Voili, voilou, et merci aux (involontaires) participants