Ecoute, c'est la mer qui roule

Le soleil se lève et vient embrasser les rideaux de la chambre, la remplissant d'une lumière surréaliste. La soirée fut longue, bruyante et arrosée.

Une envie naturelle te pousse a enfiler un caleçon, et tu marches lamentablement jusqu'aux toilettes. Et là tu t'arretes net. Tu la vois en contre jour, assise en tailleurs sur le bord ducanapé, son mari dort a côté d'elle, leur bébé joue et gazouille dans son lit dans ta chambre

Petits bruits de papier, de briquet qui s'allume, elle qui pourtant affirmait ne pas toucher a ca depuis son bébé. L'envie a du être trop forte.

Elle semble porter la plus grande application a son travail, minutieuse dans la préparation.
Elle fini enfin, jette ses cheveux en arrière, pour s'appercevoir que tu la regardes.

Elle rigole doucement comme une petite fille qui fait une gentille bétise.

Ecoute c'est la mere qui roule... :D :D
 
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Réactions: camisol et mado
camisol a dit:
Si personne ici ne te connaissais, si tu n'avais aucun lien avec aucun lecteur, si aucun d'entre eux ne pouvait mettre un visage sur ton nom, fusse-t-il un pseudo, bref, si tu étais un anonyme parmi d'autres anonymes, l'aurais-tu laissé ? Est-ce le fait d''ouvrir des états d'âme en public qui gène, ou est-ce, seulement, le fait d'ouvrir des états d'âme, de les poser sur une musique des mots, qui les rend difficiles à supporter pour leur auteur même ?
L'écriture est un miroir, un miroir sans tain.
Merci de nous les avoir donné à voir quelques heures, merci de tes mots d'aujourd'hui. Bonne route, WebO.
:zen:

Il est des pudeurs qui se montrent autrement que par un remord, il me semble que vous en savez quelque chose, cher Camisol. Elles ne supportent l'exhibition, me semble-t-il, qu'à les avouer publiquement en utilisant un deuxième visage. ;)
L'analyse du geste, la justification de la volonté ne sauraient être de mise dans un cas comme celui-ci. Demander publiquement les causes d'un tel revirement pourrait alors me sembler aussi délicat qu'arracher une dent de sagesse sans anesthésie, même si le dentiste sublime sa perversion. :zen: Les tentatives de délivrances ne sont pas aussi aisées pour tous les hommes, même ceux qui semblent avoir trouvé le moyen de s'exhiber derrière un masque.

"Les contorsions du visage humain, grimaces de l'anxiété, du dégoût, de la peur, du désir, de la gloire, de la sainteté, du dépit, du fou rire, ou du désespoir sont masques très anciens qui masquaient d'autres masques plus anciens encore et plus secrets"

Je vous laisse trouver quels sont ces secrets :) :zen:
 
Bassman a dit:
Le soleil se lève et vient embrasser les rideaux de la chambre, la remplissant d'une lumière surréaliste. La soirée fut longue, bruyante et arrosée.

Une envie naturelle te pousse a enfiler un caleçon, et tu marches lamentablement jusqu'aux toilettes. Et là tu t'arretes net. Tu la vois en contre jour, assise en tailleurs sur le bord ducanapé, son mari dort a côté d'elle, leur bébé joue et gazouille dans son lit dans ta chambre

Petits bruits de papier, de briquet qui s'allume, elle qui pourtant affirmait ne pas toucher a ca depuis son bébé. L'envie a du être trop forte.

Elle semble porter la plus grande application a son travail, minutieuse dans la préparation.
Elle fini enfin, jette ses cheveux en arrière, pour s'appercevoir que tu la regardes.

Elle rigole doucement comme une petite fille qui fait une gentille bétise.

Ecoute c'est la mere qui roule... :D :D
Scandaleux :o


:D :D :D
 
WebOliver a dit:
J'ai demandé à ce que mon message précédent soit supprimé. Je n'aurais dû le poster. Le garder pour moi, ce que je ferai dorénavant. Je ne viendrai plus jamais poster dans ce sujet «Ecoute, c'est la mer qui roule». Cela me cause et m'a causé trop de tourments, et c'est à chaque fois pareil lorsque j'y ai fait un passage.

Là c'était le message de trop, qui a réveillé en moi des anciens souvenirs et histoires qui auraient dû restés à jamais enfouis.

En tous cas c'était un beau message.
Sensible et respectueux.
:zen:
Ce fil a des effets ravageurs, c'est vrai.
Mais c'est un beau révélateur.
 
Bassman a dit:
Le soleil se lève et vient embrasser les rideaux de la chambre, la remplissant d'une lumière surréaliste. La soirée fut longue, bruyante et arrosée.

Une envie naturelle te pousse a enfiler un caleçon, et tu marches lamentablement jusqu'aux toilettes. Et là tu t'arretes net. Tu la vois en contre jour, assise en tailleurs sur le bord ducanapé, son mari dort a côté d'elle, leur bébé joue et gazouille dans son lit dans ta chambre

Petits bruits de papier, de briquet qui s'allume, elle qui pourtant affirmait ne pas toucher a ca depuis son bébé. L'envie a du être trop forte.

Elle semble porter la plus grande application a son travail, minutieuse dans la préparation.
Elle fini enfin, jette ses cheveux en arrière, pour s'appercevoir que tu la regardes.

Elle rigole doucement comme une petite fille qui fait une gentille bétise.

Ecoute c'est la mere qui roule... :D :D

:D :D :D

l'amer qui mousse roule pas des masses :p
 
Olive, comme si j'avais envie de m'adresser à un copain. Tu permets ?
Je l'ai lu ton petit mot, d'une traite, écrit sans doute à la lueur d'une petite musique.
Ils sont beaux tes mots. Et ceux des autres aussi. Qui de nous ne se sent pas touché, ému de les avoir effleuré ne serait-ce que quelques heures ?
Moi aussi, tant de fois j'ai pensé les effacer. La peur du regard des autres. LE qu'en dira-t-on...
Mais ils ont été et restent pour moi un moyen de me libérer de mes expériences, pour être certaine d'avoir les pieds sur terre.
Je n'ai pas de regrets. PLus de regrets. (J'ai quand même un peu la gorge serrée).
Mais le plus douloureux, c'est le regards des autres à la lecture de tes (maux) mots qui font qu'ils peuvent être une douleur lancinante qui irradie la poitrine, une douleur qui décompose.
À force de capter des bribes d'informations qui flottent ça et là et de les assembler pour composer un portrait, on risque gros...
Ce portrait, ombre intime qui vous accompagne. Et qui accompagne ceux qui te lisent.
Ce que nous ne comprenons pas est forcément plus intéressant que le reste, et l'on ne se souvient pas de grand chose sans l'émotion de la curiosité. On intrigue.
Quand je vous écris, mon esprit entre dans un état de fugue tourbillonnante où toutes les vannes sont ouvertes (comme un grand barrage qui cède sous la pression de l'eau) puis je me retrouve dépossédée de tout contrôle, mais sans violence, sans haine, comme apaisée.
Esprit déconnecté de la réalité ?
Qui de nous dit:" Rien n'est facile", "l'écriture est un miroir, un miroir sans tain", "une douleur qui submerge"...
C'est vrai rien n'est facile, et sans tain on peut voir de l'autre côté, enfin celui que l'on veut bien laisser voir en fait. MAis des fois la douleur est encore là.
Le haut du glaçon...
Tous nos mots parlent d'Amour, toujours. Des Amours qui peut être parfois dérangent. "L'extrait", "l'essence" même de l'Amour demeure mystérieux et ce depuis des millénaires. Tant mieux, j'aime le Mystère.
Après tout si l'Amour est un mystère, la Vie aussi.


Merci à tous de vos mots (maux). :zen:
 
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Réactions: rezba et camisol
Ca m'a noué la gorge... :zen:

"Heureusement", mes doigts ne le sont pas....noués ;)

:D
 
J'habite dans un quartier qui regroupe 2 écoles "techniques" - en France, vous diriez des lycées professionnels si je ne me trompe !
Beaucoup d'élèves proviennent des banlieues de Lille, Roubaix et Tourcoing ... à vrai dire, je ne connais pas les raisons qui les poussent à venir étudier au-delà de la frontière...
Les portes de ces écoles s'ouvrent à 8 heures, et souvent ma femme me dit que dès 6H30 le matin un tas d'élèves font déjà le pied de grue, soit devant les portes, soit sur la petite place au bout de la rue...
Une vague histoire de correspondances de moyens de transports qui fait qu'ils sont obligés d'arriver très tôt pour être à l'heure aux cours...
Et on est en 2004 .... :eek: :eek:
Comme je pars de chez moi en général vers 5 H du mat, je n'avais jamais constaté cette situation pour le moins étonnante et navrante !
Ben c'est fait ... !
Ce matin, devant aller au garage, je suis sorti de chez moi vers 6 H 45 et effectivement, ils étaient déjà là, au coin de la rue ... une petite vingtaine, agglutinés autour d'un banc pour tenter de se réchauffer, fumant, discutant et attendant que les portes s'ouvrent !!!
Evidemment, pas de fric pour prendre quelque chose au buffet de la gare déjà ouvert à cette heure matinale... rien que la rue pour les accueillir tous les jours de la semaine...
Des djeunes entre 12 et 20 ans, filles et garçons ... pour la plupart l'air un peu paumés et fatigués ... les épaules rentrées et les écharpes à ras des mentons...
Je me suis approché du groupe ... je leur ai demandé pourquoi ils étaient là si tôt ???
Réponses en vrac :
...si on prend le bus suivant on n'arrive plus pour 8 heures...
...nos parents nous mettent ici parce qu'en Belgique l'école c'est presque gratuit et qu'en France y'a des trucs à payer...
...et encore, on a de la chance, il pleut pas...
...quand les flics passent ils nous disent d'aller ailleurs ! mais ou ?...
Quand je suis reparti vers ma bagnole, une des filles m'a lancé : "Hé monsieur, elle est belle la vie non ????" - j'ai souri et je me suis enfoncé dans le cuir de ma RAV en allumant une cigarette ... le moteur tournait ... chauffage à fond il faisait déjà agréable...
Un peu perdu dans mes pensées, je ne sais pas pourquoi, j'ai cru entendre la mer qui roulait là-bas, très loin au bout de l'horizon ... pour sûr que je rêvais tout éveillé !
Mais je doute que eux l'entendaient aussi......
"Elle est belle la vie ! non ?" ... cette phrase me poursuit depuis ce matin ... :(
 
thebiglebowsky a dit:
J'habite dans un quartier qui regroupe 2 écoles "techniques" - en France, vous diriez des lycées professionnels si je ne me trompe !
Beaucoup d'élèves proviennent des banlieues de Lille, Roubaix et Tourcoing ... à vrai dire, je ne connais pas les raisons qui les poussent à venir étudier au-delà de la frontière...
Les portes de ces écoles s'ouvrent à 8 heures, et souvent ma femme me dit que dès 6H30 le matin un tas d'élèves font déjà le pied de grue, soit devant les portes, soit sur la petite place au bout de la rue...
Une vague histoire de correspondances de moyens de transports qui fait qu'ils sont obligés d'arriver très tôt pour être à l'heure aux cours...
Et on est en 2004 .... :eek: :eek:
Comme je pars de chez moi en général vers 5 H du mat, je n'avais jamais constaté cette situation pour le moins étonnante et navrante !
Ben c'est fait ... !
Ce matin, devant aller au garage, je suis sorti de chez moi vers 6 H 45 et effectivement, ils étaient déjà là, au coin de la rue ... une petite vingtaine, agglutinés autour d'un banc pour tenter de se réchauffer, fumant, discutant et attendant que les portes s'ouvrent !!!
Evidemment, pas de fric pour prendre quelque chose au buffet de la gare déjà ouvert à cette heure matinale... rien que la rue pour les accueillir tous les jours de la semaine...
Des djeunes entre 12 et 20 ans, filles et garçons ... pour la plupart l'air un peu paumés et fatigués ... les épaules rentrées et les écharpes à ras des mentons...
Je me suis approché du groupe ... je leur ai demandé pourquoi ils étaient là si tôt ???
Réponses en vrac :
...si on prend le bus suivant on n'arrive plus pour 8 heures...
...nos parents nous mettent ici parce qu'en Belgique l'école c'est presque gratuit et qu'en France y'a des trucs à payer...
...et encore, on a de la chance, il pleut pas...
...quand les flics passent ils nous disent d'aller ailleurs ! mais ou ?...
Quand je suis reparti vers ma bagnole, une des filles m'a lancé : "Hé monsieur, elle est belle la vie non ????" - j'ai souri et je me suis enfoncé dans le cuir de ma RAV en allumant une cigarette ... le moteur tournait ... chauffage à fond il faisait déjà agréable...
Un peu perdu dans mes pensées, je ne sais pas pourquoi, j'ai cru entendre la mer qui roulait là-bas, très loin au bout de l'horizon ... pour sûr que je rêvais tout éveillé !
Mais je doute que eux l'entendaient aussi......
"Elle est belle la vie ! non ?" ... cette phrase me poursuit depuis ce matin ... :(
On peut également avoir chaud dehors et froid dedans.
Tu contes bien TheBig.
 
Il est des disparitions qu'on ne regrette pas.
Oh, on ne va pas jusqu'à les souhaiter ou s'en réjouir. En tous cas c'est pas mon genre.
Mais il est des disparitions qui ne laissent aucune trace de douleur ou toute autre
sensation qui s'en approche. Où tout a été fait pour qu'il en soit ainsi.
J'en ai fait l'expérience. C'est étrange et dérangeant, je vous l'accorde.
Politiquement ou socialement incorrect. Et alors ?
Est-ce pire de le formuler ?
Ou juste moins hypocrite ?
 
Je me suis servi de ce personnage pour m'aider, placer des mots sur des plaies, ou sur des comportements. Y voir plus clair. Je pensais m'être suffisamment protégé du regard de mon héroïne. Elle qui était l'objet premier de ce fil, s'en est retrouvée lectrice, et sujet.
J'écrivais pour évacuer ma douleur, et ce mouvement me revenait dessus, tel un boomerang, en semant encore la désolation chez celle que, précisément, je voulais ici protéger de moi.
À la difficulté grandissante de doubler une identité, fusse-t-elle virtuelle, s'additionnait donc l'imbrication intime mais publique d'un dialogue privé et secret.
Je sais quelle douleur mes mots ont créé chez toi, ou, plutôt, j'en sais une partie. Je crois aussi comprendre par quels mécanismes ils furent salvateurs pour nous.
Je vis dans une carapace, qui me cache et me protège de l'extérieur. Et l'extérieur commence là où respire ma peau. La mer qui roule fut une façon nouvelle de me confronter à ma propre vérité. A me forcer à dialoguer avec moi même, au risque d'un personnage insensible aux autres. Je n'ai triché dans aucun des mots que j'ai placés ici, même si tous, sauf deux exceptions spontanées notables, ont été maîtrisés dans leur agencement intime. Très certainement, je les ai écris pour m'aider à comprendre mon impuissance à aimer. A t'aimer. A m'aimer. A accepter l'amour.

L'anonymat permettait ça, tant qu'un seul ami m'en était témoin. La levée partielle de cette couverture à d'autres lecteurs fut une première cassure. Ton regard en fut une autre. Je sais que tu as aimé ce personnage autant qu'il t'a fait mal. Je ne regretterais pas non plus sa disparition.

Ce fil n'est pas le mien. Il est, il a été créé pour toi. Je me suis longtemps refusé à le dire ici, me convaincant que cela nous appartenait, à toi et à moi. Et à personne d'autre.
Et pourtant, cette absence de don public semble te peser autant qu'à moi.
Je ressens maintenant la nécessité de le dire, sans que je n'en maîtrise toutes les conséquences.
Non pas que je veuille par là que tu me pardonnes. Je ne vois pas comment cela serait possible.
Mais par souci d'honnêteté avec ceux qui sont venus à ma rencontre, qui m'ont aidé et ému. A qui je dois de dire combien il est égoïste de ma part de les prendre à témoin de tourments si intimes. Et qu'il me faut remercier par cette bouche-là, et non par une autre.
Parce qu'il n'est finalement pas pire de le formuler, même si cela est difficile.
Parce que je te le dois.
Parce que cela clôt l'histoire de ce personnage.
Et parce que le faire, c'est aussi essayer de te dire combien je suis heureux que tu sois venue ici, et te remercier de me permettre, une fois encore, de vivre cette émotion intense : écrire en pleurant.
 
camisol a dit:

Je ne sais pas si tu aimes bien ou pas (et j'ai pas besoin de le savoir), mais une chose est certaine, tu en parles très bien. Je ne pense vraiment pas que tous ces mots auront été couchés sur l'écran en vain, même si ils t'échappent aujourd'hui.

« Qui suis-je? D'où je viens?
Je suis Antonin Artaud et que je le dise comme je sais le dire immédiatement vous verrez mon corps actuel voler en éclats et se ramasser sous dix mille aspects notoires
un corps neuf où vous ne pourrez plus jamais m'oublier.*»


Salue Antonin pour moi l'Archiviste, et bon voyage. ;) :style:
 
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Réactions: camisol
camisol a dit:

Bon vent l'ami, vogue sagement comme tu sais écrire et à très bientôt, j'en doute pas, ici ou ailleurs et à la limite on s'en fou : l'important sera de se retrouver au bon moment et pas de savoir quand ni où.
 
Je m'en vais voir cette mer qui ne roule plus.
Le soleil chauffe, dehors. Plus assez pour l'intérieur.
Alors autant s'en satisfaire.
Et rester au vent.
Rester debout avant tout.
 
Après avoir perdu la boussole, je l'ai retrouvée.
Elle indique désormais l'étoile du messie.
Et cette direction est empreinte de magnétisme.
 
La mer roule avec elle les détritus laissés là par ceux qui ne savent pas respecter la Terre. Pour eux, tout est consommable même les gens. Cracher sur cette terre qui les a accueilli hier. Laisser la barque sans rames dériver consciemment. Mettre la tête dans un sac en plastique et attendre de voir l'autre animal s'étouffer avec. Utiliser des outils, les amis des hommes bien mal intentionnés, pour faire frapper à leur place et éviter de se salir les mains. La boîte à outil n'est pas pleine mais les outils sont efficaces. Tout est propre mais juste repeint à la peinture à l'eau. Peinture sur moisissure et le pont devient plus propre, du moins semble-t-il. Le sourire à l'endroit, accroché au grand mât érigé fièrement. Mais le c½ur du capitaine est déjà mort asphyxié par les effluves pestilentielles remontant de la mer polluée. Le bateau devait être repeint pour la galerie de glace. Il navigue toutes voiles rapiécées dehors. Fierté mal placée, mais l'est-elle jamais comme il faut sur ce mur de belle apparence ? Faire espérer pour détruire, menacer pour faire taire et la terre n'est plus très loin. Celui qui est sur la barque a perdu les rames mais espère un signe des éléments. Il se bat bêtement. Celui qui a coupé l'amarre est resté sur la terre ferme mais il vomit déjà tripes et boyaux. Il faut bien faire passer la mémoire ou la passer à la machine des vents d'autant que la brise est loin d'être légère. L'amertume est coriace accrochée aux embruns. Le vent tourne, la barque perdue repart vers la rive. Le nauséeux s'épanche, après tout la mer qui roule est aussi un gigantesque miroir qui remue l'âme si on le fixe de trop près. La mer a fini de vomir ses consommables, elle redevient plus calme. Le bout est là sur le pont du navire juste repeint, la barque arrive... Il va falloir savoir tendre la main.