Mon corps a explosé en sanglots, des soubresauts instinctifs suintaient. Car j'ai vu l'horreur de l'humanité :
Des enfants enfermés par une société en quête de l'impossible perfection de l'humain; Sélection que même la nature la plus hostile n'aurait osée. Enfants laissés à l'abandon, sans aucune chance d'être eux-mêmes, seulement parce que leurs chromosomes avaient décidé de jouer dans le désordre.
J'ai vu la perversion de l'homme exerçant une domination sur des petites filles ; Hommes faibles, volant et violant, souillant de leurs repoussantes pensées devenues actes, une enfance qui ne demandait qu'à être heureuse et insouciante.
J'ai vu la bêtise humaine frayer avec la guerre, pour donner à l'homme l'occasion d'enfermer sa compagne sous une prison de toile, faire de l'obscurantisme une science, faire de la mère, la s½ur ou la fille du bétail. Et faire de la spiritualité un ramassis de pulsions éc½urantes caché sous une exigence de pureté dérisoire.
J'en ai craché mon humanité par tous les pores de ma peau, hurlant ma honte et mon désespoir sans que mes larmes ne puissent m'en laver.
Regarde ! C'est la mer de l'humanité qui roule ses scories putrides sur sa planète et sa propre tête.
Et puis ce sont dressés des hommes et des femmes dignes et courageux. Seuls devant l'humanité défaillante, pour reconstruire patiemment des âmes et des vies brisées :
Un homme et sa flûte apportant un souffle de tendresse dans des chambres imprégnées de mort. Une femme offrant un havre de paix et de paroles pour des fillettes abusées. Une femme encore, ouvrant ses compatriotes à l'éducation et la liberté qu'on leurs refusait. Et cette autre femme suivant les chemins de brousse tracés dans le ciel par une autre, pour offrir un peu de ce que ses mains savent faire. Et lui encore qui rêve l'impossible et le réalise, pour redonner du souffle à des petits c½urs défaillants.
Alors je me suis dit que peut-être l'humanité pouvait être tirée de son bourbier. Par ces courageux d'autres suivent le pas, donnant de leur temps ou de leur argent, simples ruissellements devenus fleuve de vie.
Notre confort nous construit des petites existences tranquilles. Dans notre égoïsme, notre c½ur s'est fermé aux autres. C½urs de pierre et âmes de plomb où se sont perdus les yeux de douceur et de compassion. Depuis quand n'ai-je pas perdu mon confort pour un inconnu ou même un ami ? Versé encore des larmes pour irriguer le monde et faire repousser l?espoir ?