Ecoute, c'est la mer qui roule

Si tu es le cinquième demi-tour, le dernier,
T'en souviens tu la nuit passée?
Une nuit pour dormir, l'autre pour s'aimer...
J'ai désert de terre dans les yeux,
rien que de l'imaginer.
Oublié des enfers, c'était pour essayer.
Trompé par la mer, j'avais pourtant rien fait.
Déçu par l'air, j'aurai pu m'en douter.
Quitté par la forêt, j'avais juré que c'était le dernier.
Seras tu le cinquième demi-tour, le dernier?
T'en souviens tu la nuit passée ?
Une nuit pour dormir, l'autre pour s'aimer...
Celle où ne pouvant parler,
je te regardais deviner mes pensées...
Et j'irais dans ce désert, une dernière fois m'oublier,
me noyer, m'aliéner à tes baisers percés.
S'il faut que l'on en meurt de cette passion terminée,
je garderai le goût amer de ta sueur,
ma peur aura changée...
R1 Wallace

 
Sentir l'amertume d'un poison
Qui nous déclâme son oraison.
Sentir toute la froideur de l'eau
Qui nous entoure de son halo.
Sentir la brûlure d'une flamme
Qui d'un sang et or nous condamne.
Sentir la morsure d'un couteau
Qui nous disséquera bientôt.
Sentir l'étreinte d'un n½ud coulant
Qui nous étouffe d'un rythme lent.
Sentir l'impact d'une balle
Qui nous joue son macabre bal.

Se réveiller d'une nuit brève
Et se dire : "Las, ce n'est qu'un rêve".
 
.:eek:
ce soir elle est parti,elle ne reviendra pas
je suis seul dans le lit avec mon desarroi
mais que s'est il passé,ou est je fais la faute
je ne l'est pas trompée,je l'aime plus que tout autre
je ne dit jamais rien,quand sa mére rapplique
avec son gros bidon,sa machoire qui chique
j'accepte de payer,tout les frais du festin
alors pourquoi ce soir,a t'elle a repris le train
.
je ne manquerais pas de vous livrer la suite :zen:
:D
 
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Réactions: PATOCHMAN
Lorsque j'étais adolescent, j'ai imaginé être charpentier. Jusqu'à en préparer en secret de mes parents les épreuves théoriques du CAP. Et à les passer...
Mon adolescence oscillait entre plusieurs envies. D'un côté, j'étais poussé par une facilité scolaire qui m'amenait sans que je n'y fasse grand chose à suivre, voir précéder mes cursus. Elève sans reproches, je n'avais qu'à me laissé porter vers la voie de l'excellence. De l'autre, je souhaitais être autre chose que cet élève brillant qui ne savait que faire de ses dons injustes. J'ai embrassé le rêve des musiciens, de rock bien sûr, celui des révolutionnaires et des justes, assurément enragé, et celui des champions sportifs.
Mon sport, c'était le ski. Rien que le ski. Je me foutais du reste. Mais le ski, c'était une passion. Une vraie. Qui m'est restée.
Après un apprentissage technique, j'ai tâté de la compétition, celle qui fait mal, et qui oblige à passer entre des piquets rouges et bleus. Je rêvais secrètement de vitesse. "Ma" station n'était pas équipée en grandes pistes de descente, et j'étais un poids léger. Très léger. J'ai su rapidement que le ski ne me rendrait pas célèbre, et que les courses ne me permettraient pas de vivre. Mais j'avalais du blanc, autant que je le pouvais.
Mon oncle et ma tante, moniteurs tous les deux, m'amenèrent vers cette voie, et en firent mon premier métier. J'aimais ça. J'aime toujours ça.
J'envisageais sérieusement d'en faire ma profession permanente. Mais que faire l'été ?
C'est pour répondre à cette question que mon oncle m'appris son deuxième métier, charpentier. Un beau métier. A toucher le bois. A évaluer des pentes, et des pressions. A construire des toits.
J'ai passé ainsi plusieurs étés avec lui, à cuire ma couenne sur les ardoises brûlantes de la Maurienne.
Et bien plus d'hivers. Sur d'autres planches. En carbone.
Mon oncle était un professeur d'exception. Et un skieur racé, élégant, sobre et efficace. Je l'ai suivi durant ses cours, par plaisir, et par contrainte, des centaines d'heures. A skier. A parler. A fumer. J'ai plus discuté avec lui qu'avec aucun autre homme, durant ces dix années de mon adolescence.
J'avais choisi de ne pas faire une section ski-études. A Albertville. Et rester dans mon trou du Beaujolais. Alors je faisais les allers-retours. Toutes les vacances, certains week-ends. Pour enseigner. Gagner de l'argent en skiant. Et plus tard, en fac, j’y passais presque tout l'hiver. Suffisait de trouver quelques certificats médicaux, et, avec les absences autorisées, je pouvais assurer une quasi saison de ski. Deux saisons. De quoi me payer mon année.
Mon oncle, le mari de ma tante, est devenu plus important pour moi que n'importe quel autre homme de ma famille. Lui qui parlait si peu, était un référent.
Aujourd'hui, il est alimenté par des tubes. Et ne parle presque plus. Le cancer qui lui ronge la mâchoire lui procure de telles souffrances qu'il ne cesse d'actionner sa pompe à morphine. Il n'y a, aux dires des soignants, plus rien à faire. Les cellules sont invasives, rapides. Sans merci.
Mais le corps de mon oncle reste un corps de sportif. Il lui faudra du temps pour s'affaiblir. Un temps pour s'habituer. Un temps pour nous habituer. A sa fin. A sa mort.
Qu'est ce que le deuil ? Comment s'habitue-t-on à la perte de ceux qu'on aime ? J'ai ces réponses en moi. J'ai seulement du mal à les exprimer. La mort ne me fait pas peur. Elle me rend juste amer, lorsqu'elle me prend ceux que j'aime. Elle coupe le vivant. Le taillade, le ronge, le corrompt.
Mon oncle va mourir de l'invasion de ces sales métastases. L'une des maladies les plus pourries que la civilisation humaine ait engendré en son sein.
Là, tout de suite, je voudrais monter en haut de la Tête d'Albiez, à 2450 m d'altitude. Et descendre à skis, le plus vite possible, jusqu'à la station, 800 m plus bas.
Pas pour gagner. Ça n'aurait pas de sens, de gagner par forfait. Non, juste parce que l'esprit de mon oncle m'accompagnera. Et que j'y ferais vivre son souvenir.
Ce n’est pas possible pour ce soir. Alors, je bois son génépi.
 
rezba a dit:
...
Là, tout de suite, je voudrais monter en haut de la Tête d'Albiez, à 2450 m d'altitude. Et descendre à skis, le plus vite possible, jusqu'à la station, 800 m plus bas. ...

Le roi des Enfers, c'est lui, à jamais.
 
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Réactions: rezba
Allez... Je risque un vieux texte de chanson... de quand j'aimais encore faire du bruit... :rose:

AIMLESS DAYS

Another day, I just want nothing

Perhaps I'll stare at the fishbowl

With two red spots burning my eyes

Scratching my mind, stealing my soul


With mad obsessions crawling around

Red fish running inside my guts

My head's empty but full of pride

You were so pretty in my car


An aimless king on aimless days

Aimless nights will soon come back (X2)


'Guess aimless days are not so sad

When they start lookin' like still lives

Then memories seem much too blurred

They can't reach me, I'm gone so far


Turning as week as a painted track

Don't call me up, 'want no way back

'Wait for nothing, just take part

In a never ending still life


An aimless king on aimless days

Aimless nights will soon come back (X2)


I hope nothing could twist my nerves

I think no girl could turn me on

Motionless painted king's feelings

On aimless days I just want nothing
 
aricosec a dit:
.:eek:
ce soir elle est parti,elle ne reviendra pas
je suis seul dans le lit avec mon desarroi
mais que s'est il passé,ou est je fais la faute
je ne l'est pas trompée,je l'aime plus que tout autre
je ne dit jamais rien,quand sa mére rapplique
avec son gros bidon,sa machoire qui chique
j'accepte de payer,tout les frais du festin
alors pourquoi ce soir,a t'elle a repris le train
.
je ne manquerais pas de vous livrer la suite :zen:
:D
avec happy end si possible ;)
 
Qu'est elle pour moi ? Que suis je pour elle ?
Peu de chose en réalité, une amie profonde, sincère, avec qui le mot échange est sans limite
.

Ce soir je l'ai vu, plus près de moi, le surin et la douce pluie masque les larmes roulant sur ses joues amaigries. Papillon aux ailes mouillées.

J'ai eu envie de l'aimer quelques minutes. Perdue dans son chagrin, dans ses regrets, ses pensées, j'ai aimé sa fragilité, je l'ai trouvé irrésistiblement belle dans sa souffrance.

Suis-je coupable d'avoir aimer cette amie qui souffre. Je ne sais plus très bien.
Elle sait les douleurs de mon coeur et à mon tour je suis à ses côtés pour l'aider. Pas comme ses saloperies qu'elle avale pour croire oublier.

Et pourtant je reste partagé entre culpabilité d'aimer sa souffrance et nécessité d'être auprès d'elle.

J'avais envie de lui donner un peu de cette rage de vivre qui est en moi sans aucunes limites. Garder l'ennemi qu'est cette rage et lui offrir l'amie qu'elle peut être.

Pourquoi cette volonté de prendre les coups des autres ? Je ne suis pourtant pas plus solide.
Par habitude sans doute.

Etrange ambiguïté.

Ce soir, je l'ai aimé.
 
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Réactions: macmarco et Gilbertus
PATOCHMAN a dit:
Ayé! J'ai fini par remettre la pogne dessus ; dans un vieux carton de déménagement...
Plutôt que de faire des posts à répétition ; j'ai tout mis ICI
Super sympa ton site, sauf que j'ai omis de baisser le son sur ta première vidéo et résultat, ça a réveillé toute la maisonnée :affraid: :affraid:
Par contre, bien vu ton texte sur le foot, ça résume bien l'affaire, n'en déplaise à certains :up:
 
Je suis en bas des Enfers. Bien en aval, tout de même. A tel point que même si le temps atmosphérique m'en laissait l'occasion, je ne pourrais en voir ni le sommet ni l'arrivée. Mais je les sais au dessus.

Les Enfers sont au dessus de moi, ils l'ont toujours été. C'est le chemin dont j'ai le plus rêvé, de ma vie entière. Je l'ai descendu à skis autant que j'en ai rêvé en dormant.
Les Enfers sont comme des mantes religieuses. Elles vous laissent étourdis, vous consomme d'envie. Elles sont des veuves noires qui cherchent votre compagnie.
Comme beaucoup de ces pistes abruptes, elles profitent d'une situation particulière. Une exposition au nord, pour conserver au mieux la neige. Une déclinité inversée, pour mieux la garder fraiche. Une grande pente, pour décourager les petits. Un dévers éhonté, pour faire fuir les cossards. Une corniche abondante, pour faire peur aux plus forts. Et un champ de bosses, comme un champ de patates, un labyrinthe de creux, de collines froides, de baignoires anciennes, de vallons meurtriers.
Elle, comme ses soeurs, ne pardonne rien. Ni la faute de cares, ni l'inversion avortée. Elle se repait de ta peur. Il te faut l'attaquer. Les épaules face à la pente, il faut la regarder au fond de ses yeux de glace et lui imposer ton propre chemin.
Tirer partie de la force qu'elle te renvoie. Eviter l'obstacle auquel elle te destine pour mieux dessiner ce qui t'aidera à l'aimer.

Il est serein, le maître des Enfers. Il sait. Depuis plus longtemps que nous. Depuis le début. Il sait qu'il n'a pas d'autre issue. Il l'a toujours su. Il n'y a pas cru, il a lutté contre, il nous l'a caché, et aujourd'hui, il sait comme il a toujours su. Il s'y dirige comme le roi qu'il était. La vie est son royaume, il a dompté la mort.
Bien sûr, cette chienne se venge. Elle a une sainte horreur des vivants qui la snobe. Elle l'a défiguré, pour lui faire perdre sa grace. En quoi as-tu cherché à le transformer ? En clown ? Regarde ces yeux d'aigles, regarde-les bien. Regarde ce qu'ils te disent. Quelle salope ignoble et méprisable. Je t'urine dessus, je n'en suis que plus convaincu de la nécessité de te rire à la gueule.
Tu gagnes une bataille. La plaie est dérisoire. On a nous, de quoi la soigner.
Ca t'épate, hein? cochone. Tu te nourris si bien de nos distensions habituelles. De nos faiblesses indignes.
Chez moi, on encore un peu archaïques. Païens archéologiques. On s'aime comme une tribu. Lentement, la tribu se rassemble, se groupe autour d'elle-même, se love autour du nid. Pour que la vie continue. Sans toi, salope. Mais pas sans lui. Tant que l'on sera en vie. Et plus tard encore s'il le faut. Un grand doigt, Madame. A vous revoir.
 
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Réactions: TibomonG4
magnifique Rezb' :zen:
 
Comment peut on se tromper à ce point sur les sentiments, et je ne parle pas que des sentiments amoureux, qu'on pensait inspirer à un autre.
Pourquoi la douleur morale est rarement source de réelle compréhension ?
Niée, dégradée, entrainant même de la violence psychologique et physique de celui qui ne veut pas la voir. Qu'elle dérange.

Comment peut on accepter de s'être à ce point trompé sur la confiance accordée.
Jusqu'à mettre sa vie en jeu. Vous savez ce fameux plastique salutaire qui donne des cauchemars aux papes.

Quant il n'y a plus de respect. Reste la lâcheté. La bonne conscience. Que ce n'est pas nous, que c'est l'autre.
 
Alors t'as empêché 3 personnes de dormir cette nuit ? me dit en souriant la grand mère de mes enfants :o

Excuse moi. Mais le vide était pas loin. Alors quelques heures de sommeil...
Il aurait mieux valu que j'ai un accident de voiture sûrement. Tout d'un coup ça aurait été légitime.
Le réconfort aurait été facile.
Non, désolée.
Juste une nouvelle qui m'arrache un cri de mes tripes, que je ne connaissais pas jusqu'alors.
Une vie qui s'annonce et qui vous fait mourir.
 
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Réactions: macmarco
C'est un peu décousu. Mais j'évacue le trop plein. Sans pudeur peut-être.
Par égoîsme.
Paradoxalement je me sens plus forte de jour en jour.
J'ai l'orgueuilleuse certitude aujourd'hui que je vaux mieux que cet homme qui vante son humanité à qui veut l'entendre. il a un cerveau bien fait, pas de doute. Un charisme incontestable.
Un manipulateur subtil. Il a été à bonne école. Je regrette de ne pas l'avoir compris plus tôt. Bien plus tôt.
 
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Réactions: PATOCHMAN