Ecoute, c'est la mer qui roule

Forcément. Ils sont là.
Débarquant sans organisation, sans cohérence, sans réelle signification.
Juste pour être là.
Ca ne vous arrive pas à vous?
Des mots qui cherchent la sortie? Et qui ne la trouve pas. Ou mal.
Un rendez vous trop court. Une rencontre inachevée. Et ils continuent à tourner, sans se poser.
Comme les airbus au dessus de JFK, les jours de grand traffic.
 
Craches-les. Laisse les vivre, donne leur une vie propre, laisse les sortir et s'enfoncer loin de ta tête. Comme ils se bousculent, comme ils viennent, comme ils sortent. Et alors, qui cherche le sens ? Qui prétend l'avoir trouvé ? Les mots ne t'appartiennent pas, ils ne sont pas à toi. Même l'ordonnancement que tu leur donnes n'est pas tien, ils vivent leur propre vie, en toi, hors de toi. Et qu'importe pourquoi ?
Le pain au chocolat, amer, qui dégouline de chaud et se repait de ton haleine. Les cauchemars de mon fils, comme autant d'orgues bariolées en guirlandes incertaines. Et le canal qui s'écoule, tendrement, entre ciel et mer, au rythme gluant des bestiales envolées de la terre. Les fumées tragiques, les pots catalytiques, les leurres qu'on nous envoie pour qu'on croit en l'enfer.
Tous ces mots qui chavirent, qui trébuchent, qui s'abiment, qui se tordent par terre à peine vomis de moi, qui cherchent une sortie, une navette, un quai. Et le bac du sauvage, qui traverse sans peine. Les eaux du petit rhône, immenses et bouillonnantes. Le sommet des enfers, sa corniche meurtrière, les rochers et ensuite, tout droit, sans réfléchir, en apnée, aveuglé par le blanc dans les oreilles.
Les mots sont des salauds, ils nous tournent autour, nous font voir leur propre misère et nous font croire qu'elle est à nous. Il faut les expulser, les traiter comme des chiens, les trainer par terre et les abandonner. Là. Dans le caniveau souillé. Nus, au regard de tous. Imprimés. Gravés. Archivés. Déposés comme des gerbes sans grace. Abandonnés comme des cornets sans glace. Empoisonnés. Le ventre tordu, torturé, et le corps de Denis qui se lève, se secoue, et retombe sur la table du déjeuner. D'où sort-il, lui ? De ma mémoire épileptique. Dans un virage reptilien, je l'ai laissé depuis juillet, et il revient. Salaud. Salaud de mort qui vient hanter ma nuit.
Je te traine là, comme d'autres mots plus beaux. Tu n'es qu'un souvenir, un souvenir de mots, de sourire, de gaité. Comme tant d'autres. Tant d'autres phrases.
Les mots sont tes prisonniers, pas tes géoliers. Eux, ils ont la porte. Toi, tu as la clé.
 
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Réactions: TibomonG4
camisol a dit:
Les mots sont tes prisonniers, pas tes géoliers. Eux, ils ont la porte. Toi, tu as la clé.


Toi le Roi des Mots. Tu entends comme tu les maltraites?
mais j'aime bien cette dernière phrase. Merci.
:zen: :love:
 
camisol a dit:
Craches-les. Laisse les vivre, donne leur une vie propre, laisse les sortir et s'enfoncer loin de ta tête. Comme ils se bousculent, comme ils viennent, comme ils sortent. Et alors, qui cherche le sens ? Qui prétend l'avoir trouvé ? Les mots ne t'appartiennent pas, ils ne sont pas à toi. Même l'ordonnancement que tu leur donnes n'est pas tien, ils vivent leur propre vie, en toi, hors de toi. Et qu'importe pourquoi ?
Le pain au chocolat, amer, qui dégouline de chaud et se repait de ton haleine. Les cauchemars de mon fils, comme autant d'orgues bariolées en guirlandes incertaines. Et le canal qui s'écoule, tendrement, entre ciel et mer, au rythme gluant des bestiales envolées de la terre. Les fumées tragiques, les pots catalytiques, les leurres qu'on nous envoie pour qu'on croit en l'enfer.
Tous ces mots qui chavirent, qui trébuchent, qui s'abiment, qui se tordent par terre à peine vomis de moi, qui cherchent une sortie, une navette, un quai. Et le bac du sauvage, qui traverse sans peine. Les eaux du petit rhône, immenses et bouillonnantes. Le sommet des enfers, sa corniche meurtrière, les rochers et ensuite, tout droit, sans réfléchir, en apnée, aveuglé par le blanc dans les oreilles.
Les mots sont des salauds, ils nous tournent autour, nous font voir leur propre misère et nous font croire qu'elle est à nous. Il faut les expulser, les traiter comme des chiens, les trainer par terre et les abandonner. Là. Dans le caniveau souillé. Nus, au regard de tous. Imprimés. Gravés. Archivés. Déposés comme des gerbes sans grace. Abandonnés comme des cornets sans glace. Empoisonnés. Le ventre tordu, torturé, et le corps de Denis qui se lève, se secoue, et retombe sur la table du déjeuner. D'où sort-il, lui ? De ma mémoire épileptique. Dans un virage reptilien, je l'ai laissé depuis juillet, et il revient. Salaud. Salaud de mort qui vient hanter ma nuit.
Je te traine là, comme d'autres mots plus beaux. Tu n'es qu'un souvenir, un souvenir de mots, de sourire, de gaité. Comme tant d'autres. Tant d'autres phrases.
Les mots sont tes prisonniers, pas tes géoliers. Eux, ils ont la porte. Toi, tu as la clé.

Mots à cracher plutôt qu'à susurrer, que le diable vous emporte...
 
Rêves agités et entrecoupés, por manos de plata sobre mi vientré.
Tout tournoyait et vacillait dans une ultime frénésie, une danse fébrile de démons saouls et ruisselants, une ivresse de Vie.
Las horas llegan tal un océano. Amanecer de plomo.
Sans bruits le soleil s'infiltre entre les lattes des persiennes à demi-tirées.
Ciero los ojos, vuelo, sognando.
Effets rémanents sur mes lèvres du goût d'une autre bouche, de la tiédeur d'un autre corps au bout de mes doigts, d'un autre regard dans mes pupilles.
El viento de septiembre ondula faldones de Vida... LA Vida tan facil de escribir la que vivir la...
Sans aucune pression que le mouvement de ses lèvres sur ma peau, exquise et radieuse, sensation d'avoir rencontré un diable. Cocktail de phéromones et de messages inconscients, un éclair de l'instant, fugace...
¿Contar sus historias con lengua cifrada...¿
 
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Réactions: macmarco et Grug
macelene a dit:
Rêves agités et entrecoupés, por manos de plata sobre mi vientré.
Tout tournoyait et vacillait dans une ultime frénésie, une danse fébrile de démons saouls et ruisselants, une ivresse de Vie.
Las horas llegan tal un océano. Amanecer de plomo.
Sans bruits le soleil s'infiltre entre les lattes des persiennes à demi-tirées.
Ciero los ojos, vuelo, sognando.
Effets rémanents sur mes lèvres du goût d'une autre bouche, de la tiédeur d'un autre corps au bout de mes doigts, d'un autre regard dans mes pupilles.
El viento de septiembre ondula faldones de Vida... LA Vida tan facil de escribir la que vivir la...
Sans aucune pression que le mouvement de ses lèvres sur ma peau, exquise et radieuse, sensation d'avoir rencontré un diable. Cocktail de phéromones et de messages inconscients, un éclair de l'instant, fugace...
¿Contar sus historias con lengua cifrada...¿

tes textes me rendent envieux :)

:up:
 
Je ne savais trop où poster ma dernière connerie, je pense que c'est dans ce thread qu'elle est le plus à sa place. :rose:

Certains auront peut-être remarqué que j'aime bien m'amuser avec mon micro ces derniers temps :love: (c'est surtout parce que je l'ai depuis peu :D). J'ai écris cette chanson il y a quelques mois, je viens de l'enregistrer. Du coup la qualité du son est un peu limite parce que mon micro n'est pas vraiment fait pour ce genre de choses mais on entend quand même l'essentiel, c'est-à-dire la guitare mal jouée et les paroles débiles. :D

Je ne lui ai encore pas donné de titre, mais cette chanson pourrait très bien s'intituler "on n'a jamais dit que c'était facile" :D

Merci de votre indulgence :zen:
 
poildep a dit:
Je ne savais trop où poster ma dernière connerie, je pense que c'est dans ce thread qu'elle est le plus à sa place. :rose:
c'est-à-dire la guitare mal jouée et les paroles débiles. :D

Je ne lui ai encore pas donné de titre, mais cette chanson pourrait très bien s'intituler "on n'a jamais dit que c'était facile" :D

Merci de votre indulgence :zen:

Bon d'accord, les paroles, mais encore, je leur trouve un petit je ne sais quoi, de drôle peut-être et aussi d'optimiste -à moins que ce ne soit le contraire-. Pour la guitare c'est au delà de ce que j'ai jamais pu jouer après trois ans d'école de guitare, alors tu vois, au moins il y a un air et on reconnait bien que c'est une guitare ;) :D
Le titre de la chanson, même si on ne le retrouve ni dans les couplets ni dans les refrains est assez bien vu.
Non, vraiment, pour de la musique écoutée à 7h26 du mat, ça n'agresse pas et puis tu sais chanter, alors... :up:

(par contre je ne suis pas sur que tu vas signer tout de suite avec Virgin :D :D , tu me sembles un peu trop masculin, et un peu trop vieux pour faire une bonne Lorie :p )

macelene a dit:
Rêves agités et entrecoupés, por manos de plata sobre mi vientré.
Tout tournoyait et vacillait dans une ultime frénésie, une danse fébrile de démons saouls et ruisselants, une ivresse de Vie.
Las horas llegan tal un océano. Amanecer de plomo.
Sans bruits le soleil s'infiltre entre les lattes des persiennes à demi-tirées.
Ciero los ojos, vuelo, sognando.
Effets rémanents sur mes lèvres du goût d'une autre bouche, de la tiédeur d'un autre corps au bout de mes doigts, d'un autre regard dans mes pupilles.
El viento de septiembre ondula faldones de Vida... LA Vida tan facil de escribir la que vivir la...
Sans aucune pression que le mouvement de ses lèvres sur ma peau, exquise et radieuse, sensation d'avoir rencontré un diable. Cocktail de phéromones et de messages inconscients, un éclair de l'instant, fugace...
¿Contar sus historias con lengua cifrada...¿

Héléne, tu exagères, non vraiment, des textes comme ça à cette heure là, ça fait, comment dire, ça fait, des choses qui rendent un peu nerveux quoi, aprés on s'imagine, on se chauffe les sangs, non vraiment tu exagères;
Ah oui, sinon c'est très, très sensuel. Comme beaaucoup des choses que tu écris ici. Merci pour ces petits moments volé au fil du temps ;) , ils me rappellent toujours quelques choses ou qulqu'un(e) :zen:
 
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Réactions: macelene
poildep a dit:
Je ne savais trop où poster ma dernière connerie, je pense que c'est dans ce thread qu'elle est le plus à sa place. :rose:

Certains auront peut-être remarqué que j'aime bien m'amuser avec mon micro ces derniers temps :love: (c'est surtout parce que je l'ai depuis peu :D). J'ai écris cette chanson il y a quelques mois, je viens de l'enregistrer. Du coup la qualité du son est un peu limite parce que mon micro n'est pas vraiment fait pour ce genre de choses mais on entend quand même l'essentiel, c'est-à-dire la guitare mal jouée et les paroles débiles. :D

Je ne lui ai encore pas donné de titre, mais cette chanson pourrait très bien s'intituler "on n'a jamais dit que c'était facile" :D

Merci de votre indulgence :zen:
Wahou ! :eek:
Chapeau bas, Mike ! :up: :zen:
 
poildep a dit:
Je ne savais trop où poster ma dernière connerie, je pense que c'est dans ce thread qu'elle est le plus à sa place. :rose:

Certains auront peut-être remarqué que j'aime bien m'amuser avec mon micro ces derniers temps :love: (c'est surtout parce que je l'ai depuis peu :D). J'ai écris cette chanson il y a quelques mois, je viens de l'enregistrer. Du coup la qualité du son est un peu limite parce que mon micro n'est pas vraiment fait pour ce genre de choses mais on entend quand même l'essentiel, c'est-à-dire la guitare mal jouée et les paroles débiles. :D

Je ne lui ai encore pas donné de titre, mais cette chanson pourrait très bien s'intituler "on n'a jamais dit que c'était facile" :D

Merci de votre indulgence :zen:

moi j'aime bien, bon les paroles certes ce n'est pas du Brassens, mais j'aime beaucoup la mélodie, simple, efficace, je l'ai même écouté plusieurs fois :D sinon j'aime bien ta voie, bref je suis sur qu'avec un bon parolier tu peux faire carrière, sisisi...
 
Que t'ont fait ce siffleur et ce preneur de poses?
Ils m'ont fait que je sais qu'ils te feront des choses !
Ils m'ont fait que chez nous, bons et purs animaux,
Le Paon fait de l'esbroufe et le Merle des mots !
Que l'un, avec les goûts grotesques et postiches
Qu'il prit en paradant sur des perrons trop riches,
L'autre, avec le jargon nonchalamment voyou
Qu'il dut prendre en allant traîner je ne sais où,
L'un, commis voyageur du rire qui corrode,
Et l'autre, ambassadeur stupide de la Mode,
Chargés d'éteindre ici l'amour et le travail,
L'un à coups de sifflet, l'autre à coups d'éventail,
Ils nous ont apporté dans la lumière blonde
Ces deux fléaux, qui sont les plus tristes du monde :
Le mot qui veut toujours être le mot d'esprit,
Le cri qui veut toujours être le dernier cri !
-Toi qui sus préférer le vrai grain à la perle,
Comment te laisses-tu prendre à ce...vilain Merle ?

Citation d'un texte d'E.R.
 
TibomonG4 a dit:
Que t'ont fait ce siffleur et ce preneur de poses?
Ils m'ont fait que je sais qu'ils te feront des choses !
Ils m'ont fait que chez nous, bons et purs animaux,
Le Paon fait de l'esbroufe et le Merle des mots !
Que l'un, avec les goûts grotesques et postiches
Qu'il prit en paradant sur des perrons trop riches,
L'autre, avec le jargon nonchalamment voyou
Qu'il dut prendre en allant traîner je ne sais où,
L'un, commis voyageur du rire qui corrode,
Et l'autre, ambassadeur stupide de la Mode,
Chargés d'éteindre ici l'amour et le travail,
L'un à coups de sifflet, l'autre à coups d'éventail,
Ils nous ont apporté dans la lumière blonde
Ces deux fléaux, qui sont les plus tristes du monde :
Le mot qui veut toujours être le mot d'esprit,
Le cri qui veut toujours être le dernier cri !
-Toi qui sus préférer le vrai grain à la perle,
Comment te laisses-tu prendre à ce...vilain Merle ?

E.R.
:zen: :zen: :zen: !
 
Emotions Virtuelles

Pas toujours facile de ne pas franchir l'écran. Et pourtant il le faut.
Pour rester dans la bulle. Pour se protéger du Chaos.
Et pourtant... Il est si tentant de se laisser porter par des déferlantes,
à la manière des mascarets.
Au moins je vis. N'est-ce pas là l'essentiel?
Je réponds Oui, sans hésitation.
:zen: :love:
 
Rallumer une cigarette. La dernière?
Qu'est ce qui fait fuir le sommeil. J'ai bien une idée, peut-être même plusieurs.
Jours trop courts pour caser tout ce que je veux vivre.
Avoir voulu mourir, ne plus vouloir plus dormir.
Rattraper un temps à jamais disparu. Passer à autre chose. Question lancinante sans réponse à ce jour.