Ecoute, c'est la mer qui roule

Combien de fois ai je commencé à répondre dans ce fil, combien de fois ai je abandonné, je ne suis pas un littéraire, pas un "intellectuel" comme disent certains (juste un pousse mot, un fouille Google comme dirait... ;) ), sans compter que l'immense talent de certains (la liste est longue finalement) n'aide pas à vaincre sa "timidité"...
C'est ce sujet (et aussi "les villes de grande solitude") qui m'a rendu accro à ce forum , comme Christelle :)coucou: bienvenu ;) ) j'ai découvert qu'effectivement je n'étais pas "seul au monde", et que l'amitié virtuelle était génératrice de grands moments de bonheur, de reflexions profondes, d'envies (ce forum m'a donné envie de lire Rimbaud, Baudelaire, d'écouter Wagner :)coucou: TheBig)...)...
J'ai découvert ici qu'un écran de d'ordinateur pouvait permettre de se sentir moins seul (oui mon épouse à du mal à comprendre aussi parfois :siffle: ;) ). Etre très entouré et se sentir si seul parfois... je sais qu'en disant ça ici, je serais compris...

thebiglebowsky a dit:
...Nous sommes aujourd'hui et déjà, je voudrais qu'il soit demain ... et le plus grave, c'est que je ne sais pas pourquoi ...
Oui, c'est une fois de plus exactement ça, sans compter que demain je penserai à hier avec un terrible sentiment de gâchis... :(

Vous lire allége mon coeur, efface de mon esprit provisoirement ces noires pensées qui parfois, comme aujourd'hui, ont devancées mon réveil...
Merci à vous... :zen:

thebiglebowsky a dit:
Ah si j'avais une machine à remonter le temps ...
=> Façon Charlelie ;)

On a loué une maison, pas très loin d'Avignon
à un vieux Polonais qui cherchait une mine d'or,
il faisait bon dès l'aurore, à regarder le ciel
dans un fauteuil en toile,
et les poules imbéciles et le coq d'opéra,
quand le café était prêt, une fenêtre s'ouvrait,
et la mère bonne humeur commentait un de ses rêves
j'ai les pieds gelés mais je me souviens du mois d'août 75

Tu tissais un gilet comme un stage d'artisan en maillot de bain du soir au matin
tes frangins faisaient des sprints à vélo sur une route déserte,
on allait chercher du fromage de chèvre frais, dans la ferme du haut
sur les chaises du jardin, le père barbu chauve pensait à Picasso,
la piscine était loin, mais ça faisait du bien
quand on arrivait, quand on arrivait

On buvait du pastis comme si c'était de l'eau
tu voulais que je reste, tu voulais que je t'enlève
comme un premier amour
on jouait à la pétanque comme des amateurs,
mais y'à guère qu'un amateur pour cent mille navigateurs,
y a un seul conteur pour cent mille baratineur,
j'ai des crampes dans le coup et les yeux qui me piquent,
mais je me souviens...

On écoutait le mistral souffler sur la plaine,
on faisait l'amour sur le toit en regardant les étoiles
y avait rien à gagner les journées passaient tout était simple,
on ne croyait plus en rien, en rien d'autre qu'à l'instant,
et ça jouait de la musique sur tous les sentiments,
pas d'intrigues de village, pas d'ambition,
juste une manière de vivre,
une manière d'être, je me souviens

Mais il ne reste jamais rien de ce qui est vécu,
quelques grains oxydés sur de la paraffine
et des souvenirs idiots mais qui donnent un peu de lumière
les jours de pluie.

Charlélie Couture
La ballade du mois d'août 75
 
Euh Roberto ! Tu peux me prêter tes mufflers !!!!!!! :D :D :D :D :D

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LeConcombreMaske a dit:
Etre très entouré et se sentir si seul parfois... je sais qu'en disant ça ici, je serais compris...
... comme je te comprend !!!!!! :zen: :zen:
:eek: ... mais alors ... on est déjà deux !!!!!! :up:
 
macelene a dit:
je pense que C. ne pensait pas à la fin de la vie.... mais d'une partie jouée... celle de l'Amour... :rose:

Et là... je respecte... :zen:

Elle a encore de beaux jours devant Elle... 36 ans... jeunesse...


poils aus fesses :p :D :D :D

Pas si jeune que ca Macelene... La jeunesse (comme sa vieillesse) du corps n'est rien en regard de la cohorte grouillante de neurones (enfin pour moi y'en que deux)...

Merci d avoir compris chere consoeur que ma partie jouée n'était (et c'est deja pas mal) que celle de l amour affectif. Y'a ben qu'ent'nanas qu'on s'comprend (relent berrichon)
 
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Réactions: macelene
madonna a dit:
Le hasard numérique.
Ce fil est-il doué d'intelligence ?
Ou tout est coïncidence ?

LeConcombreMaske a dit:
Il est rempli d'émotions... et c'est déjà beaucoup... :) :zen:
C'est un fil conducteur...

J'ai parfois le sentiment que pleurer aide à vivre. Que les larmes me lavent.
La douleur ne s'évacue pas, elle nous transforme.
L'eau lacrymale ne rouille pas la carapace. Elle la transperce et la submerge.
Les mots n'ont pas de jour, ils n'ont que des valeurs.

Longtemps les miens sont sortis d'une bouche de carnaval.
Sans elle, ils sont apeurés, et vivent terrés au fond de moi.
Je ne les aime pas. Mais je sais désormais les pleurer.

Ce fil n'est rien qu'un fil. Un petit lien ténu, pour lire entre nos lignes. Pour donner un signe, ou croire à l'hiver. Pour affronter la peur, et tenir.
 
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Réactions: macmarco et Gilbertus
LeConcombreMaske a dit:
Mais il ne reste jamais rien de ce qui est vécu,
quelques grains oxydés sur de la paraffine
et des souvenirs idiots mais qui donnent un peu de lumière
les jours de pluie.
...elle est drôlement jolie, cette lumière... :zen: :zen:
 
christelle75015 a dit:
Pas si jeune que ca Macelene... La jeunesse (comme sa vieillesse) du corps n'est rien en regard de la cohorte grouillante de neurones (enfin pour moi y'en que deux)...

Merci d avoir compris chere consoeur que ma partie jouée n'était (et c'est deja pas mal) que celle de l amour affectif. Y'a ben qu'ent'nanas qu'on s'comprend (relent berrichon)

:coucou: Christelle, tu vois tu les as trouvé les "nanas" :D

Deux neurones :confused: Cela ressemble à une blonde :rateau:

Avec deux neurones il est possible de faire des connexions et avec des connexions de faire plein de choses :D

Comme tu sembles être musicienne, "la musique est le refuge des âmes ulcérées par le bonheur" (Cioran)

:siffle:
 
Pitchfork a dit:
:coucou: Christelle, tu vois tu les as trouvé les "nanas" :D

Deux neurones :confused: Cela ressemble à une blonde :rateau:

Avec deux neurones il est possible de faire des connexions et avec des connexions de faire plein de choses :D

Comme tu sembles être musicienne, "la musique est le refuge des âmes ulcérées par le bonheur" (Cioran)


Je ne suis pas particulièrement à la recherche de nanas :mad:
et je ne suis pas blonde

Oh j'avais oublié de vous dire:

"Se battre dans une bataille perdu d'avance
Mais avoir du plaisir à la livrer quand même"

Muddy Waters
 
madonna a dit:
L'eau, H2O, est insaisissable. Elle file par le moindre interstice.
Tous les colmatages sont inopérants.
Et quand il n'y en a plus, on ne peut plus vivre.
En tous cas moi je ne sais pas faire sans.

Aout 1996

Il faut que je me lève, il faut que j'aille pisser. J'en ai mal au ventre, mais je ne peux pas bouger. Je suis glacé et brûlant, je tremble si fort que lit cogne le parquet.
J'ai implosé depuis six mois, un trou noir à la place du ventre qui aspire toute énergie, toute envie.
Je vais me lever, je peux me lever. Mes jambes me tiennent à peine, je m'appuie au mur, putain qu'il est long ce couloir. La salle de bain. Une glace. Je me vois mais ne me reconnais pas.
Je suis dans un autre espace-temps, je touche mon visage, je ne sens rien, de l'eau, vite.
C'est froid, c'est du réel, du vivant. Je redescend un peu, ou plutôt je remonte. J'essaie de respirer lentement, mais la panique est là, elle attend juste une pause, que je me remette à écouter si mon coeur bat encore, que j'essaie de me remplir de cet air sans oxygène.
De l'eau, encore.


Aout 2000

Elle est si chaude que je ne la sens même pas. J'ai l'impression qu'il n'y a rien de plus sous la surface que cet air chaud et doux. Et pourtant elle est là, turquoise, presqu'immobile. Je me laisse couler, je ferme les yeux, c'est délicieux.
Je me relève un peu, je sens la moindre molécule d'air sur ma peau.
Je suis vivant, plus que jamais. J'adore ça.


Courage les filles, il y a toujours une vague qui vient ramasser les saloperies qui traînent sur la plage.
 
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Réactions: rezba et macmarco
christelle75015 a dit:
"Se battre dans une bataille perdu d'avance
Mais avoir du plaisir à la livrer quand même"
Muddy Waters
...c'est toute la beauté et la fascination des causes désespérées... la fin n'a que peu d'importance ...
...ce qui est primordial c'est l'acharnement et la volonté développés pour faire reculer cette fin dans les limites de ce que nous maîtrisons... et pour le reste ... après nous les mouches !!!!
;)
 
christelle75015 a dit:
Je ne suis pas particulièrement à la recherche de nanas :mad:
et je ne suis pas blonde

Oh j'avais oublié de vous dire:

"Se battre dans une bataille perdu d'avance
Mais avoir du plaisir à la livrer quand même"

Muddy Waters

Bonjour Écorchée vive ;) Bienvenue dans le sujet des rivières pourpres où chacun navigue ici selon ses moyens : esquif, barque, voilier, radeau de branchages, porte-avion, coquille de noie et même canard en plastique qui fait coin-coin quand on le presse, ça aide à camoufler le bruit des vagues. ;)

PS: noie pas noix bien sûr ;)
 
Lo a dit:
Aout 1996

Il faut que je me lève, il faut que j'aille pisser. J'en ai mal au ventre, mais je ne peux pas bouger. Je suis glacé et brûlant, je tremble si fort que lit cogne le parquet.
J'ai implosé depuis six mois, un trou noir à la place du ventre qui aspire toute énergie, toute envie.
Je vais me lever, je peux me lever. Mes jambes me tiennent à peine, je m'appuie au mur, putain qu'il est long ce couloir. La salle de bain. Une glace. Je me vois mais ne me reconnais pas.
Je suis dans un autre espace-temps, je touche mon visage, je ne sens rien, de l'eau, vite.
C'est froid, c'est du réel, du vivant. Je redescend un peu, ou plutôt je remonte. J'essaie de respirer lentement, mais la panique est là, elle attend juste une pause, que je me remette à écouter si mon coeur bat encore, que j'essaie de me remplir de cet air sans oxygène.
De l'eau, encore.


Aout 2000

Elle est si chaude que je ne la sens même pas. J'ai l'impression qu'il n'y a rien de plus sous la surface que cet air chaud et doux. Et pourtant elle est là, turquoise, presqu'immobile. Je me laisse couler, je ferme les yeux, c'est délicieux.
Je me relève un peu, je sens la moindre molécule d'air sur ma peau.
Je suis vivant, plus que jamais. J'adore ça.


Courage les filles, il y a toujours une vague qui vient ramasser les saloperies qui traînent sur la plage.
:zen:


Octobre 2003
Juin 2004
Janvier 2005

Trop rapproché.
Pas le temps de reprendre son souffle.
 
TibomonG4 a dit:
Bonjour Écorchée vive ;) Bienvenue dans le sujet des rivières pourpres où chacun navigue ici selon ses moyens : esquif, barque, voilier, radeau de branchages, porte-avion, coquille de noie et même canard en plastique qui fait coin-coin quand on le presse, ça aide à camoufler le bruit des vagues. ;)
Quand j'étais jeune, pour moi, c'était un canot pneumatique qui tenait bien la vague haut et fort jusqu'à ce qu'une pimbêche blonde prénommée Rose-Marie se soit mise en tête qu'il lui fallait des talons aiguille pour séduire un pâle mec qui traînait dans un cul de basse-fosse... :mad:
Là, j'ai failli sombrer corps et biens... plutôt corps que biens, d'ailleurs, parce que je n'ai jamais été bien riche...
Depuis, avec ma femme, on privilégie les charentaises ... c'est peut-être moins sexy et avenant, mais c'est beaucoup plus sûr !!!! :D :love:
 
thebiglebowsky a dit:
Quand j'étais jeune, pour moi, c'était un canot pneumatique qui tenait bien la vague haut et fort jusqu'à ce qu'une pimbêche blonde prénommée Rose-Marie se soit mise en tête qu'il lui fallait des talons aiguille pour séduire un pâle mec qui traînait dans un cul de basse-fosse... :mad:
Là, j'ai failli sombrer corps et biens... plutôt corps que biens, d'ailleurs, parce que je n'ai jamais été bien riche...
Depuis, avec ma femme, on privilégie les charentaises ... c'est peut-être moins sexy et avenant, mais c'est beaucoup plus sûr !!!! :D :love:

Et les patins pour ménager le pont bien sûr ;)
 
thebiglebowsky a dit:
Quand j'étais jeune, pour moi, c'était un canot pneumatique qui tenait bien la vague haut et fort jusqu'à ce qu'une pimbêche blonde prénommée Rose-Marie se soit mise en tête qu'il lui fallait des talons aiguille pour séduire un pâle mec qui traînait dans un cul de basse-fosse... :mad:
Là, j'ai failli sombrer corps et biens... plutôt corps que biens, d'ailleurs, parce que je n'ai jamais été bien riche...
Depuis, avec ma femme, on privilégie les charentaises ... c'est peut-être moins sexy et avenant, mais c'est beaucoup plus sûr !!

C'est drole, lui il me reprochait d'être trop nature (jean baskets), cela faisait parti meme de ses motifs de séparation...Il me voulait en talons....depuis je lorgne sur ces échasses sans pouvoir me décider à grimper dessus....
Vous êtes étrange messieurs LOL

Mon esquif à moi ne ressemble pas à grand chose, mais c'est le mien...De toute façon il ne me sert que pour les autres, je me promène dans l intime de mes abysses, certaine que l'eau me protégera
 
christelle75015 a dit:
C'est drole, lui il me reprochait d'être trop nature (jean baskets), cela faisait parti meme de ses motifs de séparation...Il me voulait en talons....
:eek: ... alors là !!! ... :eek: Désolé de te dire cela Christelle ... mais ne regrette rien ! ;)
Moi, un jour, j'ai été lourdé comme un malpropre parce que je n'avais pas de bagnole ... :D
Il a suffit qu'un pâle type lui tourne autour avec sa Renault 4 pourrie pour qu'elle lui tombe dans les bras... :love:
La surprise a fait place à la tristesse, la tristesse à l'incompréhension, l'incompréhension à la colère et la colère à ... l'oubli !
Ce qui ne m'empêche pas de penser à elle parfois, au fil de la marée montante ou descendante de ce thread ... sans haine, sans amertume mais parfois avec une petite pointe de regrets bien vite oubliée...
La mer qui roule est une immense machine à laver nos états d'âme ... faut simplement pas oublier d'y ajouter un peu d'adoucissant de temps en temps ... ;)
 
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Réactions: Irish whistle
Je ne peux pas mieux dire...Mais je crains que je ne peux pas faire autrement que mettre de l adoucissant: trop sensible, trop à fleur de peau...Alors je passe et repasse le Cap Horn et bientôt les quarantième rugissants de peur que la douceur ne revienne. Mes iles natales du Pacifique me manquent, mais je n'y retournerai pas
 
rezba a dit:
J'ai parfois le sentiment que pleurer aide à vivre. Que les larmes me lavent.
La douleur ne s'évacue pas, elle nous transforme.
L'eau lacrymale ne rouille pas la carapace. Elle la transperce et la submerge.
Les mots n'ont pas de jour, ils n'ont que des valeurs.

Longtemps les miens sont sortis d'une bouche de carnaval.
Sans elle, ils sont apeurés, et vivent terrés au fond de moi.
Je ne les aime pas. Mais je sais désormais les pleurer.

Ce fil n'est rien qu'un fil. Un petit lien ténu, pour lire entre nos lignes. Pour donner un signe, ou croire à l'hiver. Pour affronter la peur, et tenir.

Et le carnaval est fini, c'est ça ?
Il faut maintenant expliquer aux spectateurs que cette marionnette de belle facture n'était qu'un spectacle éphémère. Un beau spectacle certes, avec un épilogue d'anthologie. Criant de vérité.
Mais attention, les lumières se rallument. Et ça fait toujours un peu mal aux yeux.
 
LeConcombreMaske a dit:
Combien de fois ai je commencé à répondre dans ce fil, combien de fois ai je abandonné, je ne suis pas un littéraire, pas un "intellectuel" comme disent certains (juste un pousse mot, un fouille Google comme dirait... ;) ), sans compter que l'immense talent de certains (la liste est longue finalement) n'aide pas à vaincre sa "timidité"...
La connaissance et l'éloquence sans âme sont des déserts sur lesquels souflent les vents de l'orgueil, de la suffisance et de la présomption. Rien ne pousse, on n'y voit à peine l'illusion d'une éternité espérée.

Les mots simples du coeur sont les ruisseaux qui dicrètement irriguent nos vies, nos expériences et parfois nos douleurs.

Ce qui compte ici n'est-ce pas ce que nos coeurs apportent, plus que nos neurones ?

Un neurone, ou même 2, qui tourne bien, vaut mieux que cent qui se disputent... ;)

J'aime à croire que nous avons tous ici des coeurs ouverts et chaleureux pour une âme qui s'avance avec honnêteté.
 
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Réactions: LeConcombreMaske