et avec la tête ? v2

Statut
Ce sujet est fermé.
:zen:...:cool: merci tout le monde... :love:


Vais avoir un truc très dur à faire d'ici demain pour le passage de la Plume... :siffle: Choisir...:heu:



J'imprime tout... et je me coince sous la couette et je lis... tout tout tout... et je tâche de revenir... :rateau: :D


 
Human-Fly a dit:
Merci guytan. :zen:

Personnellement, j'aime bien tous les textes de cette session, avec peut-être un faible pour le texte de Bobby. ;) Pas seulement parce qu'il s'agit de lui et que c'est sa première participation ici, mais parce que j'ai trouvé son texte original dans la forme comme dans le propos, avec une construction bien maîtrisée, une chute étonnante et fort bien amenée, et un humour noir bien décapant. ;)
Bref... Plus littéraire que je l'imaginais, et toujours fidèle à lui-même, le blork! :up:



:mouais:... faut pas tenter d'influencer macelene... :siffle: :D
 
Roberto Vendez a dit:
Diego attacha son vélo à un panneau devant l'immeuble et sonna à l'interphone.
Il attendit de longues minutes avec angoisse, se demandant si il n'était pas arrivé malheur à Romuald. Son coup de fil de ce matin était plus qu'inquiétant, c'était pas le genre de Romy ce genre de délire.
La porte d'entrée du troisième étage était entrouverte, et Romuald couché nu en chien de fusil sur sa couette entortillée de sueur.
"Qu'est-ce qui se passe ? Tu t'es murgé hier soir ? T'as pris des trucs ?... des médocs ?
- Non, balbutia Romuald le regard vide. J'ai rencontré... Elle. Elle dit qu'elle est un nuage.
- ... Ok. Bon, raconte-moi ça. Tu veux une bouteille d'eau ? Tu as froid ?"
Il raconta à Diego ce qui était son rêve, ce que les gens de ce monde-là ne considérerait jamais que comme un rêve, il le savait bien.

"Hé bé mon pote, tu te débrouilles tout seul pour te déchirer la tête, sans une goutte d'alcool, pas de piquouze, de LSD, rien, rigola Diégo, tu te tapes des coups de folie en toute légalité... ! Bon, je vais t'aider, tu vas prendre une douche, après je te fais à bouffer, ok ? T'as l'air pas bien du tout...
- J'ai besoin de toi dans ce monde-là, tu sais ? Tu es mon ami, tu sais ?
- Ouais ouais. Allez zou, dans la salle de bain, tu pues la transpir' !"

Diégo resta tout l'après-midi.
Romuald avait un tout petit peu de fièvre, trente-huit deux, il était incapable de se lever, il avait un peu mangé.
Diégo, lui, s'efforçait de ne pas s'angoisser, il se disait à voix haute que ça allait passer...
Et pourtant quand il entendait les bribes de ce foutu rêve que Romy lui racontait d'une voix douce, il se sentait dépassé, ne pouvait s'empêchait de se dire que c'était plus grave qu'un délire éthylique passager. Qu'est-ce que c'était que ce truc ?

A 20h12, alors qu'il faisait la vaisselle, il entendit son ami crier dans sa chambre. Il bondit et se retrouva face au visage exalté de Romuald.
"DIÉGO ! Je sais qui c'est ! Cette femme !! Je sais qui c'est, tu m'entends... ?"
Diégo, les mains gouttantes de mousse, sentit son cœur serré par la peur en contemplant le bonheur fou de ce regard qui semblait si vide.
"Ah ouais ? Et c'est qui ?
- La fille qui habite au sixième ! Elle fait des études, oui : une étudiante, je la croise de temps en temps, tu sais ? Elle est dans une chambre de bonne au sixième. Je vais aller la voir !!
- Hein ? Ah non non non, que dalle, tu bouges pas d'ici. Tu es trop faible. Tu as de la fièvre... !
- Alors vas-y toi, dis-lui de venir, de revenir."
Après une seconde de stupéfaction, Diégo éclata d'un gros rire :
"C'est ça ! Je me pointe, toc-toc, et je lui dis que mon pote d'enfance il a rêvé d'elle, il était dans une cave, qu'elle était un nuage, qu'il lui a détaché les cheveux et après, grosse séance de baise, et que donc, si mademoiselle veut bien descendre ? Mon pote aimerait vous voir... !"
Il avait espéré faire au moins sourire son ami, mais il ne vit pas l'ombre d'un amusement sur le visage livide de Romuald.
"Va la voir. Dis-lui de venir. Elle acceptera..."
Diégo le dévisagea, ne pouvant s'empêcher d'être secoué de pitié.
"Ouais j'y vais. Tu m'attends, hein ? Tu bouges pas ?
- Je reste ici. Dépêche-toi. Elle s'appelle Marie quelque-chose. Au sxième... Je crois que c'est la chambre de bonne au fond à droite. Les autres chambres sont vides, je crois. Dépêche-toi... Merci mon ami, merci."

Diégo, la mine sombre, ne monta pas mais descendit dans la rue. Il se roula une clope, la tête agitée de craintes et d'amertume, les mains tremblantes d'impuissance.
Il s'assit sur les marches d'un immeuble et tenta de réfléchir, de calmer ses peurs, en avalant profondément la fumée... Le vent !
Si après une... Non, on va dire : deux nuits de sommeil, ça n'allait pas mieux, il allait devoir faire quelque chose pour lui.
Prévenir quelqu'un, chercher de l'aide.
Il se voyait mal dire cela à ses parents... "Votre fils a pété un câble. Il est devenu fou."
Il poussa un faible grognement de rage et se releva.

Il monta les marches jusqu'au troisième, et puis continua à monter.
Ça ne rimait à rien, mais il avait envie, une envie conne d'aller frapper à la porte de cette étudiante.
Il avait besoin d'en parler à quelqu'un.
Il se sentait atrocement seul, il avait un besoin stupide de partager sa déroute.
Et puis tant pis, tant pis si son copain allait se taper une réputation de branque !!
Il s'efforça de ne pas trop réfléchir, marcha jusqu'au fond du couloir.
Il frappa en se disant tant pis de toutes façons il faut faire quelque chose.
La porte s'ouvrit et elle apparut, avec un gros pull lâche qui avait vécu, l'air intrigué, les cheveux attachés et un livre dont elle gardait la page avec son index. Il flottait une odeur de thé et il reconnut France Culture.

"Oui ?"
Comme c'était à prévoir s'il avait réfléchi cinq minutes, il se sentit très con, il prit sa respiration et tenta de faire une phrase au moins cohérente si ce n'est crédible :
"Bonsoir, je suis désolé de vous déranger... Je suis un ami de Romuald Thiercy, au troisième. Il... Il ne va pas bien du tout. Il a de la fièvre et... Enfin il tient des propos incohérents. Il parle de vous et voudrait vous voir. Je sais, c'est ridicule, mais j'ai passé la journée avec lui, à son chevet, et là... Je ne sais plus quoi faire. Je crois que je vais appeler un médecin, mais il veut d'abord vous voir..."
Elle ouvrit des yeux ronds.
"Ouais je sais, je suis ridicule, j'aurai pas du venir vous embêter avec ça... Mais là, franchement...
- Il a beaucoup de fièvre ?
- Hein ? Non : 38°2, un truc comme ça. Mais il tourne pas rond. Il est tout faible.
- Il a bu ? Il a pris des drogues ? Même il y a quelques jours ?
- Non non, répondit fébrilement Diégo en se disant que cette fille devait faire médecine, et que en tout cas elle semblait le prendre au sérieux, non, Romuald il ne touche à rien, aucun produits, même pas de médicaments.
- Il a voyagé dans des pays lointains au cours de sa vie ?
- Hein ? Non, non, on est allé ensemble à Londres et Barcelone quand on était jeunes, mais...
- Pas de pays où il y a le paludisme ??
- Ah ? Ah ouais ! Ah non ! Non non."
La fille faisait une drôle de tête et se retourna vers un fauteuil, elle attrapa un gilet et lança à Diégo :
"On descend. A mon avis, vous avez été un peu trop... cool, vous auriez du appeler un médecin dés ce matin. C'est peut-être plus embêtant que vous n'avez l'air de le penser.
- Hein ? Vous pensez à quoi ?"
Elle ferma sa porte et s'engagea d'un pas vif dans le couloir : "Je ne sais pas, une attaque cérébrale, une forme de méningite, je ne sais pas. Mais il faut s'en occuper, ça ça me parait évident !"
Il la suivit sans mot dire, partagé entre l'inquiétude qu'avait déclenché ses paroles et la joie de n'être plus seul face au problème.

Il la précéda dans la chambre.
Romuald poussa un faible cri :
"Tu es revenue !"
La jeune femme jeta un regard à Diégo et répondit : "Oui, je suis là... Comment vas-tu ?
- Je suis là, j'attends que tu me libères à nouveau."
On entendit son souffle oppressé.
"Ne t'inquiètes pas, dit-elle à mi-voix,... Heu... Je suis là ne t'inquiètes pas. Tu as mal quelque part ?
- Tu es la seule qui pourrait me permettre de ne pas souffrir, ne pas souffrir de n'être pas contre toi. Tu sais ?
- Oui, je sais. Je sais. Ne t'inquiètes pas."
Elle sourit et se tourna vers Diégo.
"Il faut que tout se passe bien pour lui, murmura t-elle.
- Oui. Je vais appeler un médecin. Ou le Samu... Vous continuez à parler avec lui ?
- Oui. Je vais me détacher les cheveux comme dans son rêve, ça lui fera plaisir."
Diégo la regarda faire puis se crispa immobile il ne lui avait pas parlé de ce rêve, à aucun moment.
Trop tard.

Romuald dans son lit souriait déjà.
:love:

Poésie insolite. Très beau texte. :zen:

Vous devriez donner des points de réputation à d'autres avant d'en offrir de nouveau à Roberto Vendez. ;)
 
Roberto Vendez a dit:
Tu veux dire que c'est... un peu longuet de prime abord ?
:siffle:
:rose:
:D :D :D


Ben c'est à dire que tu as bien joué... fin et début de page....:rateau: :siffle: :D...


Je tenais avant tout à vous remercier...:love: (ña ña ña...:rateau:) et vous dire que je dois encore un peu me pencher mais pas trop, sur les textes... Je ne vous cache pas que j'ai des idées... mais bon... :rose:
 
en écho à Guytan... :zen: "Le cylindre brun se colore d'une fleur rouge."

Il était temps pour lui de combattre la force de ce monstre qui a empoisonnée ses jours...
De mon côté j'ai dû prendre un bistouri pour tenter d'évacuer l'abcès. Et c'est une blessure à jamais cicatrisé qui restera dans les compartiments de l'oubli.
Il s'était précipiter dans le hasard qui avait pris la forme d'un papier tue-mouches et finir de se détruire en errant dans ces corridors ténébreux qui vous glacent jusqu'au os.
Il faut, je crois renoncer à ce que l'on aurait bien aimé faire et savourer les délices du sacrifice.
Il reste pour moi, un concert de silence, un ciel d'encre noire que les étoiles auraient déserté, des songes luxurieux qui s'étendent comme les ronds d'une pierre jetée dans l'eau.
Lui a-t-il fallut emprunter un labyrinthe sans escaliers, ni portes, ni galeries sans fin, corrompre les recoins de la pénombre où les secrets sont tapis, pour en arriver là ?
Pendant qu'a duré ce sortilège, enfermé dans sa bulle, qu'il a alors commencé à se cogner contre les murs et se rogner les ailes de la liberté pour au bout du compte ne faire que des vols contrariés.
un corps crispé en raccourci, estropié de l'âme qui a su ne plus répondre aux appels du démon harceleur.
Il ne reste pour moi que les sentiers des petits riens de la vie et les scories manuscrites de ce carnet que je voudrais plein de caresses...
Je ne veux plus penser encore à ces automates paranoïaques qui comme ces tas de voitures croupissantes aux confins de la ville se transforment trop lentement en tas de rouille...
 
Du rire, des larmes, des flashs back... des trucs venus des tripes... :zen:...
Merci encore... z'ètes :up:



PonkHead...

Guytan...

Guytan Bis

Loustic...

Loustic Bis...

Macmarco...

MAcmarco bis...


Aricosec...

Ti Punch... ti nouveau...

bobbynountchak encore un nouveau...

PoorMonster...

TiboMonG4...

Human-Fly...

Roberto... 1
2




à aujourd'hui... :rateau: :D




oula oula dur dur de faire un choix.... :heu:... de trouver des critères pour dire que...

Merci encore à Tibo et Vous TOus... :zen:

J'ai adoré toutes vos histoires... :zen: :love:

En fait je vais passer le témoin à un Ti Nouveau... :rateau: :siffle:

TiPunch... :D


qui va connaître à son tour les durs moments du choix...









 
macelene a dit:
...


TiPunch... :D


qui va connaître à son tour les durs moments du choix...












Bien fait ! :p

:D

;)


Bravo Ti'Punch ! :up: :zen: :cool:
 
macelene a dit:
Du rire, des larmes, des flashs back... des trucs venus des tripes... :zen:...
Merci encore... z'ètes :up:



PonkHead...

Guytan...

Guytan Bis

Loustic...

Loustic Bis...

Macmarco...

MAcmarco bis...


Aricosec...

Ti Punch... ti nouveau...

bobbynountchak encore un nouveau...

PoorMonster...

TiboMonG4...

Human-Fly...

Roberto... 1
2




à aujourd'hui... :rateau: :D




oula oula dur dur de faire un choix.... :heu:... de trouver des critères pour dire que...

Merci encore à Tibo et Vous TOus... :zen:

J'ai adoré toutes vos histoires... :zen: :love:

En fait je vais passer le témoin à un Ti Nouveau... :rateau: :siffle:

TiPunch... :D


qui va connaître à son tour les durs moments du choix...









Bravo Ti'punch. :zen:

Et content que la victoire revienne à un nouveau venu dans ce thread, par ailleurs! :up:

J'attends la prochaine session avec impatience. :love:
 
macelene a dit:
Du rire, des larmes, des flashs back... des trucs venus des tripes... :zen:...
Merci encore... z'ètes :up:

(...)


En fait je vais passer le témoin à un Ti Nouveau... :rateau: :siffle:

TiPunch... :D


qui va connaître à son tour les durs moments du choix...


:eek: :eek: :eek: :eek:

ben ça alors!!! je m'y attendais pas trop ! c'est ptete que c'est un bizutage pour les nouveaux ;)

en tout cas merci beaucoup :zen: :zen:

je vais me creuser les quelques neurones qui sont encore actifs ce soir et je vous donne le nouveau motif à agrémenter.
 
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Réactions: mado et Human-Fly
La lune est pleine, et c'est une de ces nuits étranges où toute sorte de chose est possible...

Après avoir fait votre balluchon et reglé vos affaires courantes, je vous propose de partir pour "Un Voyage en Faërie" ... qui sait ce qui vous y attends...


liste des affaires à emporter avec soi:
- tablier d'écume
- un éclat de lune
- rencontrâmes
- mélopée
- la licorne

pensez donc à m'envoyer un récit de vos aventures! ;)

date limite de retour : le 26 fevrier
passation de la plume: le 27 ;)
 
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Réactions: macmarco
Ti'punch a dit:
La lune est pleine, et c'est une de ces nuits étranges où toute sorte de chose est possible...

Après avoir fait votre balluchon et reglé vos affaires courantes, je vous propose de partir pour "Un Voyage en Faërie" ... qui sait ce qui vous y attends...


liste des affaires à emporter avec soi:
- tablier d'écume
- un éclat de lune
- rencontrâmes
- mélopée
- la licorne

pensez donc à m'envoyer un récit de vos aventures! ;)

date limite de retour : le 26 fevrier
passation de la plume: le 27 ;)
Tu n'as vraiment pas tardé pour donner le thème de la nouvelle session! :up:

:cool:
 
Ti'punch a dit:
La lune est pleine, et c'est une de ces nuits étranges où toute sorte de chose est possible...

Après avoir fait votre balluchon et reglé vos affaires courantes, je vous propose de partir pour "Un Voyage en Faërie" ... qui sait ce qui vous y attends...


liste des affaires à emporter avec soi:
- tablier d'écume
- un éclat de lune
- rencontrâmes
- mélopée
- la licorne

pensez donc à m'envoyer un récit de vos aventures! ;)

date limite de retour : le 26 fevrier
passation de la plume: le 27 ;)

suis en route vers Faërie...stop...enverrais carte postale... stop... de retour sous une petite douzaine...stop...bon vent...stop
 
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Réactions: Jean-ClaudeVanDamme
Ti'punch a dit:


:eek: :eek: :eek: :eek:

ben ça alors!!! je m'y attendais pas trop !


c'est ptete que c'est un bizutage pour les nouveaux ;)

en tout cas merci beaucoup :zen: :zen:



La lune est pleine, et c'est une de ces nuits étranges où toute sorte de chose est possible...

Après avoir fait votre balluchon et reglé vos affaires courantes, je vous propose de partir pour "Un Voyage en Faërie" ... qui sait ce qui vous y attends...


liste des affaires à emporter avec soi:
- tablier d'écume
- un éclat de lune
- rencontrâmes
- mélopée
- la licorne

pensez donc à m'envoyer un récit de vos aventures! ;)

date limite de retour : le 26 fevrier
passation de la plume: le 27 ;)


Bizutage... :heu: Non non... pas du tout... :zen:.... :D :D


Pas mal les mots de ti'Punch.. au taf Simone... :rateau: :D
 
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Réactions: Jean-ClaudeVanDamme
C'était là.
Ca avait toujours été là, au fond du champs, après le grand chêne planté par l'ancêtre en des temps moins lisses.
Il suffisait de faire trois fois le tour du gros rocher, d'y croire - maman s'aidait d'une petite chanson, mais j'avais toujours trouvé cela un peu futile.
Après le gros chêne, autour du rocher, comme la mélopée lente de mes souvenirs d'enfance.
Si loin désormais...

Lisa serra ma main un peu plus fort.
Lisa a qui j'avais promis la lumière pâle des éclats de Lune sur la pointe des licornes, Lisa comme une faërie à elle toute seule, un pré printaniers aux douceurs du couchant dans le chant clair des merles.
Lisa au rire comme le ruisseau derrière la ferme.
Lisa ma vie, rappel immédiat de ce qui fut dans le gris de mon monde adulte.

Lisa a qui j'avais promis.

L'impression de rentrer enfin chez soi.

La nuit était évidement claire, l'air doux et parfumé, Lisa souriante et légère à mon bras.
Nous marchions pieds nus dans l'herbe, sans besoin de parler et l'éclat de ses yeux avait un goût étange de menthe et de girofle.
J'étais enfin heureux.
J'étais de nouveau sage.
Et je pouvais entendre ma barbe repousser de fleurs et mes cheveux boucler sous la caresse suave du vent.

Lisa s'arrêta.
"Entends-tu ?"
Comme un appel lointain, une ondulation sombre.
Nous nous arrétâmes et les arbres autour cessèrent brusquement leur glissement languide. Le monde redevint plus tangible, arraché au brouillard.
La voix nous parvins, plus claire, criant un seul mot, un nom :
"Obéron!"
Mon nom.

Mon nom d'avant,
et le vide immédiat de mon âme comme un assourdissant mugissement...


(... à suivre)
 
Je le reconnu immédiatement, bien sûr, alors que Lisa se blotissait entre mes bras.
Auréolé de musc et d'agressive puissance, ruisselant de sa course - tablier d'écume jeté sur son corps nu.
"Hectar...
"Roi Obéron, cette fois je ne viens pas en colère. Puissant Obéron, cette fois je viens quérir ton aide. Magnanime Obéron, entend la douleur de ton peuple!"
Roi. Puissant. Magnanime.
L'emphase rugueuse des centaures !
J'étais tout cela pourtant.
Obéron, roi des elfes comme l'avait jadis dit le poète. Obéron partit pourtant loin de la Faërie. Obéron ayant trahi les siens. Obéron en quête.
Sans savoir de quoi.
J'avais fini par trouver Lisa.
J'avais rêvé d'un retour au pays translucide des fées, mon royaume - ma reine d'une nouvelle aube au bras. Il me semblait soudain que j'avais trop tardé.
"Que se passe-t-il, Hectar ?
"Tes halls sont vides, puissant Obéron. Ton peuple les a déserté à ta recherche pour le monde apre des hommes. Ils n'ont plus entretenus les feux. Ils ont cessé d'enlever les vierges. Les prières et les chants sont restés sans réponse. Le royaume s'est desséché de ton absence. Et les hommes nous ont oublié. La magie s'est tarie. Les portes se sont fissurées."
Lisa. Son regard sur moi. Ses lèvres entrouvertes.
L'autre. Sa peau laiteuse. Son rire parmis les faunes. Le feu entre ses doigts pour faire rire les lépreuchaums...
Et tant de sciècles depuis, autant de poussières sur le cercueil de verre de la dame blanche.
"Il le fallait, Hectar. Je devais partir. Ils n'étaient pas obligés de me suivre. D'autres auraient pu être roi.
"D'autres ont choisi d'autres voies.
"Je n'ai pas voulu ça - et dans ma bouche, le goût des cendres, dans mes oreilles l'écho triste des chants de gloire d'antan.
"Peu importe ce que tu as voulu, roi. Car il est venu sur tes ruines et son ombre a envahi le petit monde."
Je regardais alors autour de moi et ne reconnut rien de la magie, de la beautée d'antant. Je regardais le monde de l'à coté et j'y voyais la même triste banalité concrète que dans celui des hommes. Je sus que Hectar avait raison.
Je sus qu'il me faudrait agir - comme j'en sus le prix à payer.
Et les larmes chaudes de la révolte se mirent à couler le long de mes joues.
"Mon amour, sussura Lisa dans mon cou, que se passe-t-il ?
"Rien ma douce, murmurais-je en retour, dors en paix car de toi naîtra le renouveau du monde."
Et, d'un geste, je lui brisait la nuque.


(... A suivre)
 
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