et avec la tête ? v2

Statut
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Magie de la colère, puissance de la vengeance.
Je levais contre lui les dragons hors de leurs havres de pierre,
Je jetais bas ses murailles des mains puissantes des trolls ideux.
Ses défenses, je les balayais comme on balaye la poussière sur le pas de sa porte.
J'avais avec moi les ghoules, les harpies et les gobelins.
Je massacrais mon peuple passé sous l'ombre de sa main - qu'ils payent leur trahison au royaume à l'aune de la mienne.
Par le fer, par le feux, par la lance.
Je hurlais mon rire dément.
Je pleurais ma Lisa morte pour déchaîner ma colère et me donner la force...
...et mes larmes noyaient ses hordes comme les crues noient les fourmis industrieuses.

La victoire fut mienne, je parvins à abatre la tour.
Aux milieu des décombres et des corps sans vie, sous la fumée des brasiers, cerné par le chaos, je jetais le sombre usurpateur aux pieds du trône et levait mon glaive sur lequel le soleil pourpre accrocha un éclat sanglant.
"Je suis Obéron, lui dis-je. Je suis le seigneur du royaume et je suis ta mort imminente. Prosternes-toi !
"Obéron, me railla-t-il. Roi sans royaume. Roi sans reine. Ta victoire est la plus cinglante des défaites."
Un frisson glacé me parcourut. Mon bras retomba le long de mon corps, inerte.
"Que veux-tu dire ?
"Ignores-tu comment me surnomait ton peuple ? Le grand Rend-contre-âme ! Le pouvoir du passé ! Le souvenir des aubes perdues ! N'as-tu rien perdu, ô roi des elfes, dont le retour te ferait une victoire d'une défaite et dont l'absence fait déjà de ta victoire une défaite ?"
Je restait muet. Immobile. Plus écroulé soudain que toutes les tours de pierre.


(... à suivre)
 
Oyez, oyez, hommes du monde gris et terne,
Oyez l'histoire du roi Obéron et de son retour au royaume,
oyez et abstenez vous de rire du fou dépenaillé qui dort sur vos trottoirs et vous chante ici son histoire, car il fut roi jadis, avant que le rêve ne déserte le monde.

Oyez et pleurez comme je pleure la perte du royaume.

L'herbe folle a envahi les ruines des lieux des anciens cultes,
le souvenir s'efface, le petit peuple dort,
Ma dame blanche pourrit dans son cercueil fêlé
et ma Lisa n'est plus.

Je n'ai pas su choisir, refusé de déchoir.
J'ai refermé la porte.
Ma Faërie est morte.


(...fin)
 
PonkHead a dit:
Un voyage en Faërie - Part I - le chêne et le rocher

C'était là.
Ca avait toujours été là, au fond du champs, après le grand chêne planté par l'ancêtre en des temps moins lisses.
Il suffisait de faire trois fois le tour du gros rocher, d'y croire - maman s'aidait d'une petite chanson, mais j'avais toujours trouvé cela un peu futile.
Après le gros chêne, autour du rocher, comme la mélopée lente de mes souvenirs d'enfance.
Si loin désormais...

Lisa serra ma main un peu plus fort.
Lisa a qui j'avais promis la lumière pâle des éclats de Lune sur la pointe des licornes, Lisa comme une faërie à elle toute seule, un pré printaniers aux douceurs du couchant dans le chant clair des merles.
Lisa au rire comme le ruisseau derrière la ferme.
Lisa ma vie, rappel immédiat de ce qui fut dans le gris de mon monde adulte.

Lisa a qui j'avais promis.

L'impression de rentrer enfin chez soi.

La nuit était évidement claire, l'air doux et parfumé, Lisa souriante et légère à mon bras.
Nous marchions pieds nus dans l'herbe, sans besoin de parler et l'éclat de ses yeux avait un goût étange de menthe et de girofle.
J'étais enfin heureux.
J'étais de nouveau sage.
Et je pouvais entendre ma barbe repousser de fleurs et mes cheveux boucler sous la caresse suave du vent.

Lisa s'arrêta.
"Entends-tu ?"
Comme un appel lointain, une ondulation sombre.
Nous nous arrétâmes et les arbres autour cessèrent brusquement leur glissement languide. Le monde redevint plus tangible, arraché au brouillard.
La voix nous parvins, plus claire, criant un seul mot, un nom :
"Obéron!"
Mon nom.

Mon nom d'avant,
et le vide immédiat de mon âme comme un assourdissant mugissement...


(... à suivre)

Un voyage en Faërie - Part II - Le roi et le centaure

Je le reconnu immédiatement, bien sûr, alors que Lisa se blotissait entre mes bras.
Auréolé de musc et d'agressive puissance, ruisselant de sa course - tablier d'écume jeté sur son corps nu.
"Hectar...
"Roi Obéron, cette fois je ne viens pas en colère. Puissant Obéron, cette fois je viens quérir ton aide. Magnanime Obéron, entend la douleur de ton peuple!"
Roi. Puissant. Magnanime.
L'emphase rugueuse des centaures !
J'étais tout cela pourtant.
Obéron, roi des elfes comme l'avait jadis dit le poète. Obéron partit pourtant loin de la Faërie. Obéron ayant trahi les siens. Obéron en quête.
Sans savoir de quoi.
J'avais fini par trouver Lisa.
J'avais rêvé d'un retour au pays translucide des fées, mon royaume - ma reine d'une nouvelle aube au bras. Il me semblait soudain que j'avais trop tardé.
"Que se passe-t-il, Hectar ?
"Tes halls sont vides, puissant Obéron. Ton peuple les a déserté à ta recherche pour le monde apre des hommes. Ils n'ont plus entretenus les feux. Ils ont cessé d'enlever les vierges. Les prières et les chants sont restés sans réponse. Le royaume s'est desséché de ton absence. Et les hommes nous ont oublié. La magie s'est tarie. Les portes se sont fissurées."
Lisa. Son regard sur moi. Ses lèvres entrouvertes.
L'autre. Sa peau laiteuse. Son rire parmis les faunes. Le feu entre ses doigts pour faire rire les lépreuchaums...
Et tant de sciècles depuis, autant de poussières sur le cercueil de verre de la dame blanche.
"Il le fallait, Hectar. Je devais partir. Ils n'étaient pas obligés de me suivre. D'autres auraient pu être roi.
"D'autres ont choisi d'autres voies.
"Je n'ai pas voulu ça - et dans ma bouche, le goût des cendres, dans mes oreilles l'écho triste des chants de gloire d'antan.
"Peu importe ce que tu as voulu, roi. Car il est venu sur tes ruines et son ombre a envahi le petit monde."
Je regardais alors autour de moi et ne reconnut rien de la magie, de la beautée d'antant. Je regardais le monde de l'à coté et j'y voyais la même triste banalité concrète que dans celui des hommes. Je sus que Hectar avait raison.
Je sus qu'il me faudrait agir - comme j'en sus le prix à payer.
Et les larmes chaudes de la révolte se mirent à couler le long de mes joues.
"Mon amour, sussura Lisa dans mon cou, que se passe-t-il ?
"Rien ma douce, murmurais-je en retour, dors en paix car de toi naîtra le renouveau du monde."
Et, d'un geste, je lui brisait la nuque.

(... à suivre)


Unvoyage en Faërie - part III - Le glaive et la tour

Magie de la colère, puissance de la vengeance.
Je levais contre lui les dragons hors de leurs havres de pierre,
Je jetais bas ses murailles des mains puissantes des trolls ideux.
Ses défenses, je les balayais comme on balaye la poussière sur le pas de sa porte.
J'avais avec moi les ghoules, les harpies et les gobelins.
Je massacrais mon peuple passé sous l'ombre de sa main - qu'ils payent leur trahison au royaume à l'aune de la mienne.
Par le fer, par le feux, par la lance.
Je hurlais mon rire dément.
Je pleurais ma Lisa morte pour déchaîner ma colère et me donner la force...
...et mes larmes noyaient ses hordes comme les crues noient les fourmis industrieuses.

La victoire fut mienne, je parvins à abatre la tour.
Aux milieu des décombres et des corps sans vie, sous la fumée des brasiers, cerné par le chaos, je jetais le sombre usurpateur aux pieds du trône et levait mon glaive sur lequel le soleil pourpre accrocha un éclat sanglant.
"Je suis Obéron, lui dis-je. Je suis le seigneur du royaume et je suis ta mort imminente. Prosternes-toi !
"Obéron, me railla-t-il. Roi sans royaume. Roi sans reine. Ta victoire est la plus cinglante des défaites."
Un frisson glacé me parcourut. Mon bras retomba le long de mon corps, inerte.
"Que veux-tu dire ?
"Ignores-tu comment me surnomait ton peuple ? Le grand Rend-contre-âme ! Le pouvoir du passé ! Le souvenir des aubes perdues ! N'as-tu rien perdu, ô roi des elfes, dont le retour te ferait une victoire d'une défaite et dont l'absence fait déjà de ta victoire une défaite ?"
Je restait muet. Immobile. Plus écroulé soudain que toutes les tours de pierre.

(... à suivre)
Un voyage en Faërie - Epilogue

Oyez, oyez, hommes du monde gris et terne,
Oyez l'histoire du roi Obéron et de son retour au royaume,
oyez et abstenez vous de rire du fou dépenaillé qui dort sur vos trottoirs et vous chante ici son histoire, car il fut roi jadis, avant que le rêve ne déserte le monde.

Oyez et pleurez comme je pleure la perte du royaume.

L'herbe folle a envahi les ruines des lieux des anciens cultes,
le souvenir s'efface, le petit peuple dort,
Ma dame blanche pourrit dans son cercueil fêlé
et ma Lisa n'est plus.

Je n'ai pas su choisir, refusé de déchoir.
J'ai refermé la porte.
Ma Faërie est morte.

(...fin)


réponse rapide, mais pas des moindres! :eek: merci beaucoup :zen: :zen:
 
:mouais:... ça va être costaud pour te poster une carte postale... :D avec juste quelques mots... :rateau:
 
Bon choix, bravo Ti'Punch :) Je vois que PonkHead a décidé de nous offrir une participation mineure et télégraphique ;) :D Le syndrôme de Balzac est à nos portes :affraid:
 
Allons quittons ce monde étrange
Où la moindre pensée dérange

Sortons du transparent cercueil
Evitons alors tout écueil

Laissons le tablier d'écume
Inutile rempart anti-rhume

Voici les plus belles des éponges
Absorbons leurs merveilleux songes

Hardis plongeons dans la lagune
Repêchons un éclat de lune

Dans ce miroir nous rencontrâmes
D'improbables chanteurs infâmes

Préparant leur sanglante épée
Vils massacreurs de mélopée

Sans abandonner la licorne
Jaillissons du rêve sans borne

Oublions le doux roupillon
Embarquons pour l'île papillon
 
-
-:(
purée de purée,encore doublé par TICLOUS :nailbiting:
-
moi qui voulions vermifuger,je suis obligé d'attendre ! :mouais:
ça ferait doublon avec MOUSTIC :mad: :rateau:
-
---:zen:
 
Dédié au fier Aricosec
Dévoreur de saucisson sec
Il a beaucoup de classe le mec

Pour avoir l'air d'une grosse légume
Et parader dans son costume
Il met un tablier d'écume

A lui sourira la fortune
Subissant l'attrait de la tune
Il revend un éclat de lune

Aujourd'hui encore il se pâme
Personne ne lui adresse un blâme
Jamais nous ne nous rencontrâmes

Son histoire est une épopée
Sa compagne une gentille poupée
L'endort d'une douce mélopée

Parfois un coup de pichtegorne
Egaie le cours de la vie morne
Paisible il rêve à la licorne


:zen: :) :zen:
 
-
-
ouf ,j'ai eu chaud,j'avais vu arriver un rime avec mes burnes :D :D
 
-
mots imposés
-
- tablier d'écume,- un éclat de lune,- rencontrâmes,- mélopée,- la licorne
________________________________
--
une pinéde au bord de la mer
le chant des vagues dans la lagune
la MELOPEE venue des terres
dans le ciel UN ECLAT DE LUNE
-
ce jour la nous nous RENCONTRAMES
toi ma sirene sortie des flots
d'un seul regard perçant mon ame
comme on le fait dans un melo
-
ne voulant pas brusquer les choses
sur le sable je dessinais
une a une de jolies roses
unies en un cercle parfait
-
du haut d'une vague dressée
une LICORNE chevauchant
je vis arriver une fee
image des soirées d'antan
-
evanescente apparition
quand de moi elle se rapprochait
j'imaginais que notre union
heureuse a jamais serait
-
scandé par la corne de brume
pourtant sur la plage mourrais
du large un TABLIER D'ECUME
effaçant mon joli bouquet
 
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Réactions: Human-Fly
aricosec a dit:
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mots imposés
-
- tablier d'écume,- un éclat de lune,- rencontrâmes,- mélopée,- la licorne
________________________________
--
une pinéde au bord de la mer
le chant des vagues dans la lagune
la MELOPEE venue des terres
dans le ciel UN ECLAT DE LUNE
-
ce jour la nous nous RENCONTRAMES
toi ma sirene sortie des flots
d'un seul regard perçant mon ame
comme on le fait dans un melo
-
ne voulant pas brusquer les choses
sur le sable je dessinais
une a une de jolies roses
unies en un cercle parfait
-
du haut d'une vague dressée
une LICORNE chevauchant
je vis arriver une fee
image des soirées d'antan
-
evanescente apparition
quand de moi elle se rapprochait
j'imaginais que notre union
heureuse a jamais serait
-
scandé par la corne de brume
pourtant sur la plage mourrais
du large un TABLIER D'ECUME
effaçant mon joli bouquet
Je ne vais pas pleurer !!!

:)

(mon instit, autrefois, disait "Mourir ne prend qu'un r à la fois parcequ'on ne meurt qu'une fois"...) :D

:zen:
 
"Un Voyage chez les farcis"

La mélopée de mon portable me réveille presque
Je ne dormais pas, mais c'est tout comme.
Un appel urgent qui me fait mettre ma veste
Pour voler au secours de ma gosse et sa conne...
De mère. Comme son homonyme elle a le tablier d'écume
Aux lèvres qui scintillent sous un éclat de lune.
Son ancien chéri ramasse ses affaires,
qui trainent de-ci de-là sur le pareterre
deux étages plus bas, il y a du dégat.
Je prends ma progéniture, ils se mettent sur la figure !
Ne pouvant l'accepter, je sors mon gros tarpé.
Et nous nous rencontrâmes, lui du côté de l'âme
et moi celui de crosse, de chien et de sûreté - féroce !
Il est parti la queue bien basse, mais je m'attends à qu'il ressasse...
Plus cornus qu'un troupeau de licornes, nous sommes aussi tous deux hors-normes.

Voilà, ça c'était hier - mais c'est demain que je préfère !
Du passé faisons table rase, essayons d'éviter les nases ;) :D


PS : en fait, c'était pas hier, mais mardi soir (mais on va pas en faire un drame de plus ;))
 
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